Legatus, chien élevé par Solo, suit désormais sa voie. une voie qu'il souhaite plus humaniste. Et cette envie de fraternité, d'entraide, de partage et de respect entre les espèces d'autres que lui en ont envie. Legatus fait des adeptes.
Après un premier cycle sur Solo, plutôt violent et empli de solitude, ce nouveau cycle s'ouvre avec plus d'espoir. Legatus est un personnage qui malgré sa force et ses talents de chasseur prône l'entraide et le respect. Une vision humaniste dans ce monde de brutes cannibale ça fait du bien. On le voit qui s'entoure de fidèles qui croient comme lui en un avenir meilleur pour les êtres pensants. Mais certains, dont les humains, ne voient pas ces rassemblements d'un très bon oeil.
Le message délivré par cette histoire est beau. Il décrit tout un cheminement de pensées, que chacun doit sentir en lui. Il parle aussi des dérive que certains feraient d'un tel pouvoir. Legatus est clairement un leader, mais il ne veut qu'inspirer l'exemple. Il ne veut pas convaincre, il ne veut pas galvaniser des foules, il ne veut pas influencer les gens pour qu'ils se battent. Non il espère faire naître l'amour et le respect dans le coeur des gens par l'exemple. Juste montrer qu'une autre voie est possible. Un vrai discours sur le pour et le contre d'un tel pouvoir.
Un dessin toujours sympathique.
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L'ombre de Solo continue de planer sur ce tome. Ce personnage était si charismatique. On le regrette mais bon, c'est le syndrome « Game of Thrones » que de faire mourir son héros en première saison. Pour autant, son fils spirituel Légatus ne s'en tire pas trop mal.
Il est question d'unir toutes les espèces dans un seul clan contre l'injustice des êtres humains qui exploitent les rats dans des fermes alimentaires. On retrouvera l'infâme ex-gouverneur qui n'hésite pas à tuer pour asseoir son pouvoir et récupérer ses privilèges dans une société post-apocalyptique profondément inégalitaire.
Il y a presque comme une parabole du Christ mais Légatus ne tombera pas dans ce piège même s'il semble accomplir des miracles grâce à une poudre vertueuse. Il y aura également un Juda mais dont les idées et la psychologie ont vraiment des répercussions. Tout cela va très mal se terminer.
Ce nouveau cycle semble un peu déroutant notamment vers la fin encore une fois inattendue. On se demande qui on va suivre dans le prochain tome car on se sent un peu orphelin.
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A la fin du cycle précédent, le rat Solo décidait d'élever un jeune chiot auquel il transmettra tout son savoir en matière de survie dans ce monde cannibale, vide de végétation, où la règle est "manger ou être mangé".
Devenu adulte, le chien Legatus cherche une autre voie que la simple survie dans son univers de violence. Sa voie sera celle de la compassion et de l'exemple. Peu à peu, se forme autour de lui une communauté d'êtres pensants (chats, renards, ours, singes et même humains) qui vont se dresser contre l'ignominie que représentent les fermes d'élevage intensif où des rates sont forcées de donner le jour à des enfants destinés à la consommation humaine.
"Entre Blacksad et Mad Max", Oscar Martin joue ici avec les codes religieux, pour nous présenter un nouveau messie malgré lui.
Le dessin, tout en rondeurs, rappelant souvent Disney, apporte un décalage volontairement dérangeant dans ce monde absurde, dans lequel Mickey et Rouky deviennent des tueurs redoutables.
Le scénario est clairement une invitation à réfléchir sur nos modes de consommation hyper-carnés et si peu respectueux des êtres sensibles que nous sacrifions à nos appétits. Tuer, soit. Mais pas sans réflexion, ni gratitude.
Le monde désespéré de Solo nous invite à regarder en face les horreurs du nôtre et à nous interroger sur ce que nous voulons vraiment.
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Legatus, c'est le personnage central du second cycle d'une BD animalière située dans un univers post-apo. Fils adoptif ou spirituel de Solo, le rat, le chien Legatus essaie de poursuivre son existence en fonction des préceptes de Solo. Tolérance, empathie, entraide, par exemple. Mais il se heurte vite au fait que de tels principes attirent les autres, avides de leader, de gourou.
Legatus a donc rapidement une suite d'adeptes, de compagnons, qui boivent ses paroles. Malgré lui, Legatus est devenu une figure de légende. Grâce à des plantes et autres poudres données par un ours croisé sur la route, Legatus dispense autant les soins que les conseils de vie. de quoi également lui attirer les foudres des humains. Legatus devient donc vite le chien à abattre, mais pour ne pas en faire un martyre, il faut lui faire perdre son aura d'abord.
Le premier cycle était brutal et économe en textes. le deuxième cycle est plus lent, plus profond, davantage axé sur le verbe qui forme et console. La mise en page est également différente, plus conventionnelle. Plus de dessins pleine page, de paysages arides et de luttes à mort (ou presque plus...). Mais cela passe toujours parfaitement bien.
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L'imagination d'Oscar Martin fait merveille, que ce soit dans l'évolution de son héros Solo ou par les interactions avec les autres protagonistes. Un style soigné, des dialogues percutants : une saga incontournable dans le genre. Premier tome d'un nouveau cycle qui s'annonce émouvant en tout point.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Savoir que tuer, bien que nécessaire dans ce monde insensé, est un poids que l'on doit porter et qui ne peut jamais devenir une routine. Qu'il faudrait le faire sans acharnement et sans cruauté... Par surprise et vite, sans semer la peur, en demandant pardon. Il faut respecter la chair sacrifiée, la mort... L'honorer et la remercier de prolonger d'autres vies.
Tu peux pleurer parce qu'il s'en est allé ou sourire parce qu'il a existé.
Tu peux fermer le yeux et prier pour qu'il revienne ou tu peux les ouvrir et voir tout ce qu'il a laissé.
Ton cœur peu être vide parce que tu ne peux le voir ou plein de l'amour que vous avez partagé.
Tu peux pleurer, fermer ton esprit, sentir le vide et te détourner, ou tu peux faire ce qu'il aurait aimé que tu fasses : sourire, ouvrir les yeux, aimer et continuer.
p.25-8.
L’empathie. La miséricorde. La générosité.
Le respect. L’honnêteté. La sensibilité.
Des valeurs que beaucoup d’entre nous portons en eux sans le savoir, ou bien cachées derrière des carapaces, à l’abri des événements.
Des valeurs qui nous sont propres mais qui, ajoutées à celles des autres, deviennent une arme puissante : un idéal, une croyance, un objectif pour lequel se battre, une raison de vivre.
J’en ai rencontré certains, d’autres sont venus me chercher. Certains sont restés pour exercer leur liberté et en libérer d’autres à leur tour.
p.24.
Je vais démêler l’amour de tout le reste.
Je vais chercher inlassablement jusqu’à trouver quelque chose de différent ou, plus simplement, jusqu’à faire ressortir au final, le meilleur de moi-même et des autres.
Notre existence ne peut se résumer à ce que l’on connaît. Il faut trouver la volonté de chercher de nouveaux espaces où nous ne tuerons plus notre prochain juste pour s’être approché un peu trop près.
Trouver des objectifs communs qui rendent la coexistence des espèces possible.
Je vais marcher jusqu’à ce que j’aie la pleine conscience de mon être, jusqu’à ce que je sache qui et où je suis. Me sentir en paix. Être un exemple. Comme j’en ai eu un.
C’est aussi simple que ça... et si compliqué.
p.5.
- Tu es noble, quelqu’un t’a transmis des valeurs qui font de toi un élément à qui on peut confier ce que nous n’avons pas tous su porter.
- Ton histoire est très intéressante mais que dirais-tu de commencer par la fin ? Quand tu concluras ton propos, je ne veux pas avoir l’impression d’avoir perdu mon temps.
- Tu sais bien que non. Si tu es là, ce n’est pas par simple curiosité, c’est pour apprendre de l’expérience des autres. Tu as appris que toutes les histoires transmettent une forme de sagesse qui rend plus aiguisé et plus intelligent... encore une chose que, pour ma part, j’ai appris trop tard.
Solo : Chemins tracés T02 - La bande annonce