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EAN : 9782262065393
250 pages
Perrin (25/01/2018)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Épouse de l’archiduc François-Charles, deuxième dans l’ordre de la succession, Sophie de Habsbourg occupe une position centrale à la cour de Vienne dès son arrivée en Autriche, en 1824. Son mari étant incapable de régner, elle reporte ses ambitions sur son fils aîné, le jeune François-Joseph qui, grâce à son soutien, monte sur le trône en 1848. Figure centrale de la décennie néoabsolutiste - François-Joseph ne prend pas de décisions majeures sans en avoir discuté av... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Née le 27 janvier 1805, Sophie de Wittelsbach, princesse bavaroise, épouse l'archiduc François-Charles d'Autriche le 4 novembre 1824. C'est un mariage de raison et notre princesse est fort déçue lors de la première rencontre entre les deux jeunes gens. Son futur époux lui déplaît tant physiquement qu'intellectuellement.

Dans un premier chapitre passionnant Jean-Paul Bled nous présente une analyse claire et précise de l'Europe après la chute de l'empire napoléonien.
Nous constatons que derrière l'unité de façade des Coalisés au Congrès de Vienne, chacune des parties joue son jeu…
La pression de la Prusse pour parvenir à l'unité des Etats allemands crée de la tension avec l'Autriche.

Les différentes nationalités composant l'empire autrichien commencent à avoir des sentiments nationaux exacerbés.
L'Autriche qui tenait le rôle de "gendarme de l'Europe" après le Congrès de Vienne se fragilise.

Sophie de Wittelsbach entre dans la famille des Habsbourg et y trouve un lien familial très fort. C'est une qualité primordiale dans cette famille à l'image de l'impératrice Marie-Thérèse et de son époux François-Etienne de Lorraine qui avaient inculqué à leurs enfants un très vif amour de la famille.

Sophie de Habsbourg possède une vaste culture artistique. Cela sera très perceptible lors de ses voyages à travers les différents Etats composant l'empire autrichien, et plus particulièrement en Italie.

Etant son aînée de six an, Sophie éprouve pour le duc de Reichstadt une amitié comparable à celle d'une soeur. Ce lien est un pur bonheur pour le fils de Napoléon, retenu à Vienne depuis la chute de son père.
Au fil du temps, l'Aiglon éprouvera pour elle une amitié amoureuse.
Les sentiments de ces deux jeunes gens sont loin des turpitudes imaginées et colportées par les ragots et les potins de la cour...

Sophie de Habsbourg met au monde : François-Joseph, Ferdinand-Maximilien, Charles-Louis, Marie-Anne et Louis-Victor.

Son beau-père, l'empereur Joseph meurt le 2 mars 1835. Elle est accablée de chagrin. En 1841, elle perd sa mère.

Le nouvel empereur, Ferdinand, n'est pas à la hauteur. L'année 1848 est marquée en Europe par de grands troubles, notamment à Vienne et dans les Etats de l'empire (Hongrie et Italie).

Sophie de Habsbourg met tout son talent à organiser l'abdication de l'empereur Ferdinand. Elle convainc son mari, François-Charles, de renoncer au trône auquel il peut prétendre en raison de sa position dans l'ordre de succession. Il accepte d'autant plus aisément qu'il aime sa tranquillité. Il vit dans l'ombre de son épouse.

Son fils François-Joseph accède donc au trône. Il donne à Sophie de Habsbourg la deuxième place dans la hiérarchie de la cour en tant que mère de l'empereur. Tout dans le système de pensée du nouvel empereur résulte de l'éducation donnée par Sophie.
François-Joseph aura tout au long de sa vie un grand amour filial, comparable à celui de Napoléon III pour sa mère, l'inoubliable Reine Hortense.

Il écoutera toujours ses conseils avec attention. Elle sera toujours son soutien face aux responsabilités du pouvoir. Sophie lui a inculqué un sens élevé de la fonction impériale.

Elle a été traumatisée par la révolution à Vienne de mars à octobre 1848. La famille impériale a du quitter la capitale.
L'accession au trône de François-Joseph marque le retour de l'absolutisme.
Félix Schwarzenberg, son principal conseiller et ami décède le 5 avril 1852, le laissant dans une extrême douleur. Sa mère devient donc la seule personne en qui il a une confiance absolue.

La guerre de Crimée met en péril la politique extérieure autrichienne. François-Joseph ne rejoint pas l'alliance franco-britannique et doit s'éloigner du tsar Nicolas 1er qui l'avait pourtant aidé pour le retour à l'ordre lors de la révolution de 1848 dans les Etats autrichiens.

Très pieuse, Sophie de Habsbourg défend les intérêts de l'Eglise dans un sens très conservateur.
Elle sera toujours proches des Bourbons en exil. Depuis le mariage de Louis XVI avec Marie-Antoinette, il y a des liens de famille. Elle fréquente d'ailleurs la duchesse d'Angoulême, fille de ces deux souverains.
Par contre elle éprouvera toujours de l'aversion pour les Orléans. Aversion adoucie à partir de la révolution de février 1848 et de l'exil du roi Louis-Philippe.
Il en est de même pour Napoléon III qu'elle exècre, lui imputant notamment la mort de son fils Ferdinand au Mexique, suite à cette expédition mise au point par l'empereur français et qui a tourné au fiasco. Sophie a été brisée par la mort de ce fils qu'elle adorait. Elle plaint néanmoins Napoléon III après sa chute.

Sophie a pour principal loisir les activités artistiques. Elle assiste très souvent à des représentations théâtrales et à des opéras.
Elle collectionne des tableaux. La lecture tient une place importante dans sa vie. Ses goûts la portent vers les correspondances et les Mémoires de personnalités. Elle apprécie notamment les Mémoires de la Reine Hortense, tant elle est touchée par sa fibre maternelle à l'égard de son fils le futur Napoléon III.

Le 24 avril 1854 François-Joseph se marie avec Elisabeth,, une princesse allemande, qui est connue sous le nom de Sissi.
Si les premières années les rapports sont bons entre Sophie et Sissi, ils finiront par se dégrader. Elles ont en effet une vision diamétralement opposée de la fonction impériale.

En 1859, l'Autriche est battue à Magenta et Solférino par l'armée française et quitte peu à peu la péninsule italienne. En 1866, les Prussiens écrasent les Autrichiens à la bataille de Sadowa.

Les années 1860 sont pour Sophie de Habsbourg décevantes : libéralisation du régime, perte d'influence de l'Eglise, Hongrie et Italie qui luttent contre Vienne.
Nouvelle inquiétude en 1871 : la proclamation de l'empire allemand, le 18 janvier 1871, dans la galerie des Glaces du château de Versailles.

Sophie de Habsbourg s'éteint le 28 mai 1872.

Bien qu'en désaccord avec sa vision du pouvoir absolutiste, impossible de ne pas admirer sa force de caractère et son esprit maternel poussé à l'extrême.

Le "mythe" de Sissi à porté ombrage à ce personnage. Jean-Paul Bled a donc eu le mérite de la sortir de l'oubli et de nous présenter tous les aspects de sa personnalité. Et ce dans un style clair et plaisant.

Une très belle biographie.
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Pour le plus grand nombre, c'est dans ‘'Sissi'' que l'on entend parler pour la première fois de Sophie de Habsbourg. Dans la trilogie kitch d'Ernst Marischka, elle est présentée comme la méchante belle-mère de Sissi, celle qui la persécute, et qui prendrait presque la place de son fils empereur….

En réalité, cette femme est peu connue. Fille ainée d'un roi de Bavière, épouse d'un archiduc ayant peu de chance de régner, elle était condamnée en quelque sorte à rester dans l'ombre. L'histoire retiendra que le frère ainé de son mari était de santé fragile, et que son mari, n'était pas lui-même en capacité à régner, et que par conséquent, elle a très tôt misé sur son fils ainé plus ou moins promis au trône. Ce fils c'est François-Joseph.
Sophie d'Autriche étant peu connu, la littérature à son propos est assez rare. Jean-Paul Bled, en dehors des ouvrages généralistes autour de l'Autriche de l'époque, s'est principalement appuyé sur l'abondante correspondance de Sophie de Habsbourg ainsi que son journal (sources manuscrites pour ces dernières).
Ne voulant pas en rester à l'image scellée par le cinéma, l'auteur a souhaité rétablir un certain équilibre sur une femme qui, contrairement à l'impératrice Sissi, avait parfaitement intégré les codes de la cour pour se mettre au service de son fils et lui permettre ainsi d'accéder à ses fonctions avec les meilleures armes possibles, d'autant que l'époque était loin d'être tranquille sur le plan intérieur comme en dehors des frontières de l'empire.

Comme beaucoup, j'avais avant de lire ce livre, une idée formatée sur le personnage ; l'ouvrage de Jean-Paul Bled m'a permis d'aller bien au-delà, de me faire une idée plus précise d'une femme cultivée, possédant un grand sens politique et capable de se mettre en retrait pour ne pas ‘'gêner'' l'action de son empereur de fils.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Malgré les progrès de l’âge − elle a alors 62 ans −, Sophie avait gardé un grand dynamisme. Mais, sous l’effet de l’assassinat de Maximilien, tout bascule. Elle est devenue une vieille femme, brisée sous le poids du chagrin. Son esprit n’est plus occupé que par la disparition de son fils. Elle n’est pas seulement torturée par l’injustice que représente la mort d’un enfant, comme une atteinte à l’ordre naturel des choses. À la tragédie s’ajoutent les conditions dans lesquelles il est mort, « exécuté comme un criminel33 », se lamente-t-elle. La fragilité de son état de santé sera mise en avant pour justifier son absence quand Napoléon III et Eugénie font en septembre le déplacement de Salzbourg pour présenter leurs condoléances au couple impérial. Sophie s’est aussi refusé à saluer celui qu’elle considère comme l’assassin de son fils.
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La première fonction d’une impératrice ou d’une archiduchesse est d’être une bonne génitrice. Telle est la loi du système monarchique. Il en a toujours été ainsi, et Sophie n’échappera pas à la règle. En prenant place dans la famille impériale, celle-ci sait fort bien ce qu’on attend d’elle, en d’autres termes qu’elle donne naissance à de nombreux enfants, de préférence des garçons.
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« Une journée radieuse » signifie que le soleil brille généreusement. Mais à l’inverse, il peut pleuvoir, voire neiger. Sophie revient sur le temps en début d’après-midi quand elle se rend au Prater ou se promène sur les remparts. De nouveau, elle précise la température et ajoute son impression, selon les situations, « air excellent », « air chaud », « air glacial ».
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Caroline avait reçu une éducation soignée à la cour de Bade. Elle a la réputation d’une princesse cultivée, amoureuse de la littérature, intéressée par la peinture et passionnée de musique. Elle entend que ses filles profitent des mêmes chances. Ce souci peut déjà se lire dans le choix du précepteur des jeunes princesses.
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Leur destin est suspendu aux mariages négociés pour elles par leur père, des tractations menées naturellement en dehors d’elles et dont elles n’ont d’autre choix, en filles soumises, que d’accepter les conclusions.
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