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EAN : 9791096535293
224 pages
Marest Éditeur (26/05/2020)
5/5   2 notes
Résumé :
Tennessee Williams, l’écran sauvage explore les liens étroits entre le dramaturge et le cinéma. En parcourant les très nombreuses adaptations de ses œuvres à l’écran, cet essai s’intéresse à différents thèmes marquants, dont la sexualité, la place des femmes, des homosexuels ou encore le rôle de la censure dans le cinéma hollywoodien. Auteur américain le plus adapté au cinéma malgré des rapports plutôt conflictuels avec Hollywood, Williams détestait la plupart des a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le cinéma de Tennessee Williams - Transfuge - Jean-Christophe Ferrari
Dans L'Écran sauvage, un ouvrage complet et magnifiquement illustré, Séverine Danflous fait revivre la magnifique et indomptée sauvagerie des héros de Tennessee Williams à l'écran.

Jean-Christophe Ferrari

12/05/2020
Elia Kazan (Un tramway nommé Désir), Richard Brooks (La Chatte sur un toit brûlant), Joseph L. Mankiewicz (Soudain l'été dernier), Sidney Lumet (L'Homme à la peau de serpent), John Houston (La Nuit de l'iguane), Sydney Pollack (Propriété interdite), Joseph Losey (Boom !)…les plus grands metteurs en scène de Hollywood ont tenu à adapter à l'écran des pièces du dramaturge Tennessee Williams, l'enfant terrible du sud des États-Unis. Qu'est-ce qui dans ces écrits, en dehors des leurs qualités théâtrales intrinsèques, a poussé ces immenses cinéastes à considérer qu'ils fourniraient un matériau privilégié pour le cinéma ? Autrement dit : pourquoi aimons-nous tellement regarder les héros de Tennessee Williams mener à l'écran une lutte désespérée contre une société qui écrase leurs pulsions et leur soif de liberté ? Pourquoi nous reconnaissons-nous si volontiers en eux ? Pourquoi, en somme, la sauvagerie, l'anticonformisme et la névrose sont-ils à ce point cinégéniques ? Autant de questions que Séverine Danflous déploie avec une attention passionnée dans l'Écran sauvage, un ouvrage somptueusement et éloquemment illustré qui paraît aux Éditions Marest.

Nous sommes des animaux tragiques

Si les personnages de Williams sont si cinématographiques, c'est sans doute d'abord parce que ce sont de magnifiques « animaux tragiques », c'est-à-dire des corps spasmodiques tentant d'arracher toutes les peaux mortes qui étouffent leurs pulsions vitales et leurs désirs d'envol. Voilà pourquoi Séverine Danflous se livre à l'inventaire précis et fin des différents états du costume dans les films adaptés de Williams : le coton virginal mais moite de Baby Doll, les tissus détrempés et transparents, le manteau en renard de Blanche Dubois, les jarretières et les nuisettes immaculées, les tee-shirts déchirés, les costumes corsetés des Southern Belle, etc. Tous, au fond, aimeraient s'envoler comme l'oiseau sans pattes que Xavier Valentine décrit dans le monologue sublime (et l'un des pus beaux gros plans de l'histoire du cinéma) de L'Homme à la peau de serpent : « il y a une espèce d'oiseau qui n'a pas de pattes et qui ne peut atterrir, cet oiseau doit passer toute sa vie en l'air. »
De la magie avant toute chose !

Mais ces corps sauvages, nos corps sauvages, ne sont pas libres. Et le cinéma excelle à multiplier et à faire vivre les décors qui, en les encageant, rendent l'esprit malade : les voies sans issues, les impasses, les chambres d'hôtel, les paysages luxuriants et étouffants, les grandes bâtisses délabrées, les grandes propriétés ruinées du Vieux Sud, l'île de Boom !,le wagon désaffecté de Propriété interdite, etc. Et pourtant, pourtant, malgré ces prisons physiques et mentales, le théâtre de Williams est rempli d'objets magiques que le cinéma aime à convoquer « afin de ramener les ombres à la lumière » et déployer, envers et contre tout, le chant d'Orphée.
Lien : https://www.transfuge.fr/202..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le paradoxe de l’œuvre de Tennessee Williams, sur les planches comme au cinéma, c'est qu'elle est dans le même temps portée aux nues et conspuée. Révélatrice des névroses de l'Amérique sudiste puritaine, blanche, raciste et ruinée, elle donne une voix aux déclassés, à ceux qu'il considère comme des boiteux de l'âme.
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