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EAN : 9791094841198
230 pages
Premier Parallèle (17/03/2016)
4.1/5   35 notes
Résumé :

Depuis presque vingt ans, Galia Ackerman fréquente ceux qui sont la mémoire de Tchernobyl. Habitants de la zone restés malgré l'interdiction, travailleurs intermittents, liquidateurs, mais aussi scientifiques, artistes et ethnographes.

Traverser Tchernobyl nous ouvre les portes de lieux insoupçonnés, composant un tableau unique et intime du désastre. Nous voici au sein de l'ancienne cité militaire ultra-secrète ; à la table des babouchkas, dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis plus de vingt ans, Galia Ackerman hante la zone de Tchernobyl et rencontre ses habitants, ceux qui y ont vécu, ceux qui y passent encore, scientifiques, trafiquants et natifs incapables de vivre ailleurs malgré les risques encourus. Elle recueille leurs témoignages et les restituent pour construire une mémoire de cette catastrophe industrielle dont les conséquences se feront sentir encore pendant des dizaines de milliers d'années.
(...)
Galia Ackerman livre un compte rendu de ses visites, sensible et consciencieux, de la zone interdite autour de la centrale de Tchernobyl. Mêlant ses souvenirs de l'époque soviétique, qui lui permettent d'ailleurs de gagner bien souvent la confiance des témoins, aux récits de ceux-ci, elle dresse un panorama de ce monde à part, à la fois intime et fiable, raconte la vie quotidienne après la catastrophe par la voix même de ceux y sont restés et de ceux qui y retournent.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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J'étais encore petite lorsque la catastrophe de Tchernobyl s'est déroulée et pourtant, je me souviens assez bien de ce que j'avais entendu à la radio mais étrangement, pas tellement des images à la télévision. Peut-être qu'il n'y en avait pas eu beaucoup à l'époque, l'URSS n'étant pas un pays qui communiquait beaucoup. Toujours est-il que j'ai sans doute été bien marqué par cet événement, je lis tout ce qui me tombe sous la main concernant cette catastrophe nucléaire. du coup, je n'ai pas hésité longtemps à postuler pour recevoir Traverser Tchernobyl de Galia Ackerman. Je remercie Babelio et surtout les Editions Premier Parallèle pour cet envoi.

Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl explosait. Sur une catastrophe dont on croit avoir épuisé les récits, des secrets peuvent encore être mis au jour. Voici vingt ans que Galia Ackerman fréquente ceux qui sont la mémoire de Tchernobyl. Scientifiques, artistes, écrivains, ethnographes, et tout ceux qui sont restés, malgré l'interdiction. Quelle vie après la catastrophe ? Traverser Tchernobyl compose un tableau unique et intime du désastre et de ses conséquences. Mais aussi, en creux, de l'ex-URSS et de ce qu'elle est devenue. Loin des images d'Epinal, l'auteur nous emmène dans des lieux inattendus : la plage ensoleillée du bord de la rivière Pripiat, les forêts habitées par une faune sauvage, le cimetière juif abandonné, les alentours du plus grand radar de détection de missiles intercontinentaux de toute l'URSS, les décharges nucléaires... Elle raconte le vieil homme heureux de sa pêche radioactive, les orphelins irradiés, les vrais et les faux héros de Tchernobyl. Un voyage sur une terre fantomatique. Dans le monde d'après.

Pfiout ! Quelle lecture ! Une baffe, un voyage fascinant dans une des zones les plus contaminées du monde. J'avais déjà lu un bouquin regroupant des témoignages de victimes qui m'avait bien secoué mais là, c'est encore plus fort. En effet, c'est l'auteure elle-même qui nous livre son témoignage, il n'y a pas de filtre et j'ai parfois eu les poils de la nuque dressés. Je trouve qu'il est important que des personnes comme Galia Ackerman osent revenir dans ces contrées pour raconter, pour permettre aux gens qui vivent loin de ce pays de ne pas oublier.

J'ai été surprise d'apprendre que les habitants vivent toujours sur place, plus ou moins clandestinement ceci dit. J'ai été touchée par les témoignages de certains, je n'ai même pas osé me mettre à la place des habitants qui ont vécu cette tragédie. J'ai même eu la sensation que nous, spectateurs extérieurs de tout ça, vivions bien plus mal cette horreur que les habitants eux-mêmes qui sont plutôt philosophes.

Lorsque j'ai reçu le livre, j'ai été impressionnée par la couverture (oui, je sais, c'est bête). Je la trouve qu'elle représente parfaitement le thème du livre, elle est vraiment bien choisie et je l'aime beaucoup. C'est futile, j'en suis consciente mais je tenais à faire remarquer le travail éditorial. Autre mention spéciale, j'ai apprécié le fait d'avoir une chronologie de la catastrophe en fin de livre. Ca permet de bien se remettre les événements en tête.

Je suis vraiment contente d'avoir pu découvrir ce bouquin, je vous le conseille si comme moi vous avez été sensible à la tragédie qu'a été Tchernobyl.
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Clairement, c'est vraiment un bon témoignage sur la vie post-tchernobylienne de cette catastrophe planétaire survenue il y a maintenant 33 ans.
Nous connaissons tous cette explosion nucléaire survenue en 1986. Moi-même, 9 ans à peine, j'ai entendu plein de choses. Des reportages, articles. Mais loin de cette Ukraine dévastée, je n'ai pas retenu grand chose (hormis des thyroides gonflées de mon entourage proche). Il a suffi un jeu vidéo "Stalker" entre mes mains pour que je m'approprie le sujet et témoigne d'un intérêt grandissant.
C'est donc avec grande joie que j'ai demandé ce récit d'une grande auteure russe (qui a traduit notamment "La supplication" de Svetlana Alexievitch) et elle-même curieuse de tout ce qui concerne la mémoire de Tchernobyl.

Dans ce livre paru en 2016, elle honore les habitants de la zone interdite, les héros (liquidateurs, pompiers, travailleurs). Elle est allée à la rencontre de quelques personnes résidant là-bas, traversé ces forêts contaminées, discuté avec un trafiquant de métaux, des guides, le photographe officiel oublié. Un long chemin entamé en 2003, où elle s'interroge sur la teneur de cette zone interdite : est-ce un retour dans le passé ou un saut dans le futur post-industriel voire post-apocalyptique.
Quelle émotion s'empare de moi quand je lis ces quelques lignes où elle raconte l'histoire d'anonymes ayant oeuvrés au nettoyage, ces personnes bénévoles se sachant condamnées mais ayant beaucoup de coeur à l'ouvrage. (ah, l'esprit patriotique collectif soviétique!).
L'auteure a présenté une exposition à Barcelone et elle explique comment elle a rassemblé tous ces souvenirs et ces artefacts de la catastrophe (objets du folklore, photographies, uniformes...).
On sent qu'elle a mis toute son âme là-dedans, pour expliquer au monde entier que la vie est fragile. Que n'importe quelle centrale nucléaire peut potentiellement détruire le Vivant à tout moment.

Un récit à fleur de peau, juste, factuel. Un voyage sur une terre malade mais encore vivante. Une expérience personnelle.

Bonus: sur le site de l'éditeur, vous pourrez visionner les photographies personnelles de cette pérégrination. A mettre en mémoire.
http://www.premierparallele.fr/traverser-tchernobyl
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Hantée depuis dix-huit ans par tout ce qui touche à Tchernobyl, Galia Ackerman, journaliste et traductrice, nous emmène avec elle dans ce lieu désolé. A ses côtés, nous rencontrons des gens tout aussi différents que surprenants, immensément attachés à cette terre et qui en parlent avec un langage bien à eux. Nous marchons sur ce territoire contaminé qu'elle-même défie depuis de longues années, à Pripiat et ses environs, mais aussi dans la zone même qu'elle décrit magnifiquement comme "un espace à la fois post-apocalyptique, sauvage et paisible, où règne en maître une contamination radioactive invisible, inodore et sans saveur."
Et c'est dans ces contrastes que Tchernobyl fascine.
J'ai beaucoup lu sur la catastrophe du 26 avril 1986 mais en découvrant cet ouvrage, j'ai à nouveau été choquée, effarée, émue. Galia Ackerman nous présente des babouchkas à l'humour déroutant, des trafiquants de métal irradié – quel choc d'apprendre ça ! – ou encore des forestiers travaillant en pleines forêts contaminées. Et c'est à travers ces portraits concrets que la catastrophe prend véritablement chair. Les tchernobyliens rentrés sur leurs terres malgré l'interdiction sont appelés des samossioly et ont beaucoup à dire. D'ailleurs, l'auteure émaille son texte de nombreuses réflexions et anecdotes qui m'ont accablée ou m'ont fait frémir.
Ce livre est une enquête journalistique mais aussi un témoignage dans lequel l'auteure se livre beaucoup et nous raconte son obsession pour "son" Tchernobyl. La traductrice de la célèbre Svetlana Alexievitch s'interroge, se confie sur son parcours et les gens qui ont marqué sa route – j'ai beaucoup aimé cette partie, bien plus personnelle. "Ma traversée de Tchernobyl, écrit-elle, c'est la tentative d'une indignée de raconter ″ce qui arrive″, comme disait Paul Virilio : le passé et le présent d'un bout décimé de notre terre."
Enfin, petit détail qui a son importance : le tableau de Malevich utilisé pour la couverture est très représentatif de ce malaise indéfinissable qui ne quitte pas le lecteur tout au long de cette lecture. Un grand merci à Babelio et aux éditions Premier Parallèle pour cette lecture.
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Le choix du tableau de Malevich en couverture, "Paysanne au visage noir" s'avère des plus évidents à la lecture de ce fascinant témoignage : Une tenue blanche similaire à ce que peuvent porter les travailleurs et liquidateurs au sein de la désertique (mais toujours aussi redoutable) centrale abandonnée de Tchernobyl et ses environs; et un visage au noir, comme le pain brûlé, disparu, inexistant, effacé dans le néant. le même tableau employé comme pochette de disque du Odyshape des Raincoats était dès lors plus une invitation pour un voyage vers des terres musicales inexplorées. Ici, c'est aussi à un voyage où nous convie Galia Ackerman, mais vers un monde en ruine, perdu, irradié à jamais. Et où pourtant, de la vie, voire de l'espoir subsistent.

Outre cette iconographie qui intrigue d'emblée, on saluera d'emblée la carte du territoire Ukrainien livrée dès qu'on ouvre le livre. Un bon moyen de se repérer en effet dans tous les lieux cités dans l'ensemble de l'ouvrage. Et si l'on pestera par contre sur la faute principale de n'avoir mis aucune image dans le livre (même en noir et blanc), un peu comme si vous dénichiez un superbe livre dédié à la peinture mais qu'il n'y en avait aucune citée en exemple dedans, un lien internet donné d'emblée par l'auteur et l'éditeur dans le livre, permettent heureusement d'aller farfouiller, mais flûte quand même quoi !

Je chipote bien sûr pour la forme mais ayant déjà évoqué un film sur Tchernobyl sur mon blog (http://dvdtator.canalblog.com/archives/2012/12/01/25715205.html), le sujet me passionne un peu quand même et j'attends de quelqu'un qui a d'ailleurs réalisé plusieurs expositions là dessus (dont une en 2006 à Barcelone où elle était commissaire d'expo quand même hein) et plusieurs ouvrages, fruits de la somme de près de 20 ans d'explorations de "la zone" (au sens Tarkovskien qu'on pourrait lui donner), un peu plus de rigueur sur ce terrain.

Bon après, cela n'empêche pas la passion et c'est essentiel, ce livre est des plus passionnants.

Entre récit et témoignage, enquête journalistique (rappel historique des faits pour mieux contextualiser en final, même !), voire roman, on est baladé d'un radar ultrapuissant digne de James Bond ("L'Arc" crée en 1976, démantelé depuis mais dont les restes en photos s'avèrent encore plus impressionnants que le texte --c'est dire l'importance du visuel), au petit cimetière juif de la ville sans oublier l'église Sainte Elie. On découvre l'histoire du couple Koukharenko qui dût constamment changer d'habitation ou bien la petite Maria, petit miracle du lieu (pas d'enfants ou de jeunes là bas !) née justement en août 1999, treize ans après la catastrophe... Et parfaitement saine. Et on apprend même d'étonnants détails techniques assez glaçants : A votre avis, si vous découpez du bois dans la zone irradiée illégalement pour ensuite le travailler pour en faire un meuble, voire un lit, que croyez-vous qu'il arrivera au petit couple ou aux petits jeunes qui attendent un enfant qui vont le prendre ? Vous vous en doutez j'en suis sûr...

Comme le résume l'auteure à propos de ces "ventes" : "Malheureusement, nous savons depuis longtemps que les autorités, à Tchernobyl comme à Fukushima, n'hésitent pas à augmenter les normes admissibles lorsque cela les arrange. Comme souvent la logique industrielle et marchande prévaut sur toute autre considération". (p.85)

Vous l'aurez compris, si le sujet vous passionne vous aussi, n'hésitez plus et jetez-vous dessus !
Lien : http://dvdtator.canalblog.co..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ce pays qui couvre onze fuseaux horaires n'avait qu'un seul modèle de bâtiment scolaire, et si un écolier soviétique déménageait avec ses parents de Lituanie en Ouzbékistan, il n'était aucunement déboussolé: d'emblée, il savait où se trouvait les toilettes de sa nouvelle école, la salle des profs, le gymnase et la cantine. Pareillement, tous les magasins d'alimentations, les bureaux, les immeubles d'habitation et les cinéma se ressemblaient. Pourquoi? Dans un monde où l'homme et ses goûts comptent si peu, il est plus facile de produire un petit nombre de modèles passe-partout.
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Grâce au courage d'une journaliste ukrainienne, Alla Iarochinskaïa, qui a dérobé en 1989 des documents secrets du Politburo ( Parti communiste de l'union soviétique ) concernant Tchernobyl, on connaît le sort des vaches et cochons disparus. Par une décision top secrète du Politiburo, avalisée par le ministère de la Santé, des dizaines de tonnes de viande contaminée ont été surgelées pour être ensuite réparties aux quatre coins de l'URSS dans d'énormes boucheries industrielles appelées " combinats de viande ". Là, on les mélangeaient, à raison de dix pour cent, avec de la viande ordinaire, afin d'en faire des steaks hachés et des saucisses ayant un taux de radioactivité “ acceptable".
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Parce que l'homme doit rester humain quoi qu'il arrive, en toute circonstance. Oui, la Terre est contaminée par Tchernobyl et par des essais et des accidents nucléaires, par des pesticides et par des OGM, des forêts vierges disparaissent et les trous d'ozone se font plus fréquents, le réchauffement climatique fait fondre les calottes glaciaires, des guerres, des épidémies et le terrorisme international font des ravages, mais est-ce une raison pour ne plus chercher la vérité, pour ne plus désigner les coupables, pour ne plus aider les victimes ?
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Ce labeur quotidien, comme celui de mes babouchkas tchernobyliennes, semblerait sûrement futile aux yeux de nos contemporains. Mais en réalité, je suis convaincue que, de manière imperceptible, il contribue à sauver et à maintenir l'humanité de ce monde.
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P.96, Toute la problématique nucléaire : les conséquences de n’importe quel accident dépassent incommensurablement les paramètres d’une vie humaine.
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Videos de Galia Ackerman (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Galia Ackerman
Dans les témoignages saisissants que la journaliste Svetlana Alexievitch a récoltés, notamment dans "La Fin de l'homme rouge" et "La Supplication", les thématiques économiques se révèlent comme des fils conducteurs cruciaux, tissant l'étoffe complexe de la société post-soviétique.
En quoi ses récits témoignent-ils du désenchantement des Soviétiques et de l'avènement du capitalisme en Russie ?
Pour parler de ses travaux, Tiphaine de Rocquigny reçoit : Galia Ackerman, journaliste et historienne, spécialiste du monde russe. Françoise Daucé, directrice de recherche à l'EHESS et directrice du Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC).
#capitalism #russie #economie ----------------------------------------------------- Découvrez les précédentes émissions ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqogc4cP5KsCHIFIryY2f1h ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco
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