AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081255395
424 pages
Flammarion (19/04/2013)
4.3/5   20 notes
Résumé :
Daphné Sheldrick, celle qu’on surnommera « la mère des éléphants », voit le jour en juin 1934 dans une ferme de colons britanniques, au Kenya. Tout la prédestine à vivre au plus près de la nature, surtout son extraordinaire empathie envers les animaux. Mais rien n’annonce qu’elle se lancera à corps perdu dans la guerre contre les chasseurs d’ivoire, ni qu’elle consacrera sa vie aux bébés orphelins victimes du braconnage. Le récit de cette femme d’exception traverse ... >Voir plus
Que lire après Une histoire d'amour africaineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Son histoire d'amour, c'est au départ pour le Kenya où Daphné Sheldrick est née ; puis son admiration pour l'ingéniosité des plantes, son mariage, la naissance de sa fille, sa découverte du Tsavo, au Sud Est du pays, infesté de mouches tsé tsé, inadapté au bétail, et cependant lieu choisi pour accueillir des éléphants et les mettre à l'abri des braconniers. En 1950, aucune structure n'existe quant à la protection des animaux sauvages, le pays étant plutôt tourné vers la révolte de Mau Mau et la perspective de l'Indépendance. Avec David, son second mari et l'amour de sa vie, Daphné envisage un lieu où recueillir des éléphants orphelins (vu le carnage fait pour le commerce de l'ivoire) et les rendre à la vie sauvage, ce qui n'est pas une perte, un chagrin, mais le vrai sens de leur travail.
Le couple doit lutter contre les braconniers, qui ne comprennent pas que la source de leurs revenus leur soit soudain interdite, et aussi contre les pressions quant à la surpopulation des éléphants dans cette région du Kenya et la décision de leur abattage, auquel s'oppose David sans toujours avoir gain de cause mais en faisant changer les consciences. Ils découvrent, en les regardant vivre, l'intelligence, la politesse, les manières sophistiquées et télépathiques de communiquer qu'ont les animaux sauvages, l'accord tacite entre les oiseaux et les crocodiles , par exemple.
« En s'occupant d'animaux domestiques ou sauvages, on vit toute une palette d'émotions, de l'amour au chagrin », dit elle.
Ils observent donc, soignent, nourrissent et donnent de l'amour aux animaux blessés ou orphelins. Les carnages continuent et même se multiplient au Tsavo, David et Daphné découvrent chez les éléphants la sensibilité, la force des liens familiaux, leur mémoire puissante, ainsi que le sens très réel de la mort. Ce sont les éléphants, à la mort de David, qui montrent à Daphné comment surmonter l'adversité, comment pleurer et porter le deuil, mais aussi comment revivre et pardonner.
Ils assistent à la fermeture des parcs nationaux, à l'arrêt de la vente des cornes d'éléphants et de rhinocéros qui les faisaient vivre (hors braconnage, bien entendu !), puis David meurt. Sa femme fonde le David Sheldrick Mémorial, continue son action, se dévouant à la protection de la faune sauvage et l'élevage des inévitables orphelins. le martyre des éléphantes matriarches qui voient mourir les siens l'aide à supporter son propre malheur.
Et, surtout, elle assiste au changement de mentalité et à la prise de conscience. Et aussi, elle reçoit parfois la visite inopinée d'anciens éléphants orphelins, comme pour accueillir les nouveaux arrivants . Enfin elle écrit ce livre merveilleux.
Daphné Sheldrick est morte en 2018, leur fille continue l'action de ses parents. Que vivent les éléphants, ces animaux si attachants !
Commenter  J’apprécie          110
Un livre profond qui est à la fois biographique, historique et engagé.
Certains ont dit qu'il pourrait être transposé au cinéma. C'est ce que je lui souhaite car l'histoire ressemble à celle de Out of Africa en mieux puisqu'elle intègre une dimension éthique plus forte autour d'une cause actuelle : le massacre des pachydermes à cause du braconnage.

Daphné Sheldrick évoque sa vie en Afrique du sud et au Kenya. En tant que descendante d'une famille de colons, la jeune femme est plutôt gâtée par la vie, passe son enfance dans une grande ferme, fait des études soutenues(pour l'époque), a un emploi qui lui permet d'être indépendante, épouse un homme qui la respecte...Or celui-ci en tant que garde va être muté dans l'une des plus grandes réserves d'Afrique qui est replacée sous l'autorité d'un dénommé David Sheldrick. Dès lors, d'abord maladroitement, les deux jeunes gens vont finir par avoir une liaison et Daphné par divorcer et se remarier avec lui.

David Sheldrick est un des premiers à avoir pris au sérieux la menace du braconnage dans les réserves et avoir mis en place un dispositif de lutte, celui des rangers (éco-gardes mobiles et armés) quand Daphné, de son côté, est la première à avoir mis au point une boisson lactée que les orphelins éléphants pouvaient assimiler (celui de vache étant rejeté par leur organisme). Elle s'est aussi occupée d'autres orphelins, rhino, gazelle, putois...quitte à bousculer l'intimité du couple.
Ce couple donne l'impression d'avoir été très complice, uni par les mêmes préoccupations, et est resté longtemps ensemble avant que David ne décède d'un cancer de l'estomac. Mais Daphné veille et elle a poursuivi leur combat en fondant une association au nom de son défunt mari et en ouvrant une pouponnière même si elle fut obligée de quitter la réserve.

Une belle histoire d'amour entre Daphné et les éléphants et entre deux êtres humains, homme et femme. D'où son titre qui ne prend que petit à petit son sens...Les Sheldricks, un couple dans l'engagement envers les animaux à découvrir comme les Warren, le sont dans un tout autre domaine, celui du paranormal.
Commenter  J’apprécie          120
Si seulement ce livre pouvait devenir un film! Cela sensibiliserait peut-être le public à la cause des éléphants avant que celle ci ne soit perdue.
Et cela rendrait un hommage mérité à Daphné Sheldrick qui a dédié sa vie à la sauvegarde de ces animaux si intelligents et sensibles.
Elle perpétue encore aujourd'hui avec ses orphelinats pour éléphants au Kenya l'oeuvre de son mari David, qui a créé entre autre les réserves nationales du Kenya pour protéger la faune africaine des braconniers.

C'est l'histoire de sa vie que Daphné raconte dans ce livre, de son enfance au Kenya dans une ferme, à sa rencontre avec David alors qu'elle était déjà mariée, de son coup de foudre pour cet homme qui avait une connaissance sans précédent de la faune africaine et qui a tant oeuvré pour sa conservation.
Daphné parle également de son amour pour le Kenya, des animaux qu'elle recueillait et soignait dans le jardin de sa maison avec ses filles. Jusqu'au jour ou elle s'est mis en tête de sauver les éléphants orphelins qui lui étaient régulièrement amenés et qui jusque là mourraient tous de faim.
Elle a été la première à trouver la formule lactée qui leur permettait de survivre, remplaçant le lait maternel.

Cette histoire de vie est passionnante, la vie d'une femme, l'histoire d'un pays, de ses habitants, de ses animaux, et de la lutte constante pour les sauvegarder malgré les massacres gigantesques qui ont eu lieu lors des années 80.
Une lueur d'espoir, en priant pour que la valeur de l'ivoire baisse, et permette enfin aux éléphant d'avoir plus de valeur vivants que morts. Et que Daphné concrétise son rêve de sauver pour de bon ces géants si attachants.
Commenter  J’apprécie          91
Voici une belle histoire qui rappelle La ferme africaine de Karen Blixen dans la manière de conter leur amour du pays où elles ont vécu, le Kenya. A la différence de Karen qui y est arrivée adulte, Daphné Sheldrick a grandi au Kenya, et elle nous raconte son enfance heureuse dans la ferme de ses parents, entourée d'animaux plus ou moins domestiques. Elle avait peu de voisins et la plupart de ses amis étaient des quadrupèdes.
Elle nous parle aussi des errements politiques du pays, de la menace que la décolonisation a fait peser sur la vie des fermiers blancs, de la révolte des Mau-maus où de nombreux colons et leurs employés ont été massacrés par les rebelles.

Très vite Daphné se passionne pour la cause animale, non pas dans les discours mais dans les actions au quotidien pour soigner les orphelins de toute espèce, majoritairement ceux dont les parents avaient été victimes du braconnage. Les éléphants sont ses préférés, d'abord parce que ce sont des animaux extrêmement intelligents et attachants, et aussi malheureusement parce qu'ils étaient les principales cibles des braconniers.

L'ivoire se vend très cher, les autorités ferment les yeux sur un trafic dont certains bénéficient largement, et puis il ne suffit pas de dire que les éléphants doivent être protégés, il faut reconnaitre qu'il y a un réel problème de cohabitation avec les humains. Trop de pachydermes signifie rapidement un conflit de ressources pour l'eau et les pâturages. Certains scientifiques préconisaient l'abattage d'une partie de la population d'éléphants, ce que les bénéficiaires du trafic d'ivoire voyaient d'un bon oeil.
Avec son premier mari Bill, puis son deuxième David, Daphné Sheldrick a oeuvré toute sa vie pour bâtir un refuge pour les éléphants, et c'est grâce à eux que le parc de Tsavo entre autres a été créé. Daphné Sheldrick a aidé à gérer les parcs et à protéger la faune sauvage, sa maison était un refuge pour les orphelins de tout poil, mais la porte était ouverte pour qu'un jour ils puissent rejoindre leurs compagnons sauvages.

J'ai vu que certains désiraient qu'un film soit tiré de ce récit, en référence à Out of Africa je suppose, personnellement je ne le souhaite pas. Out of Africa était certes un beau film, mais il ne rendait pas hommage au livre dont il était tiré. Hollywood faisait la part belle au romantisme de l'histoire d'amour et négligeait totalement tout ce que Karen Blixen nous apprend sur la vie locale au Kenya dans la ferme africaine. de la même manière, je doute qu'un cinéaste mette en image tout ce que Daphné Sheldrick nous enseigne sur la vie des animaux, et je préfère m'en tenir au livre et au témoignage de première main qu'il nous donne.
Commenter  J’apprécie          23
Ah là là.... Cette autobiographie, ça a été les montagnes russes émotionnelles. J' ai été émue, amusée, en colère, j' ai pleuré aussi, au fond de mon petit coeur. J' ai vécu ses drames et ses joies avec elle, d' humaine à humaine.
Daphné Sheldrick parle simplement et sans détours de toutes ses tribulations. Et je comprends bien qu'elle n' ait jamais voulu quitter le Kenya et ses animaux !!
Un gros coup de coeur !!
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le fait que les éléphants n’oublient jamais nous a été démontré à maintes reprises, notamment par Eleanor quand elle revint à l’enclos après bien des années de vie sauvage : ce jour-là, un homme, inconnu des gardiens en fonction, s’approcha d’elle. Eleanor éleva la trompe, ses oreilles saillant de part et d’autre et, à la grande inquiétude de tous, le chargea, mais pour l’envelopper aussitôt après de sa trompe et le gratifier d’un salut éléphantesque d’une rare intensité. L’homme n’était autre que son ancien gardien, quand elle avait sept ans, et, malgré les trente-sept années qui s’étaient écoulées depuis leur dernière entrevue, elle l’avait instantanément reconnu.
Commenter  J’apprécie          50
En silence, Ali et elle contournèrent ledit coude et découvrirent deux hommes occupés à sectionner les défenses d’un pachyderme récemment décédé, tout en observant d’un œil prudent un groupe d’éléphants sauvages conduits par une vieille matriarche aguerrie qui s’avançaient lentement vers eux. Absorbés par leur besogne et leur surveillance, les hommes ne se rendirent compte de la présence d’Eleanor que lorsqu’elle fut pour ainsi dire à portée de trompe. Ali hurla « Simama ! – Du calme ! » Les deux braconniers sursautèrent à s’en déboîter le squelette, atterrés de se faire prendre ainsi en flagrant délit et morts de peur face à l’éléphant, oreilles déployées et trompe levée. Ensuite, tandis que Punda, Raru et les rhinocéros contournaient à leur tour le coude de la rivière, suivis de près par une bande de buffles et d’autruches, et que le troupeau sauvage battait en retraite, les braconniers, craignant un acte de sorcellerie, eurent une réaction extravagante : ils s’agenouillèrent pour implorer miséricorde.
Commenter  J’apprécie          10
Galogalo Kafonde, le braconnier de légende, entra dans le commissariat de police de Malindi et demanda à être conduit à Bwana Saa Nane.
...
À la fin d’une des séances il fixa fermement David du regard et lui dit :
— Les éléphants sont fichus. Les responsables, ce sont les riches, qui en veulent de plus en plus. Comme vous, j’ai peur de la disparition des éléphants, car ils sont au cœur de notre culture et de nos vies quotidiennes. Depuis toujours, les Waliangulu ont vécu au milieu d’eux et les ont chassés honorablement, en hommes véritables, en ne visant que les grands mâles et sans jamais tuer les femelles ou leurs bébés. Maintenant, il y a les « autres », qui se moquent de leur sort et qui les tuent de façon maladroite, rien que pour le gain. Je ne veux pas me mêler de ça et je jure que je ne chasserai plus jamais l’éléphant.
— Je te crois, répondit David.
Depuis ce jour, aucun homme de la tribu waliangulu n’a plus jamais été surpris à braconner dans le parc national du Tsavo.
Commenter  J’apprécie          00
Kinanda se mit à parler, mais pour nous révéler qu’il était condamné à mourir et qu’il n’y avait rien à faire. Il voulait continuer de travailler aussi longtemps que possible, avant de retourner sur la terre de ses ancêtres, où ses ossements reposeraient en paix. On fit appel à plusieurs sorciers pour conjurer l’éventualité d’un mauvais sort, mais Kinanda continua de dépérir sous nos yeux, sans jamais cesser de prétendre ignorer pourquoi il avait perdu la volonté de vivre. Finalement, les joues creusées, dégoulinant de larmes, il déclara qu’il était temps de le ramener chez lui. Nous lui dîmes au revoir en pleurs, en sachant que nous ne le verrions plus.
Kinanda mourut peu de temps après. Sur son lit de mort, il demanda qu’un message nous soit transmis. Lors d’une cérémonie de prestation de serment mau-mau, il avait reçu l’ordre de tous nous assassiner et, parce qu’il avait refusé de s’exécuter, on lui avait jeté un sort mortel. Son refus de nous mettre à mort lui avait coûté la vie.
Commenter  J’apprécie          00
Bunty (une antilope) avait une nette préférence pour les mâles d’une seule femelle. Elle avait donc un faible pour David (mais il ne constituait en quelque sorte qu’un deuxième choix), mais elle adorait aussi Jill et Angela. En revanche, je jouissais auprès d’elle d’un amour sans réserves, ma présence maternelle étant récompensée par une dévotion et une loyauté si entières qu’elles se prolongèrent des années, éclipsant même l’attrait de ses congénères. Chaque fois que David faisait une apparition en pantalon décontracté et qu’on sortait les valises, elle comprenait que nous étions sur le point de quitter la maison et lui assenait des coups de corne à répétition, très en colère qu’il m’emmène loin d’elle.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Daphné Sheldrick (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daphné Sheldrick
L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Les désossés de François d' Epenoux aux éditions Anne Carrière https://www.lagriffenoire.com/1057716-romans--les-desosses.html • Une histoire d'amour africaine de Daphné Sheldrick et Johan Frédérik Hel-Guedj aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/128813-livres-sciences-humaines-une-histoire-d-amour-africaine.html • Les Cygnes de la Cinquième Avenue de Mélanie Benjamin aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/103936-divers-litterature-les-cygnes-de-la-cinquieme-avenue.html • La Dame du Ritz de Melanie Benjamin et Christel Gaillard-Paris aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/1060772-article_recherche-la-dame-du-ritz.html • du plomb dans la tête de Olivier Bocquet aux éditions Michel Lafon https://www.lagriffenoire.com/1041120-nouveautes-polar-du-plomb-dans-la-tete.html • Lou ! Sonata - Tome 01 de Julien Neel aux éditions Glénat https://www.lagriffenoire.com/1059475-article_recherche-les-boulettes-de-nos-reves.html • le Supplice de la banane et autres histoires horribles de Madlena Szeliga , Emilia Dziubak aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/1057396-divers-jeunesse-le-supplice-de-la-banane-et-autres-histoires-horribles.html • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #editionsannecarriere #editionsflammarion #editionslivredepoche #editionsalbinmichel #editionsmichellafon #editionsglenat
+ Lire la suite
autres livres classés : éléphantsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Daphné Sheldrick (1) Voir plus

Lecteurs (48) Voir plus




{* *}