Le régime immortel
Galia Ackerman
Je remercie d'abord les Editions Premier Parallèle et Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage. Je ne l'aurais sans doute pas acquis vu le titre et surtout la couverture. Bien que m'intéressant depuis plus de deux ans à la Russie, je serais surement tombée sur ce livre et l'aurais acquis ou emprunté. Bref, c'est un livre pour des lecteurs avertis et s'intéressant à la Russie bien que certains de nos politiques devraient le lire : ils découvriraient à leur stupeur que la Russie est en train de changer, que nous devenons pour eux des ennemis « fascistes » alors que nous étions depuis
Voltaire des amis sincères.
Dans une première partie, l'auteur nous explique d'où vient ce sentiment sue le peuple russe se sente habitée d'un sentiment national, d'une appartenance à une « Sainte Russie ». Les conquêtes d'abord. La figure du tsar. L'église orthodoxe. Puis surtout le pouvoir des Soviets puis Stalinien. La Grande et forte « URSS ».
Ensuite, qu'en est-il actuellement ? Et puis nombreux russes sont emprunts de ce sentiment de « Sainte Russie », méprisant les territoires perdus au temps du démantèlement de l'URSS. Car la Russie c'était l'ex-URSS. Ils méprisent notamment l'Ukraine. Elle nous explique ces grands rassemblements où tous vénèrent le 9 mai, date de la victoire de la Russie, ces cortèges au nom de Régime Immortel où chacun porte un portrait d'un être disparu ou blessé dans cette « Grande Victoire ». Elle nous fait comprendre que les Russes ne vénèrent ni Staline ni le communiste mais une certaine idée nostalgique de ces temps. Et ce Régime immortel est prétexte non seulement à mépriser ces adversaires mais aussi à quelques exactions qu'elle trouve juste : les agressions contre la Crimée, l'Ukraine…
Ils veulent simplement revenir aux valeurs soviétiques en les vidant de leur essence communiste. Car cette période soviétique ils en sont fiers : les grandes réussites économiques, la conquête spatiale, le sport, les ballets, la production littéraire et artistique, les avancées scientifiques…
Et tout l'appareil diffuse cette idée générale de « soviétisme » triomphant : la télévision avec ces films, les manuels scolaires d'orientation patriotique. Ils haïssent la pérestroïka, la jugeant comme une victoire occidentale, libérale, européenne, contraire à cette « Sainte Russie ». Ils haïssent
Gorbatchev et
Boris Eltsine, coupables à leurs yeux de l'éclatement de l'URSS. Ils nient certains crimes commis pendant le Seconde Guerre mondiale comme celui de Katyn où des milliers de polonais et leur famille ont péri. le Président Poutine tout comme le peuple russe n'a aucun sentiment de culpabilité.
DE plus, ce qui à mes yeux est le plus dangereux, la Russie se croit encerclée d'ennemis qui embrigadent les jeunes gens avec l'ragent des Occidentaux. Ils craignent un coup d'Etat pour le contrôle des richesses nationales russes.
Bref, ils sont non seulement des saints, sans remords, mais aussi des victimes et aussi des sauveurs avec leur intervention en Syrie.
Dangereux donc ces Russes. Car n'oublions pas qu'ils sont un e grande nation, qu'ils ont vaincus Napoléon et Hitler, qu'ils ont des capacités inimaginables et qu'ils ont une sentiment national puissant.
Grâce à ce livre, j'ai resuis à cerner mon personnage Mikhaïl : il n'accepte pas que l'Ukraine où il était né et avait grandi ne marche plus dans les pas de « son Grand Frère » Russe. Merci pour cet éclaircissement de la Russie actuelle.
Et j'ai aussi une interrogation. Où sont les Iles Kouriles ?
A lire. A prêter soit à mon frère Bruno soit à mon ami Olivier.