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sur 752 notes
Quel plaisir j'ai eu à découvrir Edmond Charlot, éditeur, libraire et dénicheur de talents d'un grande générosité !
Nos richesses nous plongent dans une partie de sa vie, à partir de sa vingtaine où il décide de créer à Alger dans les années 30 un lieu unique, convivial, ouvert à chacun, où la culture et la liberté d'expression sont à l'honneur.
Beaucoup de grands noms de la littérature sont passés par ce lieu: Camus, Gide, Roblès, Saint Exupéry pour ne citer qu'eux.
Dans une écriture limpide et vive, en partie sous forme de journal intime, j'ai été plongée dans la découverte enthousiasmante de cet homme attachant, loyal et passionné de littérature.
Cette biographie alterne avec un autre personnage, Ryad et une autre époque, 2017, où ce dernier a pour mission de vider l'ancienne librairie fermée depuis longtemps et qui doit devenir un restaurant de beignets. Bien que cette partie de l'histoire m'ait un peu moins accrochée, elle me semble intéressante pour pointer toute l'influence que ce lieu et les êtres qui y ont gravité ont pu apporter sans que celui-ci ait véritablement disparu malgré tous les évènements que la ville et le pays ont connus depuis les années 1930.
Une belle découverte qui me fait renouer avec le plaisir de la lecture que j'avais perdu depuis 2 mois!
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J'ai été tentée de lire ce livre après en avoir entendu parler à la radio. Les lycéens lui ont décerné leur Renaudot, et nos jeunes ont souvent du talent pour dénicher des perles littéraires, je m'incline devant ce choix. C'est un livre qui ne se raconte pas, aussi garderai-je quelques impressions afin de figer dans le marbre de ma mémoire les traces qu'il laissera.
Ce livre m'a permis de voyager dans l'espace et le temps, c'est un passeur.
Voyage symbolique qui de "Mare Nostrum" , comme l'appelaient les Romains, m'a conduite à Alger la Blanche. La machine à remonter le temps a fonctionné à plein, des années 30 jusqu'à nos jours avec pour cicerone, M. Charlot, propriétaire d'une librairie et éditeur d'auteurs passés à la postérité et liés à l'Algérie française: Camus, Saint-Exupéry, Roblès et tant d'autres. La petite histoire rejoint la grande et nous remontons le cours d'un fleuve teinté de rouge, certains rappels ne font pas de mal à notre conscience collective.
Voyage affectif: que reste-t-il d'une vie, de tout cela: dites-le moi? Quelques photos jaunies, une devanture de boutique appelée "Les Vraies Richesses", cadeau de Jean Giono, des livres aux pages jaunes, bleues et qui finiront sur le trottoir, un slogan gravé au-dessus de la porte: "Des jeunes, par des jeunes, pour des jeunes". Mais tout cela aura duré le temps des roses ou des oeillets...
Voyage littéraire: l'amour des livres est éternel! Abdallah, dernier gardien de la librairie a su prolonger l'oeuvre de M. Charlot, et Kaouther Adimi, dernier maillon de la chaîne, nous en a transmis l'amour et la curiosité. J'espère qu'un jour,les deux rives de notre Méditerranée seront plus proches et que je pourrai revenir à Alger et faire une petite visite aux Vraies Richesses qui sont les nôtres!
Ajouter Adimi, merci! Une jeune auteur à suivre, par les lecteurs de tous les âges !
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L'Algérie le seul pays au monde où c'est l'état qui demande des comptes au peuple et non l'inverse.

C'est ici, à Alger, en 1936 qu'Edmond Charlot ouvre, à 21 ans, une librairie « les vraies richesses » un petit local de 7 mètres sur 4. Une librairie qui vend du neuf et de l'ancien, mais qui n'est pas qu'un simple commerce, mais un lieu de rencontres, un lieu d'amitié. Edmond fait venir et édite des écrivains de tous pays, de toutes religions dont Albert Camus. Edmond est un passeur de livres.

Algérie 2017, l'état dilapide l'argent du pétrole, le peuple a besoin de pain, pas de livres, vendons les bibliothèques et les librairies. Ryad arrive à Alger, une ville toujours agitée et bruyante, perpétuellement en train de vibrer, de se plaindre, de gémir. Lui qui n'a jamais aimé lire, a été embauché pour vider la librairie, ne rien garder, tout jeter, tout détruire, pour la transformer en une boutique où l'on vendra des beignets.

Un livre à la construction originale, à travers les carnets fictifs, d'Edmond Charlot nous suivons de 1935 à 1961,en parallèle, l'histoire de cette librairie improbable et l'Histoire de l'Algérie, et souvent les deux sont liés. La Seconde Guerre mondiale, la mère patrie promet de ne pas oublier le jour de la victoire tout ce qu'elle doit à ses enfants de l'Afrique du Nord, les tirailleurs, de la chair à canon qui vont combattre pour une nation dont ils ne font pas vraiment partie. La censure et la difficulté pour obtenir du papier, les livres se font rares, les étagères presque vides. La joie de la libération et les espoirs vites refroidis par le massacre de Sétif et les drames qui s'en suivent, l'insurrection, le temps de la haine et de la peur. Les ratonnades à paris, des corps jetés à la Seine, il faut désinfecter la France.

Une déclaration d'amour à la littérature à travers l'histoire de cet homme fasciné par les livres qui va faire d'une petite maison artisanale une entreprise d'édition submergée de commandes mais aussi hélas de dettes. Il va finir sa vie presque aveugle ne pouvant plus lire ni écrire à ses amis. Une écriture pudique qui laisse entrevoir la violence passée et le désarroi actuel dont souffre l'Algérie. un livre qui porte bien son nom car il est rempli de richesses.

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Quel joli bouquin ! Un très bel hommage aux livres, aux libraires, aux éditeurs, aux écrivains, à travers la personnalité attachante d'Edmond Charlot, qui fut le premier à publier Camus loin des officines parisiennes du 6ème arrondissement.
Le protagoniste principal de ce récit, avec pour décor le déroulement des "événements" d'Algérie, c'est, au fond, cette librairie d'Alger que fréquentèrent de nombreux auteurs, et sur laquelle veille jalousement Abdallah, personnage de fiction (et c'est tout l'art de l'auteur de mêler adroitement fiction et réalité), sorte de gardien des ruines qui assistera à la transformation et à la décadence de la boutique d'Edmond Charlot.
Amateurs d'histoire littéraire, précipitez-vous sur le livre de Kaouther Adimi, c'est l'un des petits bijoux de cette rentrée littéraire !
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J'ai trouvé ce livre intéressant pour qui aime les livres et l'histoire.
L'autrice nous raconte celle d'une librairie algéroise, de sa genèse à sa fin, en parallèle avec celle de son fondateur, Edmond Charlot, à la fois libraire, bibliothécaire pour aider les étudiants démunis et éditeur des plus grands auteurs de l'endroit, à commencer par Camus : son génie réside dans cette multiplicité de fonctions.
Nous survolons les époques : la seconde guerre mondiale, la guerre pour l'indépendance, le terrorisme et enfin le matérialisme actuel.
Cette boutique a pu survivre grâce à l'obstination de son fondateur, bien sûr mais aussi à celle d'autres personnes, le frère et la belle-soeur de Charlot, et aussi en particulier un vieil algérien qui n'aime pas les livres mais comprend la nécessité de les protéger, pour sa fille. Puis un jeune homme arrive de France pour faire un stage de "démolition" : vider la librairie afin d'en faire un magasin de beignets : y parviendra-t-il ou son chemin sera t-il dévié par la conjuration de plusieurs habitués ?
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Je suis un peu déçue par ce livre qui a reçu "le prix du style". Je trouve que c'est un bon documentaire sur Edmond Charlot et sa fameuse librairie algéroise mais que la qualité littéraire est inégale.
Le roman fait alterner deux récits:
-Le carnet de bord fictif d'Edmond Charlot qui crée à vingt et un ans une minuscule librairie. Elle sera aussi la première maison d'édition d'Albert Camus, de Jules Roy et d'autres. Les premières pages de ce carnet sont passionnantes, portées par l'enthousiasme car elles s'appuient sur des témoignages nombreux et des anecdotes sympathiques glanées à droite à gauche sur des écrivains célèbres comme Saint-Exupéry. Mais ensuite, en s'éloignant d'Alger et de la boutique, le carnet de bord devient un catalogue factuel très froid qui m'a ennuyée.
-Le récit de la narratrice de 2017 témoin de la liquidation de la librairie-bibliothèque. Ryad un étudiant de vingt et un ans, qui n'aime pas les livres, doit vider la boutique et la repeindre pour laisser la place à un commerce de vente de beignets. Les petites gens du quartier refusent de lui vendre de la peinture pour soutenir le vieil Abdallah qui garde le temple. Beaucoup de pittoresque et de symboles mais les personnages manquent de consistance et s'étiolent au fil des pages.
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L'Algérie est à la une de cette rentrée littéraire et c'est une bonne nouvelle. Outre Kamel Daoud (à lire prochainement), et après L'art de perdre, le formidable roman d'Alice Zeniter, Nos richesses de Kaouther Adimi s'attache aux pas d'Edmond Charlot, libraire, bibliothécaire, éditeur, galeriste, bref un défricheur de talents (à commencer par Camus) et un passeur de livres, depuis ses 20 ans, au milieu des années 30, à Alger. le livre n'est pas comparable à celui de Zeniter, il n'en a pas l'ambition, mais il se révèle complémentaire même s'il peut être considéré comme quelque peu frustrant de par sa relative brièveté et, par conséquent, son défaut d'approfondissement, en particulier dans les relations de Charlot avec ses auteurs. Il est néanmoins passionnant, construit sur une fiction (la transformation de la librairie en commerce de beignets) et appuyé sur les carnets (imaginaires) de son héros. le style délié, rapide et d'un lyrisme discret fait merveille avec au centre un personnage fascinant, amoureux de la méditerranée et de ses deux rives. Les rapports violents entre l'Algérie et la France rythment le passage du temps et de son histoire, et Kaouther Adimi, dans ce roman qui se mue peu à peu en conte, prône l'intelligence et la réconciliation. Et elle donne envie, oui très, de découvrir Alger et le 2 bis de la rue Hamani.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Il m'est difficile de qualifier ce roman. Tantôt journal, tantôt chronique documentaire, on passe du coq à l'âne… Et l'alternance d'une temporalité à une autre donne à l'ensemble un aspect décousu qui nuit à la fluidité de la lecture. Manque à mon avis en particulier le fil conducteur du présent, de l'histoire de Ryad; manque le dénouement de son expérience. L'autrice nous laisse par trop dans un flou qui à force dérange.
Le côté historique, la personnalité peu banale d'Edmond Charlot à qui ce livre rend hommage m'ont toutefois intéressée. L'autrice a su aussi me faire partager son amour pour son pays, de l'époque de Camus jusqu'à nos jours, et son amour pour son peuple infiniment meurtri mais tellement attachant. C'est, à mon avis, ce qui sauve l'ensemble…
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Ce roman avait attiré mon attention au moment de sa sortie, et je le referme un peu triste de quitter les rues d'Alger que Kaouther Adimi nous fait découvrir, à travers l'histoire de la librairie de prêt Les Vraies Richesses, ouverte en 1936 par un jeune homme de vingt et un ans, Edmond Charlot, autant libraire qu'éditeur – il sera celui qui publiera les premiers textes de Camus -, au 2 bis rue Hamani, l'ex-rue Charras. le passé et le présent alternent avec une grande maitrise de la part de l'auteure; d'un côté le journal de Charlot, qui sonne tellement véridique que je me suis aisément laissée prendre au jeu du vrai, et de l'autre, tel un négatif, le démantèlement de la librairie par le jeune Ryad pour faire place à un vendeur de beignets, un jeune homme qui ne lit pas, mais qui sait comment la fréquentation des livres et des auteurs le transformera. Sur fond de Seconde Guerre mondiale et de décolonisation, Adimi fait un vibrant hommage à Edmond Charlot et oserais-je dire, à l'Algérie, et aux librairies de ce monde, nos richesses.
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Ryad, un jeune étudiant parisien, se rend à Alger pour vider et repeindre une librairie abandonnée, "Les vraies richesses". Il y rencontre Abdallah qui gérait la librairie il y a quelques années. Ce dernier lui raconte la création de celle-ci en 1936 par Edmond Charlot. Il avait créé la boutique avec quelques fonds modestes et avait publié des textes d'Albert Camus et de Max-Pol Fouchet entre autres, il avait rencontré Gide et Saint Exupéry. Mais durant la Seconde Guerre Mondiale, Charlot avait dû quitter Alger pour rejoindre l'armée. Quelque temps plus tard, il avait fondé une deuxième librairie à Paris mais sans grand succès. En 1961, "Les vraies richesses" sont victimes d'un 2ème attentat qui ruine le stock de marchandises.

J'avais lu des critiques élogieuses de Nos richesses sur Internet, aussi quand la médiathèque de ma commune l'a acquis, je l'ai emprunté avec plaisir. En plus, c'est un livre qui parle de livres, un de mes thèmes de prédilection et je pensais me régaler.
Hélas, j'avoue avoir été déçue, je n'ai pas eu le coup de coeur espéré. Ce livre ne m'a pas beaucoup procuré d'émotions, je m'attendais à une véritable déclaration d'amour aux livres et finalement, je suis restée sur ma faim. le journal tenu par Charlot par exemple paraît assez froid et laisse peu de place aux sentiments.
J'ai été surprise par certains faits historiques racontés, comme la fuite d'Albert Camus au Chambon-sur-Lignon, petit village pas très loin de chez moi que je connais bien, et la présence de Camus à Alger qui va aider Charlot dans son rôle d'éditeur. J'ai même vérifié si cela avait été vrai.
Je suis donc passée à côté de ce roman assez court de 200 pages, je le referme sans grande émotion.
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