Ayant remis la main sur le livre de
Nelly Alard, chaudement recommandé par ma femme, et après avoir lu son premier livre le « Crieur de Nuit », je me suis dit qu'on devrait pouvoir se délecter de ce vaudeville bobo.
On rentre très vite dans le vif du sujet, Olivier a rencontré une personnalité du monde politique, une femme brillante, présidente d'une association féministe très connue, et membre du parti socialiste, normalienne elle prépare l'ENA.
Dans sa naïveté Olivier pense allier ses deux amours et annonce à sa femme par téléphone qu'il vit un truc très fort, et que "c'est du sérieux », et qu'il faut qu'ils en parlent, « tient donc !».
Sa connaissance sans doute assez fine du milieu politique, et surtout le journalisme politique où travaille Olivier, comme le milieu des entreprises innovantes en informatique où s'implique Juliette, ont fourni à
Nelly Alard de multiples pistes pour faire durer le délice de leurs joutes verbales .
Le côté jubilatoire de ce récit vient de la maîtrise avec laquelle Juliette, détruit progressivement toutes les tentatives d'Olivier pour reprendre la main et ménager sa conquête Victoire (tout un programme). Il finit par baisser les bras pour ne plus voir dans sa passion qu'une mauvaise farce, une descente aux enfers, subissant un harcèlement continue de la maîtresse qui se sent à tort bafouée, loin, très loin de l'idylle imaginée.
Ce sera sans doute Juliette qui va se sortir le mieux de ce huis clos pervers ou les sentiments sont poussés au bout de logiques absurdes, attitudes qui conduisent à des cacophonies calamiteuses, et pour Victoire au début du désespoir.
L e plus cocasse, c'est de découvrir à la fin du livre, que notre militante présente parfois sur les plateaux de la télévision est en arrêt maladie depuis un an ! Une égratignure de plus dans le portrait de Victoire, et autopsie cruelle d'un monde de privilégiés.
j'ai été séduit par la finesse de ce thriller sentimental, qui livrera une fin surprenante, l'écriture est toujours plaisante, entre humour, et piques acerbes lancées ici ou là à chacun de ces trois solistes, l'harmonie d'un instant annonce toujours un couac cinglant, réjouissant pour le lecteur.
C'est excessif, c'est le parti pris de l'auteur de se moquer de ses semblables, ça peut horripiler aussi !