Merci à Colette de m'avoir prêté ce livre alors que je viens d'enterrer mon beau-frère âgé de 50 ans.
Il ne s'agit pas d'un livre seulement sur le deuil. le sujet est certes grave et en même temps, cela ne m'a pas du tout plombé le moral. Bien au contraire. En effet, il m'a aussi invitée à réfléchir au sens que je veux donner à ma vie, à la façon dont je peux accueillir des moments joyeux et sombres de ma vie, à mes choix de vie. Il m'offre des clés de lecture. J'y ai puisé de nombreux passages (voir mes citations) qui résonnent très fort en moi et qui m'inspirent pour vivre ma vie, pour échanger en authenticité avec mes proches.
Un livre qui m'a fait du bien et que je vais acheter car je sens que j'en relirai des passages régulièrement. J'y piocherai des pépites au gré de mes lectures et de mes envies.
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La complexité de faire un deuil est expliquée avec autant de simplicité. Des exemples, outils et démarches sont proposés avec beaucoup de respect peu importe le type de deuil que l'on puisse avoir à faire. C'est le meilleur ouvrage de vulgarisation sur ce sujet qu'il m'ait été donné de lire.
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p. 43 "Les choses ne sont pas bonnes ou mauvaises, disait Françoise Dolto, elles sont tristes ou joyeuses. Quand deux personnes ne s'entendent pas, quand des parents divorcent, ce n'est pas mal, c'est triste. Quand deux personnes s'entendent bien, c'est joyeux. Parmi les croyances dans lesquelles beaucoup d'entre nous ont été élevés, l'une d'elles est particulièrement répandue : croire qu'il est normal de souffrir quand la vie est difficile. Il est également très répandu de croire qu'il est normal de faire passer les désirs et les besoins des autres avant les siens...
Il est important de s'accorder du temps à soi sans se sentir coupable. Et c'est d'autant plus vrai que la seule personne avec laquelle nous sommes certains de rester jusqu'à la fin de nos jours, c'est bien... nous-même !
Prendre soin de soi, se ressourcer, cela permet de pouvoir ensuite donner aux autres de façon positive, souriante et légère : le bonheur et la joie de vivre sont contagieux.
Pour prendre conscience qu'il existe des plaisir simples, il suffit de dresser, seul ou avec une aide, une liste de choses agréables à faire et peu onéreuses, : prendre une tasse de café au soleil, caresser son chat, manger du chocolat, téléphoner à un ami, etc. Cette liste, on l'écrit, on l'affiche, on crée un espace dans son emploi du temps pour agir, on le fait réellement.
Faire quelque chose d'agréable plusieurs fois par jour, c'est jalonner le quotidien de moments indispensables de pause et de ressourcement."
Pardonner c'est arrêter de souffrir de la rancœur, lâcher prise de cette énergie négative que comportent le désir de revanche, l'animosité, le ressentiment ou la haine. Cet état d'esprit nous libère et rend à l'autre l'énergie négative que nous portions en nous.
Pardonner ne signifie pas oublier : on garde les apprentissages de l'expérience. Parfois, il faut savoir couper les ponts et, pour survivre et récupérer sa santé, renoncer à trouver des parents aimants à la place de parents maltraitants.
On peut pardonner et se souvenir. On est alors libéré de notre passé au lieu d'être piégé par celui-ci.
p.122 et 123 "Même si la société nous presse d'en finir rapidement avec lui, chacun fait son deuil à sa manière, vit sa vie et ses sentiments à un rythme qui lui est propre. Le deuil nécessite un travail particulier et douloureux, pénible et long, mais au terme duquel on peut, non pas survivre avec l'inacceptable inaccepté, mais vivre. Pour la plupart des gens, le temps de maturation est d'une à trois années. C'est un minimum. Mais certaines personnes sont à tel point détruites qu'elles choisissent de partir dans la mort plutôt que d'accepter ce processus et d'apprendre à vivre autrement avec le manque...
Il n'y a pas d'âge pour faire son deuil. Mieux vaut affronter cette souffrance tardivement, même vingt ou trente ans après l'évènement, que jamais...
Les souffrances occasionnées par les pertes et les deuils sont souvent des expériences initiatiques qui, comme toute épreuve, nous apprennent à évoluer.
Mieux s'aimer et s'accepter avec ses manques pour mieux aimer et accepter autrui tel qu'il est : tel est finalement ce que nous avons voulu transmettre ici.
p.91 "La perte de l'autre entraîne aussi la perte d'une partie de soi-même, de ce qu'on était avant la perte, la disparition ou l'amputation : une mère heureuse, un enfant confiant en la vie, une fiancée épanouie, un corps entier bien dans sa peau... Le travail de deuil... c'est reconnaître et accepter la perte et ses conséquences.
Tous les deuils ne se vivent pas de la même façon, chacun le fait à sa manière. tout dépend de la manière dont l'individu s'est construit, de la difficulté à vivre les premiers deuils de son existence, et du lien qui l'attachait au disparu."
Il faut commencer par s'accepter tel qu'on est (et non pas tel qu'on voudrait être) pour pouvoir réellement accepter les autres tels qu'il sont (et non pas tels qu'on voudrait qu'ils soient). Et pour s'accepter, ainsi que les douleurs et les injustices passées, il faut faire le deuil de nos souffrances et de toutes nos pertes, cesser de ruminer les injustices de la vie, du sort et des "ennemis, méchants" ou de tout autre persécuteur....
Les souffrances occasionnées par les pertes et les deuils sont souvent des expériences initiatiques qui, comme toute épreuve, nous apprennent à évoluer.
Anne Ancelin Schützenberger : la différence entre psychodrame triadique et psychodrame analytique.