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EAN : 9782915341393
197 pages
Melville (30/05/2006)
4/5   2 notes
Résumé :
Tu n'aurais pas cru, non, tu n'aurais pas cru, qu'à l'occasion d'un congé impromptu, d'une toute petite semaine de temps libre, toi dont, la vie est si bien réglée, toi qui as toujours tout réussi, à qui rien jamais n'a été refusé, dans tous les domaines, croyais-tu ; tu n'aurais pas cru que, sans raison apparente, ta pensée puisse devenir la proie d'une inflation incontrôlée ; que ta pensée puisse devenir cette tumeur en quête de clarté qui, aujourd'hui, te laisse ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En exergue:
Pas nécessairement une aile
Steven Jay Gould ( L'adaptation, La foire aux dinosaures)

Association d'idées pendant cette lecture,Louis Aragon avec:

Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne

Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l'immense été
Des choses humaines

La " main" étant remplacée par ce "tu"...La " main" viendra après.Le "tu" fait..grandir.

Première phrase:" Tu es mort. Derniers mots:parce que bien sûr tu n'es pas mort encore; parce que bien sûr, depuis toujours , tu meurs."

Entre-temps, dans le bref moment d'existence de ce personnage , le " tu" va dominer. le "tu qui lui parle en permanence. de tout. le "tu" qui lui dit , par exemple, que sur les choses simples, naturelles, il faut mettre des noms pour qu'elles existent. Et qu' il faut les regarder. En botanique, il sait bien le faire. Dans d'autres domaines, un peu moins.
Le "tu" qui le dérange, quand même, qui dérange sa quiétude, son sommeil alors qu'il n'a pas l'impression de dormir . le "tu" qui traverse la carapace de défenses mises en place au fil des années pour des raisons qui lui sont propres et qui le protègent de la souffrance . Mais qui parvient à lui faire prendre conscience juste d'un détail, que la couleur de ses dessins pâlit avec le temps..

Le temps...

"Oui, c'est bien comme ça qu'il faudrait faire, comme Jules, quand il joue sur son ordinateur: sauvegarder! Il est fort, ce mot, grandiloquent; il y a là quelque chose de crucial: sauvegarder, garder sauf, afin de pouvoir y revenir en cas d'erreur, en cas d'errance, à ce moment là, à cette situation, et la retrouver telle quelle, inchangée, aussi vive, aussi présente qu'au premier jour, prête à se développer, à croître, à former de nouveaux rameaux , à mettre tes vies au pluriel. C'est comme ça qu'on peut envisager l'infini, l'éternité; plutôt que d'essayer vainement de tout connaître, de tout savoir faire. Plutôt que d'essayer de compter, un, deux, trois, quatre, jusqu'au bout; se contenter de deux et trois, par exemple , se les approprier, sans rien chercher ni au-delà ni en deçà, se contenter de leur intervalle, et le partager, le partager encore, dès que le besoin s'en fait sentir, à perpétuité: après tout, le temps qui te sépare de ta mort, quelque court qu'il soit, tu pourras toujours le diviser."

Mais l'espace de temps de la vie ne se divise pas à l'infini. Et la sauvegarde n'existe pas.
Il n'est pas mort, ce personnage, mais il n'est pas vivant non plus. Il attend de vivre.
Cette sorte de mentisme insistant, presque pathologique, c'est un .. réveil. Un tournant. Une naissance? Ou du moins une sortie de l'enfance où l'on croit que tout est éternel et qu'on peut prendre son temps. Où on tue des personnages dans des jeux vidéos, sauf qu'ils renaissent à chaque fois. Où on pense qu'à ses parents, on parlera la prochaine fois. Où on a des amies "du moment".
Mais le temps, c'est comme les couleurs, ça passe.

C'est un beau roman sur la possibilité de l'évolution d'un être humain, la naissance d'un " Je". D'un " moi". D'un homme.




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Un homme, a priori dans la cinquantaine, se met à réfléchir, à s'interroger. Ou plutôt une voix en lui s'éveille et semble chercher quelque chose, un quelque chose du passé, quelque chose de raté ? de manquant ? Est-ce simplement parce qu'il est en vacances que d'un coup cette voix se fait entendre, ou plutôt qu'il l'entend ?

Étonnant comme ces questions, apparemment banales et simples, peuvent nous tenir en haleine… C'est que Philippe Annocque s'y entend pour nous raconter tout cela et nous immerger dans les pensées de Paul Bonfils. On finit par se retrouver dans sa tête, à s'inquiéter, se demander autant que lui ce qui peut donc clocher. C'est sûrement aussi que nous la connaissons tous cette petite voix, celle qui nous habite parfois… souvent… tout le temps ?

Du tout bon Philippe Annocque trop méconnu (ah la la, les aléas de l'édition).
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C’est drôle, tout de même, tout ce qu’on peut voir se passer en soi, pourvu qu’on y regarde, c’est si drôle que, peut-être, ça ne s’y passe pas
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Videos de Philippe Annocque (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Annocque
SOIRÉE DE LANCEMENT DE LA REVUE CATASTROPHES #3
Avec Philippe Annocque, Guillaume Condello, Frédéric Forte, Julia Lepère, Cécile Riou & Pierre Vinclair
Catastrophes est une revue d'écritures sérielles, animée par Laurent Albarracin, Guillaume Condello et Pierre Vinclair. Bimestrielle en ligne (30 numéros sont parus), elle paraît tous les 18 mois en format papier, sous la forme d'une anthologie comprenant certaines des propositions poétiques les plus stimulantes de l'époque. Les quatre ensembles qui composent Catastrophes 3, « Dit impossible », « Rites rêvés », « Traduit en langue fauve » et « Mondes suspendus », présentent tous une dimension des rapports du poème, dans son essentielle étrangeté, à un monde qui ne fut pas toujours là et qui disparaîtra peut-être : assumer l'impossible, rêver d'une parole rituelle, articuler dans la langue commune une parole fauve, penser dans le vertige de la disparition, sont autant de promesses, fragiles, de faire de l'écriture le lieu d'une création radicale, à même d'exorciser la fatalité du néant.
À lire – Revue Catastrophes 3, coll. « S!NG », éd. le corridor bleu, 2021.
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