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EAN : 9782851976673
102 pages
L'Herne (05/04/2007)
4.41/5   11 notes
Résumé :
La désaffection pour la " chose publique ", la relative déconsidération qui frappe les hommes politiques donnent à ce texte un relief tout à fait particulier. C'est la question du sens de la politique qui est ici envisagée, de sa justification.

Il ne suffit pas de se convaincre que la politique est une nécessité impérieuse pour la vie humaine, il faut encore pouvoir maintenir dans nos sociétés contemporaines la possibilité d'un espace pour la délibér... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Puissant !
Hannah Arendt pose la question de l'utilité de la politique.
Politique vient de "polis", cité, qui suppose la gestion autonome de la cité dans la Grèce antique. L'auteure retrace le parcours historique de la politique depuis l'antiquité jusqu'au jour de cet écrit, 1959, en passant par les philosophes, l'imposition chrétienne, la Réforme, les guerres et les révolutions, pour arriver à ce que j'appelle la question à la fois cruciale et terriblement pessimiste :
.
"Mais quel but [ politique ] pourrait bien justifier, dans les circonstances présentes, les moyens capables d'anéantir l'humanité ?"
.
Nous sommes en 1959, il y a peu de temps, un nazi allemand fut à l'origine d'un massacre mondial, et notamment la Shoah.
Hannah Arendt, juive allemande, sûrement encore marquée, très concernée, ayant couvert le procès Eichmann, philosophe à l'origine, ayant côtoyé Jaspers, Kierkegaard, Heidegger (ce dernier, de très près ), est d'une intelligence brillante et non conformiste. Je l'ai senti dans cet écrit.
C'est un essai clair, bien écrit, mais inachevé : il manque un schéma de pensée et une synthèse que l'on devine derrière sa superbe analyse originale.
L'auteure fait jouer des concepts :
vie, vivre-ensemble, liberté, violence, espace de dialogue, religion, autour de la notion de "polis" ou "politique". Elle arrive à la conclusion que la politique a été beaucoup plus infléchie par la violence ( guerres, révolutions ) que par la gestion philosophique-royale-ou républicaine des états.
Elle distingue judicieusement "sens", "fins", "but final", et "principes d'action" de la volonté politique. Si "l'honneur" des royautés ou "la vertu" des républiques ne sont plus des convictions, quid de cette course aux armements où, à l'inverse du mot de Kant, "nous vivons dans une paix au sein de laquelle rien ne doit être épargné pour qu'une guerre soit encore possible" ?
.
Partie en 1975 d'une crise cardiaque, je pense qu'Hannah Arendt serait un peu consolée de voir qu'on a réussi, pour l'instant, à faire la paix européenne : )
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Malgré sa centaine de page en petit format, ce livre est dense et foisonnant d'idées.

Le fil conducteur de cet essai est l'évolution de la notion de politique de l'antiquité à la période moderne.
Les concepts de Politique et de Liberté sont tour à tour mis en opposition et en accord selon différents contextes philosophico-historiques présentés par l'auteure.

Un des thèmes récurrents de ce texte est celui de la violence, abordé par les axes suivant:
-Le monopole de la violence légitime octroyé a l'état par ses citoyens pour garantir leur sécurité et une certaine forme de liberté.
-L'absence de liberté des régimes autoritaire.
-Le distinguo entre puissance et violence.
-Le changement de paradigme apporté par la bombe atomique qui ajoute au champs de la possibilité politique l'anéantissement de la vie.

La dernière partie présente un outil d'analyse des actions politique via la définition de 3 métriques: la fin, le but et le sens.

J'ai bien aimé ce livre qui réussi à présenter une réflexion riche en s'appuyant sur des nombreuses référence en peu de pages.
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Les fragments publiés dans cet ouvrage qui devaient constituer à terme une "Introduction à la politique" font regrettés que ce livre qui serait venu en complément de "La Condition de l'homme moderne" n'ait vu le jour. Toutefois ces pages apportent une réflexion importante sur l'être même de la politique.
Le fond est magnifiquement servi par la forme. le soin apporté par l'éditeur L'Herne dans la collection des Carnets est remarquable.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La Réforme parvint finalement à éloigner des Eglises tout ce qui était lié à l'éclat et à l'apparence, pour les transformer à nouveau en lieux de rassemblements pour ceux qui vivaient, conformément à l’Évangile, dans le retrait, le caractère public de ces espaces disparut également.
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Mais quel but pourrait bien justifier, dans les circonstances présentes, les moyens capables d'anéantir l'humanité ?

NDL : on est en 1958 ou 1959, en pleine "guerre froide".
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"... pour pouvoir vivre dans la polis, il fallait que l'homme doit déjà libre... ni esclave subissant la contrainte d'un autre homme, ni un travailleur manuel soumis à la nécessité de gagner son pain quotidien. Pour être libre, l'homme devait d'abord être affranchi ou s'affranchir lui-même... Cette libération... était une fin... obtenue... moyen... reposait sur l'économie de l'esclavage, sur la violence par laquelle on contraignait les autres à nous décharger des soucis de la vie quotidienne. A la différence de toute les formes d'exploitation capitaliste qui poursuivent prioritairement des buts économiques et qui en tirent un enrichissement... Cette libération découlait de la contrainte et de la violence... reposait sur la domination absolue qu'exerçait chaque maître de maison dans son foyer... Au sens grec, le politique... comme centré sur la liberté... ne-pas-gouverner-ni-être-gouverné... espace construit par la pluralité... celui qui domine d'autres hommes... n'en est pas pour autant plus libre."
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Cette liberté de mouvement - qu'il s'agisse de la liberté d'aller et de venir et de commencer quelque chose de nouveau et d'inouï, ou bien de la liberté de fréquenter les autres en leur parlant et de faire l'expérience de la pluralité, qui constitue à chaque fois la totalité du monde - ne constituait et ne constitue nullement la fin de la politique, celle que l'on peut atteindre à l'aide de moyens politiques : il s'agit bien plutôt du contenu propre et du sens du politique lui-même. En ce sens, la politique et la liberté sont identiques, et, partout où cette sorte de liberté fait défaut, il n'y a pas non plus d'espace politique au sens propre. (pp. 35-36)
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Sur le sens de la politique et la méfiance vis-à-vis d'elle : "aussi anciennes que la tradition de la philosophie politique... expérience de... réelles que les pholosophes avaient faites de la polis (Platon) ... forme d'organisation de la vie commune des hommes... La tâche et la fin de la politique consistent à garantir la vie au sens le plus large. Elle permet à l'individu de poursuivre ses objectifs en toute tranquillité et en paix, c'est-à-dire sans être importuné par la politique."
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Résumé : Le découragement est le problème majeur de notre temps. Là où nous pourrions avancer, nous baissons les bras. Là où nous pourrions être victorieux, nous partons perdants. On nous a fait croire que nous devions être dans le contrôle permanent, dans l'efficacité absolue. Mais la vie ne se contrôle pas, elle ne se gère pas. Comment inverser le mouvement ? Comment retrouver l'élan pour sortir de la paralysie qui nous guette, pour rejoindre enfin le monde et essayer de le réparer ? Se fondant sur les enseignements de philosophes qui, comme Nietzsche, Bergson ou Hannah Arendt, ont affronté ce péril majeur avec lucidité, Fabrice Midal nous amène à reprendre confiance en nous et en l'humanité. Avec La théorie du bourgeon, il nous apprend à cultiver la vie dans son surgissement, ce bourgeon qui réside en nous et qui ne demande qu'à croître pour donner des fleurs, pour donner des fruits. C'est ce remède anti-découragement que je vous invite à découvrir.
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