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EAN : 9782266128599
184 pages
Pocket (12/10/2002)
3.78/5   370 notes
Résumé :
Ils ont été pris au piège de ce port sordide du littoral sud-américain, dans un décor de fin du monde.
Pour ces vagabonds des tropiques, aventuriers faméliques, criminels, il ne reste plus qu'à mourir sur place ou récolter quelques dollars pour fuir cet enfer.
Quitte à y laisser leur peau, un Français et trois autres desperados acceptent une mission suicide : convoyer, sur des pistes impraticables, un camion hors d'usage chargé de nitroglycérine.
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 370 notes
Georges Arnaud - le Salaire de la peur - 1950 : Une question se pose, pourquoi lire ce livre alors que tout le monde connaît quasiment le film par coeur ? Parce que mon général ! Plus sérieusement ce roman d'aventures s'hérissait de morceaux de bravoure et de dialogues débités avec une telle urgence qu'il amenait certains lecteurs à souffrir d'emphysème à force de retenir leur respiration. Ce court roman était serré comme un café amazonien. D'ailleurs en reprenant le scripte Clouzot avait ventilé certaines scènes de peur qu'un partie de son public ne meurt d'un infarctus au cours de la projection. Doit on rappeler cette histoire qui voyait quelques rebus de la société coincé sous un quelconque soleil sud-américain devenir les héros d'un road movie qui les voyait traverser des paysages inhospitalier avec plusieurs centaines de litres de nitroglycérine aux fesses. Face au danger s'exprimait alors une palette de sentiments humains qui du courage à la lâcheté définissaient son homme. le lecteur par la grâce de cette écriture nerveuse et incisive avait l'impression d'être poster lui aussi dans la cabine et de ressentir la peur généré par le moindre obstacle sur la chaussée ou par la plus petite déformation de la route. Car cet explosif extrêmement instable attendait son heure tapis dans la benne des camions pour satelliser a la moindre erreur les chauffeurs exténués par des heures de conduite en pleine chaleur. Un équipage pourtant arrivait à destination et permettait d'étendre l'incendie pétrolifère pour lequel étaient destinés les explosifs. Apres tant de tension la fin tombait comme un impensable coup du sort qui donnait raison a ceux qui pensent que le destin est écrit et qu'on ne peut pas y échapper... chef d'oeuvre
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On a beau connaître l'histoire (deux gars transportent un chargement de nitroglycérine qui peut exploser au moindre soubresaut), on n'en est pas moins happé, oppressé, terrifié par ce roman sec et implacable, et c'est un soulagement d'en sortir même s'il est sans issue.

"Telle est la poétique du risque salarié". Poétique? Tu parles. On la cherche la poésie, dans ce coin désert du Guatemala dédié à la seule exploitation du pétrole, cul de sac où sont venus s'échouer des aventuriers des quatre coins du monde en mal de chance, bloqués là sans argent, sans travail et sans illusions.

Quand le puits de pétrole explose et qua la seule solution pour l'éteindre consiste à y insuffler une charge énergétique plus forte, la compagnie américaine ouvre quelques postes pour aller chercher à 500 kilomètres la nitroglycérine nécessaire à l'extinction. Quatre "élus" sont choisis; une chance qu'ils vont payer au plus fort, celle de se confronter à leur pire ennemi intérieur : la peur viscérale, animale de la mort subite.

Il faut des poumons larges pour lire ce livre qui vous tient en apnée tout au long du trajet qui ne laisse pas une seconde de répit à Gérard et Johnny. Il faut un coeur large aussi pour entrer dans la peau de ces deux hommes unis dans le danger et dans la volonté farouche de s'en sortir, mais aussi si dissemblables : l'un concentré en un point incandescent d'intelligence animale, l'autre dévasté par la peur qui est "là, massive, présente et stupide, prête à sauter".
Une histoire terrible et redoutablement efficace, qui renvoie le lecteur à ses démons les plus cachés.
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C'est à Las Piedras, un port perdu du Guatemala, qu'ont échoué quelques européens, aventuriers ou alcooliques, en recherche d'un hypothetique navire qui accepteraient de les ramener en Europe ou d'un boulot leur permettant de survivre. Parmi eux, Gerard Sturmer, un français, souteneur de Linda, Johnny un roumain, Hans Smerloff à l'origine incertaine, Bimba espagnol ou l'italien Luigi. Tous se retrouvent au Corsario Negro, le bar tenu par Hernandez. Quand la Crude and Oil limited, compagnie pétrolière et unique employeur du coin, recrute des chauffeurs pour convoyer deux camions de nitroglycérine pour éteindre un feu sur un puits de pétrole et que le salaire est de 1000 dollars, quatre hommes se portent volontaires. Mais le voyage s'avérera dramatique.

Le salaire de la peur est un roman à suspens, viril, avec des héros, aventuriers et âpres au gain, quand ils ne sont pas escrocs ou en rupture de ban...Mais il faut avoir ce type de profil pour accepter la mission suicide de convoyer un explosif sur des routes défoncées à bord de deux camions bricolés et poussifs, menaçant de casser à tout moment...Les deux équipes vont, dès lors, affronter dangers et frayeurs pour un destin que l'on devine funeste.
Le salaire de la peur, c'est également et surtout le film d'Henri Georges Clouzot qui a marqué les esprits. Yves Montand, Charles Vanel, Folco Lulli, des acteurs pour certains oubliés et qui ont sublimé la tension dramatique de ce voyage infernal, bien plus que le roman, que j'ai trouvé un peu décevant car décrivant surtout des pannes mécaniques, ou le fonctionnement ou dysfonctionnement des deux camions. Un autre bémol est l'aspect un peu daté du style, mais j'étais heureuse d'avoir l'occasion de lire le texte qui a inspiré ce film mythique.
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" le salaire de la peur " est un roman de Georges Arnaud. le chômage, la misère
et la famine se sont installés dans ce dépotoir du littoral Pacifique.Un trou sordi-
-de et malsain peuplé d 'aventuriers et d 'alcooliques, avec, au loin les champs
pétrolifères ( des compagnies américaines ) du Guatemala. Les hommes rongés
par les fièvres, l 'ennui et les drogues, ils attendent, cherchant une improbable
sortie. Leur choix est simple : " Partir ou crever ".Pour éteindre un feu qui s 'est
déclaré dans un champ de pétrole, il doive utiliser du TNT, un puissant explosif .
Mais le trinitrotoluène ( TNT ) est un liquide instable, volatil, très explosif qu' il
faut manipuler avec une grande prudence.Les responsables de la compagnie
doivent recruter des chauffeurs aux nerfs solides, calmes, prudents.Ils ont pris
quatre hommes, deux pour chaque camion-citer ne.Une fois le travail accompli ,
chacun d 'eux touche une importante somme d 'argent en dollars .
le voyage se fait sur une piste impraticable, dangereuse. C' est voyage de
l 'angoisse et de l 'absurde .Dans ce combat tragique, sous la loi cruelle de la
survie, Georges Arnaud nous montre l ' être humain dans sa plus grande
nudité morale, celle de la peur et la mort imminente .
Ce roman a été adapté au cinéma par le réalisateur Clouzot. Dans la distribution , on trouve : Yves Montand et Charles Vanel .Ce film a été tourné
dans les années soixante .Ce film a obtenu un grand succès au box-office.
Ce film a été primé au festival de Cannes et a obtenu la palme d 'Or .
Alors : un livre à lire et un film à voir . Et à vous de juger !
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Dans une chaleur aussi accablante que la moiteur qui l'accompagne, des individus largués par leurs propres aventures incertaines, éparpillés, repliés, coincés, reclus et prisonniers de leur choix ou de leur errance de vie cherchent l'ultime ressort à leur existence, la dernière opportunité capable de les sortir de l'abîme dans laquelle ils se sont plongés, se vautrent malgré ou à cause d'eux-même. Ici, la part de rêve ne peut plus être auréolée de couleurs, de poésie ou encore de tendresse. C'est le danger, le danger le plus évident, le plus radical qui leur tend les bras. Il se présente au féminin et s'appelle nitroglycérine. La messe est dite. Plus un seul tour de bras, plus un geste incontrôlé ne sera possible sans une réponse immédiate et définitive, leur mort. Scellées par le volant d'un camion et son chargement, les équipes n'ont pas d'autres choix que celui de briller par une prudence qui leur a peut-être manqué durant leur vie d'avant. Chacun devra pour une fois tenir compte de l'autre et mettre sa vie entre ses mains et vive versa; Cette tranche de vie là, brutale se présente à eux maladroitement tracée comme leurs parcours respectifs d'aventuriers. Les routes sinueuses et dangereuses se confondent à leurs expériences de vie. Les aventures hasardeuses d'hier se mêlent aux virages de cette route de fortune alambiquée aux mille et un pièges. Si les caractères de chacun semblent bien trempés, la peur va tous les ramener à l'essentiel. Jouer les gros bras ou les fiers à bras ne sert et ne servira à rien. Si une fois dans leur vie, ils n'ont pas su taire leur grande gueule, l'occasion ne va pas manquer de s'essayer à l'exercice et au réalisme de la mort. La moindre imprudence et tout sera fini. Cette mission se présente comme une addition. Au bout de la route, il y aura la possibilité d'un nouveau départ mais à quel prix, la somme de toutes les peurs. Faut-il encore l'atteindre. C'est prenant. On a l'impression que Georges Arnaud accomplie, dessine la voie d'une rédemption ou d'un purgatoire pour ses personnages. L'idée est excellente et la route annonciatrice de toutes les révélations. Il y a de l'action et de la psychologie. Tout ce petit monde joue avec sa vie et avec nos nerfs. Il ne manquait plus à ce livre qu'une adaptation cinéma pour lui donner l'expression optimale. Charles Vanel et Yves Montand forme l'une de ces équipes de casse-cou ou de trompe la mort efficace. Chacun déroule ses amertumes et son désir de s'en sortir. Chacun dévoile malgré-lui les limites de ce que le personnage peut prendre ou ne pas prendre. En noir et blanc, c'est tout simplement magique de noirceur. Excellent !!!!
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critiques presse (1)
LeMonde
22 juin 2018
« Le Salaire de la peur » reparaît en poche. C’est l’occasion de palpiter avec ce roman noir tant vanté par Philippe Jaenada dans « La Serpe ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Tous ceux qui avaient échoué à Las Piedras se trouvaient dans une situation analogue à celle de Gérard: chassés de tous les pays environnants, acculés par leur passé, coincés dans un trou sordide et malsain où il leur était impossible de vivre et qu'ils ne pouvaient quitter que pour aller très loin: le Mexique, le Chili.
Pas d'argent. Peu à peu, l'anémie pernicieuse rongeait, mangeait leurs globules rouges; la dysenterie, leurs tripes; les fièvres, l'ennui, son cortège de drogue et de coucheries, leur cerveau. Sans travail, sans le sou, ils attendaient, cherchant une improbable porte de sortie. Le choix était pour eux bien simple: partir ou crever. Ils ne pouvaient partir, ils refusaient absolument de crever. Les mains crispées, les dents serrées, ils arpentaient avec rage le piège à hommes où ils étaient tombés.
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Les apaches démodés se font tatouer au front le mot "Fatalitas". Mais le fatum latin n'a rien à voir dans cette hideuse et aveugle malchance par quoi ils aiment à expliquer leurs déboires.
Le destin sait ce qu'il fait. Il est même méticuleux.
Un tropical tramp, un jour ou l'autre, perd une jambe dans la gueule d'un requin ; contracte la lèpre ; vêtu d'un scaphandre, cherche des diamants dans un rio par six mètres de fond, avec, aux postes de sécurité, un équipier douteux.
Ce n'est pas par hasard qu'on entre dans ces professions. Que de gens à qui une telle chose ne saurait arriver.
Le destin prend son homme au berceau. A chacun de ces hommes est souvent ménagé un tête à tête avec sa propre mort...
(extrait de l'avertissement signé Georges Arnaud, placé en début de l'édition de poche parue en 1963)
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La peur. Elle est là, massive, présente et stupide, il n'y a pas à se le cacher. Le feu au cul, et pas pouvoir courir. Seulement la peur, on peut tout de même quelque chose sur elle : la refuser. Une lettre recommandée du Diable, et on la refuse. Elle continue à attendre à la porte. Elle fait son lit derrière, dans le tank à nitroglycérine; de là, elle guette. Elle fait bon ménage avec cette soupe à mort subite. Comme une paire chats, un couple de tigres qui font semblant de dormir pour mieux choisir leur moment. Mais si c'est l'explosif qui bondit le premier, la peur sera dupée, bredouille, elle arrivera trop tard. Pourtant elle est là, tapie derrière votre dos, le train de derrière ramassé sous son ventre de grande bête bleue, apocalypse pour de vrai, elle est là, prête à sauter.
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Il s'arrête, fouille dans la musette que le cuisinier chinois a garnie à son intention. Il y a là de quoi restaurer un congrès de l'American Legion : boîtes de homard, de poulet, de saumon. Bière en boîte, whisky en boîte, mais du mauvais : du rye. Chewing-gum, chocolat, vegetable stew, espèce de ragoût de légumes dont il est impossible de discerner les éléments. Attention touchante, le Chinois, qui est un admirateur du courage triomphant, a ajouté un dessert de sa composition ; c'est un filet d'iguane — ils abondent dans ce coin-là — séché au soleil, confit dans du sucre et enrobé dans une sauce verte à reflets roses, pleine de filaments de caramel moisi. C'est exactement aussi indigeste, immangeable que la description, hélas ! Mais il n'y a que l'intention qui compte.
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De quelle couleur est donc la peur ? Sûrement pas bleue, toujours. Blanche ? Grise ? Chinée rose et vert ?
La peur est un liquide incolore, inodore et insipide.
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Vidéo de Georges Arnaud
Paysage sonore : Akosh S. - Texte : Georges Arnaud
L'écrivain Georges Arnaud est connu du grand public à travers son roman à succès paru en 1950 et adapté au cinéma le salaire de la peur. Neuf ans plus tôt, il fait la une des journaux. Un triple meurtre familial, pour lequel il sera incarcéré en 1941 avant d'être innocenté. Georges Arnaud sera enfermé dix-neuf mois en maison d'arrêt, d'où il ne cessera jamais de clamer son innocence. Une captivité qui entaillera profondément l'âme impétueuse de l'auteur. Douze ans plus tard, il fera rejaillir dans Schtilibem 41 cette morsure pathogène. Un hurlement de révolte en argot, la langue des irréguliers, des irréductibles dont font partie le rappeur Vîrus et le multi-instrumentiste Akosh S., architecte du paysage sonore à cette lecture inédite.
À lire – Georges Arnaud, Schtilibem 41, Finitude, 2008. À écouter – Vîrus, « Les Soliloques du pauvre », Rayon du fond, 2017 – Akosh S., « Nakama Terek / Nakama Spaces », 2020 – Vîrus & Akosh S. « Schtilibem » (teasers), Rayon du Fond, 2020


Technique : Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez Vidéo : Camille Gateau & Bertille Chevallier
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