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Juan Asensio vient de faire paraître son quatrième livre aux Éditions de la Nuit sous un titre mystérieux faisant référence au film de Béla Tarr : Maudit soit Andreas Werckmeister !. C'est un récit écrit à la première personne : un narrateur nostalgique de l'absolu ou de «racine céleste», doute de ses perceptions, comme il sied à une certaine littérature fantastique, y compris du livre qu'il écrit (ou recopie ?), tout en discourant sur les rapports entre la littérature stérile et la parole vive. Ce petit ouvrage, une centaine de pages, à la couverture aussi noire que le livre de Mao était rouge, est une sorte de voyage au bout de la nuit littéraire caractérisant notre époque, la nuit pouvant renvoyer soit au déclin irréversible soit à une éclipse. Il peut se lire, en effet, comme un état des lieux de la littérature française, sous l'apparence d'un récit de rêve où la Critique et la Littérature sont décrites comme une «charogne accouplée à une autre charogne». Non pas une littérature fin de siècle comme celle qui éclata mollement dans les années 1880-1890, avec son goût pour les morts et les coupes de poison qu'on porte à des lèvres terreuses, mais une littérature de la fin ou plutôt une fin de la littérature.»
Thierry Giaccardi, Catholica, n° 101, automne 2008.
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