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EAN : 9782330118778
128 pages
Actes Sud (13/03/2019)
4.03/5   37 notes
Résumé :
Au début des années 2000, l’image du géant de l’informatique Bill Gates subit une métamorphose : celui qui fut longtemps connu comme “l’homme le plus riche au monde” se pare d’une réputation de grand philanthrope. Pourtant, en traquant les flux financiers qui alimentent des actions prétendument “caritatives”, cette enquête – inédite en France – montre que l’entité gestionnaire des actifs de la Fondation Bill et Melinda Gates finance les OGM, l’armement, les énergies... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Le seul défaut de ce livre sera pour moi de n'avoir, comme beaucoup d'essais, aucune image ( pas même en couverture pour le coup!). Après c'est un péché véniel: je ne trouve pas de handicap à cette enquête sur les conflits d'intérêts de la philanthropie déviante du couple Gates.
Le journaliste démonte les rouages qui ont permis à Bill Gates de devenir un des hommes les plus riches du monde et de continuer à amasser toujours plus d'argent au fur et à mesure qu'il en donne...
Le premier chapitre raconte l'épopée Microsoft, avec un jeune Bill Gates intelligent, compétiteur, et qui va très vite compter sur les brevets pour mettre la main sur l'empire informatique des années à venir... le deuxième chapitre parle la fondation Gates créée en 2000 et présente son "philanthrocapitalisme": une philosophie, la technologie reine des solutions sans remise en question du système qui crée les inégalités et la pauvreté, l'opacité et l'omniprésence garantes d'une absence de critique, et la réinjection des fonds de la fondation dans des entreprises appartenant à Gates, via la technologie "apportée" aux nécessiteux. "L'avidité prend l'habit de la générosité": troisième chapitre qui démonte le système qui a permis la fortune de Microsoft, à coup de brevets sur des inventions qui pourraient profiter bien plus aux gens si elles étaient restées dans le domaine public ... et de niches fiscales qui appauvrissent les états alors qu'ils auraient besoin de cet argent pour aider leur population! Investissements donc aux frais du contribuable, et de plus nuisibles car s'appuyant sur des entreprises destructrices de l'environnement et des droits humains... le quatrième et dernier chapitre parle de l'environnement justement et de santé: la Fondation apporte par exemple des vaccins sans prendre en compte les particularités locales ( des vaccins contre la polio par exemple sont distribués dans des régions où ils n'en n'ont jamais entendu parler et qui auraient bien plus besoin de vaccins contre la rougeole) et exerce une mainmise sur l'agriculture via des OGM, des semences brevetées et des produits phytosanitaires... enfin il termine en précisant qu'aucun organisme public et indépendant n'effectue de contrôle ni d'examen sur la Fondation des Gates, véritable déni d'information et de démocratie...
Une postface clôt le livre, écrite par Vandana Shiva, déjà citée plusieurs fois dans le livre, dans les remerciements (elle a donné l'idée du livre à Lionel Astruc) et au dernier chapitre. Elle compare Monsanto à Microsoft dans leur politique agressive de brevets sur tout, et dénonce la valorisation par Bill Gates d'un seul modèle agricole en dépit d'une biodiversité agricole nécessaire à l'alimentation pour tous; avec à la fin une petite publicité pour sa propre association Navdanya, pour la libre circulation des graines et des semences.
C'est court, clair, très compréhensible ; démonstration édifiante, implacable mais sans méchanceté ni emportement. le livre est lui-même agréable, un bel objet comme tous ceux des éditions Actes Sud.
Que je remercie d'ailleurs ainsi que Babelio pour m'avoir donné l'occasion, lors de cette Masse Critique Non-Fiction, d'en apprendre plus sur notre monde et les magouilles du "charity business"...Rappelant que les capitaines d'industrie qui se vantent souvent de faire vivre des gens car ils leur "donnent du travail", mènent souvent grand train en ne payant pas forcément bien leurs employés (en se payant des centaines de fois plus qu'eux!), et les privent de services publics essentiels en pratiquant l'évasion fiscale, (c'est à dire empêchent les gouvernements d'accéder à un argent légal et légitime qui permettrait d'offrir à tous une vie meilleure via les services publics).
Un ouvrage de salubrité publique!
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*J'ai reçu un message de Babelio me demandant où en était ma critique de cet essai. Je pensais l'avoir postée. Mille excuses.*


50 milliards de dollars.
C'est la dotation allouée à la fondation Bill et Melinda Gates, plus grande fondation caritative du monde.
Ce qui en fait le douzième plus gros pourvoyeur de fonds en ce qui concerne l'aide au développement. Tous les autres étant des états.

Au yeux de tous (ou presque) Bill Gates est "le plus grand philanthrope du monde". C'était aussi le cas pour moi jusqu'à il y a quelques années. A l'époque je m'intéressais à l'agriculture en Afrique et la lecture de quelques articles sur Bill Gates et son soutien inconditionnel pour les OGM m'avait plus que refroidie. Douche encore plus froide lorsque j'avais découvert les liens de la fondation avec Monsanto.
Me mettre ce livre entre les mains, c'était donc prêcher une convaincue.
Mais cet ouvrage va plus loin en décortiquant les rouages du cynisme et de l'hypocrisie incroyables dont fait preuve le milliardaire.

Premier point intéressant, malgré un argumentaire à charge contre les activités de la fondation Bill et Melinda Gates, l'auteur reconnaît en introduction que sous les couches d'hypocrisie, il y a tout de même quelques actions avec des effets bénéfiques.
Certains à la morale complaisante diront que cela est suffisant. S'il permet de faire quelque chose de bien alors ou peut fermer les yeux sur les aspects négatifs.

On retrouve la même logique dans l'argumentaire qui permet de dédouaner les pseudo philanthropes à la morale douteuse.
Exemple : les récents (et pourtant énièmes dérapages) racistes de Brigitte Bardot à propos des Réunionnais. Combien de messages sur les réseaux sociaux pour l'affranchir de son vomi verbal ?
Madame fait le bien pour sauver les animaux, on peut donc bien l'absoudre de ses envolées xénophobes...
En général la moindre critique nous renvoie à deux remarques éculées :
1/ C'est déjà mieux que ne rien faire
2/ Et toi qu'est ce que tu fais à part critiquer ?
Il suffit de faire quelques recherches rapides sur le net pour se rendre compte que la majorité des critiques à l'égard de la fondation de Bill Gates viennent avant tout de médias alternatifs. (Ce point de la critique ou plutôt non critique par les médias est d'ailleurs abordé dans l'ouvrage).


Revenons à nos moutons.
Dans un premier temps, un bref rappel biographique sur Bill Gates et la construction de l'empire Microsoft nous permet de mettre en parallèle la logique avec laquelle il a fondé son entreprise et la façon dont l'homme gère sa fondation.
Honnêtement étant très peu portée sur l'informatique, les questions techniques m'ont un peu perdue...
A partir du début des années 2000, Microsoft connait des déboires judiciaires importants et son image st fortement ternie dans l'opinion publique. C'est là qu'est créée la fondation Bill et Melinda
Gates.

Je ne vais pas résumer le livre. Il est très court et suffisamment bien écrit pour capter l'attention du lecteur.
On y découvre les mécanismes du philanthro-capitalisme. Une méthode particulièrement habile pour dorer / redorer son image sous le masque du philanthrope tout en réalisant des profits et en imposant sa vision du développement à coup de campagne de vaccination, de révolution verte africaine (les résultats catastrophiques de la révolution agricole indienne en auraient pourtant avisé plus d'un...).
En investissant dans des entreprises qui sont elles-mêmes responsables des problèmes d'inégalités, d'écologie, de droits de l'homme, de santé causés puis en leur apportant des soi-disant réponses, le pseudo philanthrope entretient lui-même le cercle vicieux.
Résultat : les actions soi-disant philanthropiques du milliardaire lui on permis de s'enrichir... (bien aidé par une habile politique d'évitement fiscal).

Un lire à lire qui malheureusement ne fera sans doute pas de remous.
J'ai bien l'impression que le modèle Bill Gates n'est pas près d'être remis en cause...


Masse critique février 2019
Merci à Babelio et Actes Sud
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Lionel Astruc nous propose une critique au vitriol de la fondation Gates dont la réputation philanthropique serait largement volée : loin de vouloir minimiser tout ce que peut apporter la fondation, l'auteur met en lumière le caractère tout à fait intéressé des causes soutenues, contrairement à ce que clament ses dirigeants...

Petit tour d'horizon : Lionel Astruc nous rappelle tout d'abord les prémices de Microsoft et la mentalité de ses fondateurs obsédée par le monopole et la monétisation au moyen des brevets, bien loin de la mentalité open source des pionniers de la tech. On apprend par la suite que les grands bénéficiaires de la fondation sont surtout des entreprises, et que la plupart des autres partenaires, par peur de voir fondre leurs dotations, pratiquent inconsciemment une forme d'autocensure vis-à-vis de l'institution.

Questionnant aussi le contexte d'acquisition de la fortune de la fondation, l'auteur nous fait un petit exposé des instruments utilisés par ses fondateurs pour s'assurer d'un montage fiscal bien rodé, où investissements et trust alimentent la fondation, qui soutient elle des entreprises du secteur de son choix, entreprises qui généreront à termes des bénéfices et des dividendes au profit de ses actionnaires...Lionel Astruc souligne ainsi la pénétration corrélée de la fondation Gates et de l'entreprise Microsoft en Afrique.

Au vu de sa puissance financière et des secteurs qui l'obsèdent, la fondation Gates bascule forcément du côté politique, sans aucune gouvernance ou évaluation de la stratégie qu'elle mène ; ce qu'illustre particulièrement bien les deux secteurs choisis par Astruc pour démontrer la mainmise de la fondation sur des sujets relevant de l'Etat : l'agriculture, et la santé.

On apprend donc sans surprise que la fondation se veut le chantre des semences hybrides et qu'elle promeut la protection industrielle via les brevets, et qu'elle soutient massivement des entreprises dont on doute la situation de nécessiteux : Cargill et DuPont...Sa stratégie va donc totalement à l'encontre de l'agroécologie.

Quant au secteur de la santé, Lionel Astruc donne l'intéressant exemple de l'obsession de la fondation pour la polio, déterminant de fait une priorité politique, et la hausse notoire de la rougeole dont le traitement est laissé pour compte. Ainsi, en ne se concentrant que sur une maladie, la fondation peut, par son contournement des systèmes de santé, contribuer à masquer par son action et sa couverture médiatique d'autres problèmes tout aussi importants.

Une lecture extrêmement instructive et mesurée, à lire !
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L'auteur en s' appuyant sur le rapport de Mark Curtis, Developpment, is the Gates foundation always a force for good ?, livre un essai original avec un angle peu abordé par les médias qui mettent en avant la philanthropie des riches de ce monde, celle de savoir si ces dons, cette "charity" sont t-ils si désintéressés et s'ils permettent effectivement de faire des actes profitables à ceux à qui ils sont destinés. Sans être manichéen, l'auteur admet que la fondation Bill Gates a eu un rôle important dans l'éradication de la polio, ce livre révèle un tableau globalement négatif de ces dons si l'on envisage les politiques de lutte contre les maladies, l'amélioration de l'agriculture dans une perspective de développement durable, de coopération et de respect de la diversité des territoires et des populations. En faisant un parallèle entre le développement de l' entreprise windows et la politique menée dans le domaine de l'aide aux agriculteurs des pays d'Afrique et d'Asie à travers l'amélioration des semences , l'auteur montre que la fondation Bill Gates adopte les mêmes principes ( brevetage pour entrainer une situation de monopole et d'absence de concurrence, uniformité). C'est le sens même du programme de la fondation dans ce champ, son nom étant "one agriculture". Enfin, l'auteur à travers quelques chiffres montre le poids de la fondation en termes de sommes investies dans les différents programmes de santé ou d'agriculture, qui la place au rang de pays comme l'Allemagne ou le Japon. D'où, l'inquiétante absence d'évaluations indépendantes des politiques menées par la fondation et tout aussi inquiétant ce pouvoir qui ne dit pas son nom : celle d'une entreprise privée d'influencer par ses dons les priorités des politique publiques d'un pays en terme de santé ou d'agriculture et en faisant fi en termes de solutions d'autres alternatives.

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Amis des bonnes nouvelles, passez votre chemin!
Ce court texte démonte les dégâts que finit par faire la fondation Gates, à force de se substituer aux États pour des décisions très importantes, entre autres dans le domaine de la santé ou de l'agriculture, avec l'argent qui manque dans la poche des États à force d"'optimisation fiscale", entre autres de Microsoft. Cela parle des fonds de la Fondation utilisés pour favoriser les entreprises dont Gates s'assoit au conseil, ou alors où il a lourdement investi, de la main gauche qui reprend ce qu'a donné la droite, de la lutte contre la polio dans des régions où elle est absente et où la rougeole fait rage, du tout OGM et des fermiers pris à la gorge par le coût des semences. La partie sur le tout vaccin mériterait peut être d'être amendé post-covid, par contre.
Bref, c'est bien déprimant, et bien documenté, et rappelle une fois de plus que nous vivons dans un monde bien imparfait et que nos dirigeants devraient un peu se bouger de temps, et nous aller voter et nous impliquer dans la vie de la cité, comme on dit, avant qu'on finisse tous encore plus à la merci de quelques uns.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
En effet, l'argent versé à la Fondation n'est pas utilisé directement: il est d'abord investi par son trust (son fonds d'investissement). L'argent que la Fondation consacre à son activité caritative provient donc des investissements faits par le trust dans des entreprises. En d'autres termes, le trust gère les actifs de la dotation et investit dans des entreprises, tandis que la Fondation distribue les dividendes réalisés aux projets subventionnés. Or, les entreprises qui font fructifier l'argent de la Fondation contribuent largement à la pauvreté, à l'injustice sociale et économique dans le monde. Elles sont pour la plupart extrêmement critiquées pour leur participation aux violations des droits humains, du travail et de l'environnement, et à l'évitement fiscal.
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En effet, l'argent versé à la Fondation n'est pas utilisé directement: il est d'abord investi par son trust (son fonds d'investissement). L'argent que la Fondation consacre à son activité caritative provient donc des investissements faits par le trust dans des entreprises. En d'autres termes, le trust gère les actifs de la dotation et investit dans des entreprises, tandis que la Fondation distribue les dividendes réalisés aux projets subventionnés. Or, les entreprises qui font fructifier l'argent de la Fondation contribuent largement à la pauvreté, à l'injustice sociale et économique dans le monde. Elles sont pour la plupart extrêmement critiquées pour leur participation aux violations des droits humains, du travail et de l'environnement, et à l'évitement fiscal.
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"Vandana Shiva" a dit: les graines libres sont les garantes de notre souveraineté alimentaire et de notre liberté. Nous laissons pas une organisations les accaparer et les mettre sous clé sous des prétextes prétendument philantropiques. Bill Gates est le visage d'un système guidé par l'avidité et l'appropriation. Opposons lui le partage libre et le "don renouvelé". À la fortune et au pouvoir de quelques-uns, opposons la souveraineté alimentaire pour tous, la biodiversité agricole, la solidarité et la liberté d'utiliser les graines comme bon nous semble!
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Malgré ce réquisitoire, la démarche de ce livre n’est en rien de diaboliser Bill Gates. Il s’agit plutôt de nous appuyer sur cette personnalité connue de tous pour illustrer une forme particulière de philanthropie qui – sous couvert de générosité – permet à quelques “super-riches” d’avoir la mainmise sur des domaines tels que la santé ou l’environnement, de renforcer le système néolibéral qui les porte, au mépris de l’intérêt général, voire de s’enrichir eux-mêmes via des montages financiers opaques.
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Cette charité était à l'époque [il y a un siècle] vertement critiqué par l'Etat lui-même et par les intellectuels qui voyaient là une démarche infantilisante. Lorsque Rockfeller voulut créer sa fondation, le Congrès américain rejeta à plusieurs reprises sa demande. Il s'inquiétait du danger que cela représentait pour l'Etat: sa mission ne devait pas être remplacée par l'action de mécènes privés, de surcroit lorsque les entreprises méprisaient en interne l'équité sociale et la santé des travailleurs
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Vidéo de Lionel Astruc
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0:16 Introduction 0:50 **Le Journal d'Olga et Sasha** d'Olga et Sasha Kurovska et Élisa Mignot 16:44 **Derrière la clôture verte** de Richard Glazar 21:35 **La Chine ou le réveil du guerrier économique** d'Ali Laïdi 28:13 **Earth for all/Terre pour tous. Nouveau rapport au Club de Rome** 32:20 **La Fabrique des animaux** avec Yann Arthus-Bertrand / L'Art faber 33:54 **Les 7 Cabanes** de Lionel Astruc 35:58 **Paysans et citoyens. Enquête sur les nouveaux liens à la terre** de Véronique Duval 39:20 **Invasives, ou l'Épreuve d'une réserve naturelle** de Céline Curiol 45:00 **Le vivant et la révolution. Réinventer la conservation de la nature par-delà le capitalisme** de Bram Büscher et Robert Fletcher 47:52 Cahier militant **Refaire le monde avec Jane Goodall** 49:50 **Naviguer sur les sentiers du vent** d'Olivier le Carrer 57:25 **Énergie ! Comment sortir du labyrinthe de la fatigue** du Dr Anne Fleck
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