Dans un ou dix ou quinze ans, en tout cas avant 2030, «si rien n'est fait», surviendra une catastrophe... un tsunami... qui balaiera un monde obsolète... Nul n'y échappera : ni les plus riches ni les plus puissants... Avant qu'une autre société ne soit reconstruite sur les décombres de la précédente, chacun pleurant un désastre qu'on aurait pu éviter.
Telle est la bien sombre prévision de l'auteur qui, dans une première partie, a présenté une masse de nouvelles connaissances (données et statistiques) sur l'état du monde, accumulées dans tous les domaines : scientifiques, démographiques, idéologiques, géopolitiques, artistiques... Des chiffres accompagnés de commentaires rigoureux. Des données positives pleins d'enseignement, et négatives qui donnent le tournis et des sueurs froides : Une croissance continue du niveau de vie du monde, une réduction continue de l'espérance de vie, un accès généralisé aux nouveaux moyens de communication, un bouleversemnt de l'agriculture, de l'éducation et de la santé, une économie de plus en plus collaborative, la prise de conscience des enjeux écologiques... mais, hélas, le vieillissement du monde, la situation tragique des migrants, la fragilisation de l'agriculture mondiale, la persistance de l'extrême pauvreté, le débordement des nations par les entreprises, le retour de la violence, la faiblesse des institutions internationales... Un poids des échecs bien plus élévé que celui «indéniables» des succès. L'on se retrouve donc dans «une cabine de pilotage d'avion sans pilote, ou dans un navire en panne en pleine tempête»... d'où une rage généralisée devenant assez vite une colère.
Comment y échapper sans renoncer à la liberté... et se laisser aller vers le mieux... avant 2030, date à alquelle le monde devrait devenir bien plus insuppotrable encore pour l'immense majorité des gens ? Comment échapper à «l'économie de la colère», c'est-à-dire une société de l'action violente («qui a d'ailleurs recommencé à croître depuis plusieurs années et qui s'étendra et explosera en mille foyers d'incendie». That is the question ! Première réponse pour faire jaillir des «étincelles de bonheur et d'espoirs» : «Tout commence par un changement personnel, une mutation intime : agir sur soi, pour se préparer à agir sur le monde afin qu'il reste vivable pour soi». Vaste et lourd programme tant les feux sont nombreux. D'autant que pour construire une cabine de pilotage d'un avion pris dans la tempête, il faut d'abord que les passagers de l'avion prennent conscience de cette nécessité.
Avis : Un «rapport» inquiétant mais aussi porteur d'espoirs pour que l'homme accepte d'être moins égoïste, de devenir plus «soi», les Etats moins autoritaristes, les démocrates moins dogmatiques, les peuples plus libres et les entreprises moins expansionnistes. Trop de conditions pour éviter la Catastrophe... vers les années 30 ?
Un livre très utile (et très facile à lire pour peu que l'on dépasse ses angoisses) pour connaître les promesses et les menaces du monde dans lequel nous vivons et pour y «
devenir soi».