Trixie avait trouvé une renarde plus maligne qu'elle. La petite Zoé se tenait devant sa monitrice et n'en démordrait pas. Son secret serait bien gardé, moyennant récompense. Et quel secret. Il faut dire que la vie d'une adolescente revenait chère, du moins Zoé l'estimait. Les adultes ne s'en rendaient pas compte ou peut-être le savaient-ils et optaient sciemment pour le "on en reparlera" comme d'une farce délicieuse et inépuisable. Les autres adultes du centre de Pumplestone n'étaient, eux en revanche, pas d'humeur à la farce avec la disparition d'une de leur pensionnaire. Une certaine Tiffany-Claire. Zoé pense l'avoir vu, croisé un jour.Le souvenir de cette ado semblait aussi insaisissable qu'une belle robe disputée un jour de solde. En reconstituant les morceaux, cela ne collait pas, cela ne ressemblait à rien et personne ne semblait conserver la même image de cette ado discrète. Les parents n'étaient plus rassurés du tout avec l'arrivée de L'inspecteur Ramjay. le centre de Pumplestone a perdu un de ses enfants confiés et aucune personne du personnel, même Ms Helen Hepburn la directrice, ne se souvenait l'avoir enregistré. Il était plus aisé d'enquêter sur un vol d'argent dans les économies des pensionnaires. le Club des Thérianthropes ouvrait l'oeil et le bon. Tiens?! Une Tiffany-Claire!!
: "Pumplestone" semble à l'oreille avoir la même résonnance que Pumpkin (citrouille en anglais), un nom de magicien d'Oz qui contredit
l'autre partie du titre, "les disparues", et le ton grâve de la couverture. Nous sommes bel et bien dans le mystère, un registre fantastique un peu différent des Orphelines D'Abbey Road mais baignant d'un nom sens non déclaré mais évident, vous en conviendrez vous même.
Audren, l'auteure, nous réserve des surprises (toujours à ne pas prendre au sérieux, comme elle aime le faire, avec esprit et drôlerie).
Imaginez une colonie pour enfants sans dessus dessous car une manque à l'appel mais que le mystère reste entier sur son identité. Elle a disparu et chacun l'a croisé un moment donné mais se trouve incapable d'en faire la même description pour un portrait robot général. Chaque version diffère, personne n'a vraiment discuté avec elle, personne ne l'a inscrit au Châlet mais elle existe pourtant bel et bien. Enfin, du moins, personne n'en est sûr. Les parents s'affolent, de l'argent de poche disparait régulièrement et la directrice est aux bords de la crise de nerf. Les enfants enquêtent en plus de l'inspecteur Ramjay.
L'affaire s'épaissit, de multiples "Tiffany-Claire" se promènent sur les chemins, émergent des eaux, y disparaissent et même prennent le temps de tomber amoureuse de Roméo ( celui du livre!).
Arrivé à la moitié du roman, nous savons. C'est absurde, incroyable, ensorcelant car nous poursuivons pour tout simplement savoir. La voix des Tiffany-Claire ne devraient pas vous faire tomber le livre des mains mais vous interloquer, vous surprendre assez avec un changement de registre plus fantasque apporté et vous inciter à suivre ce petit groupe de jeunes cosmopolites dans sa quête d'une bague.
Les enfants de la colonie de vacances anglaise qui forment un petit club fan de thérianthropie risquent ironiquement d'être embarqués par l'univers qu'ils chérissent.
Une inspiration baignant entre enfance et adolescence, comme souvent avec
Audren, une sensibilité douce et irrévérencieusement intelligente par petites touches de mots qui font mouche et font le pied de nez en jolie petite effrontée. Les personnages gravitent et sont nombreux mais cela ne pose aucun problème. Nous arrivons à hiérarchiser entre la petite vie de la colonie et
l'autre aventure.
Audren nous bluffe. Ou peut-être sont-ce ces fameuses Tiffany-Claire?
Audren enfin abat ses cartes sur une note finale d'émotion. Ont-ils rêvé? L'auteure laisse une porte ouverte à d'autres vagabondages. Une suite peut -être?
Bon voyage sur les routes de Pumplestone!