Ayla, l'enfant de la Terre est une série romanesque en six volumes de Jean M.
Auel, qui met en scène la vie quotidienne des êtres humains durant la Préhistoire. Roman de fiction, l'action se déroule sur le continent européen, 35 000 ans avant notre ère, au cours de la dernière période glaciaire. L'Homo sapiens cohabite avec l'homme de Néandertal .
Il met en scène Ayla, une jeune Homo sapiens élevée et recueillie par Iza ( la guérisseuse et mère adoptive d'Ayla, qui a pris le risque de la recueillir) dont la tribu de néandertaliens, fait preuve à la fois d'ingéniosité, de tolérance et de curiosité.
Homo neandertalien et Homo sapiens se côtoient, comme ils l'ont probablement1 fait dans la réalité. Les premiers sont appelés « les Têtes plates », en raison de la forme particulière de leur crâne. Les seconds sont appelés « les Autres », puisque arrivés après. Mais même s'ils ont de nombreux points communs, il existe des différences fondamentales entre ces deux espèces.
Ici les membres du clan, appartiennent au « Clan de l'Ours des cavernes », esprit suprême et grand protecteur. Ceux-ci réagissent en fonction de ce qu'ils appellent les « souvenirs » et qu'on pourrait définir comme l'instinct. Aucune place n'est laissée à la découverte ; ils sont incapables de concevoir un futur différent du passé et ils rejettent tout ce qui dérange leurs habitudes : les hommes chassent – ce que les femmes n'ont pas le droit de faire -, et les femmes, notamment les guérisseuses, savent reconnaître les plantes et leurs vertus et transmettent leur statut de mère en fille.
Dans cette société, les pouvoirs sont naturellement partagés.
Le chef possède des pouvoirs assez grands, bien qu'il se réfère souvent à l'avis de la communauté masculine, mais une fois qu'il a donné un ordre, il est sans appel.
Le sorcier et père adoptif d'Ayla – Creb ou mog-ur - est le lien entre le monde des esprits et les humains du Clan. Il célèbre les divers rituels qui rythment la vie du clan. Certains sont rares : par exemple la consécration d'une nouvelle caverne. D'autres sont plus courants : nomination d'un jeune garçon au rang d'homme, après sa première chasse, révélation des totems (esprits d'animaux) de chaque enfant, imposition du nom, choisi par le sorcier, sept jours après la naissance (dans le cas d'Ayla, sept jours après son adoption). D'autres rituels sont célébrés lors du grand rassemblement du Clan, qui a lieu une fois tous les sept ans et, pour le clan d'Ayla, un rituel particulier sera célébré lorsqu'elle sera élevée au rang de « femme qui chasse ».
La société Homo Sapiens dans laquelle Ayla grandit, est matriarcale. La notion de paternité y est inconnue, les enfants ont une mère et un « homme du foyer » (le compagnon de leur mère). La religion est le culte de la Mère et les valeurs de tolérance, en particulier envers l'étranger, y sont prônées. La guerre est inconnue même s'il existe des transgressions de ces valeurs (plutôt de l'ordre de la délinquance), surtout de la part d'individus de sexe masculin, ce qui renforce l'atmosphère de féminisme émanant de cet ouvrage.
A l'inverse, la société néandertalienne y est décrite comme patriarcale, rigide (ce qui aurait provoqué leur disparition par la suite), mais jamais de façon systématiquement négative : l'héroïne Ayla les défend tout au long de l'histoire (face au « racisme » de certains de ses congénères), bien qu'ils l'aient bannie, et que l'un d'entre eux l'ait violée.
Concernant la crédibilité scientifique de cet ouvrage, J.M. Auel fait usage de nombreux résultats en paléoanthropologie et en préhistoire, dont certains sont largement reconnus par la communauté scientifique, et d'autres parfois plus spéculatifs – jouant avec la chronologie (dates) et situant à l'époque décrite des métissages Sapiens/Néandertal et inventions qui ne sont arrivées que bien plus tard.
Cependant en nous permettant de découvrir des aspects de la vie des hommes préhistoriques, ce livre demeure une bonne présentation de leur mode de vie et va au-delà des préjugés que beaucoup peuvent avoir sur nos ancêtres. Nous sommes en effet bien loin de l'image d'Épinal de l'« homme des cavernes » barbare, vêtu de haillons et tirant sa femme par les cheveux, mais en présence d'individus raffinés et extrêmement adaptés à leur environnement naturel.
Au final, un roman initiatique, dans lequel l'écriture et l'intrigue manquent un peu de rigueur (notamment la traduction) et de rebondissements. Un roman, déjà un peu obsolète car certains postulats sont déjà remis en cause. Malgré tout je le conseillerais à des adolescent(e)s : il se lit vite et donne des renseignements intéressant quant à la vie de nos ancêtres.