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EAN : 9781447629863
56 pages
lulu.com (02/04/2011)
5/5   2 notes
Résumé :
Dire le monde, en vers et contre tout! Pour renouer avec les joues rosies des enfants récitant des poèmes, et ne jamais oublier le Beau.
Et pour aller plus loin:
www.poesie-sabine-aussenac.com
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Chère jeune poétesse!

Vous me demandez si vos poèmes méritent d'être nommés poèmes. Vous me demandez si vous êtes une poétesse.

Que vous répondre, chère jeune poétesse, que vous répondre, si ce n'est que la nuit vous sera vie.

La nuit, lorsque soufflera l'Autan et que Garonne gémira comme femme en gésine, vous le saurez.

La nuit, lorsque seul le rossignol entendra vos soupirs, vous le vivrez.
Vous vivrez ces instants où le mot se fait Homme, où quand d'un corps malade jaillit cette étincelle que d'aucuns nomment Verbe, quand certains la dédaignent; les étoiles apparaissent, et des mondes s'éteignent.

Vous me demandez, jeune amie, si vous êtes faite pour ce métier d'écrivain.

Mais écrire, belle enfant, ce n'est point un métier, ce n'est pas un ouvrage.
Poésie et argent ne font pas bon ménage, poésie est jalouse, et le temps est outrage.
Vous verrez le soleil dédaigner vos journées, et les ors, les fracas, les soirées et les fêtes, bien des autres y riront, se payant votre tête.

Seule au monde et amère, comme un fauve en cavale, vous lirez, vous irez, sachant mers et campagnes, portant haut vos seins doux, vos enfants en Cocagne. Loin de vous les amours, parfois quelque champagne.

Mais les mots, jeune amie, les mots, ils seront vôtres. Vous les malaxerez comme on fait du pain frais, vous les disposerez en lilas et bouquets, vous en ferez des notes, des sonates, des coffrets.

Et quand au jour dernier vous serez affaiblie, vos mains seules en errance, votre bouche enfiévrée, on vous murmurera qu'on vous a tant aimée.

Mais il sera trop tard: vos vers auront fugué.

Alors soudain des peuples chanteront vos ramages, on vous récitera, des statues souriront; un écolier ému relira quelque page. Et un soir, quelque part, au fin fond d'un village, ou dans un bidonville, enfumé et bruyant, une jeune fille timide osera les écrire, ses premiers vers d'enfant, vous prenant en modèle.

Alors ma jeune amie, ce jour là, doucement, comme en ronde éternelle:

vous serez poétesse.

Rosam31-à la manière de RILKE.
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par Murielle Lucie Clément

Sabine Aussenac défend la littérature. Rien qu'à ce titre, elle mérite que l'on s'intéresse à ses écrits. Après lecture de ses poèmes, il devient évident que l'on doit défendre Sabine Aussenac. Strophes, rimes, alexandrins et rythmes, tout est naturel dans son écriture. Devant la difficulté de se faire publier, Sabine a choisi l'auto publication avec Lulu.com. Tous les écrivains ont du mal à trouver un éditeur, mais les poètes encore plus que les autres car leur poèmes intéresseraient peu de monde. Cela est faux. Il y a en France, pour ne parler que du pays de Molière, un nombre incalculable d'associations de poètes et d'amateurs de poésie. Leurs membres écrivent et se targuent de le faire styles divers. Ainsi, les alexandrins, mais aussi les rondo, les virelais, les sonnets (si chers à Baudelaire) sont pratiqués avec autant de verve que de savoir-faire et de plaisir. Il suffit pour s'en rendre compte de visiter un des sites internet de l'une de ces associations ou de taper le mot “poésie” dans un moteur de recherche. En ce qui concerne Sabine Aussenac, tous les styles ou presque sont représentés dans ce merveilleux album Prends soin mon amour de la beauté du monde. Pour s'en convaincre, il suffit de le feuilleter ou bien de lire les lignes suivantes:




Prends soin mon amour de la beauté du monde



Des sourires et des vents, de l'inconnu qui passe,

Des buddhas et des arbres, des familles et du temps,

De la femme à genoux qui sourit ou trépasse,

Des libertés sereines et des textes d'antan.



Prends soin mon amour de la beauté des choses



De la cruche ébréchée au tableau des Flamands,

De ces bois et des cuirs, des bijoux, des horloges,

Des parquets vernissés aux velours chatoyants,

Des écrins à lumières comme un Palais des Doges.



Prends soin mon amour de la beauté des êtres



De l'enfant tout soleil qui s'envole ou transgresse,

Des mains parcheminées et des bébés à naître,

De la femme d'à côté aux regards de princesse.

Et n'oublie pas mon coeur qui bat à tes fenêtres.



Prends soin mon amour de la beauté des âmes



Des chemins inventés par poètes enivrés,

Des émotions farouches à la larme oubliée.

Ouvre-toi aux amours, sois le vent dans la tour,

Virevolte et sois fou au-delà des toujours…



Prends soin mon amour de la beauté des heures



Des cigales alanguies aux hivers rougeoyants,

De tous nos matins tendres aux gris de tourterelles

Aux couchants miroitants quand le jour bat de l'aile,

Jusqu'à notre heure exquise, quand tu deviens l'amant.



Sabine Aussenac est aussi l'auteur d'un DEA consacré à la poésie de la Shoah.

Sabine Aussenac, Prends soin mon amour de la beauté du monde, Lulu.com, 2011, 56 pages, 18 €












Lien : http://www.aventurelitterair..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sonnet du Baiser




Entêtante et douée pour un bonheur fragile,
Je volerai vers toi comme on va vers la mer,
Paris soudain figé devant l’hôtel de ville,
Doisneau et son Baiser à jamais sont offerts.

Ou bien je glisserai mes creux en tes épaules,
Nos têtes entrelacées quand nos âmes se frôlent :
Le Baiser de Rodin et nos corps fracassés
En cet amour de bronze sur mes ailes brisées.

Alanguie telle un ange en lisière de vie,
Au doux Baiser de Klimt, abandonnée, je ris.
L’or poudroie en tourmentes, mes yeux clos voient le ciel.

Je ne crois plus aux fleurs, j’ai prononcé mes vœux.
Mon printemps a fané, mes espoirs ont pris feu.
Mais ton baiser promis lèvera l’arc-en-ciel.
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Passer mon cœur à l’encaustique




Un bateau de glycines comme amarré au port, et les renoncules qui font la révérence ; la lampe tempête, phare des absences.
L’été, elle m’accueille comme une luciole apprivoisée. En hiver, l’écho des fumeroles ajoute un parfum à mes retours.

Pierre angulaire d’une vie tourmentée, la maison devient campement de mes rêves ; nomade, je me sais blottie en ses murs. Nichée en pré carré ovoïde, j’y apprends à voler.

Passer mon cœur à l’encaustique ; les piles de draps de lins aux broderies d’ancêtres asservies et patientes m’apprennent le fil du temps. Grains de lavande, perles lilas des jours heureux.

Ce silence aux veloutés d’orfraie ; la nuit chuchote et crisse, parfois l’Autan crie comme femme en gésine, et les sapins semblent fantômes au garde-à-vous.

La source, abreuvoir des miracles, légère en ses tons de cresson et d’abeilles. Ecouter sa fraîcheur.

Cristal en fusion du ruisseau, flambée de sarments aux éclats de vendanges, terre lourde en sillons d’avenir, immensité de l’estive ensoleillée : quatre éléments me constituent liberté.

Carreaux gauchis et fenêtres aux bois gourds ; j’aime ces aspérités qui dérangent l’ignare et le moderne. Ne faire qu’un avec la trace, je deviens réceptacle, bénitier des mémoires.

L’horloge : granit de sa sérénité, force tranquille du balancier contre nos dispersions informatiques.

Cieux immenses de nos étés toujours renouvelés ; partir à la pêche aux étoiles. Mon âme bat la chamade à la lune orangée.

Pailler nos joies, greffer nos connivences, étayer nos certitudes ; j’engrange les leçons de choses.

Tu n’es pas là, qu’importe. L’imposte des pierres chaudes raconte histoire sans fin. Je me construis au chaume de l’innocence.

Un jour d’automne ou de printemps, tu fouleras le serpolet ou les bruyères ; et si je suis partie, tu me liras. Les pierres auront gardé la douceur des sourires.








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J’aurais aimé sauver Celan.




J’aurais aimé sauver Socrate
Jeter sa ciguë aux orties
Conspuer tous ces démocrates
Faire d’Athènes son paradis

J’aurais aimé sauver Werther
Charlotte ne vaut pas une messe
Fou d’un bas bleu là le bât blesse
J’aurais enrayé revolver

J’aurais aimé sauver Rimbaud
Le rendre fou d’une vraie femme
Son Ophélie son oriflamme
J’aurais vendu tous ses chameaux

J’aurais aimé sauver James Dean
Au carrefour de l’impensable
J’aurais été sa Marilyn
Diamant dans sa décapotable

J’aurais aimé sauver Celan
L’empêcher de goûter la Seine
Pont Mirabeau couleur de haines
Les méridiens coupés de sang

J’aurais aimé sauver le monde
Soeur Emmanuelle en Bruce Willis
Avec l’amour comme seule police
Capable d’arrêter les secondes

Mais je ne sais que mélanger
Brasser les mots les injustices
Mes héros sur papier coucher
En attendant nouveau solstice.










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