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EAN : 9782824710297
173 pages
Bibebook (07/06/2013)
2.67/5   12 notes
Résumé :
HONORÉ DE BALZAC (1799-1850), est le fils de Bernard-François Balssa, secrétaire au Conseil du roi, directeur des vivres, adjoint au maire et administrateur de l’hospice de Tours, et d'Anne-Charlotte-Laure Sallambier, issue d'une famille de passementiers du Marais. Bernard-François Balssa transforma le nom originel de la famille en Balzac, par une démarche faite à Paris entre 1771 et 1783. Balzac est l´auteur d´une grande série de 91 romans interconnectés et coordon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ouuhh ! Attention, écartez-vous, je vais cracher sur Balzac ! Je ne sais pas trop le faire méfiez-vous, je risque d'éclabousser. Effectivement, ce n'est pas souvent que vous me prendrez en flagrant délit de crachat sur mon Balzac adoré, mais Massimilla Doni (ça se prononce " ma semelle à dîner ", c'est vous dire si c'est savoureux) c'est un truc indigeste absolument pas comestible.

En fait, je crois qu'en écrivant cette nouvelle, Honoré de Balzac a voulu se faire plaisir à lui, mais malheureusement pas à nous. Il nous y exprime de long en large son amour pour l'Italie en général et pour Venise en particulier. C'est long, c'est pléthorique, c'est ennuyeux, on se croirait dans Vingt Mille Lieues Sous Les Mers quand Jules Verne s'attaque à la description systématique de chaque tête de boulon du Nautilus.

Donc, après avoir subi la description de Venise sous toutes ses coutures, vous ne serez pas encore au bout de vos peines car, un peu à la façon de Gambara mais en pire, vous allez subir l'explication musicale mouvement par mouvement, instrument par instrument, note par note du Moïse de Rossini et franchement, sans la musique, c'est rébarbatif au possible. Balzac nous en met plein la vue, plein les oreilles, il veut nous montrer qu'il en connaît un rayon en matière d'art (que ce soit musical ou pictural) mais c'est d'un lourd, mes aïeux ! d'un lourd ! On prendrait Big Ben sur le pied qu'on n'y verrait pas trop de différence.

Et enfin, cerise sur le gâteau, v'la ti pas qu'il nous greffe là-dessus une mièvre histoire d'amour de duchesse marshmallow et de prince barbapapa croisée avec une jalousie de cantatrice à la gomme et de ténor casse-bonbon, je ne vous dis que ça. J'ai adoré !

Bref, c'est pédant, c'est mal senti, c'est d'un intérêt très limité, cent fois plus limité qu'à l'accoutumée avec cet auteur que je porte pourtant particulièrement dans mon coeur. Balzac y rebrode le canevas qu'il a déjà ourdi dans le Chef-d'Oeuvre Inconnu et dans Gambara, à savoir que lorsque l'on va trop loin dans son art, on en devient incompréhensible par le commun des mortels. Ici, c'est le ténor Genovese qui, lorsqu'il veut époustoufler la cantatrice Tinti devient grotesque alors qu'en temps normal, c'est le plus grand ténor de sa génération.

L'autre thème vaguement abordé dans Massimilla Doni, c'est celui de la perte de pureté en faisant basculer l'amour du platonique au charnel. Oui… bon…, tout ça pour ça… tournons la page et oublions ça très vite mon cher Honoré, vous qui ne vous êtes pas beaucoup honoré avec cette soupe vénitienne.

Pour ceux qui souhaiteraient tout de même tenter l'aventure, voici le synopsis en deux mots. Massimilla Doni, fille d'une illustre famille florentine a passé sa jeunesse au couvent puis, comme ça se faisait beaucoup à l'époque, s'est vue mariée à un inconnu de duc qu'elle n'a évidemment pas choisi et qui doit lui servir de mari pour le restant de ses jours. Coup de chance, le duc de mari n'est pas entreprenant et brille même par son absence tous les jours que Dieu fait, lui laissant une totale liberté où son angélique religiosité peut s'épanouir à plein.

Émilio Memmi, lui aussi prince de sang d'une très illustre famille, mais vénitienne quant à elle, souffre de l'indigence matérielle dans laquelle lui et les siens sont tombés. Sa demeure est en train de tomber en ruine et il n'a pas le sou pour la remonter. Toutefois, il rencontre Massimilla Doni, paf ! ils tombent amoureux comme des angelots, c'est beau, c'est platonique, ils ne demandent rien de plus, ils peuvent rester purs, faites grincer les violons, etc., etc. Jusqu'au jour où, sur un malentendu, Émilio se retrouve dans la chambre de la sublime cantatrice Tinti que tout le monde courtise et qui éconduit chacun.

D'abord surprise puis séduite, la Tinti va consommer avec notre brave Émilio ce que jamais d'ordinaire il ne consomme avec sa Massimilla adorée… Tatam ! Qu'en attendre ? Tatatatam ! Et bien là n'espérez rien. Qu'en attendre ? Un long et vaste ennui. Mais bien évidemment, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Une courte nouvelle de réflexions sur la musique, l'amour, le devenir de soi, etc.

Le tout "servi" par l'écriture, le style, les longues et minutieuses descriptions propres - et, surtout "inimitable" à Honoré de Balzac, mais, malgré tout sublime, et, magnifique.

Peut être dû au fait que Balzac est l'un des "rares" à "cerner" au mieux, à la perfection la gente humaine.
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Il s'agit d'une romance vénitienne, rendue parfois ennuyeuse car la plupart des dialogues sont des échanges hyperboliques et ultra détaillés sur un opéra de Rossini, décrit avec tant de transport que l'on craint que les personnages, notamment Massimilla Doni, ne tombent en pâmoison. Contrairement à ce qu'on pourrait attendre la fin n'est pas du tout tragique. Cela reste très bien écrit, mais c'est loin d'être ma nouvelle préférée du grand maître.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans un coin, près d’une des fenêtres donnant sur la galerie, sombre, l’œil fixe, les membres immobiles, le prince offrait une horrible image du désespoir.
— Ce fou, dit en français le médecin à Vendramin, ne sait pas ce qu’il veut ! Il se rencontre au monde un homme qui peut séparer une Massimilla Doni de toute la création, en la possédant dans le ciel, au milieu des pompes idéales qu’aucune puissance ne peut réaliser ici-bas. Il peut voir sa maîtresse toujours sublime et pure, toujours entendre en lui-même ce que nous venons d’écouter au bord de la mer, toujours vivre sous le feu de deux yeux [...] et cet homme n’aspire qu’à barbouiller cette poésie ! Par mon ministère, il réunira son amour sensuel et son amour céleste dans cette seule femme ! Enfin il fera comme nous tous, il aura une maîtresse. Il possédait une divinité, il en veut faire une femelle ! Je vous le dis, monsieur, il abdique le ciel. Je ne réponds pas que plus tard il ne meure de désespoir. O figures féminines, finement découpées par un ovale pur et lumineux, qui rappelez les créations où l’art a lutté victorieusement avec la nature ! Pieds divins qui ne pouvez marcher, tailles sveltes qu’un souffle terrestre briserait, formes élancées qui ne concevront jamais, vierges entrevues par nous au sortir de l’enfance, admirées en secret, adorées sans espoir, enveloppées des rayons de quelque désir infatigable, vous qu’on ne revoit plus, mais dont le sourire domine toute notre existence, quel pourceau d’Epicure a jamais voulu vous plonger dans la fange de la terre !
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Ainsi va la vie italienne : le matin l’amour, le soir la musique, la nuit le sommeil. Combien cette existence est préférable à celle des pays où chacun emploie ses poumons et ses forces à politiquer, sans plus pouvoir changer à soi seul la marche des choses qu’un grain de sable ne peut faire la poussière. La liberté, dans ces singuliers pays, consiste à disputailler sur la chose publique, à se garder soi-même, se dissiper en mille occupations patriotiques plus sottes les unes que les autres, en ce qu’elles dérogent au noble et saint égoïsme qui engendre toutes les grandes choses humaines.
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Dès qu'[...] un homme vient à dépasser la sphère où s’enfantent les œuvres plastiques par les procédés de l’imitation, pour entrer dans le royaume tout spirituel des abstractions où tout se contemple dans son principe et s’aperçoit dans l’omnipotence des résultats, cet homme n’est-il plus compris par les intelligences ordinaires.
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Comme le savent les connaisseurs, la noblesse vénitienne est la première de l’Europe. Son Livre d’or a précédé les Croisades, temps où Venise, débris de la Rome impériale et chrétienne qui se plongea dans les eaux pour échapper aux Barbares, déjà puissante, illustre déjà, dominait le monde politique et commercial. A quelques exceptions près, aujourd’hui cette noblesse est entièrement ruinée. Parmi les gondoliers qui conduisent les Anglais à qui l’Histoire montre là leur avenir, il se trouve des fils d’anciens doges dont la race est plus ancienne que celle des souverains. Sur un pont par où passera votre gondole, si vous allez à Venise, vous admirerez une sublime jeune fille mal vêtue, pauvre enfant qui appartiendra peut-être à l’une des plus illustres races patriciennes. Quand un peuple de rois en est là, nécessairement il s’y rencontre des caractères bizarres.
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Videos de Honoré de Balzac (155) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Honoré de Balzac
Deuxième épisode de notre podcast avec Sylvain Tesson.
L'écrivain-voyageur, de passage à la librairie pour nous présenter son récit, Avec les fées, nous parle, au fil d'un entretien, des joies de l'écriture et des peines de la vie, mais aussi l'inverse, et de la façon dont elles se nourrissent l'une l'autre. Une conversation émaillée de conseils de lecture, de passages lus à haute voix et d'extraits de la rencontre qui a eu lieu à la librairie.
Voici les livres évoqués dans ce second épisode :
Avec les fées, de Sylvain Tesson (éd. des Équateurs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23127390-avec-les-fees-sylvain-tesson-equateurs ;
Blanc, de Sylvain Tesson (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21310016-blanc-une-traversee-des-alpes-a-ski-sylvain-tesson-gallimard ;
Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774064-une-vie-a-coucher-dehors-sylvain-tesson-folio ;
Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774075-sur-les-chemins-noirs-sylvain-tesson-folio ;
Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac (éd. le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/769377-le-lys-dans-la-vallee-honore-de-balzac-le-livre-de-poche.
Invité : Sylvain Tesson
Conseil de lecture de : Pauline le Meur, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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