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EAN : 9782070766161
162 pages
Gallimard (30/06/2002)
3.2/5   10 notes
Résumé :

"Je revoyais aussi les kangourous. Ils ne regardaient pas en face - une manie qu'ils ont de se présenter de profil, comme les lapins. Je n'en avais jamais vu d'aussi près. Je ne savais pas de quel animal les rapprocher; ils avaient des oreilles écartées, des yeux sombres et inquiets, moins veloutés que ceux des biches; leur museau était plus ingrat et plus court. En fait, c'était à l'homme qu'ils faisaient penser da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est une chronique douce-amère dans un Paris désenchanté.
C'est une histoire ordinaire, presque ordinaire, et c'est dans ce presque que viennent s'engouffrer les mots d'une femme, les sensations qui la bercent, l'étreignent, celle d'une femme seule à qui rien n'arrive jamais.
La narratrice travaille au service contentieux d'un grand cabinet d'assurances parisien. Chaque matin elle arrose la plante verte de son bureau avant de s'engloutir dans des dossiers juridiques inextricables. Elle vit seule dans son appartement, dans un quartier de Paris, près de la rue Monge.
De temps en temps, elle rejoint en fin d'après-midi après son travail sa collègue Maryse pour boire un thé. C'est presque un monologue, Maryse évoquant ses fantasmes sentimentaux, la narratrice l'écoute d'une oreille distraite, tandis que les battements de son coeur s'égrènent dans une sorte de solitude urbaine et hivernale.
Son existence semble terne, presque vide. En dehors de son implication professionnelle, il semble que ses seuls centres d'intérêt résident dans sa famille, sa tante Louise et sa mère qui est malade, presque en fin de vie. Souvent elle se rappelle Saint-Martin près De Nantes où elle vécut, elle pense à sa relation désormais achevée avec un certain Philippe.
Les émotions sont belles, peintes par petites touches pour dire ce temps qui fuit, qui glisse sans laisser de traces... Longtemps elle croyait que sa vie ressemblait aux fleurs. C'est la voix d'un coeur triste qui ne fait pas de bruit.
Depuis peu, des événements peu ordinaires sont venus affoler le quotidien de la narratrice car tout près du quartier où elle réside, une femme a été retrouvée sauvagement assassinée... Puis il y a eu un deuxième meurtre dans le jardin des Plantes, un troisième enfin dans un périmètre toujours très resserré... La narratrice prend peur...
Un jour à la cafétaria un homme s'assoit près d'elle pour déjeuner. Il ne travaille pas au cabinet d'assurances, mais tout près. Il est blond, a les yeux clairs, un air un peu mystérieux qui ne lui est pas indifférent. Malgré la différence d'âge entre eux, elle se dit qu'elle aimerait qu'il revienne de temps en temps déjeuner à la cafétaria. C'est d'ailleurs ce qu'il lui suggère...
C'est un roman qui traverse les saisons de Paris.
J'ai aimé la plume faussement désinvolte de Dominique Barberis pour dire cette petite douleur du quotidien. En quelques touches légères, elle pose un décor, une atmosphère, une tension...
Elle a son propre langage pour dire la blancheur immatérielle des étoiles, les souvenirs d'immobilité, une mère qui va mourir, la beauté arrangée des actrices hollywoodiennes des années cinquante, pour poser des questions aussi intrigantes que celle-ci qui m'a toujours turlupiné : « John Steed et Emma Peel étaient-ils amoureux l'un de l'autre ? »
J'ai été subitement accroché à l'histoire de cette femme ordinaire, dont la vie ressemble à la pluie qui tombe sur Paris. Mais dans son coeur solitaire qui bat, elle aime se laisser envahir par cette idée irréversible et merveilleuse du printemps.
Mais me direz-vous, que viennent faire les kangourous dans cette histoire, à part apporter un peu d'exotisme ? Ce sont les kangourous du jardin des Plantes. Ils ont assisté au meurtre, avec impuissance, indifférence, avec leurs yeux étranges comme ceux des lapins, leurs regards qui doivent partir en oblique, avec leurs mains presque infirmes. Ils sauraient reconnaître le meurtrier s'ils pouvaient parler.
Parfois à certaines heures, en certaines saisons, à Paris mais sans doute ailleurs, les gens ressemblent plus ou moins à des kangourous.
J'ai aimé me laisser envahir par la mélodie de ce roman, comme une chanson qui reviendrait avec un doux entêtement.
Les Kangourous, c'est ma première incursion dans l'univers littéraire de Dominique Barbéris et ce ne sera pas le dernier.
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La narratrice est une provinciale qui vit seule à Paris, près de la rue Monge. Elle vient de Nantes où Philippe, son homme, l'a quittée pour une autre. Elle a pour confidente sa collègue Maryse, une femme seule elle aussi qui tente de séduire quelqu'un. Et elle a une mère qui se meurt d'un cancer à Paris et une tante qui tente de s'occuper d'elle malgré tout.
Un jour elle rencontre un homme à la cafétéria de l'entreprise, un homme qui dit vouloir la revoir. Or, une femme vient d'être sauvagement assassinée dans le quartier. Puis une autre, quelques jours après, à l'intérieur du Jardin des Plantes. Tout homme, désormais, devient suspect, par sa banalité même. Nouveau meurtre encore plus près de chez elle, rue Censier : le tueur en série opère dans ce périmètre restreint…
Vie moderne, solitude vertigineuse, Dominique Barberis parvient très bien à restituer l'ambiance de ce Paris contemporain, et campe un personnage étonnant : « traquée" ou "détraquée » ? C'est au lecteur de faire son choix, pour une histoire dans laquelle il ne se passe en fait pas grand-chose, si ce n'est dans la tête de la narratrice.
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J'ai stoppé ma lecture à la p.70. J'ai voulu arrêter bien avant mais à chaque fois, il se passait enfin quelque chose, et puis non, ça retombait... La narratrice est une femme très seule, qui vit en vase clos, son intérieur et ses balades d'un côté, son boulot de l'autre. le style est relativement ennuyeux, descriptif et lent, en 70 pages il s'est passé un thé avec sa collègue Maryse, 2 meurtres sur lesquels on ne sait rien à part que c'est dans son quartier, et une rencontre à la cafétéria de son boulot avec un homme charmant. Bref, l'intrigue me laisse perplexe, le rythme est le miroir de la vie trépidante de son héroïne (ironie !!!), et je comprends mieux pourquoi ce livre était destiné au pilonnage dans la médiathèque de secteur (je l'ai sauvé de la mort...!). Tant pis !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je revoyais aussi les kangourous.
Ils ne regardaient pas en face — une manie qu'ils ont de se présenter de profil, comme les lapins. Je n'en avais jamais vu d'aussi près. Je ne savais pas de quel animal les rapprocher; ils avaient des oreilles écartées, des yeux sombres et inquiets, moins veloutés que ceux des biches; leur museau était plus ingrat et plus court.
En fait, c'était à l'homme qu'ils faisaient penser davantage (je me le suis dit tout à coup). On aurait dit qu'ils n'osaient pas me regarder. (C'était curieux parce que je m'étais tenue devant eux ; je les avais observés à travers les trous du grillage.) Et tout à coup je me suis dit qu'ils n'avaient pas non plus dû regardé le meurtrier en face ; mais certainement , ils l'avaient vu. Aussi nettement qu'ils me voyaient. Le crime s'est passé tout près. Ils avaient entendu les cris. Ils étaient prudemment restés posés sur leur pelouse, un peu maladifs et tremblants. Lorsque la femme avait crié, ils n'avaient pas dû bouger davantage. Mais ils sentaient ; avec ce flair des animaux, ils avaient bien senti qu'il se passait quelque chose de contre-nature. Et ils se cachaient le museau. Et depuis, ils restaient assis dans cette position tellement inconfortable, ils n'osaient pas nous regarder, leurs mains d'infirmes pressées contre leur ventre, dans le geste impuissant que font certains vieillards quand ils se rappellent le passé.
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Dominique Barbéris a reçu le Grand Prix du roman de l'Académie française pour son 11e roman "Une façon d'aimer", paru chez Gallimard. L'autrice embarque les lecteurs dans la France coloniale des années 50 et déroule l'histoire à travers les souvenirs reconstitués de Madeleine, jeune femme simple et sans histoire jusqu'à ce que....
Photos, coupons de journaux, vêtements, la narratrice remonte le fil de cette vie à la fois discrète et mélancolique. Elle est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
#littérature #souvenir #memoire
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