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EAN : 9782020126434
297 pages
Seuil (03/01/1991)
3.45/5   120 notes
Résumé :

Les Yeux baissés. Dans l'âpre dénuement d'un village berbère du Sud marocain, une petite fille - la narratrice - s'affronte à sa tante, incarnation du mal, découvre la cruauté, rêve à son père parti travailler en France et porte en elle un indicible secret, laissé par l'arrière-grand-père : celui du trésor enfoui clans la montagne et qu'elle seule, au nom du village, pourra découvr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Les yeux baissés ? Pour quelle raison et pour combien de temps ? Ce geste symbolique qui est une marque de respect et même de soumission envers l'autorité incarnée, devient une subtile agression interne.
Alors, la petite Fathma va apprendre à lever la tête, à avoir les yeux ouverts pour se découvrir et affronter certaines réalités familiales et locales.
Quand elle rejoindra son père en France, cette quête épousera d'autres réalités. Cela tombe bien car ici, dans la ville de la Seine, avoir les yeux baissés est une marque d'insolence.

Récit d'émancipation et d'apprentissage d'une jeune fille qui depuis son sud-marocain natal ne veut plus subir et s'octroie le droit d'imaginer un autre avenir et que celui vers lequel elle est destinée.
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J'ai adoré dès le départ l'histoire de cette petite fille marocaine qui doit garder le troupeau de moutons sans pouvoir aller à l'école. Elle vit chez sa tante, une personne monstrueuse qui n'hésite pas à empoisonner son petit frère par vengeance. En effet, la petite fille a été désignée par son grand-père comme étant celle qui sera capable de trouver le trésor dans la montagne. En attendant, elle souffre de par la violence de cette tante et de l'absence de son père qui est parti travailler en France et qu'elle voit une fois l'an. Par contre, hors de question de baisser les yeux... A la mort de son petit frère, le père décide d'amener sa famille à Paris. Elle découvre alors à 10 ans l'école et a soif d'apprendre. Elle rattrape son retard petit à petit et fait des études. le retour au pays est impossible, la malédiction s'est abattue sur le village depuis qu'ils sont partis. La jeune fille s'invente alors des personnages pour expliquer les croyances qui l'ont toujours accompagnée et auxquelles elle ne croit plus. Cela devient alors difficile à suivre, les personnages se multiplient. Deux vieux racontent leurs souvenirs, un écrivain lui raconte ses rêves et lui fait lire l'histoire d'une autre petite fille. L'auteur s'égare... On passe sans transition du rêve à la réalité. Elle revient aussi régulièrement sur ses souvenirs et on passe d'une époque à l'autre. Elle finit par retourner au village pour tenter de mener les habitants au trésor. Elle accepte donc les traditions sans les contredire et se rend compte qu'elle a toujours été entre deux mondes, sans patrie réelle. En s'accrochant, cela reste quand même très agréable à lire.
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui s'attache à retranscrire le ressenti d'un enfant dans sa situation d'immigré.
Une fillette et ses parents quittent leur village marocain, ravagé par la sécheresse et la pauvreté, et s'installent en banlieue parisienne. Tout leur quotidien est chamboulé, mais ce n'est pas pour déplaire à cette petite fille : apprendre à lire est une révolution pour elle qui passait autrefois ses journées à garder des chèvre.
Tout au long du récit, elle sera tiraillée entre sa propre volonté d'évoluer et le désir de ses parents de retrouver leurs terres d'origine, dont elle ne garde que de mauvais souvenirs. Elle ne veut pas y retourner, mais elle découvrira que son destin est lié à son village par une étrange malédiction.
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Tahar Ben Jelloun, dans ce roman comme dans d'autres d'ailleurs, donne une fausse image sur la religion musulmane; un non-musulman va croire en lisant l'histoire de la jeune bergère que c'est ça l'islam: Haj Brahim épouse deux soeurs selon les lois islamiques; le vieux se rappelle qu'il a couché pendant sa jeunesse avec sa patronne chrétienne et a le remord de ne pas la convertir à l'Islam....
Par ailleurs, Tahar met en exergue l'écart qui existe entre l'Islam et la pratique de l'Islam en décrivant les pratiques traditionnelles marocaines héritées de génération en génération, ce sont les maladies de la société: Haj ami du père de la narratrice était pédophile - La narratrice avait du mal à jeûner le Ramadan... c'est une façon de dénoncer un faux musulman pratiquant aux autres et ça risque de renforcer leurs fausses représentations sur l'Islam.
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Sur la forme, c'est vrai que ce n'est pas un livre facile à lire, car on passe sans transition de la réalité au rêve et inversement... La même histoire, la mort du petit frère, est racontée plusieurs fois, de manière différente.
Mais ce roman traduit bien la difficulté de passer d'une culture à une autre : la narratrice est attirée et fascinée par la vie à l'européenne, mais ses racines restent dans son pays malgré tout.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je viens de l'achever aujourd'hui,franchement je m'attendais à un style beaucoup plus fluide,agile,plus acceptable,vu la réputation de monsieur tahar benjelloun,j'etais en quelque sorte frustrée. tout le roman manque de coherence,il sautille de la realité au rêve sans nous envoûter,le style est un peu enfantin,les histoires ne sont pas soigneusement relatées et consignées. mais c'est quand même une bonne initiative pour déceler les états d'esprit marocains,l'insalubrité et les diffucultés que confrontent les gens des villages marocains. la seule chose que je peux confirmer,dans tout ce qu'il a raconté c'est l'histoire de déracinement:la fille se trouve face à des sacrilèges,un monde si different du sien. et j'avais bien aimé une phrase qu'il avait dit: Paris est une ville où même les grands se perdent.
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Adossée à l'arbre, je m'endormis en comptant les vaches. Une brise légère me caressait le visage. Je me laissai aller à cet état d'abandon très doux, propre à certains enfants. Je n'étais pas une enfant douce. Mes pieds avaient marché sur tant de cailloux tranchants que tout mon corps, et même mon âme, se mirent à détester tout ce qui pouvait être doux et tendre. Mais j'avoue que le sommeil de cet après-midi-là fut merveilleux et je ne l'ai jamais retrouvé. C'est peut-être pour cela que je m'en souviens encore.
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Elle pleurait et se mit à raconter ses souffrances : "J'avais vingt ans pendant la guerre. Mon père était médecin, il fut dénoncé par un confrère : il était juif. Il fut arrêté par la police qui travaillait avec les allemands et nous ne l'avons jamais revu. Il fut déporté dans les camps de la mort avec de dizaines de milliers d'autres Juifs."
Elle m'expliqua la démence des hommes, la haine, la déchirure des coeurs, l'acharnement du mal.
Quand elle eut terminé, je lui dis :
- Alors je comprends ! Ma tante est raciste !
- Non. Elle est folle.
- Oui, pour être raciste, il faut être fou.
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page 243

Très vite le vent nous atteignait, nous bousculant. Je restais sur la coline, mes orteils accrochés à la terre. J'étendais les bras, essayant de me tenir en équilibre. Que de fois, je me suis retrouvée sur le dos, les jambes, mes pieds nus en l'air, pleine de poussière,
en l'air, les cheveux rouges et les yeux pleins de grains de sable! Les autres enfants riaient.
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Tu connais l'histoire du naïf qui a cuisiné un plat très raffiné au gingembre et l'a offert à l'âne. Celui-ci l'a avalé comme si c'était une poignée de foin. C'est de là qu'est venu le dicton : "Que comprend l'âne au gingembre ?" Le trésor, le tien, tu l'as eu entre les mains et tu l'as saccagé ! Aujourd'hui, ton homme n'est plus un poète. C'est un scribe, en lui tout est éteint, son âme comme la lumière de ses yeux? C'est un héros : il a défié tout le monde et a voulu concilier l'inconciliable. Il n'est pas le premier à avoir voulu réunir deux univers faits pour s'opposer. C'est un poète et un conteur. C'est sa folie qui m'a le plus rapproché de lui. Sa folie et sa douleur. Adieu, petite fille qui as grandi quand il fallait être enfant et qui t'es comportée comme une gamine quand il fallait être adulte. Adieu, je t'aimais bien. j'aimais ton courage, ton obstination, ton imagination et tes rêves ! Prends à présent le temps de réfléchir et d'agir."
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