J'ai beaucoup aimé ce roman qui s'attache à retranscrire le ressenti d'un enfant dans sa situation d'immigré.
Une fillette et ses parents quittent leur village marocain, ravagé par la sécheresse et la pauvreté, et s'installent en banlieue parisienne. Tout leur quotidien est chamboulé, mais ce n'est pas pour déplaire à cette petite fille : apprendre à lire est une révolution pour elle qui passait autrefois ses journées à garder des chèvre.
Tout au long du récit, elle sera tiraillée entre sa propre volonté d'évoluer et le désir de ses parents de retrouver leurs terres d'origine, dont elle ne garde que de mauvais souvenirs. Elle ne veut pas y retourner, mais elle découvrira que son destin est lié à son village par une étrange malédiction.
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Sur la forme, c'est vrai que ce n'est pas un livre facile à lire, car on passe sans transition de la réalité au rêve et inversement... La même histoire, la mort du petit frère, est racontée plusieurs fois, de manière différente.
Mais ce roman traduit bien la difficulté de passer d'une culture à une autre : la narratrice est attirée et fascinée par la vie à l'européenne, mais ses racines restent dans son pays malgré tout.
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Je viens de l'achever aujourd'hui,franchement je m'attendais à un style beaucoup plus fluide,agile,plus acceptable,vu la réputation de monsieur tahar benjelloun,j'etais en quelque sorte frustrée. tout le roman manque de coherence,il sautille de la realité au rêve sans nous envoûter,le style est un peu enfantin,les histoires ne sont pas soigneusement relatées et consignées. mais c'est quand même une bonne initiative pour déceler les états d'esprit marocains,l'insalubrité et les diffucultés que confrontent les gens des villages marocains. la seule chose que je peux confirmer,dans tout ce qu'il a raconté c'est l'histoire de déracinement:la fille se trouve face à des sacrilèges,un monde si different du sien. et j'avais bien aimé une phrase qu'il avait dit: Paris est une ville où même les grands se perdent.
Adossée à l'arbre, je m'endormis en comptant les vaches. Une brise légère me caressait le visage. Je me laissai aller à cet état d'abandon très doux, propre à certains enfants. Je n'étais pas une enfant douce. Mes pieds avaient marché sur tant de cailloux tranchants que tout mon corps, et même mon âme, se mirent à détester tout ce qui pouvait être doux et tendre. Mais j'avoue que le sommeil de cet après-midi-là fut merveilleux et je ne l'ai jamais retrouvé. C'est peut-être pour cela que je m'en souviens encore.
Elle pleurait et se mit à raconter ses souffrances : "J'avais vingt ans pendant la guerre. Mon père était médecin, il fut dénoncé par un confrère : il était juif. Il fut arrêté par la police qui travaillait avec les allemands et nous ne l'avons jamais revu. Il fut déporté dans les camps de la mort avec de dizaines de milliers d'autres Juifs."
Elle m'expliqua la démence des hommes, la haine, la déchirure des coeurs, l'acharnement du mal.
Quand elle eut terminé, je lui dis :
- Alors je comprends ! Ma tante est raciste !
- Non. Elle est folle.
- Oui, pour être raciste, il faut être fou.
page 243
Très vite le vent nous atteignait, nous bousculant. Je restais sur la coline, mes orteils accrochés à la terre. J'étendais les bras, essayant de me tenir en équilibre. Que de fois, je me suis retrouvée sur le dos, les jambes, mes pieds nus en l'air, pleine de poussière,
en l'air, les cheveux rouges et les yeux pleins de grains de sable! Les autres enfants riaient.
Tu connais l'histoire du naïf qui a cuisiné un plat très raffiné au gingembre et l'a offert à l'âne. Celui-ci l'a avalé comme si c'était une poignée de foin. C'est de là qu'est venu le dicton : "Que comprend l'âne au gingembre ?" Le trésor, le tien, tu l'as eu entre les mains et tu l'as saccagé ! Aujourd'hui, ton homme n'est plus un poète. C'est un scribe, en lui tout est éteint, son âme comme la lumière de ses yeux? C'est un héros : il a défié tout le monde et a voulu concilier l'inconciliable. Il n'est pas le premier à avoir voulu réunir deux univers faits pour s'opposer. C'est un poète et un conteur. C'est sa folie qui m'a le plus rapproché de lui. Sa folie et sa douleur. Adieu, petite fille qui as grandi quand il fallait être enfant et qui t'es comportée comme une gamine quand il fallait être adulte. Adieu, je t'aimais bien. j'aimais ton courage, ton obstination, ton imagination et tes rêves ! Prends à présent le temps de réfléchir et d'agir."
Tahar Ben Jelloun vous présente son ouvrage "Les amants de Casablanca" aux éditions Gallimard.
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Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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