Journal de mes oreilles ou comment transformer une pathologie fréquente en maladie rare incapacitante et destructrice de vie...
j'avoue que là.. non ça ne passe pas !
Je me suis arrêté à la moitié du livre, livre très court d'ailleurs. Qui est censé retracer un parcours de l'horreur devant une subite perte d'audition accompagnée d'acouphènes, qui mènent tout droit au diagnostic d'otospongiose bilatérale cochléaire.
Déjà quand je lis les mots de l'auteure qui nous sort que l'otospongiose est une maladie rare alors qu'elle est au contraire assez fréquente puisqu'elle touche tout de même une personne sur mille et principalement des femmes, cela me hérisse le poil..
Ensuite on suit les crises larmoyantes d'une jeune femme qui subit ce diagnostic comme si elle était à l'échafaud 😳 alors certes elle est jeune elle à 25 ans, mais tout de même ! Je suis née avec ma maladie de l'oreille moyenne et ai grandi avec tous les inconvénients que cela incombe comme des milliers d'enfants et de personnes et je n'ai pourtant pas vécu ça comme la fin du monde ! Ma vie n'est pas en danger, les douleurs sont supportables et je crois qu'il existe mille maladies et handicaps bien plus difficiles et douloureux que celui-ci !! Alors lire l'effondrement de cette femme devant sa pathologie, m'a quelque peu rendue perplexe, certes se voir privée de l'un de ses sens comme ça abruptement est déconcertant, déstabilisant etc.. mais de là à transformer ça comme une sentence fatale.. cela m'a beaucoup dérangé ! Je crois que le diagnostic d'un cancer est bien plus douloureux qu'une maladie de l'oreille interne qui entraine perte d'audition et acouphènes !
Nous suivons ensuite la jeune femme dans sa découverte des appareils auditifs, appareils qu'elle qualifie de déformateurs de sons insupportables au quotidien, et difficiles à supporter psychologiquement.. là encore c'est son comportement et sa vision des choses qui sont insupportables pour moi, porter des appareils auditifs demande plusieurs rendez-vous médicaux, et des semaines voir des mois d'adaptation ce qui me semble plutôt logique.. au delà du fait que oui c'est un appareillage que l'on rencontre plus fréquemment chez des personnes âgées, certes, mais c'est au même titre que des lunettes ou des prothèses dentaires ! Lorsque j'ai pu bénéficier des miens je n'ai pas tiré la tronche et n'ai pas fait vivre un enfer aux divers audioprothésistes par mes caprices de "non ça ne va pas je n'aime pas !", bien au contraire, j'ai vécu ce parcours avec une grande joie et impatience de pouvoir à nouveau entendre mieux, malgré les maux quotidiens comme les migraines ou fatigue, franchement, entendre l'auteure se plaindre d'une intense fatigue due aux appareils.. là également j'avoue que j'ai levé les yeux au ciel ! Se plaindre de cette manière est à la limite de l'indécence lorsqu'on prend conscience que pour des milliers de gens chaques jours la fatigue est un symptôme parmi tant d'autres de maladies bien plus grave que l'otospongiose et le port d'appareils auditifs ! Surtout lorsqu'on sait que des milliers de personnes malentendantes ne peuvent bénéficier de ces petites oreilles 2.0 pour diverses raisons. Je crois qu'au lieu de se plaindre et de pleurer tout son saoul il serait bon de s'estimer chanceuse dans son malheur..
En bref, je n'ai pas terminé ce roman, qui pour moi tombe vraiment trop dans le pathos et l'indécence !
Étant moi-même atteinte d'une pathologie qui entraine troubles auditifs, acouphènes, douleurs chroniques etc.. je ne comprend pas cette propension de l'auteure a transformer son diagnostic d'une pathologie fréquente en quelque chose de gravissime, rare et "ho mon dieu ma vie s'écroule". Je n'aime pas l'apitoiement sur soi et je pars du principe qu'il y a toujours pire et plus difficile à vivre, la vie n'est pas en jeu, les potentiels traitements ne mettent pas la santé en danger et permettent une vie plutôt normale, et les capacités auditives ne sont pas réduites à néant !
Mon avis peut peut-être être paraître dur et violent, mais lorsque des gens se lèvent tous les matins avec des douleurs atroces je crois qu'il est un peu triste de voir cette maladie comme un fin en soi.. surtout lorsque des solutions sont à disposition ! Je suis navrée de le dire mais pour moi ce récit tiens plus du caprice qu'autre chose.
Ma note : 1/10