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EAN : 9782381630519
184 pages
Le Bélial' (07/07/2022)
4.03/5   16 notes
Résumé :
Voici les causes du désastre :
Premièrement : l’estimation de la température de la planète était incorrecte. La balise n’aurait jamais dû être installée. Ce monde ne peut pas supporter davantage la vie humaine que les déserts glacés de nos pôles. Deuxièmement : mes compagnons sont tous morts. J’ignore au juste ce qui est arrivé ; sans doute des défauts d’encodage, une défaillance au cours de la transmission ou une erreur dans la réception de la balise. Quelle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Commençons par dire que la couverture de ce numéro, que l'on doit à Florence Magnin, est absolument superbe !
Cette livraison de Bifrost a pour particularité de ne pas présenter de dossier sur un auteur ou sur un thème ; il comporte six nouvelles et les rubriques habituelles.
Je ne critiquerai que ces nouvelles qui sont d'un bon niveau, et certaines même d'un très bon niveau !

1) « Deux vérités et un mensonge », par Sarah Pinsker
Une jeune femme cherche à rassembler ses souvenirs sur une émission télévisée de sa jeunesse, « Le coin de l'oncle Bob », au cours de laquelle le fameux oncle Bob racontait des contes plutôt angoissants en présence d'enfants ; il s'avère que ces contes évoquent singulièrement la nature profonde de certains des enfants en question…
Ce récit étrange, qui laisse bien des questions en suspens, a été justement récompensée par plusieurs prix.

2) « Après les âges sombres », par Jean-Marc Ligny
Une histoire post-apocalyptique qui met en scène deux personnages, un homme solitaire qui a réussi à survivre à la surface de la Terre et un meurtrier qui a assassiné les habitants de sa cité souterraine et qui souhaite le rejoindre…
Une bonne nouvelle, avec une chute assez inattendue, mais que je n'ai pas trouvée totalement convaincante.

3) « Les Cinq éléments de l'esprit et du coeur », par Ken Liu
Un récit qui alterne les points de vue de deux personnages, Tyra et Fazen ; Tyra est la seule rescapée d'un vaisseau spatial qui a explosé à proximité de la planète Tycho 409A ; elle est recueillie par les humains qui habitent la planète, mais elle craint d'avoir été contaminée par les substances qu'ils lui ont fait absorber pour la guérir, d'autant plus qu'elle sent sa personnalité se modifier…
Sous des dehors anodins, cette nouvelle s'avère tout à fait originale grâce à sa chute et aux explications scientifiques assez vertigineuses fournies par Ken Liu.

4) « Ombres », par Ketty Steward
A la suite d'une « guerre des genres » entre hommes et femmes et de réformes de l'État, la France est dirigée par une oligarchie féminine ; les hommes sont rééduqués pour être « plus aptes à l'écoute et à la collaboration » avec les femmes, et les citoyens sont répartis entre différents échelons selon leurs mérites ; mais les femmes continuent à craindre les hommes, et certaines qui sont haut placées s'arrogent même le droit de les éliminer…
Une dystopie dérangeante qui adopte le point de vue d'une de ces femmes..

5) « Sarcophage », par Ray Nayler
A la suite de dysfonctionnements techniques, le narrateur se retrouve téléchargé, seul et sans ressources, sur une planète désertique et glacée ; il doit parcourir à pied une quarantaine de kilomètres pour parvenir à un dépôt où il trouvera de quoi survivre, mais la batterie de son scaphandre commence à s'épuiser ; c'est alors qu'il aperçoit au loin la silhouette d'un extraterrestre, silhouette particulièrement inquiétante...
Une nouvelle magnifiquement écrite (superbe description des paysages glacés), avec une chute stupéfiante, totalement inattendue : ma préférée du recueil.

6) « Encore cinq ans », par Audrey Pleynet
Ce récit part d'un postulat assez peu crédible : un savant convainc les autorités mondiales d'endormir toute l'humanité pendant une durée de vingt ans, le temps que la Terre puisse s'auto-réparer ; seuls le savant en question et deux cents « Orphelins » veilleront à la survie des endormis et aideront à la restauration de la planète, assistés par des IA et des millions de robots ; mais le temps passant et après la mort du savant, les Orphelins ne voient pas tous les choses de la même façon sur le réveil éventuel de l'humanité...
Une belle nouvelle qui incite à la réflexion.

On remarquera d'ailleurs que Bifrost a joliment respecté la parité aussi bien entre auteurs féminins (1, 4 et 6) et masculins (2, 3 et 5) qu'entres auteurs français (2, 4 et 6) et américains (1, 3 et 5). Même si j'ai un peu plus apprécié les nouvelles américaines que les nouvelles françaises, l'ensemble est vraiment réussi.

A lire.
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J'ai commencé ce numéro par la dernière page This is the end sur laquelle se trouvent les remerciements entourés de quelques notes d'humour, avant de découvrir l'interview de Gwennaël Gaffric dans Parole de traducteur. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il est l'un des rares traducteurs sino-français et un ambassadeur émérite de l'Empire du milieu. Interview très intéressante qui nous fait découvrir un passionné.

J'ai poursuivi ma lecture par Les échos du milieu qui nous liste entre autres les lauréats de quelques prix littéraires, avant de voir Thomas Day dézinguer à tout va dans le coin des revues, puis Fabrice Chemla et Roland Lehoucq,dans Scientifiction, nous donner un cours lumineux sur ce que peut être la Protomolécule de la série The Expanse.

Avant de m'attaquer aux six nouvelles de ce numéro, j'ai parcouru Objectif Runes qui revient sur une trentaine de livres parus dernièrement, ce qui m'a permis d'ajouter Les Imparfaits d'Ewoud Kieft à ma longue liste de romans à lire.


Deux vérités, un mensonge de Sarah Pinsker :

Je ne connaissais pas l'autrice, je n'en avais jamais entendu parler. Deux vérités, un mensonge est le texte le plus long de la revue et le seul qui ne relève pas de la SF. Il oscille entre fantastique et weird avec un petit côté Stephen King.

Une jeune femme revient dans sa ville natale et recontacte un ancien camarade de classe qui vient de perdre son frère. Elle lui propose son aide pour vider la maison du défunt. L'occasion pour elle de se souvenir de son enfance et plus particulièrement d'une émission de télé très étrange à laquelle elle a participé. Chemin faisant elle découvre la réalité qu'elle se cache depuis des années.

L'écriture est fluide, la plume agréable, les pages se tournent d'elles-mêmes mais je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire et je ne suis même pas sûr d'avoir bien compris où l'autrice voulait nous emmener.

Après les âges sombres de Jean-Marc Ligny :

De l'auteur, je n'avais lu jusqu'ici que aqua™ qui m'avait laissé un goût amer à cause d'une place trop importante accorder au vaudouisme, ainsi qu'une nouvelle parue dans l'anthologie Nos Futurs qui m'avait plus enthousiasmé.

Daniel vit reclus depuis plus de dix ans au coeur des ruines d'une mégalopole, à l'ombre d'une immense tour rouge qui risque de s'effondrer à tout moment. Seul depuis le départ de sa "tribu", il vit chichement, entouré d'animaux sauvages, cultivant son petit jardin qui lui permet de survivre, jusqu'au jour où il voit son quotidien bouleversé par une arrivée inattendue.

Cette courte nouvelle est excellente. En quelques pages, Jean-Marc Ligny nous plonge dans son univers post-apocalyptique très noir. L'histoire simple d'un rescapé des Ages sombres navigue entre l'optimisme et le pessimisme, entre la Nature et l'Homme. Un très beau texte.

La lecture de ce texte donne envie de se plonger dans son recueil Dix légendes des Ages sombres paru chez L'Atalante il y a quelques mois.

Les cinq éléments de l'esprit du coeur de Ken Liu :

On ne présente plus l'auteur sino-américain que les éditions du Bélial nous ont fait découvrir. Tout en sciences et en poésie, ces écrits sont généralement excellents. Cette nouvelle n'échappe à la règle.

Après l'explosion de son vaisseau spatial, Tyra se retrouve seule survivante à la dérive dans sa capsule de sauvetage. Enfin pas tout à fait seule, elle a comme compagnon de route une IA pour la guider et l'aider. Les secours n'arrivant pas, Tyra réalise un dernier "saut" vers un système proche espérant trouver une terre habitable. Elle s'écrase sur une planète où vivent des descendants humains arrivés il y a plusieurs siècles.

Entre Sciences et superstitions, Ken Liu promène son héroïne et le lecteur jusqu'à ce que tout s'imbrique. Impressionnant, original et rondement mené, encore une nouvelle de grande qualité.

Nous attendons avec impatience un troisième volume des nouvelles de l'auteur (en espérant que cela soit dans les cartons !)

Ombres de Ketty Steward :

Cette nouvelle est l'occasion de découvrir l'une des facettes de l'autrice que je n'ai jamais lue ailleurs que sur twitter ! Ombres est la plus courte nouvelle du lot, un récit dystopique, cyberpunk très visuel et très immersif. Ketty Steward arrive à nous projeter dans son univers en quelques lignes.

Texte féministe sur le pouvoir, Ombres a le défaut de sa qualité : très engagé, trop (pour moi) probablement, il tombe dans le militantisme forcené desservant les propos qu'il défend.

Sarcophage de Ray Nayler :

Le Bélial nous fait découvrir, encore une fois, un nouvel auteur. Sarcophage est le deuxième texte à être traduit en France et publié dans Bifrost.

Un homme seul survivant sur une planète hostile se dépasse pour survivre et atteindre une base susceptible de lui sauver la vie. On suit ses déambulations, ses questionnements et ses découvertes.

Dans la lignée de Ken Liu et de Rich Larson, Nay Rayler nous propose une nouvelle immersive et poétique, il met en lumière l'adage selon lequel tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. le seul bémol reste le final qui m'a laissé plus de questions que donné de réponses.

Encore cinq ans d'Audrey Pleynet :

Depuis la lecture d'Ellipses son recueil de nouvelles, je suis avec attention le parcours d'Audrey Pleynet. Ces textes sont souvent ambitieux et regorgent d'idées. Celui-ci ne fait pas exception à la règle bien au contraire.

2078, la Terre se meurt : bouleversement climatique, surpopulation, manque de ressources. Les dirigeants du monde peinent à trouver une solution jusqu'à ce que le Congrès mette en oeuvre une solution radicale. S'ensuivent sept siècles de l'histoire de l'humanité...

Eblouissant, époustouflant ce texte donne le vertige par la solution envisagée et ses retombées. Texte aussi grandiose que militant, Encore cinq ans, ne peut que vous émerveiller et vous faire réfléchir sur notre avenir.



Lien : https://les-lectures-du-maki..
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J'ai découvert la revue Bifrost assez récemment et c'est avec le numéro 107, un numéro spécial fictions, que j'ai démarré l'aventure. Il contient sept nouvelles d'auteurs et autrices plus ou moins connues. Si je n'avais jamais entendu parler de Sarah PINSKER, Ray NAYLER et Audrey PLEYNET, les noms de Jean-Marc LIGNY, Ken LIU et Ketty STEWARD m'étaient évidemment familiers. Pourtant, je n'avais jamais rien lu d'elles et eux. C'était donc l'occasion de les découvrir, à travers des textes courts.

Dans l'ensemble, les nouvelles sont de qualités et j'ai passé un moment agréable à les lire. Mais la plus belle découverte pour moi a été Audrey PLEYNET avec sa nouvelle « Encore cinq ans ».

-- Deux vérités, un mensonge (Sarah PINSKER) --

Cette nouvelle de Sarah PINSKER débute avec les retrouvailles de deux amis de lycée, Stella et Denny, à l'occasion du décès du frère aîné de ce dernier. Stella propose son aide à Denny pour vider la maison du frère décédé. C'est le début d'un voyage dans le passé, où des souvenirs remontent à la surface, mêlant parfois réalité et fantasme.

Le texte est bien écrit et je suis très vite entré dans l'histoire bien que le pitch de départ soit assez ordinaire. le récit est prenant mais devient inquiétant et il a fini par me mettre assez mal à l'aise. La fin est apaisée mais un peu déroutante… Je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi.

Malgré une première partie réussie, cette nouvelle m'a laissé un peu sur ma faim.

-- Après les Âges sombres (Jean-Marc LIGNY) --

Dans un univers post-apocalyptique où la nature reprend ses droits, un vieil homme vit paisiblement dans les ruines de la civilisation passée en cultivant son jardin. Jusqu'au jour où un intrus vient perturber son quotidien…

Le texte débute de manière assez paisible. On accompagne avec douceur le quotidien de cet homme qui vit en harmonie avec la nature. Mais comme pour la nouvelle de Sarah PINSKER, bien que j'aie apprécié la première partie, le développement ne m'a pas forcément plu et la fin m'a laissé sur une impression mitigé.

La nouvelle reste très bien écrite et est agréable à lire.

-- Les cinq éléments de l'esprit du coeur (Ken LIU) --

Une spationaute accompagnée par une IA erre dans l'espace dans une capsule de sauvetage suite à un incident qui a tué l'équipage de son vaisseau. Désespérée, elle tente un dernier saut dans l'espace, s'écrase sur une planète et entre en contact avec une tribu primitive…

Après une première partie space-opéra assez classique, la nouvelle de Ken LIU prend une tournure intéressante avec une idée originale. Pour la première fois dans ce Bifrost, je termine une nouvelle satisfait par le dénouement. Ce texte n'est pas un chef-d'oeuvre mais reste une nouvelle de qualité qui véhicule une belle philosophie.

-- Ombres (Ketty STEWARD) --

Dans Ombres, Ketty STEWARD nous livre une nouvelle cyberpunk qui prend place dans une France post-MeToo et même post-révolution féministe. Les femmes ont remplacé les hommes dans les hautes sphères du pouvoir et un système de hiérarchie sociale a été mis en place, avec des bagues de couleur portées aux doigts indiquant le rang social auquel on appartient.

Le texte n'est pas déplaisant à lire mais sans pour autant être renversant. Peut-être est-il trop court pour exploiter pleinement son potentiel ?

-- Sarcophage (Ray NAYLER) --

Un explorateur se retrouve seul sur une planète glacière. Sa combinaison de survie se décharge progressivement, promettant une mort prochaine. Il se dirige alors vers un site où du matériel pourrait lui permettre de survivre. Mais une bête semble rôder autour de lui…

La nouvelle de Ray NAYLER est sans doute celle que j'ai la moins appréciée dans ce numéro de Bifrost. Non pas que le texte soit mal écrit ou inintéressant mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que l'histoire soit vraiment prenante. le dénouement est inattendu mais cela ne rend pas la nouvelle plus réussie de façon rétrospective.

-- Encore cinq ans (Audrey PLEYNET) --

La partie « fictions » de ce numéro de Bifrost se termine avec une nouvelle d'Audrey PLEYNET dont je n'avais jamais entendu parler. C'est une jeune autrice française qui a (auto-)publié quelques nouvelles et deux romans.

Dans Encore cinq ans, la Terre n'est plus vraiment habitable et les humains vivent sous des dômes protecteurs. Enfin, ils s'entassent plus qu'ils ne vivent. Et les réfugiés continuent d'affluer. Une petite communauté organisée autour d'un homme décide alors de mettre en oeuvre un projet fou : endormir la totalité de la population le temps que la Terre se régénère et les réveiller lorsque la planète serait à nouveau habitable. Et les années passent…

Avec cette nouvelle, l'autrice frappe fort. Une autrice à suivre.
Lien : https://bibliobatuco.wordpre..
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Juillet 2022 : ma revue préférée nous offre un spécial fictions avec six nouvelles de très haute qualité. Rien à jeter dans les titres au sommaire, que mes petits camarades ont chroniqués ici même avec rigueur.
Pour ma part, ma préférée est sans conteste « Encore cinq ans » d'Audrey Pleynet : une fable écologique et féministe au regard acerbe…
Mention spéciale également au professeur Lehoucq, qui s'est penché sur ma série télé et littéraire préférée, en analysant avec rigueur la protomolécule de The Expanse.
Bonheur !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
J'ai hâte de changer de décor.
M'éloigner des motifs géométriques des murs de la chambre d'hôtel où je crois percevoir des yeux, des capteurs de caméras, de microphones...
J'ai hâte de m'exposer à de véritables regards, ceux de mes semblables, d'entendre d'autres voix que mon discours intérieur qui vire franchement délirant. (84)
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