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EAN : 9782381630656
380 pages
Le Bélial' (27/10/2022)
3.68/5   14 notes
Résumé :
Ma dernière nuit d’enfant commença par une visite. Les sœurs de T’Gatoi nous avaient attribué deux œufs stériles. Le premier, T’Gatoi le donna à ma mère, mon frère et mes sœurs ; l’autre, elle tenait à ce que je le mange en entier. Peu importait. Il y en avait assez pour que tout le monde se sente bien à la ?n. Presque tout le monde. Ma mère ne voulait pas y toucher. Elle restait assise là, à nous regarder planer et rêver sans elle. La plupart du temps, elle me rega... >Voir plus
Que lire après Bifrost, n°108Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un bon numéro, avec deux auteurices que j'aime : Ketty Steward et Nicolas Martin.
Cela aurait pu être exceptionnel, malheureusement...

Collatéral, de Peter Watts
Des pêcheurs se font tuer par un cyborg militaire. Indignation mondiale, plateaux de télévision et l'armée qui tente de limiter la casse voir d'en sortir grandit.
Un jeu de dupes où on s'interroge sur la responsabilité du cyborg, de l'armée et de la technologie. La démonstration est brillante est fait froid dans le dos. Seul bémol, Peter Watts amoncelle trop de quincaillerie SF à mon goût.

Un soir d'orage, de Nicolas Martin
Parfois, rarement, je plonge dans un texte et j'ai l'impression de regarder un film, les images sortent des mots. Ces moments de lecture sont intenses
Parfois, exceptionnellement, il y a plus encore : je rentre dans le film et vis le texte, ressens les émotions, les bruits, les odeurs.
Un soir d'orage m'a permis de vivre ce moment incroyable. Et je vous assure que j'aurai préféré le contraire car cette nuit est profondément effrayante.
J'étais ce gosse seul lors d'un orage et qui se demande pourquoi sa soeur ne vient pas l'aider. Seul dans le noir, dans le vacarme du tonnerre de la pluie et du vent...
Alors si comme moi tu entres dans le texte, tu vas flipper grave, tu vas pleurer d'être seul dans le noir alors que...
J'étais comme le petit garçon, un peu perdu sur ce qui allait se passer tout en sachant que des évènements graves pointaient leur bout du nez. le doute encore lorsqu'il découvre sa soeur alitée.
Le doute encore jusqu'au dénouement dramatique. Jusqu'à la fin, j'étais ce petit garçon perdu, attendant un dénouement heureux.
Un récit construit comme les éclairs, la peur, l'espoir d'une accalmie et le tonnerre qui gronde et annihile cette espérance. L'écriture est bien au service du récit, comme dans ce passage sans ponctuation. J'aime bien la fin ouverte sur ce qui s'est réellement produit.
Au final, c'est ce genre de texte que j'aime et qui me rappelle Robert Charles Wilson. Des évènements vus par Monsieur tout le monde, incompréhensibles, mais qui vont bouleverser le quotidien. Et surtout une totale symbiose avec l'ambiance et les personnages. Il y a aussi le titre, tout simple... Bref, de l'émotion à l'état pur.

Glace, de Rich Larson
Deux frères, deux caractères, un groupe de jeunes et l'intégration. Difficile lorsque l'on est différent.
Je n'ai pas du tout accroché à ce texte a cause d'un univers froid et assez peu évocateur pour moi. La relation entre les deux frères m'a semblé assez convenu. Cela fait désormais plusieurs nouvelles que je lis de Rich Larson et la conclusion s'impose : il ne semble pas compatible avec le chien...

Enfants de sang, d'Octavia E. Butler
Fan de SF, tu as sûrement vu District 9 ? L'univers est le même mais inversé, ici ce sont les humains qui sont dans une réserve. Mais une réserve de quoi ?
Lorsque en quelques pages tu as l'impression d'avoir lu un roman de 300 pages, c'est soit que ce fut très laborieux, soit que l'univers créé te laisse ton imaginaire foisonner. C'est bien entendu la seconde explication qui est la bonne ici. Tout est juste, bien esquissé avec des protagonistes solides et une histoire qui tient la route et riche en sujets.


Pas grand chose qui m'ont donné envie de lire dans le cahier critique. de la fantasy de l'histoire, de la presque SF. C'est vrai aussi que lire son Bifrost 5 mois après parution n'aide pas, les romans qui me faisaient de l'oeil ayant déjà été lus : La guerre des Marionettes, Les Chants de Nüying, Composite (critique à venir), La Millième nuit. Et j'avais déjà lu ce qui aurait pu me plaire. Je note toute de même Un pays de fantômes de Margaret Killjoy chez Argyll, le livre de Phénix de Nnedi okoraror et Nos futurs solidaires chez Actusf. Dans son édito, le chef parle de surproduction, mais même si la taille du cahier critique augmente (des avis plus longs souvent) on y trouve de plus en plus d'éditeurs généralistes...

Viens l'interview de Guillaume Sorel qui est excellente. Je pensais être un extra terrestre dans mon rapport avec les femmes et je vois que je ne suis pas seul. Cela me permet de parler ici de la couverture qui a fait couler beaucoup d'encre sur les réseaux sociaux (mais étrangement aucune réaction sur le forum du Bélial, pourtant rarement avare en débats houleux...). Au delà de l'illustration que je trouve belle, il y a deux choses qui m'ont choqué.
Comme on parle de Octavia E. Butler, on met une Africaine en couverture, automatiquement.
L'expression Femme puissante, qui est pour moi insultante voir contradictoire : est ce à dire que la majorité des femmes sont.... Et quand on parle des grands de ce monde, on dit les puissants, pas les hommes puissants.
Dans un article du dossier, Ketty Steward dit une chose qui je trouve résume bien mon ressenti sur la couverture :

"Que comprenons-nous réellement de son travail si nous nous bornons à la considérer comme femme, noire et américaine, avec ce que nous fantasmons habituellement de ces caractéristiques? Quelles cécités nous créons-nous en supposant cette écrivaine capable, seulement, de rendre compte de sa réalité vécue, en un lieu et un instant donnés ? Comment apprécier son sens du récit, sa dextérité à manipuler les mythes, à placer l'espoir dans une approche du temps long et de l'espace infini ainsi que sa préoccupation pour le devenir de l'espèce humaine, si l'on s'obstine à ne voir en elle que la fille d'un cireur de chaussures, forcément obsédée par l'esclavage et sa propre couleur de peau?"
Une couverture à chier donc.

Dossier Octavia E. Butler
J'ai connu la prose d'Octavia il y a 20 ans avec la sortie de la parabole du talent chez Au diable Vauvert. Et sa suite, deux romans que j'avais trouvé excellents mais je n'avais trouvé malheureusement rien d'autre d'elle.
Le premier article revient sur son parcours en liant bio et bibliographie. Très clair, il permet de connaître la dame et ses sujets de prédilection. Et je n'en reviens pas de comment elle est morte ! (en se prenant les marches de sa porte dans la gueule)
Suit un entretien avec l'autrice un peu bizarre, les questions n'y figurent pas, cela reste toutefois compréhensible. Un peu court mais j'aime beaucoup la façon qu'elle a de voir le monde et les rapports humains.
Ketty Steward analyse l'incommunicabilité, l'empathie et les rapports de domination dans l'oeuvre d'Octavia. Une clé de lecture fort intéressante, pour comprendre ses écrits mais aussi nos rapports sociaux

L'éditrice de Au diable Vauvert revient sur les livres, les publications et sa réception en France. Marrant de voir comment la vie d'un livre peu évoluer au cours du temps, des modes. Octavia a été un peu en avance sur son temps et même si elle bénéficié de la reconnaissance de son vivant, cette dernière ne fut qu'un pâle écho de ce qu'elle est aujourd'hui. En attendant, chez le diable, Octavia ne disparaîtra pas de sitôt.

La série Patternist ne me donne pas envie, Liens de sang (voyage dans le temps à l'époque esclavagiste pour une protagoniste noire) me fait de l'oeil, comme le cycle de Xenogenesis (dont j'attendrai la fin de la publication pour m'y plonger, soit courant 2024). Un recueil de nouvelles devrait paraître en 2025, et il sera mien. Quand à la série des Paraboles, il faudra bien un jour que je la relise.

Explorer le milieu interstellaire, par Roland Lehoucq
Comment voyager vite et loin ? Pas grâce à la technologie (même si cela aide) , mais grâce à des astuces d'homo-sapiens. Bref il s'agit de trouver des astuces pour faire avec les moyens du bord. Mais pourquoi allez loin. Roland te dit tout.
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Le numéro 108 de la revue Bifrost du Bélial est consacré à Octavia Butler, écrivaine américaine née en 1947 et décédée en 2006. Autrice méconnue et peu prolifique, sa bibliographie est plutôt sommaire : 12 romans et 9 nouvelles. En France elle est mise à l'honneur par les Editions du Diable Vauvert qui la publient depuis le début des années 2000.

Tout bon Bifrost qui se respecte commence par l'Edito du boss, Olivier Girard, qui dresse un constat plutôt pessimiste sur le milieu de l'édition pour cette année 2022 et qui n'est guère optimiste pour l'avenir, en particulier pour les éditeurs d'Imaginaire.

Avant de revenir sur les quatre nouvelles présentes dans ce numéro, petit tour d'horizon des rubriques habituelles. Tout d'abord le carnet de bord qui fait le tour des dernières parutions, suivi non pas de la plume acide de Thomas Day sur les revues de ces derniers mois mais par une présentation des anthologies du moment par Philippe Boulier. Ensuite vient une interview de Guillaume Sorel, illustrateur généralement peu disert mais de grand talent. La partie scientifique est assurée une nouvelle fois par l'inimitable Roland Lehoucq qui nous emmène dans l'espace interstellaire et ce n'est pas facile. le dossier consacré à Octavia Butler permet de découvrir cette autrice. Les Editions du Diable Vauvert qui la publie depuis le lancement de la maison d'édition ont bien l'intention de proposer l'ensemble de l'oeuvre de l'autrice dans les années à venir, comme nous l'apprend Marion Mazauric, sa fondatrice.


Collatéral de Peter Watts
Becker est une militaire augmentée, une cyborg ultra perfectionnée qui normalement ne peut pas faire d'erreur. Mais voilà, lors d'une mission, des civils sont tués. Becker tout en essayant d'en comprendre la raison doit répondre à un journaliste qui ne lui est pas acquis et ainsi gérer les retombées médiatiques.

Peter Watts fait du Peter Watts, il faut s'accrocher pour rentrer dans l'univers décrit où rien n'est vraiment explicite puis quand on commence à prendre ses marques, l'auteur vous perd dans ses explications. Je n'ai retenu que la déshumanisation de la militaire et les problèmes liés à des technologies de plus en plus pointues, de plus en plus indépendantes, qui parfois peuvent semer le chaos plutôt que de le résorber. Comme souvent avec l'auteur on ressort avec l'impression d'avoir compris l'essentiel mais dans le même temps d'avoir loupé ce qui fait l'essence même du texte. Bref, j'ai encore lu Peter Watts !


Un soir d'orage de Nicolas Martin
Par ce soir d'orage, Enzo sent la crise d'épilepsie arriver. Un orage d'une force inouïe et d'une teneur différente de l'habitude. Quand l'électricité est coupée, il se sent abandonné : ses parents sont partis et sa soeur qui devait s'occuper de lui ne répond pas. Il doit se débrouiller seul.

Première fois que Nicolas Martin est publié dans Bifrost avec ce texte de SF horrifique. Ce n'est pas le genre qui me parle le plus, je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire. Par contre j'ai découvert une très belle plume où sont admirablement retranscrits la peur et l'effroi. Impossible de ne pas s'identifier, de ne pas s'accrocher à ce petit bonhomme, de ne pas vivre ses peurs. Rien que pour ça : bravo !


Glace de Rich Larson
Sedgewick et Fletcher, deux frères, viennent d'arriver avec leurs parents sur la planète-coloniale Néo-Groenland, un monde de glace où l'un des passe-temps (dangereux) des autochtones est de parcourir la banquise à la découverte des baleines de glace. Alors que l'ainé est un naturel, le plus jeune des frères est un augmenté, ce qui crée des tensions dans la fratrie et une certaine rivalité due à leurs différences. Peut-être que la course à la baleine sera l'occasion pour les deux gamins de se retrouver.

Un univers bien particulier pour une histoire de famille plutôt classique. Cette nouvelle ne m'a pas particulièrement parlé, c'est beau, de la bonne SF sur le fond mais la forme m'a plutôt ennuyé.


Enfants de sang d'Octavia Butler
L'une des rares nouvelles écrites par l'autrice. Celle-ci a reçu les prix Hugo, Nebula, Locus en 1984. Gan nous narre sa dernière nuit d'enfant avant qu'il n'accepte ce qui va lui arriver sans en connaitre la teneur.

Je ne suis jamais arrivé à rentrer dans l'histoire, ce n'est vraiment pas le genre qui me sied, ca ne me parle pas.


Pour conclure, ce numéro de Bifrost spécial Octavia Butler m'a permis de découvrir une autrice, un univers, mais ce que je pressentais en lisant les différentes critiques de ses romans s'est avéré juste : ce n'est pas cet imaginaire qui me fait rêver, qui me parle.

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Octobre 2022 : ma revue irremplaçable tape un grand coup avec quatre nouvelles exceptionnelles, que j'ai eu un mal de chien à départager pour le prix annuel des abonnés bifrostiens… Peter Watts, cher à mon coeur, m'a fait frémir, tout comme le titre d'Octavia E. Butler, dont la nouvelle « Enfants de sang » est sans conteste l'un des récits les plus forts que j'ai lu cette année.
Octavia E. Butler en invitée spéciale de ce numéro, comme toujours fouillé, documenté et intéressant. Une Octavia E.Butler dont les romans ne m'ont pas transcendée… La violence de son cadre narratif, la dureté des coups du sort dont ses personnages sont les victimes, la recherche, dans un idéal de vie quasi religieux, du vrai et du bon, m'ont étouffée.
Cependant, lire ou relire Octavia E. Butler à l'issue de ce numéro est forcément intéressant, pour l'éclairage inédit et critique qu'il apporte sur l'oeuvre.
Comme toujours en refermant un Bifrost, je me sens moins bête et plus humble…
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Je recommande cette "revue des mondes imaginaires" pour la publication de nouvelles, l'actualité littéraire, les dossiers... Dans celle-ci ne loupez pas la nouvelle de Octavia Butler : Enfants de sang. Je n'avais rien lu d'elle et j'ai pensé que cet écrit court était un bon moyen d'entrer dans son monde en toute sécurité (les thématiques dures me font peur). Bon, pour la sécurité vous oubliez ! Aucune horreur qui prend le lecteur en otage, une scène un peu dure encore que... mais une angoisse terrible qui monte et un traitement tellement fin des personnages qu'on se retrouve ligoté à ne rien pouvoir dire que "non non, il n'y a pas une autre issue possible" ? Je n'arrête pas d'y penser.
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J'ai acheté ce numéro de la revue pour son dossier sur Octavia E. Butler. Les différents articles proposent une rétrospective de sa vie et de ses oeuvres très intéressante. Une critique constructive des différentes oeuvres est aussi proposée ce qui permet de se faire une idée des thèmes abordés, du ton et de la « qualité » des récits.
Cet achat m'a permis de découvrir trois nouvelles, dont une d'Octavia E. Butler, qui m'ont bien marqué.
La revue propose également un certain nombre de critiques d'ouvrages, principalement de science-fiction, que j'ai plus ou moins lus en fonction de mon intérêt et de ma curiosité.

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Que comprenons-nous réellement de son travail si nous nous bornons à la considérer comme femme, noire et américaine, avec ce que nous fantasmons habituellement de ces caractéristiques? Quelles cécités nous créons-nous en supposant cette écrivaine capable, seulement, de rendre compte de sa réalité vécue, en un lieu et un instant donnés ? Comment apprécier son sens du récit, sa dextérité à manipuler les mythes, à placer l'espoir dans une approche du temps long et de l'espace infini ainsi que sa préoccupation pour le devenir de l'espèce humaine, si l'on s'obstine à ne voir en elle que la fille d'un cireur de chaussures, forcément obsédée par l'esclavage et sa propre couleur de peau ?
In Incommunicabilité, empathie et rapports de domination dans « Xenogenesis » et les « Paraboles », par Ketty Steward
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Le bruit continu de la pluie résonne douloureusement dans sa boîte crânienne, comme des milliers de petites percussions qui se répondent dans un écho infini. (45)
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