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sur 243 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un bruit de balançoire.
Quel est ce bruit qui parle à notre coeur ?
L'auteur, Christian Bobin, nous invite à aller par-là, vers ce bruit... Ce livre est une invitation à écouter ce bruissement de nos âmes.
Pourquoi nous autres adultes avons-nous cette jubilation à sauter dessus, parfois d'ailleurs avec beaucoup d'auto-dérision, lorsque nous voyons une balançoire qui nous tend les bras.
C'est un poème, une phrase, la lumière qui heurte les murs du matin. Un coeur qui vibre déjà, dans l'écriture des mots, qui vient nous chercher là où nous sommes déjà.
Les mots sont juste des miroirs.
Ce livre est la rencontre de l'auteur avec un poète japonais du dix-neuvième siècle, Ryokan, précisément un moine-poète-calligraphe.
À l'heure où je vous écris, et je ne sais pas pour combien de temps encore, un méchant virus nous oblige à nous confiner dans nos intérieurs. L'intérieur n'est pas forcément une maison, une chambre, une cuisine, un bureau... L'intérieur est parfois aussi en nous-même.
Qu'en sera-t-il dans quelques mois ? Je relirai alors cette chronique et peut-être un fou rire nous emportera...
Comme à chacun de ses livres, Christian Bobin nous invite au frémissement de l'invisible et nous invite à le voir, non pas avec nos yeux, puisqu'il est invisible...
Il parle de la mort, comme on parle d'un cri d'oiseau qui s'éteint brusquement, de la lenteur des nuages, d'une terre qui accueille quelqu'un qu'on aimait et qui n'est plus là...
C'est comme une porte dans un rêve, qui n'en finit pas de s'ouvrir, de se refermer, de battre dans le vent de la nuit...
En préambule de ce magnifique texte, je découvre cette phrase écrite de manière manuscrite par l'auteur, presque à la sauvette : « Les livres sont des âmes, les librairies des points d'eau dans le désert du monde. » Étonnant que dans le contexte actuel, les livres et l'accès aux librairies ne soient pas jugés comme choses essentielles...
Car c'est bien de l'essentiel que nous parle ce livre. Des nuages qui ceinturent une montagne, et le monde peut s'arrêter à ce paysage. Plus rien d'autre ne peut compter dès lors... Les nuages sont des chefs d’œuvres.
Les premiers oiseaux de mars viennent picorer au bord des phrases de Christian Bobin. On peut les entendre si on tend les doigts... Nous sommes en mars et le confinement actuel qui nous oblige à ce bel ennui, nous amène à entendre d'autres bruits que nous n'entendions pas à l'ordinaire.
Ma chronique sera désuète dans trois mois, dans six mois, ou peut-être pas... Qu'importe... J'aimerais tant entendre Christian Bobin dire ce qu'il ressent de cette vie qui nous confine dans nos vies souterraines...
Ce n'est pas un enfermement, ce sont des chemins nouveaux, des oiseaux sur une branche... Quel hasard merveilleux que ce livre qui me tend ces pages.
Samedi dernier, j'étais venu une dernière fois faire le plein de livres, - quelle horrible phrase, pardon, mais elle vient comme cela -, à la médiathèque de ma commune. Le lieu s'apprêtait à refermer ses portes pour une durée indéterminée. C'était beau de voir ce déferlement de lecteurs qui se ruaient parmi les étagères... le hasard m'a mis ce livre dans mes mains... Il n'y a pas de hasard, n'est-ce pas ?
La rencontre avec Ryokan est prétexte à l'invitation à d'autres rencontres, toutes aussi belles... Des femmes, des hommes, le chant d'un merle, se perdre dans une forêt, le souvenir de sa mère, le coeur qui s'affole quand plus rien ne va, quand la phrase se perd dans le bruit de la vie, dans le vide de nous-même, quelque chose qui ressemble au blanc d'une montagne...
Ici, Christian Bobin nous rappelle que lire, c'est l'ouverture du coeur à un autre monde.
C'est comme une pluie d'été, un bol de thé, le soupir d'un saule pleureur, le rouge des hortensias, les yeux d'un chat, une sonate de Mozart...
« Ils sont partout sauf en eux, ces gens qui font le tour du monde ».
Et lorsque je referme ce livre, je me retrouve en moi-même, non pas faisant le tour monde, quoique..., mais au plus près d'un coeur qui bat... Incroyablement bien...
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Les livres de Christian Bobin ont ce pouvoir de nous donner envie de les lire, les feuilleter à nouveau, sans se lasser. Sa poésie est intemporelle, elle nous apaise et ouvre notre regard au monde, qu'il soit intérieur ou extérieur.

Dans « un bruit de balançoire » c'est par le truchement de lettres fictives que l'auteur nous parle de la vie, de l'intime et du plaisir d'écrire. Tout est parti de Ryõkan, et les lettres font écho aux courts poèmes de ce moine poète japonais du 18e siècle.
Ces courtes missives s'adressent tout aussi bien à des proches comme sa mère, ou bien à des inconnus ou un forestier croisé sur le chemin d'une forêt. Il s'adresse aussi au nuage pour évoquer la beauté :
« Aucun chef-d'oeuvre ne m'a donné autant de paix -à part toi, petit nuage, à part toi »

Ainsi Christian Bobin nous parle de ces choses qu'on ne peut voir qu'avec le coeur, ces petits riens invisibles qui nous font frémir : un nuage qui devient un chef-d'oeuvre, la fraicheur blanche de la neige, l'odeur des arbres coupés, un scarabée qui boite, des moucherons dans la lumière comme des notes de Bach.
L'auteur célèbre la vie et le bonheur d'exister mais la mort est aussi très présente dans chacun des textes, et se mêle à la vie. Mais le poème, lui, restera toujours. « La vie écrit au crayon. La mort passe la gomme. le poème se souvient »

La sobriété du texte voisine avec la virtuosité de l'écriture et c'est beau, d'une beauté qui déclenche l'émotion.

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Comme toujours c'est un pur bonheur de lire cet auteur, c'est comme ouvrir une parenthèse sur le fil du temps, lire, simplement, et se laisser bercer par le son des mots, ressentir la caresse des phrases, entendre le silence d'une virgule posée, le tic d'un point à peine noirci. C'est un délice, un instant précieux dans notre journée, une bulle d'oxygène, qui s'élève vers des sphères lointaines, d'un pays qu'on appelle poésie. le livre se referme, la parenthèse aussi, mais on est encore un peu blotti entre ses bras, on peine à s'extirper de ce moment de bonheur.
Je ne peux pas faire une critique d'un livre qui se lit mais ne se raconte pas, c'est personnel, c'est un ressenti plus qu'une histoire à vous conter. Je vous partage juste cet instant, et je vous invite vous aussi à ouvrir les parenthèses… Offrez-vous un moment de grâce
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Un nouveau Bobin dégusté, et un plaisir renouvelé ! Cette fois, sa poésie prend la forme d'une série de lettres à des interlocuteurs divers, souvent des femmes ayant existé dans sa vie ou peut-être rêvées, mais aussi à un coucou, et même à un escalier ou un bol…Notre ami mystique verrait-il Dieu dans toute chose ? Car même s'il a bien du mal à quitter sa bonne terre bourguignonne du Creusot, il nous confie avoir découvert récemment les écrits du moine ermite et poète japonais Ryôkan. Ce sera son fil conducteur, il reviendra souvent au gré de ces lettres nous conter une fraction de vie de cet homme qui semble lui avoir murmuré à l'oreille…

Mon verdict : chacune des lettres est un joyau absolu, et de ce point de vue l'auteur est à son meilleur. Il n'y a qu'à lire cette entrée en matière, ce prélude de six pages joliment manuscrites sur fond bleu ciel pour s'en convaincre : vraiment il n'y a pas à se forcer pour être conquis. J'ose dire que rarement j'ai lu un texte aussi sublime dans ce qui est finalement la première lettre de ce petit livre, lettre qu'il nous adresse pour justifier ce qui va suivre. Et ce qui suit ne déçoit pas quant à son esthétique, de toute beauté. C'est simple, sur 80 pages de format poche, il ne me semble pas exagérer de dire que la quasi-totalité du texte mériterait de se retrouver en citations ici. De fait, ces citations sont déjà extrêmement nombreuses…J'ai lu ici ou là que certains naguère séduits se lasseraient quelque peu, que l'auteur écrit toujours le même livre, sombrant petit à petit dans l'exercice de style. Personnellement, je trouve que la qualité poétique est telle qu'aucun sentiment de lassitude ne m'a atteint.

En revanche, il est vrai que l'enchaînement ininterrompu d'envolées et formules dont il a seul le secret vire en effet à une sorte d'exercice de virtuosité stylistique qui rend parfois le sens du texte difficile à décrypter.

Reste néanmoins que devant cette pure beauté des mots, l'ouvrage sera probablement à portée de main sur ma table de chevet, pour avoir de temps à autre le plaisir de savourer à nouveau quelques-unes de ces lettres picorées par-ci par-là.
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Christian Bobin Un bruit de balançoire l'Iconoclaste
( 97 pages – 19€ ) 30 Août 2017

Le nouveau Bobin, comme l'annonce le bandeau, les fidèles lecteurs de l'auteur l'attendent comme les hirondelles le printemps, pour y découvrir «  le nid bâti sous la poutre du langage » !
Christian Bobin nous happe dès la couverture avec son texte manuscrit, fragment de l'introït sur pages bleues qui ouvre ce recueil. L'auteur nous y expose sa philosophie de vie, du minuscule ( pétales d'églantine, fleurs de cerisier, des mandarines), les motifs traités. Il s'insurge contre «  les tambours modernes » qui ne véhiculent que «  désenchantement, raillerie, nihilismes » et prône « la simplicité inouïe d'une parole ».
Il nous signale l'influence et «  la présence discrète » du poète japonais Ryokan avec qui il a tissé des affinités électives depuis peu. Ce n'est pas un fil rouge mais un fil d'or, un fil lumineux qui se déroule dans ce recueil épistolaire.

L'écrivain souligne combien les livres ont été déterminants, pétri de gratitude pour «  leur prévenance ». Comment ne pas partager les propos de l'amoureux des livres, qui les met à l'honneur dans chacun de ses recueils : «  Les livres sont des âmes, les librairies des points d'eau dans le désert du monde » ?

En avant-propos, l'auteur montre combien se séparer de son manuscrit équivaut à en faire son deuil. Dans Noireclaire,l'écrivain veut «  tuer l'homme ».

Ici, il revisite son enfance, sa rue natale, à la recherche de «  son coeur - enfant », de «  L'enfant-moi ». On le croise à différentes périodes de sa vie : nouveau né, à quatre ans émerveillé par «  l'explosion lente et silencieuse d'un pissenlit », à huit ans sur «  cette vilaine place du Creusot », avec le pull jaune de ses 30 ans.

Parmi les récipiendaires des lettres on trouve des femmes, des hommes, mais aussi des objets du quotidien ( le bol) , des oiseaux, et même un lieu : le vieil escalier.

En adressant la première lettre à une «  chère inconnue », il permet à chaque lectrice de s'identifier à elle.
Parfois parisien, Christian Bobin s'arrête près des bouquinistes et sauve de l'oubli «  quelques poètes au fond d'un bac », en repêchant «  trois carpes géantes », tout en écoutant «  La Seine qui éclate de rire ».

On sait combien le poète aime les arbres, vit entouré d'arbres. Dans sa lettre au forestier, on devine son désarroi de voir « des branches abattues, empilées ». Toutefois, respectant le travail du forestier, il en vient à positiver et le remercie « pour la soûlante odeur du bois coupé », pour « le parfum multiplié ».

Comme Vassilis Alexakis, qui poursuit avec sa mère ses conversations d'autrefois dans je t'oublierai tous les jours,l'écrivain relate à sa mère un instantané de vie. Ainsi, au lieu de se consacrer à sa correspondance, il relit Nerval et s'égare dans la forêt de Compiègne, lui confie-t-il.

Christian Bobin entremêle souvenirs familiaux, odeurs, paysages,musique, sourires. Ainsi il égrène des notes de Bach,d'un concerto de Mozart. Il nous fait entendre le piano de «  ce cher Messager », le compositeur estonien Arvo Pârt, «  qui sonnait comme une horloge comtoise- quelque chose de lancinant ».

Il se remémore les jeux d' Hélène avec ses amis, leurs rires et s'y être immiscé.

Il évoque l'histoire en nous conduisant en Pologne, à Lotz, et recourt à une formule choc : l'oxymore : «  le bonheur est un meurtre. », pour décrire son état d'âme : «  gai, insouciant » dans ce lieu martyre dont il ignorait le passé.
Dans sa lettre à Nadjeda, il rend hommage à celle qui a mémorisé l'oeuvre de son époux Ossip Mandelstam, le poète qui ne savait « qu'extraire des diamants de la gangue du langage ». Ne l'invite-t-il pas à se livrer, assise à ses côtés ?

Dieu lui apparaît au contact de son bol, dans les livres, dans un brin d'herbe, dans une fleur d'églantine, «  même s'il ne sait définitivement pas ce qu'est Dieu » et «  s'en moque ». Pas facile de donner à une interlocutrice une définition des anges !

Christian Bobin, le contemplatif, ne cache pas sa passion pour les fleurs. Ne sont-elles pas comme Michael Lonsdale les qualifie «  des anges qui nous transmettent un message de beauté et de transcendance » ou «  des messagères de Dieu » ? le lecteur n'a plus qu'à s'émerveiller devant «  l'avalanche d'une glycine ».

Le poète adhère à la cause animale, «  les bêtes sont des anges » pour lui. Il peut voyager «  dans les yeux d'un chat », il se délecte du chant des oiseaux. Si dans La grande vie,Christian Bobin s'adresse à un merle, ici il se confie à Monsieur le coucou et nous fait partager son chant. «  C'est sentir mon coeur tapissé d'or », concède-t-il.

L'auteur laisse deviner son côté spirituel et mystique quand il écrit aux invisibles : à son cher fantôme, à sa chère âme. Il n'a pas son pareil pour filmer en mots le ballet de gouttes de pluie sur la vitre «  insensible d'un train ». Il sait s'émerveiller devant leur «  bombement argenté et bordure laiteuse ». Éphémères leur vie, ramenant à la fragilité et la finitude de l'humain. Et Christian Bobin de conclure : «  Vivre n'est rien d'autre que donner sa lumière, traverser la voie lactée des épreuves.. », «  aucune lumière donnée ne se perd ».
On termine la lecture par la lettre à Lydie où il est question de Bach, de mousse et d'où nous parviennent les grelots de ses rires. On peut deviner en boomerang le rire franc de Christian Bobin que l'on garde en mémoire lors d'interviews.
Lydie, un prénom qui renvoie aux entretiens que Lydie Dattas a consignés dans La lumière du monde, dans lesquels la quête de la LUMIÈRE intérieure reste essentielle.

Christian Bobin décline un hymne à la poésie, omniprésente, convoque des figures tutélaires comme Ryokan et son maître Dogen, qu'il confesse avoir découvert récemment. Il rend hommage à à ceux qui, imprégnés de poésie, ont traversé sa vie :comme la poétesse russe Marina Tsvetaeva ou le regretté et ami Jean Grosjean. Il encourage au partage, et à l' « émietter » comme du pain.Il livre une définition éblouissante et imagée de la poésie : «  La poésie est un instrument d'optique autrement plus fin que les télescopes qui grattent le nombril du ciel. »

L'écrivain s'interroge sur l'usage de l'écriture manuscrite, constatant la domination du numérique. Les mails remplaçant l'intimité, la proximité des lettres, ne redoute-t-il pas la disparition d'une main «  qui danse », calligraphie ? Cette résistance au tout numérique était déjà présent dans La grande vie.
Christian Bobin valorise le geste de l'écriture, geste d'ouverture à l'autre, comme le faisait Mallarmé.Il voit dans l'écriture « la souplesse » de s'adapter à la vie, d'être en phase avec la nature.

Tout le long du recueil, l'auteur glisse des métaphores somptueuses relatives à l'écriture ( « L'écriture s'enfonce dans le coeur du lecteur comme une aiguille de couturière.C'est pour y faire entrer un jour miraculeux. »), la vie ( cette «  fugueuse aux yeux verts de prairie » et à la mort, ces «  fins dernières de la vie dont il ne sait rien ». N'a-t-il pas imaginé inventer «  une tapette à anges » pour conjurer le sort ?

Christian Bobin signe un ouvrage à la présentation soignée, dans lequel il distille, comme des becquées de lumière, son rapport à l'écriture, à la nature, à la croyance, aux livres. La lecture n'est-elle pas sa «  prison bienheureuse » ?
Quel florilège rassérénant ces vingt lettres servies par une plume poétique, tour à tour émouvantes, bucoliques, champêtres, nostalgiques, en phase avec la nature !

A nouveau le visage du lecteur «  s'éclaire comme si le livre sur lequel il se penche » était une bougie ». «  Aimer quelqu'un, c'est le lire » pour Christian Bobin.
Remercions le pour sa sollicitude et le rôle salvateur de son écriture, lui qui a «  toujours écrit pour sauver quelque chose ou quelqu'un » ou «  faire sourire »..Un mission altruiste admirable.



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Encore une fois Christian Bobin nous prend avec lui et nous emmène très loin. "Un bruit de balançoire" fait un bien fou à l'âme. C'est un ouvrage à lire et à relire.
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“Je suivais le cortège funéraire de mon dernier manuscrit. le chemin était en pente, les cailloux rissolaient. Nous allions de l'été à l'automne comme passe sans s'en rendre compte une frontière. Non : plutôt comme on marche sans les connaître sur d'anciennes tranchées. le sol était rempli de guerres et mon coeur était en paix. Je suivais le corbillard invisible de mon manuscrit. Je l'avais relu la veille et, comment dire : c'était comme si j'avais regardé passer sur le fleuve de papier des troncs d'arbres flottant, s'entassant et ne bougeant plus. Mes mots ne donnaient qu'une lumière morte. “

Un bruit de balançoire” est un texte poétique écrit sous forme de lettres adressées à divers personnages et écrivains d'aujourd'hui ou d'hier, célébrant la nature, la vie, et le quotidien de tous les jours en toute simplicité.

L'auteur y écrit notamment son admiration pour les plus grands poètes. Il s'adresse à Marina Tsvetaïeva, Nadejda Mandelstam, poètes et écrivaines russes du 20ème siècle ; et cite à plusieurs reprise Ryokan Taigu, poète et calligraphe japonais du 18ème siècle.

Christian Bobin est un auteur que j'aime lire pour sa manière d'écrire, les émotions qu'il arrive à transmettre et surtout ses contemplations qu'il partage avec le lecteur grâce à des mots empreints de douceur et de poésie.

Au fil des pages, on se laisse entraîner dans son univers et dans sa manière d'appréhender la vie avec philosophie.

C'est une lecture qui se lit à tout moment.

Lien : https://labibliothequedemarj..
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« Tu sais combien j'aime lire. J'en perdrais la vue de regarder les étoiles et les livres. »

Quel bien joli petit écrin de poésie que ce livre qui m'a été si gentiment offert !

Christian Bobin n'a pas une pensée toujours facile d'accès. Ses images sont pour moi souvent obscures. Mais ici ce n'est pas le cas. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette parenthèse apaisante, cette petite bulle hors du temps et de l'agitation, ces lettres poétiques et tellement vivantes.

Dans ce livret, l'auteur crie son amour de la littérature, son amour des livres. Il chante ces simples objets qui ouvrent sur bien d'autres paysages physiques ou métaphysiques.
« Les livres s'endorment une joue plaquée contre la paroi intérieure de notre coeur. »

Les mots volent vers le lecteur comme des flocons de neige, à la fois légers et rafraîchissants. Ce sont des mots sages. Ils tombent avec lenteur, semblent suspendus dans l'espace. Et l'auteur fait ainsi l'éloge des choses du quotidien ; il loue la nature, le temps qu'il est nécessaire de prendre, l'observation, la lecture, la vie.

« De ce rien, il fait un poème. »

Un enchantement.
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Monsieur Bobin vous êtes décidément, sans conteste, le NUMERO 1 dans mon palmarès des écrivains.

Nul autre que vous ne sait toucher la corde sensible qui me fait vibrer au-delà de tout.

Un livre de vous ce n'est pas une lecture c'est une plongée dans l'infini, cet endroit inaccessible qui vous emmène si loin qu'on voudrait y rester jusqu'au dernier matin.

" La poésie nous donne du pain; Sans elle nous mourrions de faim. Ce pain émiettons-le, lançons-le aux moineaux; C'est leur bec qui dactylographiera le plus sûr des poèmes sur la terrasse : tac tac tac ! "






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Magnifique.
Quelle poésie du petit et du quotidien.

"Nous sommes des paillettes d'or détachées d'une statue vivante. Nous sommes des instants de son souffle, des pollens de sa voix, des petites gouttes de pluie qui prennent le train sans billet jusqu'à l'éternel qui est ceci, ici, maintenant."

Une dernière citation, que devons-nous ajouter ?
Ah ! MERCI
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