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Lydie Dattas (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070427116
164 pages
Gallimard (30/01/2003)
4.25/5   143 notes
Résumé :
À lire La Lumière du monde – un recueil d'entretiens conduits et recueillis par Lydie Dattas –, on pourrait croire que Christian Bobin vient de publier son dernier ouvrage. En effet, l'originalité de ces entretiens réside dans le fait que Lydie Dattas n'y apparaît pas : aucune question, aucune trace de "l'interrogatoire" ; ceci, explique-t-elle, afin de retransmettre toute l'ardeur de la parole du poète. Que l'on... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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♫ A la claire fontaine [...]
Il y a longtemps que je t'aime,
Jamais je ne t'oublierai.♫
Le plus grand écrivain, on ne connaît pas son nom. -(sic p79)

Très peu de choses
Au fond de mes poches
Un ou deux sourires
deux ou trois phrases glanées
dans quelques souvenirs
recherche d'argent et de plaisirs
Une vie comme un compte de faits

Regarde une fleur
Appelle-la, écoute-la
Sent-la, touche-la
mange-la, goûte-la
Met-la au fond de ton coeur
Offre-la à ton "vis à vie"
C'est la tout le sel de la vie.

"J'aimerais beaucoup partager ce que je vois
mais je le vois seulement parce que ça m'a coûté de le voir, et ce coût, il faut que les autres en fassent aussi l'expérience. le chemin est à faire pour chacun. Malheureusement, on ne peut amener l'autre à un degré de plus de vérité s'il n'en a pas déjà le pressentiment" -p143-

Complètement imprégné de ces re-sentiments
Même accablé, face contre terre
les pieds plantés dans la poussière
dans le noir de son encre, Christian Bobin
me montre la lumière, m'éclaire le Chemin.
5 * je ne pourrais pas moins......








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J'aimerais dire à Christian Bobin qu'en ce moment, ses mots éclairent ma vie...
Il y a quelques jours, je n'avais pas vraiment le moral. Alors, je me suis assise sur un banc et j'ai lu quelques pages de "La lumière du monde". J'ai passé quelques instants avec lui, à lire la beauté, la vie, la mort et mille autres choses. En me levant, j'avais le coeur léger...

Christian Bobin est un magicien. C'est dit.

Un grand merci à lui.
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Curieuse littérature que celle de Christian Bobin. Sa façon de s'exprimer est surprenante. Beaucoup de considérations spirituelles sur la marche du monde, sur sa façon de percevoir le monde. Il refuse la noirceur qu'on peut y voir, préférant accorder son attention au bonheur de cette vie qui nous est offerte. Son oeuvre est une réflexion sur le monde. Ce petit livre est composé de 7 chapitres ayant pour thèmes entre autres, la joie, la culture, le rôle de l'écrivain, l'amour, la mort, la résurrection…
C'est une lecture qui peut laisser un peu sur sa faim justement par ce parti pris de ne voir que la joie dans le monde. Il y manque peut-être une vision plus ancrée dans la réalité en abordant également le côté sombre de l'humain.
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Quand j'ai entrepris de tenir ce blog littéraire, je savais que j'allais parler à un moment ou un autre de Christian Bobin. J'ai relu « La lumière du monde », un livre que j'apprécie particulièrement pour son magnifique titre – contrastant avec l'obscurité qui semble gagner du terrain actuellement – et pour ce qu'il dit de ce poète et ce grand écrivain. Loin d'être un auteur mièvre, reproche qui lui est adressé parfois, il m'apparaît être parvenu au fil des ans au sommet de la littérature.

Il s'agit de paroles recueillies par Lydie Dattas. Les questions ont été effacées, il ne reste que des textes superbes sur son enfance, ses croyances, ses lectures, les artistes qui l'ont construits ou qu'il a appris à rejeter, son amour de la nature, de la vie. Il nous présente ici la beauté du monde et une méthode pour savoir la découvrir. J'y ai vu la plupart du temps de magnifiques poèmes en prose dévoilant le génie singulier de l'auteur.

Il est beaucoup question de littérature et l'auteur ne se gêne pas pour donner ses préférences :
Dans ces braconniers qui traquent le réel pour le lecteur, littérature qu'il affectionne, il place André Dhôtel, Arthur Rimbaud, Fiodor Dostoïevski, Emil Cioran.
Marcel Proust, avec son oeuvre « A la recherche du temps perdu », fait partie de la deuxième catégorie – des auteurs fabriquant leur statue – ainsi que Louis-Ferdinand Céline et son célèbre « Voyage au bout de la nuit », même si ce livre l'a « un peu épaté ». Gustave Flaubert n'est pas épargné... Si c'est cela un auteur mièvre... On peut ne pas partager ses opinions mais l'angle de réflexion est intéressant et aide à penser.

Je dois à la lecture de ce livre d'avoir découvert André Dhôtel, qu'il cite abondamment, devenu un de mes auteurs essentiels que j'aime retrouver régulièrement.

Ce qu'il cherche par l'écriture c'est approcher l'humain : « Un vrai livre, c'est toujours quelqu'un qui entre dans notre solitude ». Approcher et rapprocher comme la religion qu'il prône, assez personnelle, illuminée de lumière, Dieu et Christ semblant une allégorie de l'amour, de la beauté de la nature, recherchés chaque jour et martyrisés trop souvent. La divinité catholique, dans les mots de Bobin, n'est guère plus, ou est un absolu bienfaisant comme les elfes, les esprits présents dans d'autres cultures et censés veiller sur le monde. A chacun sa foi ou son type d'athéisme, ce n'est surtout pas un auteur prosélyte.

Il s'agit aussi d'un petit essai philosophique, proche dans la forme, des Pensées de Pascal. Même si l'auteur se défend de vouloir expliquer le monde, il le fait à sa manière de poète. La pensée qui se déploie est attachante, les valeurs fortes et tout à fait actuelles, notamment par rapport à la place de l'homme vis-à-vis des autres, dans le respect des différences, et vis à vis de la nature. Il est question aussi de la quête du bonheur et de la place au monde, dans la filiation pour moi du chef d'oeuvre d'André Gide : « Les nourritures terrestres ».

Christian Bobin assume et cultive sa différence : « Les autres enfants s'accommodaient de la surface des choses avec une gaieté brutale. Moi, les groupes m'attristaient : je les ai toujours redoutés. » Il y a dans ces textes, dans cette passion d'écrire, un formidable besoin d'être aimé : « aimer quelqu'un c'est le lire »…

La nature est le moteur alimentant la phrase du poète qui continue à la voir à hauteur d'enfant. La musique a également une place essentielle dans cette oeuvre et participe à sa sérénité. La musique des mots s'accorde parfaitement à la musique tout court. Celle de Bach trône en toute première place. C'est beau quand les mots peuvent jouer du Bach, ce qu'il parvient à réaliser bien souvent : « Bach, c'est le sommet de l'attention qu'on peut porte aux choses, c'est une musique attentive à tout. » « Elle tourne autour d'un centre qu'on atteindra jamais. »

Cela fait du bien d'entrer dans l'univers et la solitude de Christian Bobin, paradoxalement c'est une présence au monde augmentée, une présence aux autres renouvelée. Ce livre contient de multiples pépites de mots et de phrases admirables. J'approuve totalement quand il affirme que le malheur est une chose littéraire très bien portée et que certaines oeuvres soi-disant rebelles ajouter au chaos du monde et n'aident personne.

L'oeuvre de l'auteur compte déjà quelques soixante-cinq titres. Et si la véritable religion, le sacerdoce de Christian Bobin était l'écriture ?
*****
A retrouver sur mon blog Bibliofeel avec une illustration sonore et deux photos personnelles. A bientôt !
Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Un recueil de textes et d'impressions, une perle. La journaliste qui l'a interviewé a ôté les questions pour ne laisser que les réponses. Brillante idée.
Recueil court et très facile à lire pour la bonne raison qu'il est fait l'éloge de la simplicité et de l'écoute de la beauté du monde et des textes littéraires.
L'auteur nous dit pourquoi Proust est surfait (je caricature) et pourquoi André Dhotel est le plus grand écrivain.
Des éclairs de lucidité, d'intelligence brillants. La lumière du monde n'est pas un titre usurpé.
Mon premier texte de Bobin, je cours lire les autres. Un écrivain rare !
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Citations et extraits (118) Voir plus Ajouter une citation
Un passage un peu plus long...

Aimer quelqu'un, c'est le lire. C'est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le coeur de l'autre, et en lisant le délivrer. C'est déplier son coeur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléïade et, quand je regarde un visage, j'essaie de tout lire, même les notes en bas de page. Je pénètre dans les visages comme on s'enfonce dans un brouillard, jusqu'à ce que le paysage s'éclaire dans ses moindres détails. Nos propres actes nous restent indéchiffrables; C'est peut-être pourquoi les enfants aiment tant qu'on leur raconte sans fin tel épisode de leur enfance. Lire ainsi l'autre, c'est favoriser sa respiration, c'est-à-dire le faire exister. Peut-être que les fous sont des gens que personne n'a jamais lus, rendus furieux de contenir des phrases qu'aucun regard n'a jamais parcourues. Ils sont comme des livres fermés. Une mère lit dans les yeux de son enfant avant même qu'il sache s'exprimer. Il suffit d'avoir été regardé par un nouveau-né pour savoir que le petit d'homme sait tout de suite lire. Il est même comme les grands lecteurs : il dévore le visage de l'autre. On lit en quelqu'un comme dans un livre, et ce livre s'éclaire d'être lu et vient nous éclairer en retour, comme ce que fait pour un lecteur une très belle page d'un livre rare. Quand un livre n'est pas lu, c'est comme s'il n'avait jamais existé. Ce qui peut se passer de plus terrible entre deux personnes qui s'aiment, c'est que l'une des deux pense qu'elle a tout lu de l'autre et s'éloigne, d'autant qu'en lisant on écrit au fur et à mesure et dont les phrases peuvent s'enrichir avec le temps. Le coeur n'est achevé et fait que quand il est fracturé par la mort. Jusqu'au dernier moment le contenu du livre peut être changé. On n'a pas la pleine lecture de ce qu'on lit tant que l'autre est vivant. Dieu serait le seul lecteur parfait, celui qui donne à cette lecture tout son sens. Mais la plupart du temps, la lecture de l'autre reste très superficielle et on ne se parle pas vraiment. Peut-être que chacun de nous est comme une maison avec beaucoup de fenêtres. On peut appeler de l'extérieur et une fenêtre ou deux vont s'éclairer mais pas toutes. Et parfois, exceptionnellement, on va frapper partout et ça va s'éclairer partout, mais ça, c'est extrêmement rare. Quand la vérité éclaire partout, c'est l'amour.
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Il est extrêmement rare de rencontrer quelqu’un, qu’on voie beaucoup de monde ou qu’on soit ce qu’on appelle un solitaire. La plupart des gens rendent très difficile de les rencontrer parce qu’ils ne sont pas vraiment dans leur parole ou parce qu’ils sont sans âme.
Je fais toujours à l’autre le crédit de la nouveauté incroyable de son existence, mais ce crédit va s’user si l’autre a gâché cette merveille-là pour devenir comme tout le monde.
Comment parler avec personne ? C’est impossible.
Parfois, le désir de partager est si fort que je vais quand même tenter ma chance, mais c’est souvent en vain : les opinions ne m’intéressent pas. Ce qui me touche, c’est quand l’autre a mis tout le poids de sa vie dans la balance des mots et que sa pensée s’appuie sur ça…
Quand je suis né, on m’a proposé le menu du monde et il n’y a rien de comestible. Mais quand l’autre est vraiment avec moi : je bois une gorgée d’air, je mange une cuillère de lumière.
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Quelqu’un m’a aimé, par cet amour j’ai été sauvé de ma vie et du monde. Il m’a semblé que c’était cette lumière que je cherchais étant enfant. Tout d’un coup quelqu’un rassemble toutes ces lumières et me les donne. C’est comme si je posais ma main sur le cœur nu de la vie.
Je suis prêt à ce que tous mes livres disparaissent et même le prochain, sauf cette phrase : la certitude d’avoir été un jour, ne serait-ce qu’une fois, aimé, et c’est l’envol définitif du cœur dans la lumière.
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On n'a jamais autant admiré la laideur. Même la musique, dont on a cru pendant longtemps qu'elle ne pouvait qu'adoucir les mœurs, est devenue un ressassement binaire qui ressemble au bruit que fait le cœur et qui en fait le détruit.
p102
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Aujourd'hui, de très nombreux écrivains prétendent aimer l'enfer, ce qui montre seulement qu'ils ne le connaissent pas. La haine de Proust pour le soleil, ou celle de Sartre pour les arbres, me parait révélatrice de cette société malade.
On fait du malheur une chose littéraire qui est très bien portée. C'est particulièrement vrai pour les auteurs qui étalent le mal sous prétexte de le dénoncer. Certaines oeuvres soi-disant rebelles ne font qu'ajouter au chaos du monde et elles n'aident personne . La preuve, c'est que leurs auteurs n'ont pas payé. On ne peut pas parler du feu de l'enfer dans les salons parisiens. Rimbaud a payé, lui. Ces éboueurs de la littérature qui remuent la fange n'ont de damné que le fait qu'ils suivent la mode. Evidemment, je ne me tiens pas pour un modèle. Je me sens fait en dentelle et en plomb. Il y a en moi le monde et le ciel. La masse à dissoudre est énorme.
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Vidéo de Christian Bobin
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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