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Cela faisait un moment que je souhaitais découvrir Olivier Boile alias Oliv sur Babélio suite à de bons avis lus au cours de mes promenades sur le site, j'ai donc commencé avec ce recueil constitué de 18 petites nouvelles à l'accent cyrillique assumé.
J'ai apprécié la variété des thèmes allant de l'histoire au fantastique en passant par les contes revisités et même la "fantasy", une belle imagination puisqu'il y sera même question de football et il se trouve que j'aime le foot ;)
J'ai aimé le style de l'auteur, clair et fluide avec une belle économie de mot ce que j'apprécie particulièrement et bien sûr sa gestion des histoires courtes, un exercice pas si évident qu'il n'y paraît.
J'ai apprécié les notes à la fin de chaque nouvelle, intéressantes et instructives souvent et qui créent une proximité entre le lecteur et l'auteur.
J'ai aimé les illustrations, une douzaine, un petit plus bien agréable sur une liseuse car pas si courant.
J'ai donc passé un bon moment de lecture en quatre sessions, je suis plutôt confiant pour "Nadejda" que j'ai prévu de lire également, il se trouve que c'est l'un des récits du recueil que j'ai préféré et l'auteur a su titiller ma curiosité, je chercherai donc les correspondances entre le roman et la nouvelle qui l'a inspiré :)
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Merci Babelio, merci Masse Critique, merci Nestiveqnen et merci Olivier Boile ! Je ne suis un grand lecteur de nouvelles, mais j'ai lu celles-ci sans aucun déplaisir (d'autant plus quelles peuvent constituer un chouette vivier d'idées). Déjà le thème de la Russie nous change des anglo-saxonneries habituelles, mais en plus les récits sont trop courts pour lasser : on change rapidement d'époque, de lieu, de ton, d'ambiance, de genre, de registre… Mais cette atout est aussi une faiblesse car j'ai souvent eu l'impression que les récits finissaient avant d'avoir vraiment commencé, du coup le schéma préférentiel de démarrer par un présent pour aborder le passé m'a paru prendre inutilement des pages : dans des récits aussi court, il faut aller à l'essentiel pour être efficace. Point positif, plusieurs nouvelles piochent dans le folklore russe pour prendre la forme de contes de fées qui en étant universel peuvent s'adresser à tous les publics (mais attention aux contes de fées noirs)…
Pour ne rien gâcher le livre-objet est réussi, les mots d'Olivier Boile à chaque récit sont intéressants, et la couverture de Pierre Droal et les illustrations intérieures de Rolland Barthélémy apportent un vrai plus.


"Et tu la nommeras Kiev" :
On part de l'Ukraine sous Staline pour rejoindre le Moyen-Âge pour nous raconter la fondation de la ville de Kiev. Et c'est l'immortel Saint André qui fait le lien entre le présent pétri de désenchantement et le passé plein de belles pensées...

"Vassilissa et le Cavalier de la nuit" :
Le Cavalier de l'Aube doit éternellement guider le soleil sur terre pour amener la lumière à toute la Russie. Mais le coeur à ses raisons que la raison ignore, et en recontrant Vassilissa il se devoir de la voie du devoir quitte à plonger la Russie dans les ténèbres. C'est une histoire d'amour, et les histoires d'amour finissent mal en général...

"Que jeunesse se passe" :
A travers un miroir magique, un jeune criminel en col bleu converse avec un vieux criminel en col blanc : lui même ! Peut-on éviter l'inévitable malédiction des ans qui transformerait l'enthousiasme en pragmatisme, l'optimisme en pessimisme, les flammes en braises ? Olivier Boile pioche chez les grands auteurs russes qui contrairement à d'autres n'ont jamais dédaigné écrire des récits fantastiques, mais au final cela ressemble quand même un peu à un détournement d'"Un Chant de Noël" de Charles Dickens ^^

"Coule, rivière Soukhman" :
L'auteur reprend une byline, un poème épique, pour écrire sa propre version de l'épisode finale d'une geste chevaleresque. Nous sommes dans l'exercice de style et les mécanismes sont communs aux épopées du monde entier ^^

"Vingt-cinq millions de pardons" :
Un histoire de fantôme très originale et très plaisante qui dans une station balnéaire ukrainienne met en relation une employée des postes et un général de la Horde d'Or !

"Le Chevalier gris" :
Au soir de sa vie, un paladin déchu se confie avant de rencontrer sa tragédie. le récit aurait pu prendre n'importe quel décor, mais Olivier Boile a choisi celui de la Russie médiévale pour l'y placer : mission réussie !

"L'Arbre d'Oumila" :
Pour redonner vigueur aux Vikings, le dieu des mers Aegis féconde l'infertile Oumila, épouse slave du roi danois Harald… Sauf que les demi-dieux issus de cet union défende le peuple de leur mère et nom celui de leur père et Loki qui a orchestré tout cela en rigole encore ! Une nouvelle sympa que ne renierait pas Neil Gaiman ^^

"Un Garçon venu d'un autre monde" :
Dans un monde Eduard Streltsov est une idole déchue condamnée à un goulag sibérien, dans un autre monde il est un rockstar du football qui est entrée dans la légende de son sport en ayant remporté la coupe de monde avec l'équipe d'URSS… Marina Vladimirovna qui se sent responsable de la chute du premier (à juste titre), aimerait bien rencontrer le second et l'étrange va permettre au miracle d'avoir lieu !
Entre conte philosophique et fable existentialiste, Olivier Boile réalise une nouvelle 100% moorcockienne ^^

"Le Chant de la Roussalka" :
Un père en deuil, un adolescent en quête de liberté. Une créature surnaturelle capable d'apporter la damnation ou la rédemption. Olivier Boile réalise sa version d'un classique du folklore russe, et c'est bien fichu !

"Sventovit, l'Enfant-Dieu" :
Valdemar le roi du Danemark et Absalom l'évêque guerrier donnent l'assaut sur l'un des derniers bastion des païens de Mer Baltique. Ces derniers sont résolus à mourir jusqu'au dernier, et décident de recourir à leur arme ultime : Sventovit le dieu aux quatre visages ! Un récit tragique réussi, pour ne rien gâché entièrement raconté par celui qui sert de vaisseau à la divinité…

"Na Zapad !" :
Olivier Boile reprend le schéma des grandes migrations indo-européennes pour réaliser une uchronie dans laquelle après avoir colonisé l'extrême-orient les cosaques colonisent l'extrême occident (sommes-nous dans un univers résolument post-apocalyptique?). Nous suivons au pas de course une dynastie qui refonde Bordeaux puis la Rochelle avant de s'élancer à la découverte des Amériques… L'idée est bonne et mérite d'être étendue en roman !

"Le Gardien" :
C'est l'histoire d'une porte qui ne faut surtout pas ouvrir, c'est son gardien qui le dit. Mais comme vous le savez la curiosité est un vilain défaut, n'est-ce pas ? Tous les classique du conte sont réunis pour un récit aussi intemporel qu'universel.

"Les Fils du héros" :
A sommes dans un récit dynastique en 3 temps :
- Héraclès confie son enfant à la reine des serpents Echidna
- la prophétie s'accomplit quand en pays nomade Skythès fils d'Héraclès accède à la royauté
- des générations plus tard, les descendants scythes d'Héraclès affrontent les descendants macédoniens d'Héraclès
Olivier Boile possède décidément tous les ingrédients pour réaliser de la Fantasy historique de qualité et ici il ouvre plusieurs pistes qui méritent d'être explorées !

"Les Doigts des morts" :
On part d'une vielle conteuse et d'une veillée pour développer une petite fable en forme de contre macabre. Vite lue vite oubliée ?

"Les Pies de la place Rouge" :
On place au crépuscule de la Russie d'Ivan de le Terrible une histoire de chasse et de procès de sorcières et la doyenne Nounekheïa fait tout pour sauver sa sororité des sbires du tsar totalitaire. Il existe des mythes universels et j'ai ici retrouvé toute les sensations du récit intitulé "Les Cygnes sauvages" popularisé par le conte d'Andersen (mis en image par un film d'animation soviétique, ça joue aussi ^^) On part du présent pour raconter le passé avant de revenir au présent : Olivier Boile dit ne pas donner dans la nouvelle à chute, mais comme ici parfois ça y ressemble un peu quand même ^^

"Nadejda" :
Les histoires de sacrifices humains en vue de sanctifier un lieu ou un objet sont vieilles comme le monde et communes à toutes les civilisations (il y en avait une dans le flashback chinois du manga / anime "Ushio & Tora"), ici l'originalité consiste dans la sacrifiée dont la vie continue dans l'épée à laquelle elle a été liée. Elle accompagne le bogatyr Niejdan avant de susciter l'intérêt, puis la fascination et enfin la compassion du bogatyr Aliocha : la boucle est bouclée quand Nadejda revient à Gorislav le forgeron qui l'a faite pour être défaite… Une belle réussite que l'auteur a étendue en roman, mais ici l'ambiguité entre la femme et l'épée est parfaite : cela serait géniale que quelque raconte la saga d'Elric le Nécromanien du point de Stormbringer !

"Du Sang sur des mains de givre" :
On passe à la moulinette le folklore russe avec Ded Moroz et Snegourotchka. On aurait pu avoir un Pinochio russe, mais Olivier Boile plonge les personnages dans les affres d'une tragédie familiale qui finit mal, très mal...

"Le Dernier Défi de Capitaine Soviet" :
Nous suivons les heurs et malheurs d'un superman soviétique confronté aux affres de la vieillesse, aux conséquences de l'abus de vodka, à la grogne de ses différents enfants, aux jérémiades de Papa Yougo, aux appels de Mikhaïl Gorbatchev et à des vandales berlinois… Olivier Boile fait référence au "Red Son" de Mark Millar mais cela ressemblerait presque au "Jupiter's Legacy" de Mark Millar ^^
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Après le roman Nadejda, ce recueil confirme qu'Olivier Boile est amoureux de la Russie, de son histoire et de ses légendes.
Et visiblement ça ne date pas d'hier. Je pensais naïvement que toutes ces nouvelles avaient été écrites après le roman, mais point du tout. Certaines sont même plutôt anciennes (ramené à l'âge de l'auteur). C'est donc le fruit d'une passion éternelle qu'il nous livre-là.

Olivier Boile a mis du sien dans ses récits, de sa propre imagination, mais pour moi il fait avant tout office de passeur. C'est le moine responsable de la bibliothèque d'écrits anciens laborieusement collectés, conservés et enluminés qui les propose à la population.
Car la première chose que l'on comprend en lisant ces récits, c'est à quel point on ignore les contes, légendes et l'Histoire de la Russie (au sens large, donc incluant a minima l'Ukraine) dans nos contrées de l'Ouest. du coup, ces histoires prennent un goût exotique marqué.

Ce sont ces nouvelles au contenu historique ou mythologique fortement marqué qui m'ont bien sûr ravi le plus. Que ce soit l'origine de la capitale ukrainienne dans la nouvelle éponyme du recueil, la lutte du plus grand des bogatyrs contre les envahisseurs Tatars de « Coule, rivière Soukhman », la rencontre mythique des Vikings avec le monde slave de « L'arbre d'Oumila » (clin d'oeil à l'auteur : j'ai acheté Les Vikings de Novgorod dans la foulée de ma lecture) ou la lutte du paganisme et de la chrétienté de « Sventovit, l'enfant-dieu ».
Et j'en oublie.

Mais certaines nouvelles n'ont pas pris sur moi, souvent celles qui noircissent la légende d'un personnage célèbre, ou plutôt qui offre un éclairage sur leur possible « côté noir de la force ». Je pense surtout au pendant slave du Père Noël dans « du sang sur des mains de givre ». Celles également qui traite du thème de la culpabilité – « Vingt-cinq millions de pardons » et « le chevalier gris » - culpabilité que j'ai eu du mal à associer au héros de ces histoires.

Olivier Boile le dit lui-même, il est estampillé d'auteur de fantasy humoristique. C'est de moins en moins vrai au fur et à mesure qu'il publie. Seule la nouvelle « le dernier défi de Capitaine Soviet » peut être vue comme humoristique, et encore du domaine de l'humour noir et un brin cynique. Mention spéciale quand même aux éclaircissements sur le nuage de Tchernobyl qui s'est arrêté à la frontière française, MDR !

Mais ma préférée, c'est Na Zapad ! J'ai fait mon choix pour l'interprétation de cette nouvelle : c'est la renaissance après l'apocalypse, à la manière du cycle de Corlay de Richard Cowper ou d'un Cantique pour Leibowitz de Walter M. Miller. Je lirai bien un roman qui étende cet univers.

Merci monsieur Boile pour ces moments de rêve éveillé. J'attends avec impatience votre prochain roman.
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En quelques livres, Olivier Boile est devenu un de mes auteurs fétiches. Il est capable d'écrire dans des registres différents, maniant aussi bien l'humour que l'épique, tout en gardant un style personnel. J'achète ses bouquins les yeux fermés. J'avais tout particulièrement aimé « Nadejda », superbe fantasy historique russe. J'étais donc très enthousiaste à l'idée de voyager de nouveau dans cette région avec « Et tu la nommeras Kiev ». Boile ne m'a pas déçue, ce recueil est très réussi. Bien entendu, certains textes m'ont plus séduite que d'autres mais globalement j'ai passé un délicieux moment de lecture. Je vais passer en revue chacune des nouvelles pour livrer mon ressenti. Il y aura peut-être des redites mais tant pis.

Et tu la nommeras Kiev :
Boile revisite la légende autour de la création de Kiev. C'est une jolie entrée en matière qui permet de retrouver avec plaisir la belle écriture de l'auteur. Mais j'ai tout de même eu un sentiment de trop peu. Je n'ai pas eu le temps de vraiment rentrer dans la nouvelle. Mais c'est une belle introduction.

Vassilissa et le Cavalier de l'aube :
Le conte est un genre dans lequel Olivier excelle tout particulièrement. Ce registre poétique et merveilleux s'accorde parfaitement à son style. J'ai donc adoré ce texte. Ce qui est marrant, c'est que juste avant de commencer « … Kiev », j'avais emprunté à la bibli le recueil de contes russes (illustré par l'immense Bilibine) dont Olivier parle dans son commentaire à la fin de cette nouvelle. J'ai donc pu lire le conte original qui l'a inspiré. Et j'ose l'affirmer, la nouvelle d'Olivier est encore plus belle que le conte. Il a su s'emparer des meilleurs éléments de cette histoire traditionnelle et les sublimer.

Que jeunesse se passe :
Il y a du Gogol et du Dickens dans ce très beau texte… L'argument est génial et bien développé dans un récit mené avec brio même si j'ai trouvé le dénouement un peu en-dessous. le tout avec un propos intéressant.

Coule, rivière Soukhman :
Que ce registre, proche de la geste épique, sied bien à Olivier. J'ai adoré retrouver une ambiance qui rappelle celle de « Nadejda ».

Vingt-cinq millions de pardons :
Un récit très original et parfaitement mené de bout en bout. Au-delà de l'aspect ludique de la lecture de cette nouvelle, il y a une forme de suspense, c'est un texte très subtil qui dégage beaucoup d'émotion. Ce texte m'a vraiment touchée.

Le Chevalier gris :
Une des meilleures nouvelles du recueil même s'il y a, encore une fois, une sensation de légère frustration, un sentiment de trop court. C'est tout un roman qu'il aurait fallu autour de ce personnage. D'autant plus qu'Olivier est très bon dans la peinture de personnages vieillissants ou en tout cas davantage tournés vers leur passé que vers l'avenir.

L'Arbre d'Oumila :
Encore une très bonne nouvelle. Quel plaisir inattendu que de croiser les dieux nordiques dans ce recueil. le mélange vikings/slaves fonctionne parfaitement et le récit est parfaitement mené.

Un Garçon venu d'un autre monde :
J'ai été bluffée par cette nouvelle. Et pourtant ce n'était pas gagné. Une histoire où il est question de foot, ça partait mal… Cette histoire très émouvante est une de celles qui ne laisse pas de sentiment de trop peu. Elle est parfaitement aboutie.

Le Chant de la Roussalka :
Encore une nouvelle aux allures de conte, encore une petite merveille. L'histoire d'amour qui est le coeur de ce récit est absolument superbe, poétique sans jamais être mièvre, et tragiquement belle.

Sventovit, l'Enfant-Dieu :
J'ai trouvé cette nouvelle très intéressante mais elle m'a moins touchée que les autres. J'ai été impressionnée par la façon de mener le récit, j'ai aimé découvrir une mythologie que je ne connaissais pas mais ça n'a pas parlé à mon coeur. Il m'a manqué de l'émotion.

Na Zapad :
Là ça ne va pas du tout Olivier, c'est beaucoup trop court ! En fait, j'ai adoré cette nouvelle mais c'est celel qui m'a le plus laissée sur ma faim. Les promesses sont superbes, que ce soit l'argument uchronique génial ou les beaux personnages, mais seul un roman aurait permis de les tenir entièrement. Qu'elle était belle cette échappée avec les cosaques mais trop courte…

Le Gardien :
J'ai beaucoup aimé ce texte même si on devine tout très vite. Mais l'intérêt n'est pas dans la chute. On est là dans l'universalité du mythe, il y a un côté boîte de Pandore dans cette histoire. J'ai aimé la façon dont est abordé le thème de la transmission.

Les Fils du héros :
Décidément, ce recueil fourmille de bonnes idées. Et j'adore la façon dont Olivier reprend les mythes et légendes pour leur apporter quelque chose en plus.

Les Doigts des morts :
Voilà un registre plutôt inattendu pour Olivier, celui du récit d'épouvante gothique. Et je trouve qu'il s'en sort plutôt bien même si ce n'est pas le genre qui lui sied le mieux. L'ambiance macabre et poétique est réussie.

Les Pies de la place Rouge :
Un récit intéressant et prenant à la construction remarquable. le contexte est bien rendu et l'émotion est assez présente.

Nadejda :
Quel beau brouillon ! la nouvelle n'est pas aussi aboutie que le roman mais même quand on a lu le roman, on prend plaisir à cette lecture. le point de vue original est parfaitement mené de bout en bout.

Du Sang sur des mains de givre :
Ce conte très sombre est très beau mais je lui ai trouvé une certaine froideur, ce qui colle d'ailleurs plutôt bien au récit. du coup, j'ai trouvé ce texte remarquable dans son exécution mais il ne m'a pas touchée.

Le Dernier Défi de Capitaine Soviet :
On retrouve ici le versant humoristique d'Olivier. Mais l'humour déployé dans ce très bon récit se teinte d'une touche de mélancolie. J'ai beaucoup aimé ce mariage de tonalités.


J'ai encore une fois passé un merveilleux moment avec un livre d'Oliver Boile. Comme à son habitude il déploie une belle imagination et fait preuve d'une grande érudition sans jamais être prétentieux. Et puis je ne me lasse pas de son écriture, simple et élégante, vive et poétique. Je partage l'impatience de Tatooa, ma complice de lecture commune, quant au western sibérien d'Olivier.
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Ne le dites pas à mon fils, mais je lui ai chipé son livre en douce... je n'avais plus rien à lire, il fallait que j'ai mes lignes quotidiennes, des mots en nombre suffisant pour retrouver Morphée...

Bref, période de disette livresque oblige, me voilà les mains pleines d'un recueil de nouvelles (tiens donc!) fantastiques (hein?! C'est pas vrai ?!) sur le Russie (Ah, on se disait bien, il devait y avoir un , d'élément connu!).
Les dix-huit nouvelles ont défilé sous mes yeux, au fil de quelques jours, et ... j'avoue... j'ai apprécié !!!
Je ne l'aurais jamais cru, moi la fan de romans psychologique bien ancrés dans le réel, j'ai vraiment accroché à ces nouvelles, si diverses tant par leur thématiques, que leur approche de la culture, du folklore, de la société russes.
Olivier Boile a su percer à jour la "russkaia doucha", l'âme russe, il a su titiller en moi l'amoureuse de la Russie, cette grande dame noble, naîve et un peu brutale.
Ce mélange osé entre des faits réels, des éléments mythologiques et flokloriques de la tradition russe et des inventions de l'auteur forment un tout disparate très harmonieux.
J'ai tout particulièrement aimé la nouvelle du Capitaine Soviet, qui me sort absolument de mes lectures habituelles (les super-héros et moi ça fait… attends, je n'ai pas fini de compter !!;) ) mais m'a vraiment plu par son intelligence, sa drôlerie (couleur abeille) et sa touche russe/soviétique qui sonne vraie.
Mais ce que j'ai le plus apprécié, dans tout ce recueil, c'est tout simplement la plume narrative d'Olivier Boile. Un vrai coup de coeur pour son écriture, limpide, fluide, intelligente, avec juste ce qu'il faut d'humour, de références, de vocabulaire d'époque, et les tournures de phrases, classiques, qui habillent la langue française dans toute sa beauté lexicale et grammaticale.
Si M. Boile décidait de se lancer dans un roman psychologique réaliste … whaouh, je ne résisterais pas à l'appel du mot !
En un (ou un peu plus) mot, une belle découverte, l'émotion de me replonger dans la culture russe unie au plaisir de la lecture pure…
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Encore un pari réussi pour Olivier Boile, qui commence à devenir incontournable en matière de mythes, Histoire et contes slaves.
Je suis bien heureuse d'avoir (un petit peu) participé à l'élaboration de ce recueil en permettant qu'y soient ajoutées les chouettes illustrations intérieures de R. Barthélémy, vive Ulule ! Arf !

Pour les écrits, Oliv (pour les intimes Babelio, lol) continue ici sur un registre assez sombre, dans l'ensemble. Ce qui m'épate avec lui, c'est l'étendue des registres de son écriture. Qui va du comique délirant des "feux de l'armure" à l'atmosphère ultra-glauque de certaines des nouvelles ici, en passant par la geste épique à la Nadejda, tout en gardant, comme me le disait très justement Foxfire, son identité et sa patte, c'est assez impressionnant.
Il est à noter que nous avons, avec Foxfire, à peu près le même ressenti sur l'ensemble des nouvelles !

Il est agréable également de lire les commentaires de l'auteur à la fin de chaque nouvelle. Contexte d'écriture, inspiration, il ne nous cache rien, c'est vraiment sympa !

Je ne vais pas passer les 18 nouvelles une par une, ce serait un peu trop long.
Je vais tenter de procéder par regroupement, on verra bien comment je m'en sors.

Les nouvelles qui m'ont laissé un goût de "trop peu, trop court", avec des personnages intéressants et charismatiques dont on aurait aimé en savoir un peu plus (ou beaucoup plus) :
Et tu la nommeras Kiev
Le Chevalier Gris (qui fait quand même partie de mes préférées, mais justement !)
Stentovit, l'enfant dieu (crédidiou de nondizeus, ça aurait pu faire un roman du tonnerre !).
Na zapad ! (Très bien, beaucoup trop courte, j'ai vu passer "futur roman avec des cosaques sibériens" ! Quand est-ce prévu pour ???)
Les fils du héros (très bien, beaucoup trop courte, des personnages très intéressants ! Encore un roman "avorté", lol !)

Les "contes" et "mythes", qui font partie des nouvelles les plus complètes et les plus abouties, me semble-t-il :
Vassilissa et le cavalier de l'aube (celle-ci est in poil trop courte, j'aurais apprécié un peu plus de développement sur les personnages)
L'arbre d'Oumila (entre conte et mythe, un mélange slaves/vikings très réussi !)
Le chant de la Roussalka (très poétique, magnifique, une des meilleures du recueil).
Du sang sur des mains de givre (un conte de Noël très glauque, lol ! En approchant de la fin je me suis dit "bien sombre, ce recueil, au final"...)

Les inclassables :
Que jeunesse se passe (Bien menée, intéressante).
Coule, Rivière Soukhman (recherche stylistique de type "geste épique" plutôt réussie. On retrouve le contexte du roman Nadejda avec grand plaisir.)
Le gardien (Celle que j'ai le moins appréciée dans le recueil, même si la mise en abyme est intéressante).
25 millions de pardon (très intéressante, aboutie, émouvante)
Le garçon venu d'un autre monde (Triste histoire vraie. Très aboutie également, j'ai toujours aimé les "Et si...").
Les doigts des morts (Je l'ai trouvé "Howardienne", celle-ci. Ambiance glauque à souhaits)
Les pies de la place rouge (Ramenée sous Ivan le Terrible (de Troyat, lu récemment) avec Marinka. Je n'ai pas souvenir d'y avoir lu cette histoire de sorcières, mais par moment je suis passée vite tant j'étais écoeurée alors je l'ai peut-être ratée. La nouvelle d'Olivier est excellente !)
Nadjeda (le point de vue est intéressant, un vrai plaisir de retrouver Nadejda ! Complémentaire du roman, en fait, avec une belle ambiguïté...).
Le dernier défi du capitaine Soviet (On retrouve ici L Olivier des feux de l'armure, c'est le délire le plus complet. Ceci dit, c'est quand même moins amusant que le roman en question, car il est assez pathétique, ce super-héros sur le retour !).

Bref, j'ai passé un très bon moment de lecture avec ce recueil, cheminant avec Foxfire, sur notre forum des Trolls de Babel, en suivant les chemins qu'Olivier nous dévoilait peu à peu. J'avoue éprouver quelque impatience à l'idée du roman sur les cosaques qui se prépare (si le commentaire sur Na Zapad ! est toujours d'actualité... Il est ?)
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J'ai connu Olivier Boile sur Babélio sous le pseudonyme d'Oliv. Ce qui m'avait tout de suite plu chez lui, c'était ses connaissances pointues en littérature de l'imaginaire et ses commentaires toujours à propos. Je savais également qu'il écrivait, notamment grâce à la chronique élogieuse d'Apophis sur son roman Nadejda, paru en 2017. Aussi, quand j'ai vu passé un financement participatif sur les réseaux sociaux pour la parution de son recueil de nouvelles Et tu la nommeras Kiev, je me suis lancée sans me poser de questions !

Dans ce recueil, Olivier Boile a réuni dix-huit nouvelles d'inspiration russe qui relèvent soit de réécriture de contes du folklore traditionnel, soit d'une réponse à un appel à textes proposé par des maisons d'édition ou simplement d'une soudaine envie d'écriture. La plupart d'entre elles ont été écrites dans les années 2000 et ont été remaniées par la suite ou adaptées afin qu'elles s'inscrivent dans un contexte plus « russe ». Les nouvelles possèdent également un décor historique diversifié : il me semble qu'Olivier Boile possède une formation d'historien ; c'est pourquoi, il a ainsi logiquement situé ses nouvelles dans des époques différentes que ce soit dans l'Antiquité (Les fils du héros), le Moyen Age (Que jeunesse se passe), l'époque moderne (Les pies de la Place Rouge) ou même dans une période plus contemporaine (Le dernier défi de Capitaine Soviet). Enfin, chaque nouvelle est accompagnée à la fin d'une note de l'auteur qui éclaire son lecteur sur le contexte d'écriture. Neuf illustrations de Pierre Droal complètent ce tableau.

Mes connaissances sur le folklore russe se limitent malheureusement à la lecture de quelques contes comme La fille du roi des mers ou L'oiseau de feu dont les illustrations magnifiques dans des albums pour enfants avaient tout de suite attiré mon regard dans le cadre de déclassements de bibliothèques. Aussi, ma plongée dans ce recueil a été un véritable dépaysement, ce que je recherche actuellement de plus en plus dans mes lectures en Littérature de l'Imaginaire. J'ai tout d'abord aimé la plume agréable et fluide de l'auteur. L'emploi d'un vocabulaire spécifique comme des fonctions (boyard ou bogatyr), des villes (Kiev, Novgorod, etc…) des peuplades (Tatars, Slaves, Byzantins, etc…) ou l'apparition de créatures surnaturelles (Baba Yaga, la Roussalka, etc…) ajoutent une note originale au récit.

J'ai également apprécié sa sincérité intellectuelle : à plusieurs reprises, dans ses notes présentes à la fin de chaque nouvelle, il n'hésite pas à dire que l'idée originale d'un texte n'est pas de lui mais inspiré de la lecture d'un conte dont il a oublié le nom. de même, si j'ai regretté que certaines chûtes de nouvelles se terminent un peu à plat sans twist, l'auteur l'avoue, ce n'est pas ce qui l'intéresse le plus dans le format court.

Enfin, comme toujours dans un recueil, il y a toujours des textes pour lesquels le lecteur se sent plus concerné que d'autres et cela a été le cas pour moi. Pour exemple, j'ai adoré Que jeunesse se passe : à l'origine, il s'agit d'une nouvelle de fantasy qu'Olivier a adapté pour qu'elle colle à la thématique russe du recueil. Ainsi, l'auteur offre un axe de réflexion intéressant sur l'évolution de la personnalité et des valeurs d'un individu au gré des vicissitudes de sa vie. J'ai également beaucoup aimé la nouvelle Nadejda, premier jet de son roman éponyme. Si l'agencement des péripéties est parfois un peu maladroit me faisant perdre le fil du récit par moment, j'ai en revanche beaucoup apprécié l'idée principale et le souffle épique de la nouvelle. Surtout, dans sa note de fin, Olivier Boile énonce clairement que son roman est aujourd'hui complètement différent de ce texte, ce qui a évidemment attisé ma curiosité.

En conclusion, j'ai passé un moment très agréable avec ce recueil : les dix-huit nouvelles dépaysantes et originales se caractérisent par leur diversité. Sans nul doute, chacune trouvera son propre lecteur. En attendant, Olivier Boile a su me convaincre grâce à sa plume et je lirai probablement son autre roman, Nadejda.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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« Par la magie de son récit, je fus […] plongé[e] dans […] ces passés lointains qu'[Olivier Boile] savait faire revivre à merveille »…

Enchanteurs ces dix-huit récits qui vous plongent dans la Russie médiévale et moderne, dans la « Russie intemporelle, traditionnelle, rurale, où les croyances ancestrales et le surnaturel demeurent présents ». Merveilleuses ces dix-huit nouvelles fantastiques, pour la plupart d'un passé récent (d'une dizaine d'années) dont certaines paraissent pour la première fois, dont d'autres ont été adaptées, et celles qui prennent vie aujourd'hui dans ce recueil de 250 pages, né d'un financement participatif bien inspiré par les éditions Nestiveqnen (Merci ! et merci pour encore et toujours un ouvrage de grande qualité).

De son ordinaire plume envoûtante, fluide, ici adaptée parfaitement aux tonalités de ces récits médiévaux et modernes, Olivier Boile nous plonge littéralement et nous fait vivre et ressentir cette Russie invisible, peuplée de créatures et d'êtres issus des mythes, contes et légendes, ou encore de bogatyrs et autres héros nationaux réels ou non des temps modernes, au travers de récits aboutis d'une assez étonnante diversité. Des histoires inspirées du folklore slave ou de faits historiques que l'auteur s'approprie et remanie avec force imagination pour nous conter tout en poésie - non pas fleurette, même si le charme opère - mais la vie de curieux personnages forts, poignants, hauts en couleur qui suscitent ô combien l'empathie, une palette d'émotions qui les rend inoubliables quelle que soit leur nature. Car Et tu la nommeras Kiev fait la part belle à des êtres légendaires, connus ou inconnus dans nos contrées, là où Nadejda, merveilleux roman de fantasy de l'auteur qui sera le fruit de l'exploration de la Russie contée dans ce recueil, fait la part belle à la magique et enchanteresse Rus'de Kiev. Ce vaste territoire de légendes - qui ne semble plus avoir de secrets pour Olivier Boile tant il le maîtrise son sujet – n'en a pas moins fini de dévoiler tous ses mystères et ouvre d'autres perspectives de romans… comme partir plus loin vers l'ouest avec Semion Vassilievitch Zamorine… mais il se murmure que son projet d'écriture, même s'il « fera la part belle aux cosaques sibériens », prenne une autre direction… mais qu'importe, tombée une nouvelle fois à la renverse, je serai de l'aventure à n'en pas douter…

Et tu la nommeras Kiev est une nouvelle preuve du talent de conteur certain de son auteur, qui se livre sans fard dans quelques mots à la fin de chaque nouvelle, pour apporter quelques lumières sur ses libres et originales adaptations ou sur ses sources d'inspiration (sans quoi le lecteur pourrait rester dubitatif s'il ne se voyait pas révéler certains petits secrets…) et pour son plus grand plaisir. La preuve aussi en est le succès rencontré par le financement participatif dont ce recueil et des illustrations de Rolland Barthélémy ont fait l'objet.

… en attendant donc ce prochain roman, il me reste le recueil de nouvelles Sans donjon ni dragon à découvrir…
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Merci à Babelio pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage. J'avais un peu de réticence et d'à priori vis-à-vis de la fantasy surtout russe. Mais finalement ce ne sont que de très belles histoires, contes parfois avec une nuance philosophique. Cet ouvrage est un recueil de nouvelles fantastiques ou surtout je dirais imaginatives. Rien de très fantastique seulement beaucoup d'imagination. Des nouvelles simples à comprendre. On y découvre la naissance de Kiev, la rencontre du chevalier de l'aube, du jour et de la nuit, des récits médiévaux, des histoires de joueurs de football perdus dans le communisme et sa répression. Toutes les époques et tous les visages de la Russie sont abordées. Mes préférées : Nadejda et le dernier défi du capitaine soviet. Tous les thèmes aussi : la vieillesse, la jeunesse, le bonheur, le pardon, la politique, le communisme...Certains contes sont issus de légendes russes.
J'ai aimé cet ouvrage. J'ai été surprise parfois de la tournure et de la chute de ces contes. Pas de morale. Seuls les faits. A nous de nous faire une opinion ou d'inventer une suite. Parfois, j'ai été ému avec l'histoire de Nadejda et du dernier footballeur. Les vies parfois même brillantes peuvent être broyées par d'autres.
Je recommande donc à ceux qui veulent découvrir la Fantasy et les contes Russes.
Et je prête à Odile, mon amie qui adore la Fantasay. Je verrais ce qu'elle en pense !
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Et tu la nommeras kiev est un recueil de nouvelles sur le thème de la Russie. Russie au sens large et historique du terme, et non pas au sens géopolitique actuel.
Et nous voilà plongé dans ces 18 nouvelles, naviguant entre l'adaptation de contes et mythes traditionnels par l'auteur, d'univers moyenâgeux, au coeur de la Russie soviétique ou encore contemporaine, voire même post-apocalyptique, mais toujours avec un brin de fantastique qui a le don de m'émerveiller.
Ces nouvelles sont courtes et faciles à lire. Ce format à ses avantages : il est toujours agréable de lire une courte histoire pour se détendre à différents moments de la journée, malheureusement, elles ont eu pour certaines, tendance à me laisser sur ma faim. Mais j'ai bien conscience que c'est le format qui veut ça, on ne peut en mettre autant de détails dans une nouvelle que dans un roman.
Dans tous les cas, ces histoires que j'ai vraiment pris plaisir à lire, en plus de me faire découvrir ces ambiances russes, m'ont vraiment donné envie de découvrir cet auteur et son univers, de relire cette plume fluide et enchanteresse.
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