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EAN : 9782915653687
276 pages
Nestiveqnen Editions (22/03/2016)
3.83/5   9 notes
Résumé :
[RECUEIL DE NOUVELLES]

Lorsqu'ils font une halte bien méritée dans une cité en ruine, les Rois Mages tombent sur trois individus qui leur ressemblent comme des frères. À ceci près que leurs intentions sont bien moins louables...

Alors qu'elle se morfond dans le château de son père, la jeune princesse attend la visite de son "doux chevalier". Reste à savoir si ses amis mercenaires se contenteront d'une simple visite de courtoisie...
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
En regardant la couverture plutôt rigolote, je me suis dis « Chouette ! Je vais me marrer un bon coup ».
Mais en fait la couverture est assez trompeuse.

Certes, certaines des nouvelles présentées dans ce recueil jouent dans le registre de la rigolade (« Geneviève versus Attila » par exemple, ou « Chasse à l'homme ! »), voire de la rigolade sanguinolente version Tarantino (« Mon doux Chevalier » ou « Ne réveillez pas le cancre qui dort »). Mais dans l'ensemble, Olivier Boile joue plutôt les cordes dramatiques avec le talent qu'il a montré plus récemment dans son roman Nadejda.

Le recueil est découpé en cinq époques qui rassemblent chacune des nouvelles dont l'action se passe à une période donnée : antiquité, moyen-âge, médiéval fantasy, temps modernes et époque contemporaine (bon, la troisième est moins une « époque » qu'un sous-genre mais c'est pas moi qui ait conçu ce groupement). Mais là aussi, comme pour la couverture, la forme aurait tendance à nous tromper en nous cachant l'unité de fond.
Olivier Boile aime se référer à l'Histoire et il aime jouer avec ses mythes. Ces axes directeurs se retrouvent dans toutes ses nouvelles. La plupart d'entre elles ont dû demander une recherche non négligeable. Et vu la disparité des époques et des mythes traitées, la culture de l'auteur doit atteindre des sommets himalayesques.
Quand je dis « jouer avec les mythes », j'ai même eu l'impression qu'Olivier Boile aimait les détourner, voire les déboulonner. le plus extrême dans le genre est probablement « La nuit tombe sur Sherwood » où Robin des Bois prend cher. J'avoue que la mayonnaise n'a pas pris sur moi. J'ai trouvé ce déboulonnage un peu gratuit. Après tout on ne nous explique pas pourquoi le héros a tourné à la crevardise. J'ai trouvé le travail bien meilleur sur les rois mages de « D'Ur, de Memphis et de Sodome » ou sur le chevalier de roman courtois dans « Mon doux chevalier ».

Si je connaissais certains des mythes et légendes, j'en ai découvert d'autres que j'ignorais totalement : les saints cavaliers de « Quatre cavaliers » – alors là j'ai carrément été vexé car ces saints sont surtout évoqués dans le Languedoc, que je viens du Languedoc et que je n'en avais jamais entendu le moindre mot –, le bunyip australien de « Ben et le bunyip », le Zwarte Piet néerlandais dans « le blues de Zwarte Piet » ou le « Cueilleur de morts » inuit. Donc Olivier Boile nous distrait en nous cultivant. C'est pas donné à tout le monde.

Et il faut ajouter que les commentaires sur la naissance de chaque nouvelle en postface de chaque « époque » apportent un plus bienvenu. Ils ont parfois pu nuancer mon ressenti.

Ai-je des chouchous dans ce tas ? « L'esprit de l'Héllespont » bien sûr (facile de m'accrocher avec du miel de mythe grec), « Mas'ud le Fortuné » qui est une sublime réécriture de l'origine des Mille et Une Nuits, le vampirisme d'Empire de « Si tous les rois de la Terre » et « Quatre Cavaliers » (pour le Languedoc héhé !).
Et des moins aimés ? « La nuit tombe sur Sherwood », je l'ai déjà dit. « Rend-moi mes légions » qui est malheureusement arrivé après la superbe série de BD Les Aigles de Rome de Marini et « Calafia's Island » à côté de laquelle je suis totalement passé.

Olivier Boile est talentueux. Malheureusement Olivier Boile est trop discret. Il communique peu et cela nuit peut-être à son manque de renommée. C'est triste car il a une voix unique dans le concert des auteurs de l'Imaginaire.
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Si j'ai mis presque trois mois à lire ce recueil de nouvelles, ce fut tout à fait volontaire et réfléchi. En effet, dès le début de ma lecture, j'ai immédiatement saisi la belle densité et la grande diversité des récits qui le composent et j'ai intuitivement espacé la lecture de chaque nouvelle afin que la précédente ne nuise pas à la suivante ; je pense avoir bien fait, ce choix m'ayant permis de profiter de l'originalité et de la saveur de chacune.

Fantasy, histoire ou encore mythologie, les récits d'Olivier Boile découlent un peu de tous ces domaines à la fois. Avec une grande rigueur d'écriture et fort d'une culture générale étendue et bien étayée, l'auteur nous convie à quelques uns des voyages imaginaires nés de sa créativité prolifique qui soumet parfois des personnages réels (tel le maréchal Murat) et des héros populaires (tel Robin des Bois) aux plus surprenantes fantaisies narratives.

Olivier Boile aime surprendre, c'est un fait. Ennemi du sens unique, sa quête de diversification offre au lecteur dépaysement et suspens. Sortons des sentiers battus ! Du conte de fées qui vire au drame sanglant, de la légende qui choit de son piédestal, du récit historique qui se transforme en chronique vampirique, du mythe qui change de visage, chaque nouvelle apporte son lot de rebondissements, sur un rythme entraînant.

A la base, je ne suis pas une grande fan du genre de la nouvelle, sa concision a tendance à engendrer de la frustration, surtout chez une lectrice habituée aux pavés et aux romans-fleuves. Mais, avec "Sans donjons ni dragons", j'ai pris plaisir, quart d'heure après quart d'heure, au fil des semaines, à rêver ou... à cauchemarder.
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Après m'être régalée avec 2 de ses romans ("les feux de l'armure" et "Nadejda") j'étais curieuse de voir ce que donnait Olivier Boile dans le registre de la nouvelle. Même si je lis plus de romans que de nouvelles, le format court est un registre que j'affectionne. Je regrette d'ailleurs qu'il soit traité, en France, avec un mépris poli. L'art de la nouvelle est loin d'être aisé. Parvenir à donner vie à des personnages, à matérialiser un contexte et à construire une histoire en peu de pages ne me semble pas chose facile.

Avec ce recueil, j'ai retrouvé avec grand plaisir le style si séduisant d'Olivier Boile. Toutes les nouvelles ici réunies, en plus d'être originales, bénéficient de son écriture à la fois fluide et élégante.
Bien sûr, comme c'est le cas avec tous les recueils de nouvelles, tous les textes ne m'ont pas séduite. Je précise que même les histoires qui ne m'ont pas plu ont d'indéniables qualités.
Je vais commencer par évoquer ces nouvelles que je n'ai pas su, pour des raisons subjectives, apprécier vraiment.
Si "D'Ur, de Memphis et de Sodome" est très original et très bien écrit, je n'ai pas réussi à me passionner pour cette histoire tout simplement parce que les rois mages ne sont pas des personnages qui m'intéressent à la base. C'est un peu le même problème avec "4 cavaliers".
Pour "la nuit tombe sur Sherwood", c'est différent. J'aime beaucoup le personnage de Robin des bois mais je n'ai pas adhéré à cette vision différente du héros légendaire même si je trouve l'intention très intéressante. Pour moi Robin des bois sera toujours un renard fantasque ou un Errol Flynn bondissant. le fait que je n'ai pas accroché à cette nouvelle vient donc d'un sentiment très personnel et je suis convaincue que nombre de lecteurs apprécieraient cette relecture du personnage.
Si j'ai trouvé le propos du "blues de Zwarte Piet" intéressant, je ne suis pas parvenue à m'immerger dans cette histoire. Je préfère l'auteur dans le registre de l'imaginaire, je trouve qu'il maîtrise moins un registre plus "quotidien".
Pour "mon doux chevalier" c'est la forme qui m'a un peu gênée. le récit épistolaire est un registre que je n'aime pas. Je trouve que cette forme instaure une distance avec le lecteur qui m'empêche de rentrer dans le récit. Dans "mon doux chevalier" j'ai aimé les passages "narratifs" (et le dénouement, vraiment très bon et inattendu) mais chaque lettre me faisait sortir de l'histoire. Donc là encore un ressenti très personnel.
"Calafia's island" m'a déçue par la force de ses promesses. L'idée de départ est géniale, l'écriture vraiment très belle, notamment les passages érotiques ce qui est un registre, à mon avis, très casse-gueule, il faut parvenir à trouver un équilibre, ne pas tomber dans la vulgarité tout en évitant la mièvrerie, ce que l'auteur réussit très bien. J'aurais vraiment aimé adorer cette nouvelle mais elle est bien trop courte. Alors que ce personnage de reine légendaire, sensuelle amazone, était sublime, le récit est allé trop vite pour qu'elle ait eu le temps de vraiment prendre corps dans mon esprit de lectrice.

J'en viens maintenant aux nouvelles que j'ai beaucoup aimé et elles sont nombreuses. J'ai retrouvé l'humour, le sens de la formule de Boile dans beaucoup de récits. C'est le cas dans "service après-vente au Golgotha" qui est très original. Et le côté SF est bien amené, c'est une incursion très réussie.
Beaucoup d'humour également dans "Geneviève versus Attila" qui me donne envie de lire "Medieval superheroes". Même si je ne suis pas adepte des comics de super-héros je me suis beaucoup amusée en lisant cette nouvelle.
Dans "chasse à l'homme" j'ai retrouvé avec bonheur le ton des "feux de l'armure". Cette fantasy vue du point de vue des trolls est décalée, inventive et très amusante.
"Le guide du routard infernal" fait également preuve d'un humour réjouissant tout en offrant une peinture saisissante de l'enfer.
Si Olivier Boile maîtrise parfaitement le registre humoristique, il offre également des récits d'une grande poésie. "Mas'Ud, le fortuné" est un très beau conte oriental qui joue une belle musique et qui fait voyager. Un délice.
"Rends moi mes légions" est un très beau texte, très évocateur, qui dégage une poésie noire. Plein d'images me sont venues en tête à la lecture de ce récit.
Poésie encore avec "boire l'éternel oubli", très jolie variation sur le thème des Danaïdes, sujet, il me semble, assez peu visité.
Poésie toujours avec une autre mythologie, beaucoup plus méconnue. "Le cueilleur de morts" s'inspire de la mythologie inuit. C'est un récit poétique et émouvant qui, l'air de rien, a une portée assez universelle.
L'auteur est décidément à l'aise dans de nombreux registres. Avec "Ben et le Bunyip" il réussit une très sympathique nouvelle horrifique un peu décalée. En plus, ce texte met en scène une créature qu'on a peu l'occasion de rencontrer en littérature. Avant cette nouvelle, je n'avais rencontré le Bunyip que dans un album jeunesse datant des années 70.
"Si tous les rois de la terre" est une variation très réussie de la thématique des vampires. L'auteur parvient à renouveler ce sujet, ce qui est déjà en soi un exploit. J'ai trouvé dans ce récit tout ce que j'attends d'une nouvelle, un auteur capable de créer un univers en quelques pages. Quelle bonne idée que de faire des Maréchaux de Napoléon des vampires se délectant du sang des hommes tombés sur le champ de bataille ! En quelques pages, l'auteur donne vie aux personnages, même les secondaires. D'après les notes explicatives de l'auteur, ce récit n'a pas enthousiasmé les lecteurs de l'anthologie dans laquelle il avait été publié. Les lecteurs reprochaient à l'auteur d'étaler ses connaissances historiques. J'ai trouvé au contraire qu'il n'y avait aucune prétention. le côté historique assez prononcé ,'est pas au détriment des personnages, cet aspect vient poser le contexte de façon à rendre le récit très crédible. J'ai vraiment beaucoup aimé. Ce thème pourrait aisément faire l'objet d'un roman.
"Ne réveillez pas le cancre qui dort" permet à Olivier Boile de se venger littérairement des profs qui lui ont laissé un mauvais souvenirs. Lire ce jeu de massacre a quelque chose de réjouissant. On a tous en mémoire un prof détesté qui nous a traumatisé. On peut même remplacer le nom du prof de la nouvelle par le nom de son propre prof haï, c'est encore plus amusant.

Après avoir évoqué ces nouvelles que j'ai beaucoup aimé, j'en arrive maintenant à mes 3 préférées, les pépites de ce recueil.
Tout d'abord "l'esprit de l'Hellespont" qui s'inspire d'un épisode des guerres Médiques. Ce récit est superbe et propose des scènes magnifiques et d'une grande puissance évocatrice. Imaginer cet empereur perse fouetter la mer est le genre de scène qui enflamme mon imaginaire. Et voir un homme puissant redevenir tout petit face à la nature est un thème que je trouve inépuisable et toujours intéressant.
"Dame Autunnale et le pouvoir des fleurs" est mon 2ème coup de coeur de ce recueil. C'est un très beau conte qui dégage une poésie macabre, une tonalité quasi-gothique. Je verrais bien ce récit faire l'objet d'un bel album illustré (par Benjamin Lacombe par exemple).
"Tout de suite après la pub, l'apocalypse" peut sembler de prime abord anecdotique. Pourtant, c'est le récit qui m'a le plus émue. L'idée de cette station de radio qui devient la dernière bouée avant le néant m'a profondément touchée. J'ai trouvé ça poignant, ces gens qui téléphonent à la radio pour clamer sur les ondes une dernière fois "j'ai existé". Je me suis intensément attachée à l'animateur et à la standardiste de la radio qui continuent jusqu'à la fin, jusqu'à la limite. Pour une dernière note avant la fin. La musique jusqu'au silence définitif.

Cette critique est, je m'en rends compte, très brouillon, très fouillis et j'en suis désolée. J'espère malgré tout avoir réussi à transmettre mon ressenti sur ces jolies nouvelles.
Tout lecteur amateur d'imaginaire trouvera dans ce recueil au moins un texte qui lui plaira. C'est très varié, dans les sujets, les époques, les registres. La seule constante c'est la belle écriture d'Olivier Boile.


Challenge Multi-défis 2017 - 36 (7 - un recueil de nouvelles)
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Sans Donjon ni dragon est un recueil de nouvelles fantastique-fantasmagorique-fantasy-science-fiction. Nous l'avons pioché dans une masse critique spéciale Imaginaire, pas forcément orientée jeunesse à la base. Mais, après lecture, ce recueil peut tout à fait convenir à des adolescents à l'oeil et l'imagination avertis.

Olivier Boile est principalement un nouvelliste fantastique, mais est également l'auteur de quelques romans. Je ne le connaissais pas pour ma part, mais je suis très contente d'avoir fait la connaissance de ses écrits ! J'en ai aimé certains, d'autres moins, mais l'avantage d'un recueil de nouvelles c'est qu'il y a quand même peu de chance d'être déçu du début à la fin ; on y trouve forcément son compte à un moment. Ce recueil n'a pas été écrit spécifiquement pour l'occasion, mais reprend différentes nouvelles qu'il a rédigées ses quinze dernières années environ, parues principalement dans des fanzines et recueils fantastiques (de divers auteurs) ; on y retrouve également des inédits qui n'ont jamais été publiés. Cela permet donc aux gens qui apprécient cet auteur de ne pas devoir acheter tous les supports dans lesquels apparaissent ses écrits pour avoir le panel de ses oeuvres, ainsi que de découvrir de nouveaux textes et de se sentir privilégiés. C'est le type de recueil que j'aime.

Puisque nous avons affaire ici à 20 nouvelles, je ne peux vous faire un résumé précis de chacune. Mais je peux tenter de vous indiquer la teneur principale de cet ouvrage.

Tous les textes présents dans ce livre nous plongent dans l'Imaginaire. A un sens très large du terme. On peut autant lire des textes fantastiques, que de fantasy, voire tirant sur la science-fiction.

Le titre du recueil est particulièrement bien choisi. Sans donjon ni dragon, c'est bien ainsi que sont les textes d'Olivier Boile. A teneur fantastique, sans pour autant reprendre les évidences du genre et en retravaillant d'une façon très personnelle chaque motif présent dans les histoires. D'ailleurs, j'ai également beaucoup aimé le découpage à l'intérieur de l'ouvrage. N'a pas été choisi un ordre chronologique de parution ou d'écriture des récits, ni une classification par thème, mais un ordre chronologique d'époque. Ainsi, nous nous retrouvons avec 20 nouvelles séparées en cinq époques distinctes.

C'est ce qui m'a le plus attirée dans cet ouvrage : la diversité des textes proposés. Que l'on aime le fantastique ou non, on peut y trouver son compte. Ce serait très compliqué de ne pas aimer au moins une nouvelle de ce recueil. En effet, tout en étant liées entre elles par la plume de l'auteur et par un fond Imaginaire, elles sont tellement différentes que l'on ne peut que trouver son bonheur à un moment ou à un autre.

Styles d'écriture, thèmes, genres, psychologies des personnages, décors… tous ces éléments varient d'un récit à l'autre. Narrateur externe ou interne… Conte, lettres intimes, extraits de journaux, quelques scènes érotiques (c'est pourquoi je ne le conseille quand même qu'à partir de 14-16 ans)… Mythologie, Histoire de France ou d'autres contrées, Religion… Grèce, Australie, Angleterre, France, Pays-Bas… Château fort, désert, forêt luxuriante, pensionnat pour garçons, station de radio… Cliché de princesse en haut de sa tour, démon, chevalier pas si preux que cela, déesse, journaliste… Dans ses histoires plus contemporaines, l'auteur aborde même des sujets très actuels qui touchent notre société et sort pour cela de l'Imaginaire tel que dans ses autres nouvelles. Il aborde par exemple, le thème de l'immigration et du racisme.

L'auteur nous offre un panel hallucinant de ses compétences en matière d'écriture. Et il est très doué dans tous ces domaines.

Tous ses textes sont soit tirés de fonds d'histoires vraies, soit sont des créations complètes ; l'un ou l'autre, il sait y mettre sa patte. C'était un vrai plaisir de redécouvrir sous un nouvel angle des histoires que l'on nous rabâche depuis tout jeune et qui finissent par perdre de leur intérêt. La mythologie, pourtant figée dans son temps, prend ici une nouvelle dimension, par exemple. On peut d'ailleurs découvrir des légendes qui sont bien occidentales et pourtant peu connues du grand public et ce vent de fraîcheur dans des sujets si exploités fait beaucoup de bien.

J'ai adoré le mélange des genres de certaines nouvelles. Par exemple, alors que l'on se croit tranquillement à l'époque où Jésus vient d'être crucifié, et où donc la science-fiction n'existe même pas encore, on plonge pourtant entièrement dans un univers de science-fiction.

Olivier Boile exploite même parfois une légende sans y mettre aucun côté fantastique. Je pense à le Blues de Zwarte Piet où l'on découvre le personnage typique de Saint-Nicolas, à la sauce Amsterdamoise, qu'un homme incarne en faisant le tour des rues pour rencontrer les enfants. Il reprend donc le fond de cette légende enfantine, mais il n'y a rien de surnaturel dans ce récit. Plutôt une bien triste réalité.

Olivier Boile nous fait également découvrir des légendes d'autres lieux, tel que le passeur d'âmes des pays Inuits ou le Bunyip, monstre australien. Figures que j'ai pris plaisir à découvrir car je ne les avais jamais rencontrées et j'avais peu de chance de tomber dessus autrement qu'en lisant ces nouvelles. D'ailleurs, les notes explicatives sur chaque récit sont les bienvenues dans ce cas, car on comprend que ces personnages qui ne sont pas connus dans notre folklore occidental, ou du moins français, sont tirés de vraies légendes dans d'autres pays, plutôt que de croire que cela sort uniquement de l'imagination de l'auteur.

Ces fameuses notes tiens. A la fin de chacune des cinq parties du recueil l'auteur donne quelques explications sur chacun des textes que le lecteur vient de lire. C'est un point que j'ai beaucoup apprécié, le fait que ce ne soit pas un recueil pur et simple, mais avec un nouvel investissement de la part de l'auteur. En effet, pour chaque nouvelle, il a rédigé 3-4 paragraphes expliquant quelques données sur celle-ci. Comment lui est venue l'idée, pourquoi il a travaillé sur ce thème, comment il a abordé le sujet, le succès qu'a rencontré la première publication… Autant d'éléments qui intéressent les lecteurs, en tout cas moi. de plus, il donnait parfois quelques indications supplémentaires sur l'élément historique qu'il avait choisi par exemple, ce qui n'était pas de refus pour quelqu'un qui s'y connaît si peu que moins dans ce domaine et qui butait donc parfois sur des passages des textes. La plupart du temps, tout s'éclairait grâce à la note.



Parmi tous ces éloges, j'ai quand même deux petits griefs sur l'ensemble du recueil.

Le premier est que, malgré la force d'écriture d'Olivier Boile et ma surprise face à la chute de certaines nouvelles (on ne s'y attend vraiment pas et c'est très agréable d'être ainsi étonné), pour d'autres ce fut un peu plus mitigé. Dès le départ, et parfois à cause du titre, on se doute déjà du chemin que l'auteur va faire prendre à ses personnages. On s'attend jusqu'à la fin à ce que ce que l'on pense ne se réalise pas, mais pourtant si. Mais ça aussi c'est un avis très personnel. J'adore être surprise dans une lecture et je suis une lectrice très naïve, donc ce n'est pas dur avec moi. Quand je devine la fin, ça m'embête.

Pour découvrir la suite de la critique, rendez-vous sur notre site !
Lien : http://lebazarlitteraire.fr/..
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Une gourmandise…

Ce recueil de nouvelles d'Olivier Boile, je l'ai lu comme on découvre une boite de chocolats. Un assortiment délicieux, pas deux pareils, mais tous savourés.

Ceux qui aiment le mélange d'Histoire et d'imaginaire devraient se régaler avec ce recueil car dans la plupart des nouvelles, on retrouve un personnage historique, une légende ou un mythe réarrangé à la sauce de l'auteur, et servi par une plume toujours aussi agréable.

Le recueil se découpe en cinq parties correspondant à une période historique (on part de l'Antiquité pour arriver à notre époque contemporaine). Chaque époque offre quatre nouvelles et se conclut par une note de l'auteur. Des notes intéressantes où il explique entre autre le contexte et la source d'inspiration pour chacun de ses titres.

J'ai voulu lister mes nouvelles préférées, mais elles ont toutes leur petit plus, soit par la référence culturelle, soit par l'ambiance, soit par la chute surprenante.

A déguster, sans hésiter.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"Hellespont, sois maudit ! Me provoqueras-tu indéfiniment ? Douterais-tu de mon pouvoir ? Je suis le maître des quarante-six nations de l'empire perse ! Nul ne résiste à ma volonté, et ma volonté est de te faire courber l'échine devant moi, esprit de l'Hellespont !
— Mon seigneur ? Pouvons-nous faire quoi que ce soit afin de vous être utiles ?"
Incapable d'abandonner cette vision d'apocalypse, le Grand Roi ne se retourna pas tout de suite. Lorsqu'il fit enfin face à ses conseillers, accourus en nombre à la suite d'Artabane, il dit à l'attention de ce dernier:
"Oui, tu peux m'être utile. Premièrement, fais couper le nez et les oreilles des esclaves qui ont œuvré ce matin sur le pont de bateaux. Deuxièmement, trouves-en d'autres, fournis-leur des fouets et demande-leur de châtier la mer."
("L'esprit de l'Hellespont")
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"J'ai du mal à croire que vous vous sentiez seul. Vous êtes le chef de notre communauté ! Tout le monde est aux petits soins pour vous, on vous obéit au doigt et à l’œil. Si vous avez besoin de quoi que ce soit vous pouvez l'obtenir. Ce n'est pas comme nous autres, qui ne pouvons compter que sur nous-mêmes ou sur la bonne volonté de nos camarades pour nous en sortir.
— Si c'est vraiment ce que tu imagines, c'est que tu es encore trop jeune pour savoir ce qu'est le pouvoir. En effet, je mange à ma faim même quand l'hiver est rude ; je dors avec de ravissantes donzelles dès que l'envie m'en prend; je n'ai pas d'ordres stupides auxquels obéir, au contraire je peux donner tous les ordres stupides que je désire, ils seront suivis à la lettre. Et alors ? Tu penses que cela me satisfait ? Tu penses que c'est ce que je souhaitais lorsque j'ai bâti un refuge de hors-la-loi au cœur de la forêt de Sherwood ?
("La nuit tombe sur Sherwood")
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Devant l'armée du divin César Auguste s'étendaient, à perte de vue, les lacs infinis, les hautes collines et les forêts impénétrables de Germanie.
A l'opposé de la douceur des automnes latins, le climat était à l'image du pays dans son ensemble : froid, hostile, il semblait inviter les envahisseurs à rentrer chez eux sans attendre.

[in "Rends-moi mes légions"]
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(le messager d'Attila): Alors, quelle est votre réponse ? Vous soumettez-vous à mon maître, ou préférez-vous périr dans l'heure ?
(Geneviève): Ni l'un ni l'autre, maudit esclave barbare. Nous sommes résolus à la résistance. Paris ne sera pas outragé, ni brisé, ni martyrisé ; mais Paris sera libéré de votre présence insultante !
("Geneviève versus Attila")
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Le Chevalier Blanc soupira d'aise. Il avait jadis été l'un des preux du royaume. Au cours de sa longue carrière au service de la justice, il avait tué, massacré, estropié, dépecé, égorgé, anéanti et abattu tant d'adversaires que nul ne contestait plus la légitimité de son suzerain, Edgard-aux-blanches-mains, un monarque qui avait pu rendre son dernier soupir au sommet d'une montagne de cadavres en se persuadant que son règne avait été fructueux.
("Chasse à l'Homme !")
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Videos de Olivier Boile (4) Voir plusAjouter une vidéo
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Le mois d'octobre, pour la troisième année consécutive, est le mois de l'Imaginaire. Pour fêter et agrémenter cet évènement, nous vous proposons de découvrir la rencontre organisée à Decitre Grenoble le 24 octobre 2019 avec :
-Jean-Laurent del Socorro pour son roman Je suis fille de rage aux éditions ActuSF -Thibaud Latil-Nicolas pour son roman Chevauche-Brumes aux éditions Mnémos -Olivier Boile pour son recueil de nouvelles Et tu la nommeras Kiev aux éditions Nestiveqnen
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