Une ode à l'
opium
Un recueil de sept nouvelles, paru en 1895, qui traitent toutes de personnes opiomanes.
Nous rencontrons souvent le même personnage, en général un soldat français, dont la seule obsession est de fumer de l'
opium.
Ces protagonistes, sortes de double de l'auteur, renoncent à tous leurs principes, sont prêts à tout, même mourir à condition de pouvoir fumer encore une fois. le seul but, une seule attente toute leur journée, qu'arrive enfin le soir - parfois certains ne peuvent attendre et fument même le midi, se trouver un bas flanc pour s'abandonner au saint
opium.
Leurs histoires finissent généralement assez mal, une véritable déchéance, ces derniers ayant trahi leur famille, leur amis, leur patrie et renoncé à toute dignité.
Tout au long de ces portraits, nous retrouvons souvent un lettré indochinois et un européen plutôt éduqué, ce qui fait que l'auteur assimile le fait de fumer de l'
opium à une supériorité intellectuelle, ce qui était courant en Europe à l'époque et qu'il traite avec mépris ceux qui choisissent une existence pour lui trop convenue.
Les médiocres boivent, s'enivrent, les lettrés se droguent.
Parfois, l'auteur nous gratifie de quelques beaux passages sur les paysages indochinois mais à part pour une certaine classe de population, nous ne découvrons pas vraiment le mode de vie, les moeurs et coutumes des habitants de cette Indochine française.
Il ressort de ces écrits que l'auteur ne s'est pas vraiment intéressé au pays, n'est pas tombé amoureux de ces contrées, ni de ses habitants, mais uniquement de l'
opium.
Mais peut être que cette vision des choses était-elle normale en 1900 et qu'il ne faut pas la juger avec notre regard actuel ….
Je ne sais pas quel poids de poudre d'
opium on peut avoir pour quatorze euros, c'est ce que j'ai dû régler pour les frais de douane à la réception de ce livre dans le cadre de la Masse critique. Je ne remercie pas vraiment les éditions Olizane.