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Série Dortmunder tome 14 sur 15
EAN : 9782743624484
360 pages
Payot et Rivages (30/01/2013)
3.72/5   60 notes
Résumé :
Certains cambriolages sont tellement impossibles que même John Dortmunder n'y croit pas. Celui que projette Eppick, un ancien flic tenace, appartient à cette catégorie : voler un jeu d'échecs d'une demi-tonne en or et pierreries, barricadé dans la chambre forte souterraine d'une banque inexpugnable. Évidemment, personne ne veut tenter un coup pareil, qui s'apparente à un véritable suicide. Malheureusement pour Dortmunder, sa réputation parle pour lui et Eppick a les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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John Archibald Dortmunder est un type à qui on donnerait la pièce dans la rue ou à qui on donnerait l'adresse d'une assistante sociale en se disant qu'il en a bien besoin. En fait, c'est un cambrioleur génial, non violent, calme et profondément défaitiste. Son pessimisme, il le porte sur lui comme Héraclès portait la tunique tachée du sang de Nessus. Il aimerait s'en défaire mais il ne peut pas. Ce n'est pas un marrant même s'il finit, de par le déroulement de ses mésaventures, à avoir une attitude burlesque. Personnage inventé par Donald Westlake, Dortmunder a un « gang » travaillant régulièrement avec lui. Tous ont une ou deux spécialités dans le domaine de l'arnaque, du vol (et ils sont très professionnels et inventifs) et tous ont une personnalité décalée pour ne pas dire absurde et dingue. Johnny (il déteste être appelé comme ça) a néanmoins un seul vrai ami parmi tout ce petit monde : Andy Kelp (aucune serrure ne lui résiste). Ils se sont rencontrés en prison. Andrew Octavian (le deuxième prénom uniquement pour les vacances comme il dit) Kelp est l'antithèse de Dortmunder ; d'un optimisme béat et pétillant, frisant parfois l'infantilisme, il est de toutes les combines, de tous les coups improbables qui se soldent souvent par des demi-échecs. Il faut aussi nommer les « rôles » principaux : Il y a Walter « Stan » Murch, le chauffeur rouquin qui passerait un semi-remorque dans le chas d'une aiguille (obsédé par les itinéraires newyorkais), Tchotchkus « Tiny « Bulcher, l'homme « fort », un compromis entre l'Abominable homme des neiges et Frankenstein. Les personnages secondaires savoureux : renforts de l'équipe qui apparaissent ou disparaissent suivant les romans. Et bien sûr May, la femme de Dortmunder , sa bouée de stabilité et qui ne participe pas à leurs larcins.
Il ne faut pas oublier les « victimes » et leur entourage. Westlake les imagine souvent en parfaits produits du capitalisme américain, issus du monde des affaires, de la politique ou des médias. Mais comme Donald Westlake n'est pas manichéen, ces personnages sont complexes, pris eux aussi dans un système qu'ils nourrissent et qui parfois leur joue des tours. Autant dire, la série Dortmunder est drôle, brillante mais ce n'est pas pour autant simpliste.
Dortmunder habite New York, travaille sur place et a horreur de dépasser Manhattan où il vit. Il déteste la modernité. Il se trouve souvent lancé dans des cambriolages impossibles ou la réussite est souvent incertaine quand elle n'est pas nulle. Pourtant dans sa partie, il est un as, d'une imagination et d'un savoir-faire inégalables avec un sens de l'organisation impeccable. Seulement voilà, il est d'avance résigné à ce que tout s'écroule comme un château de cartes par la faute d'une déveine pathologique. Quand je lis une aventure de Dortmunder j'ai l'impression de me retrouver dans un film du style « The big Lebowski » ou « Burn after reading » des frères Coen puissante 10.C'est un feu d'artifice de loufoqueries, de drôleries, de dialogues absurdes, justes, enlevés ; de descriptions délectables. Tout ceci est mené tambour battant avec une verve étincelante et une écriture fine, ironique et élégante. Westlake s'amuse et nous amuse. Moi je n'ai qu'une envie, que ce pauvre John réussisse au moins une fois sa forfanterie pleinement et en même temps, j'attends la fin en me demandant ce qui va faire échouer l'entreprise. Donald Westlake qui écrit avec gravité et avec autant de talent des livres tels que : le Couperet, Mémoire morte, monstre sacré, entre autre, nous offre ici un feu d'artifice de maîtrise du récit, une science des dialogues, des ruptures de ton qui font rebondir l'action et une galerie de portraits impayables. le tout mâtiné tour à tour d'un humour potache, d'un humour surréaliste, d'un humour absurde, d'un humour raffiné. Juste un petit mot concernant cette aventure, Dortmunder se voit contraint d'accepter un marché sous peine de retourner en prison : subtiliser un jeu d'échec pour le compte d'un vieillard atrabilaire voulant assouvir une vengeance familiale. de quoi donner un grand coup de blues à notre ami newyorkais. Je n'en dirais pas plus. Dialogues décalés, personnages secondaires prenant le pas sur Dormunder et sa bande - ce qui n'est pas pour déplaire – Westlake est capable de créer la vie entière de quelqu'un en peu de paragraphe. Dans cette histoire, arlequinade (il y en a toujours une avec Donald Westlake) est l'idée fugace de voler le dôme doré d'une mosquée en construction. Ce qui donne lieu à quelques lignes absurdes aux dialogues cocasses. La cerise sur le gâteau quoi !
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Pour ce quatorzième et avant-dernier épisode des aventures de Dortmunder, rien, bien entendu, ne change vraiment. Il s'agit cette fois de dérober pour le compte d'un irascible vieillard multimillionnaire un précieux jeu d'échecs en or et pierres précieuses gardé dans une inaccessible chambre forte. Comme de coutume, c'est contraint et forcé que Dortmunder se trouve impliqué mais, toujours comme de coutume, l'enthousiasme de ses comparses allié à quelques coups de pouce du destin finiront par le convaincre que le coup est possible.

Bref, l'habitué de la série ne sera pas surpris, en retrouvera avec plaisir les ressorts habituels, et découvrira avec joie la façon dont Westlake les agence de manière à ce que tout soit à la fois pareil que d'habitude – car c'est aussi pour ça que l'on lit les romans de cette série – et surprenant grâce à quelque pirouette inattendue. Comme toujours, et plus encore dans les derniers volets de la série, Westlake se plaît à dresser divers portraits annexes : un commanditaire détestable au possible, l'ancien flic un peu pourri sur les bords, le jeune couple de marginaux qui tient le rôle de chiens dans le jeu de quilles… C'est que si l'on commence à connaître Dortmunder, Kelp, Stan, Tiny et toute la clique par coeur, il est toujours revigorant de les voir interagir avec de nouveaux personnages qui ne savent pas à quel point cette bande de bras cassés est poursuivie par la poisse.
S'il nous réserve à nouveau un braquage d'anthologie et quelques scènes pas piqués des vers, en particulier un passage digne des Marx Brothers qui voit toute la bande se cacher dans un bureau pendant que son occupant y est présent, Westlake souffre toutefois encore ici d'un défaut que nous avons déjà pu relever précédemment, à savoir une tendance à multiplier les intrigues croisées qui, si elles permettent toujours la mise en place d'un final original, sont d'un intérêt inégal dans le corps du roman et l'appesantissent un peu.
Reste tout de même un sens de la formule qui à lui seul vaut le détour (« Pour John, ses activités devaient rapporter, et il n'état pas ravi à l'idée que non seulement ce cambriolage bien précis était impossible, mais que maintenant ils étaient dans le rouge, sur ce projet, à hauteur de quatre cents dollars. […] Pendant le week-end, pour rembourser cette dette, Dortmunder et Kelp effectuèrent deux ou trois petites visites post heures d'ouverture chez divers fournisseurs de produits de luxe de Madison Avenue si haut de gamme et si raffinés que le petit panneau affiché sur la porte disait Nous parlons anglais. ») et le fait que suivre Dortmunder et ses acolytes, c'est aussi se plonger dans un monde rassurant où les méchants ne le sont pas tant que ça, où l'on croise les doigts pour que les voleurs réussissent leur coup, où l'on rit quand ils le ratent… où rien n'est jamais bien grave. Et par les temps qui courent, cela fait bien.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Les aventures de Dortmunder sont toujours aussi réjouissantes et celle-ci, l'avant-dernière de la série, ne manque pas de l'être, surtout en cette période de confinement, qui aurait sûrement ouvert de nouveaux horizons à notre cambrioleur dépressif, s'il avait pu s'introduire par effraction dans tous ces magasins fermés, ces usines à l'arrêt ou ces maisons abandonnées par des propriétaires partis se réfugier dans leurs maisons secondaires au Touquet ou à l'Île de Ré, pour s'y livrer avec Kelp, Tiny et Stan à leur passe-temps favori !

Cette fois-ci, Dortmunder est sollicité par un ex-flic à la retraite qui travaille pour le compte d'un milliardaire pour voler un fabuleux jeu d'échecs aux pièces ornées de pierres précieuses. Seul problème, le jeu d'échecs est dans la chambre forte d'une banque, totalement inaccessible... Pour une fois, devant l'impossibilité de la tâche, Dortmunder aimerait passer son tour mais l'ex-flic ne l'entend pas ainsi et menace de dévoiler à la police toutes les pièces du dossier accablant qu'il a accumulé sur les activités illégales de Dortmunder et de sa bande de potes ! Acculé, Dortmunder se résigne à faire marcher son cerveau pour élaborer un semblant de plan...

Cette aventure est sans doute un peu moins rythmée que les premières de la série, un peu alourdie par quelques petites intrigues secondaires qui auront de l'importance dans le dénouement. Elle reste savoureuse, pétillante de petites phrases à l'humour jouissif et de situations drôlissimes dont Donald Westlake, malheureusement disparu en 2008, avait le secret. La scène du repérage des lieux par John Dortmunder et Andy Kelp et la fuite de John quand il est surpris m'ont fait rire pendant des pages et des pages... C'est un merveilleux antidote à la morosité actuelle !

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Pour son avant-dernière (més) aventure, Dortmunder, le cambrioleur le plus poissard des États-Unis, se retrouve face à un sacré dilemme : sous le coup d'un chantage qui pourrait l'envoyer en prison, il est condamné à organiser le vol impossible d'un jeu d'échecs de valeur, ce qui risque fort de l'envoyer… en prison. Un ancien policier, détenteur de preuves concernant l'activité (fort peu lucrative) de Dortmunder, veut l'obliger en effet à cambrioler ce jeu, d'un poids de 300 kg dont une grande partie en or, enfermé dans les caves d'une grande banque. Ce jeu d'échecs fut trouvé lors de la Seconde guerre mondiale par une brigade américaine. Les hommes repartirent aux États-Unis chacun avec quelques pièces, mais l'un d'eux réussit à subtiliser à son compte l'ensemble. Depuis, le petit-fils d'un voleur volé n'a de cesse de retrouver le jeu et de récupérer sa part, et plus si affinité. Même pas pour l'argent, puisque l'homme a fait fortune depuis, mais pour assouvir la vengeance familiale. Il emploie pour cela un ancien flic, qui lui-même emploie momentanément le malheureux Dortmunder. Ce dernier va donc retrouver toute sa troupe pour tenter de trouver une solution. Et pourquoi pas, gruger les commanditaires ! On l'aura compris, Donald Westlake signe là 400 pages absolument joyeuses et déjantées, avec l'équipe de cambrioleurs habituels : Andy Kelp qui apporte son optimisme à Dortmunder, Stan Murch le chauffeur (qui ici propose de voler le dôme d'une mosquée, tous simplement), Tiny Bulcher, l'armoire à glace de service et Judson Blint, le petit nouveau. Sans oublier les habituelles (et hilarantes) rencontres aux OJ, le bar où ils se retrouvent pour organiser leurs méfaits. Ainsi que de nombreux personnages secondaires qui apportent des rebondissements inattendus à cette histoire. Encore une aventure de Dortmunder à déguster sans modération.
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On ne peut être déçu par cette histoire rocambolesque tout à fait du style distrayant de Donald Westlake. Aucun temps mort au cours des péripéties, certaines à éclater de rire, comme nous en a donné l'habitude de ce truculent auteur. Bon polar et humour garanti. Et pour les familiers de New York on y retrouve des quartiers sympas et le mode de vie dans la Big Apple.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Dites-m'en davantage sur ce truc d'auto-entrepreneur, demanda Dortmunder alors qu'ils roulaient vers le centre. Comment ça, c'est un statut socio-professionnel ?
- Ça indique dans quelle catégorie de travailleurs on se situe. Il y a un certain nombre de critères qu'on doit remplir, et après on devient un auto-entrepreneur.
- Quoi, par exemple ?
- On ne reçoit pas un salaire fixe.
- C'est bon.
- On ne travaille pas tous les jours dans le même bureau, la même usine ou autre.
- C'est bon.
- On emporte ses outils personnels au travail.
- C'est mon cas.
- Il n'y a personne pour superviser ce qu'on fait.
- Vous le savez.
- Il n'y a pas d'impôt retenu à la base sur les sommes qu'on gagne.
- Ça ne m'est encore jamais arrivé.
- Votre employeur ou celui qui vous engage ne vous garantit pas une pension de retraite, ni le remboursement de vos frais médicaux.
- C'est mon profil dans ses moindres détails.
- Dans ce cas, vous l'êtes.
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Dans la Sixième et la Septième Avenue, les trottoirs étaient bondés de touristes qui faisaient la queue pour manger dans des restaurants exactement semblables à ceux où ils auraient mangé chez eux, à Akron, Stuttgart ou Osaka, sauf que là- bas ils n'auraient pas été obligés de faire la queue.
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Pour atteindre cette petite salle de conférences, elle dut lui faire décrire des zigzags à travers les cellules du labeur et il fut surpris que le sol aux motifs noirs ne soit pas parsemés de miettes de pain abandonnées précédemment par des gens qui craignaient de ne pouvoir retrouver leur chemin.
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" Vous n' êtes pas flic ?
- Plus depuis dix- sept mois" (...).
On pouvait donc apparemment extraire un flic du NYPD , mais on ne pouvait pas extraire le NYPD d'un flic.
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-Tu veux que j'aille dans le nord de l'État demain, dans une limousine, avec toi et Eppick.
- Et un chauffeur.
Kelp réfléchit tandis que, au bar, le clown susurrait : Secoué, pas givré.
Kelp contempla son verre, mais ne but pas.
- Et pourquoi, exigea-t-il de savoir, est-ce que je fais ça?
- Peut-être que nous apprendrons quelque chose.
- Rien qu'on ait vraiment besoin de savoir, je parie.
Cette fois,Kelp avala un peu plus de bourbon. "À quelle heure on se livre à cette occupation idiote ?"
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Vidéo de Donald E. Westlake
En plein coeur du Haut-Jura, un tueur à gage prend la soutane comme couverture. Les locaux n'ont qu'à bien se tenir... Un pur polar dans les codes du genre, entre la série Fargo des frères Coen et les romans de Donald Westlake, mais à la sauce française avec Jacky Schwartzmann au scénario et Sylvain Vallée au dessin ! En librairie : https://www.dargaud.com/bd/habemus-bastard/habemus-bastard-letre-necessaire-bda5407350
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