Charles VII acteur ou spectateur de son règne ?
Aucun de nos rois ne connut aux yeux de la postérité pareil discrédit. Aucun ne se vit cependant décerner autant d'épithètes flatteuses de son vivant : le victorieux, le très glorieux, le bien servi !
Ses adversaires eux-mêmes lui rendirent hommage.
Georges Chastellain, historiographe de Philippe le Bon, duc de Bourgogne analysait ainsi son règne :
"Lui, de son royaume tout désolé, tanné et déchiré, comme désemparé et démoli de tous côtés, miné en ses fondations, mis à ruine en toutes ses beautés et magnificences, sans labeur et sans habitants, sans marchandise et sans justice, sans règle et sans ordre, plein de larrons et de brigands, de pauvreté et de mésaise, de violence et d'exaction, de tyrannie et d'inhumanité, et qui même avait son trône royal et siège gisant par terre, tombé et renversé sens dessus dessous, escabeau sous les pieds des hommes, foulure des anglais et le torchepied des sacquemans (des pillards), il - Charles VII -, en grand sens et labeur, avec toute la prévoyance nécessaire, par vertu, par diligence et par remède, le remit en justice et paix, en ordre et en règle, le ramena à franchise (indépendance) et à richesse...
(extrait de l'introduction de l'édition parue chez "Marabout" en 1985)
Se rendant de Vaucouleurs à Neufchâteau, il passa par Greux (qui faisait un avec le village de Domrémy). Les documents ne nous disent pas s'il vit la maison de Jeanne et l'église où elle priait. On sait seulement qu'il avait exempté d’impôt les habitants de Domrémy. Et que trois ans plus tard, comme il se rendait à Metz, il s'arrêta à Greux-Domrémy. Tout porte à croire qu'il prescrivit une enquête dans la contrée, auprès des témoins de la jeunesse de Jeanne.
Charles VII devait recourir aux Etats provinciaux, mendier ses subsides. Mais le triumvirat se chargeait de dilapider les fonds publics.
Je voudrais, noble reine, ne rien dire qui ne vous fût agréable, mais votre salut m'est plus cher que vos bonnes grâces !
Jacques Le Grand à Isabeau de Bavière _ Ascension 1405
La déesse Vénus règne seule à votre cour; l'ivresse et la débauche lui servent de cortège et font de la nuit le jour au milieu des danses les plus dissolues.
Jacques Le Grand à Isabeau de Bavière _ Ascension 1405
Louis XVI, BORDONOVE Georges