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EAN : 9782246824817
240 pages
Grasset (12/10/2022)
3.14/5   29 notes
Résumé :
Entre 2013 et 2017, Linda Boström Knausgård effectue plusieurs séjours en hôpital psychiatrique au cours desquels elle subit des électrochocs. Alors, pour raconter, elle doit désormais combattre l’amnésie – l’un des effets indésirables de ce traitement. Comment écrire sans souvenirs ? Par à-coups, semble nous répondre la narratrice, grâce à ces flashs qui la foudroient comme les décharges électriques qu’elle subit. Il y a les promenades, les soignants, les patients... >Voir plus
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Linda Boström Knausgaard est née en octobre. Octobre mois d'automne, une saison plus sombre, la saison de la mélancolie…Octobre comme la révolution bolchévique dans laquelle l'auteure, petite fille, s'imagine pionnière…Mélancolie et force singulière, tel sont les traits distinctifs de cette femme que les traitements à base d'électrochocs transforment et rendent invisible.

"Pendant qu'on vous prenait la tension, l'infirmière vous fixait les électrodes sur la poitrine et sur le front. L'interne vous posait le masque à oxygène, l'anesthésiste vous annonçait que vous alliez bientôt vous endormir, et un liquide froid se répandait dans votre corps à travers le cathéter. Comme si vous buviez l'obscurité".

Journal de bord de la folie, journal intime en milieu psychiatrique, confessions d'une femme soumise aux électrochocs, notes pour tenter de conserver les souvenirs et lutter contre l'amnésie, réquisitoire sur les dérives de la psychiatrie moderne, tel est ce livre de la suédoise Linda Boström Knausgaard, l'épouse, du moins l'ex-épouse du grand auteur norvégien Karl Ove Knausgaard. Ce dernier, dans ses livres, évoque la bipolarité de sa femme. Je n'ai lu, pour le moment que deux volets du cycle des saisons dans lequel il raconte la vie comme elle vient à sa petite dernière encore nourrisson, je ne peux m'empêcher de penser que la maladie de sa femme explique ce récit si intime afin de protéger, de préserver la petite qui n'aura pas connu ses deux parents ensemble, la folie ayant eu raison du couple en faisant voler en éclat la structure familiale. Il me faut lire son cycle autobiographique en 6 volumes, "Mon combat", à l'origine de son immense succès (il est devenu, suite à ce cycle, l'auteur le plus populaire de Norvège) qui mentionne également en effet la bipolarité de Linda, en plus de toute sa vie, son intimité, notamment ses excès avec l'alcool et son infidélité. Autofiction qui a anéanti Linda, selon ses propres dires. En attendant, j'ai été curieuse de lire le témoignage de cette femme fragile, hospitalisée de force, loin de ses quatre enfants, qui tente, pour rester l'écrivaine qu'elle est, de maintenir à flot ses souvenirs sauvagement fauchés par le traitement à base d'électrochocs.

Nous suivons le quotidien poignant de Linda à l'hôpital. Au milieu des promenades, des discussions avec quelques soignants qui prennent le temps, de l'inhumanité des médecins qui procèdent aux séances d'électrochocs aux patients, littéralement à la chaine (d'où le nom d'usine utilisé par l'écrivaine pour parler de lieu, dans l'hôpital, où on la conduit inlassablement contre sa volonté), certains souvenirs surgissent par à-coups. Épisodes de son enfance, de son adolescence, son premier contact avec la drogue qui, selon elle, a été déterminante pour l'apparition des premières angoisses, sa rencontre avec Karl Ove Knausgaard, ses grossesses, ses enfants, la tentative de suicide…les pièces du puzzle de sa vie s'emboitent peu à peu au rythme des séances d'électrochocs. Linda s'adresse à Karl Ove. Ce tutoiement rend le récit d'autant plus poignant.

J'ai été touchée par les confessions de l'auteure sur sa maladie, ses regrets, ses hontes, ses efforts pour tenter de revenir, en vain, à une forme de normalité.
« Une résolution doit pouvoir survivre à deux états d'âme différents. C'est un vieux dicton juif, sans doute le proverbe qui m'a le plus aidée dans la vie. Il suffisait d'attendre la période sombre du mois pour voir la moitié de mes brillants projets se volatiliser. Ceux qui étaient viables, j'ai fini par les reconnaitre à l'avance. En même temps, il ne faut pas être lâche. Agir dans l'urgence est aussi un talent ».

Le traitement à l'électricité, les douleurs qu'il engendre, l'apathie dans laquelle il la plonge, son efficacité médicalement discutable, sont bien expliqués, voire documentés. Nous apprenons ainsi que ce traitement est surtout prisé dans les pays nordiques et anglo-saxons, alors qu'il est interdit dans un pays comme l'Italie. « Cela tient sans doute à des conceptions fondamentalement différentes de l'être humain. de sa dignité. de son âme. de ses souvenirs ». La Suède est le pays au monde qui pratique le plus grand nombre d'électrochocs par tête d'habitant, pays de l'écrivaine.

« Je lui ai dit que j'étais écrivain, que j'avais besoin de mes souvenirs.
Il a fini par lever les yeux. Vous allez les récupérer, a-t-il répondu. On les récupère toujours. Tôt ou tard. Peut-être pas tous. Sûrement pas tous. Mais il est difficile, sinon impossible de trouver un traitement sans effets secondaires. Vous le comprenez, n'est-ce pas ? Et puis, vous n'avez qu'à inventer. C'est bien ce que font les écrivains, non ? ».

Les angoisses de Linda m'ont particulièrement marquée. Angoisse de la perte des souvenirs, angoisse de l'impossibilité de créer et d'écrire, angoisse de ne plus savoir faire avec ses enfants, angoisse de l'image qu'elle va leur laisser. Angoisse de devenir une femme de pierre. Quand le traitement des angoisses rajoute de l'angoisse à l'angoisse…poignant et déstabilisant !



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Je n'ai pas adhéré au récit torturé de cette jeune femme en proie à la dépression, celle qui va bien au-delà de la mélancolie, et qui livre dans ce texte des épisodes mêlés de son enfance, de son adolescence, de sa vie conjugale, de ses talents artistiques.

Elle est écrivaine, réalisatrice, elle subit des traitements de choc à l'électricité dans les hôpitaux psychiatriques suédois digne de Vol au-dessus d'un nid de coucou, elle évoque d'ailleurs ce film, pourtant ses infirmières sont bien plus gentilles que Miss Fletcher. Elles essaient de la prendre en charge du mieux qu'elles peuvent en subissant sans doute elles aussi l'incohérence des traitements qui lui sont administrés.

Elle se souvient de ses voyages, en Egypte, en Australie, en Crète, en Italie, particulièrement à Florence, ville qu'elle ressent comme accentuant sa dépression. Elle va aussi dans des stations balnéaires mais elle redoute la mer dont l'immensité l'angoisse, elle tente aussi la montagne et ses sentiers.

Ce sont sans doute les pages où elle évoque ses enfants qui sont les plus prenantes, elle conclue d'ailleurs son livre en prononçant leurs prénoms, l'amnésie consécutive aux électrochocs ne les ayant pas effacés de sa mémoire perturbée.
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Linda Boström Knausgård a longtemps été un personnage dans les romans de son ex-mari, l'écrivain norvégien Karl Ove Knausgård entre 2007 et 2016.
Auteur d'un cycle autobiographique en 6 volumes, "Mon combat", l'auteur se livre sans complaisance, ni narcissisme. Une autofiction qui n'elude pas les détails les plus sordides. Sur lui, mais aussi sur toutes les personnes qui ont croisé sa vie. Il raconte sans filtres  aux lecteurs ses premières expériences sexuelles, ses soûleries, la déchéance de son père alcoolique, la bipolarité de sa femme, son incapacité à être fidèle ou à assumer son rôle de père.

Linda Borstrom, a déclaré que ces livres  l'avaient anéantie. Bipolaire, elle a rechuté à la publication des premiers tomes car elle n'a  supporté ni les révélations de son mari, ni l'image qu'il donnait d'elle et de sa maladie.
Elle révèle dans une interview au Guardian : "J'ai fait la paix avec les livres maintenant, mais en réalité, j'étais tellement en colère contre ce qu'il a écrit. En tant qu'écrivain, je respecte son droit d'utiliser sa propre vie comme matériau et, objectivement, j'ai pensé que les livres étaient très bons. Mais sur le plan personnel, j'étais vraiment en colère contre la façon dont il me regardait. Sa vision de moi était si limitée qu'il ne voyait que ce qu'il voulait voir. C'était comme s'il ne me connaissait pas du tout. En le lisant, j'ai eu l'impression de subir une perte. Maintenant, je me demande simplement s'il fait peut-être partie de ces écrivains masculins qui ne peuvent pas vraiment écrire sur les femmes."

Hospitalisée, son traitement est essentiellement constitué d'interminables séances d'électrochocs, car le système hospitalier suédois pratique beaucoup cette méthode pour les troubles psychiatriques. Cela se passe à « l'usine », où l'on fait attention aux rendements :
« Ils faisaient vingt séances par jour. Ce travail à la chaîne était le nec plus ultra d'un business échappant à tout contrôle ».
Mais ce traitement estompe les souvenirs et la conscience de soi : " En me réveillant, je ne savais plus qui j'étais, ni où, ni pourquoi."
Malheureusement, durant les quatre années de séjour intermittent, on ne lui a jamais proposé d'autres solutions et elle a dû se résoudre à sacrifier une partie de ses souvenirs.
"Les médecins m'ont dit que ce serait OK, que c'était comme redémarrer un ordinateur".

Entre ces chocs électriques, elle raconte des morceaux vécus de passé qui surnagent parmi des images, des rêves et des fantasmes. Elle évoque aussi sa culpabilité de mère, que des infirmières se chargent d'ailleurs de lui rappeler, comme si, en tant que femme, la maladie ne suffisait pas. Elle rapporte des souvenirs d'enfance auprès d'une mère comédienne et d'un père bipolaire et alcoolique qui parfois la terrorisait.
Le titre du livre ainsi que les dernières pages du récit laissent espérer une fin heureuse pour cette femme capable de lutter pour survivre.
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L'autrice va séjourner plusieurs fois en psychiatrie entre 2013 et 2017. Elle y subira des électrochocs qui vont aboutir sur des pertes de mémoire. Mais pour écrire, il lui faut ses souvenirs.

Alors elle nous dit tout. Chaque instant de ses hospitalisations va nous être raconté. Ce sont des bribe de souvenirs, des moments volés qui reviennent comme des flash. Et avec eux, des réponses à des questionnements.

On découvre les promenades, les préparatifs aux séances d'électrochocs, les amitiés, les discussions avec le corps médical, la manipulation. 

Toute sa vie défile au gré de ses pensées : enfance, voyage, étude, travail, famille... Son quotidien n'est pas facile, elle fera des TS. Une vie de tourment pour cette maman de quatre enfants, marié à un auteur reconnu.

Ce roman est un réquisitoire contre la psychiatrie moderne qui se permet tellement de choses inhumaine. Mais c'est aussi une ode au changement, à la réflexion que ce soit sur la vie, l'écriture ou la parentalité.

Les médecins lui diront qu'elle peut inventer des souvenirs vu qu'elle est autrice. Un écrivain peut inventer, c'est son métier. Voilà la réponse qu'elle aura maintes fois sur sa peur de perte de mémoire. Et pourtant, écrire, c'est son bébé, c'est son essence. 

Malgré tout ses déboires, c'est l'espoir et la vie qui vont l'animer. C'est une battante, c'est une fille d'octobre

C'est un récit poignant, une belle écriture qui nous donne l'impression d'être dans sa tête et de vivre les mêmes instants qu'elle. 
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Linda Boström Knausgård est née en octobre, le quinze du mois. Auteure de nouvelles, poèmes et d'un roman, paru en 2018 chez Grasset également, elle publie là un texte assez déstabilisant, qui ne rentre dans aucun des genres littéraires précédemment cités : plaidoyer, témoignage, confession, journal intime, on ne sait pas vraiment sous quelle forme définir ce texte. Mais là n'est pas le plus important. le fait est que Linda Boström Knausgård souffre et que personne n'a trouvé d'autres moyens, dans ce qui compose le monde de la psychiatrie suédoise, pour la soulager que de lui infliger des décharges électriques dans le cerveau. Dans Fille d'octobre, Linda Boström Knausgård rappelle que son pays reste celui où cette méthode est le plus utilisé, là où elle a été interdite, en Italie, ou utilisée que très rarement, aux Etats-Unis. En ce qui concerne la France, j'ai essayé de trouver des chiffres sur sa pratique, j'en ai trouvés et ce ne sont pas des statistiques rassurantes : les électrochocs sont effectivement encore une pratique d'actualité et entre 2010 et 2016, le nombre d'actes n'a fait qu'augmenter si l'on se réfère aux chiffres communiqués par l'assurance-maladie.


On finira par apprendre, au détour d'une anecdote relative à l'un effet secondaire des volts que son cerveau s'est vu administré, à travers l'expression ses « yeux bipolaires », du mal qui ronge l'auteure. L'électroconvulsivothérapie est encore utilisée pour traiter certains malades que le système hospitalier n'arrive plus à gérer autrement. le texte de Linda Boström Knausgård raconte ces séances, ou du moins ce qu'elle en perçoit, puisqu'elle est sédatée et n'a heureusement pas moyen de s'en souvenir, au sein de l'établissement, qui ressemble à tout sauf à un hôpital, il raconte son passé, la vie familiale chaotique qui était la sienne entre des parents instables, son mariage qui n'a pas tenu le choc de la maladie et surtout la forte culpabilité qu'elle ressent vis-à-vis de ses enfants. Et peut-être même cette culpabilité-là qui la sauve dans ce désir de devenir une meilleure mère.

C'est un texte dur, le flux de pensée d'une écorchée vive, qui peut toucher les peurs les plus profondes d'un lecteur, d'autant plus que si l'on a côtoyé la dépression de près ou de loin. Et c'est dramatique parce que les seules personnes à peu près saines d'esprit auxquelles l'auteure a pu se raccrocher à un moment de sa vie, son beau-père, son époux, n'en font plus partie. La maladie mentale apparaît comme une fatalité, un héritage maudit, un hôte indésirable qui a envahi chaque parcelle de sa vie, un parasite qui lui pompe l'énergie vitale, le moral, son sang. Et si la tension électrique est le recours ultime à son mal-être, l'état de détresse qui est le sien est palpable, c'est typiquement le genre de texte avec lequel j'ai beaucoup de mal à prendre du recul, cette sensation de malaise, de mal-être, est constante. Mais la lecture de ce texte est aussi surprenante, car l'auteure parle avec une grande lucidité de sa maladie et de ses ravages sur elle-même, sur son entourage. Et au milieu de tout cela, il y a ces soignants, infirmières et infirmiers, les rares figures d'attachement, vague ersatz de cellule familiale, Maria, Aalif, Charlotta, Zahid, rares figures humaines qui arrivent à s'accommoder et à passer outre la chape de plomb de la maladie.

L'écriture est à vif, comme les blessures de celle qui évolue dans ce qu'elle appelle « l'usine », qui semble être tout sauf un lieu de soin et thérapeutique : son cerveau électrisé a tout de même enregistré la farandole de corps brancardés et inconscients, à portée de vue de chacune et chacun alors même qu'ils sont dans un état de vulnérabilité totale. La déshumanisation est entière, et l'on se demande quand même comment il est possible de remettre sur pied les psychismes en miette des patients alignés à la chaîne sur le point d'être court-circuités : pour un peu que l'on s'y penche, on apprend que les impulsions électriques ont pour but de déclencher des crises d'épilepsie. Ni plus, ni moins que si l'on devait rebooter un ordinateur, elle évoque d'ailleurs cette image plusieurs fois. Et forcément, la mémoire en pâtit, et des pans de l'existence de l'auteure partent dans les limbes de son oubli, et elle s'accroche davantage au seul lien qu'il lui reste encore, celui de ses enfants.

Détruire pour soigner, ça reste tout de même un drôle de concept de ce qui est à la base une démarche thérapeutique. Quand on sait que la lobotomie n'a même pas été interdite en France, même si elle n'est plus pratiquée, et pratiquée encore dans certains pays, il conviendrait peut-être de se poser la question de la question du respect du patient. L'auteure a été internée contre sa propre volonté, et au-delà de cette question de renoncer à la traiter comme un être doté d'un pouvoir décisionnaire, l'auteure démontre la douleur physique qui est la sienne quand il faut qu'elle se fasse piquer, et l'humiliation d'être réduite à un corps et à un cerveau malades. C'est ce qui ressort de ces retours dans le passé, avec une mère et un père qui ont eux-mêmes disjoncté depuis longtemps.

La fin de ce texte laisse entrevoir une lueur d'espoir, un espoir de sérénité à venir, en tout cas, on l'espère de tout coeur pour elle que cette torture électrique ait été bénéfique quelque part. Il est en tout cas la preuve que le traitement qu'elle a subi n'a pas totalement annihilé son goût et son don pour l'écriture. J'imagine que ce fut peut-être pour elle un défi pour reprendre la main sur sa vie que de mettre en mots ce témoignage adressé aux autres, texte pour elle-même, afin de graver définitivement sur le marbre les souvenirs de cette parenthèse de sa vie, pour lutter contre les effets destructeurs de la thérapie.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
J'aurais voulu tout raconter sur l'usine. Malheureusement, je n'en suis plus capable. Bientôt je ne me souviendrai plus de mes jours ni de mes nuits, bientôt je ne me rappellerai plus pourquoi je suis née. Je peux seulement dire que j'ai fait plusieurs longs séjours dans ce lieu entre 2013 et 2017, et qu'on m'a envoyé assez d'électricité dans le cerveau pour s'assurer que je n'écrirais jamais sur ce que j'ai subi.
(Incipit)
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Je ne suis pas prête d'oublier le trajet en avion, avec ce passager ronchon qui se plaignait parce que nous ne parvenions pas à faire taire les enfants. Ils avaient trois, cinq et six ans, on ne pouvait quand même pas exiger d'eux qu'ils ne fassent aucun bruit. Je n'ai jamais su maîtriser mon agressivité, et j'ai fini par engueuler le gros homme aux yeux de porc :
"Ça ne m’étonne pas que vous ne compreniez rien aux enfants en bas âge, vu qu'aucune femme n'accepterait de vous toucher".
Tu détestais les esclandres. Tu as essayé de calmer les choses : ce n'était pas si grave, les enfants adoraient voyager, ils criaient à peine.
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Pour les chercheurs qui s’y opposent, l’euphorie est en réalité le symptôme d’une lésion cérébrale. Cette thèse est contestée par d’autres chercheurs. Il s’agit d’une bataille où l’électricité apparaît comme le grand vainqueur. En tout cas dans la partie du monde où je vis
Les cellules du cerveau sont-elles détruites, comme le disent certains, ou se régénèrent-elles en réalité très vite, comme le prétendent d’autres ? Les cellules du cerveau humain se renouvellent constamment et sont extrêmement sensibles à l’électricité. Ces salopards le savent. Les neurologues disent tout et son contraire, et personne ne sait comment tel ou tel individu va réagir. Les plus critiques considèrent le traitement à l’électricité comme une catastrophe neurologique.

Voilà le nœud du conflit.

Tous s’accordent cependant à dire que la mémoire est particulièrement affectée par le traitement. Tous.

À l’époque j’ignorais encore cela. On ne m’a donné aucune information, à part celles que j’ai déjà mentionnées. La thérapie était sans danger.
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Ma propre compagnie me suffisait amplement.
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J'ai voulu embellir ma dépression, la qualifier de mélancolie.
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