La double vie de Médor

Ne passez pas à côté du nouvel album d'Antonin Louchard qui reprend de façon mordante et moderne la fable de la Fontaine du Loup et le chien.
Ici on découvre l'histoire savoureuse d'un loup famélique et d'une vieille dame solitaire…mais, jusqu'ou ira notre compère, quels renoncements devra-t'il accepter pour ne plus connaître les affres de la vie d'un SDF et jouir d'une affection « nourrissante » et réconfortante ?..
Le ton précieux, plein de commisération et néanmoins d'humour, est servi à merveille par des illustrations à mourir de rire ! Un vrai plaisir de voir ainsi revisité les codes de la fable de société version 2020 !
Lien : https://liresousletilleul.ov..

SEUIL JEUNESSE
2020
9791023514438
A PARTIR DE 7 ANS


: Un autre André Bouchard à vous proposer?

Bien entendu. Connaissiez-vous l'histoire de la pauvre bête transie de froid qui demanda asile chez la grand-mère?
Comment? Non, non pas celle-là, une autre.
Ce n'est pas une histoire où l'on mangera au lit, bien au contraire car notre mémé réclamera gentiment des manières.

Certains diraient que cette histoire promet d'être bien banale, qu'il n'y aurait pas grand chose d'inhabituel à ce qu'une pauvre bête ait froid en plein hiver. 
Coeur de glace, n'est-ce pas?
Ils n'auront manifestement pas tout vu ni tout lu.
 Si vous ne connaissez-pas "La double vie de Médor", n'hésitez pas à vous y plonger car la suite sera bien plus surprenant que ce que peuvent prétendre les mauvaises langues diverses (oui diverses et non d'hiver, il n'y a pas de fautes, chenapans).


Ecoutez bien, c'est donc l'histoire d'une mère-grand bien riche qui ouvrira sa porte à une bête affamée, plus précisément à un loup (il faut le dire).
Et oui, c'est bien sûr. 
Du coup, cela changera la donne de l'histoire. Donc exit le chien hypothétique et on sort les crocs.
Cette mémé se fera t-elle croquer dans la cuisine à la fin?
Pas sûr, surtout si "Médor" souhaitera profiter encore un peu de la chaude hospitalité qui fleure bon la soupe et le feu de bois.

Nous rirons donc de ce loup qui se laissera domestiqué (en quelque sorte), pour profiter du bon confort de mémé.
Nous rirons, oui car toute cette générosité aura un prix fort à payer pour ce loup en récupération: se laver, sentir la rose, se tailler les griffes, savoir jouer du piano, faire les musées...oui, mémé décidera, quoi qui lui en coûte, de ramener ce pauvre va-nu-pied à la vie (et à la culture).

Avec André Bouchard, c'est toujours désopilant et décalé.
Un loup avec des noeuds, vous avez déja vu?

La fin sera irrésistible dès lors que la mémé se cassera un petit quelque chose et que notre loup ne se trouvera pas à savoir se faire sa pitance tout seul.
Mais attendez?! Il reste bien une solution pour ne pas mourir de faim...
Devra t-on s'attendre au pire?

A vous de le découvrir, chers jeunes lecteurs.

Très bel album, grand format, aux illustrations foisonnantes et modernes à l'encre de Chine. le graphisme pousse à chercher les détails et l'humour règne en maître (le loup est ridiculisé).
L'atmosphère distille avec talent l'ambiguïté face à l'archétype du loup. L'auteur joue à faire peur aux lecteurs en misant sur ses connaissances sur ce personnage emblématique de la littérature jeunesse.
Le suspense est maintenu de bout en bout. La fin tombe un peu à plat après la montée crescendo vers le festin du loup qui n'est pas celui qu'on croit d'abord.
Le texte est également intéressant. Il se présente en gros caractères sur fond blanc et se révèle très riche en vocabulaire. Il est riche d'humour et rythmé par ses interpellations aux lecteurs qui accentuent la belle connivence installée entre l'auteur et les jeunes lecteurs.

Je découvre un auteur/ illustrateur jeunesse. J'ai beaucoup aimé aspect gravure de ses illustrations. le mélange noir et blanc avec des touches de couleurs crée un contraste visuel intéressant. On est sur du dessin qui se fond dans le blanc de l'arrière plan. On a l'impression d'être en pleine page puisqu'il n'y a pas « d'encadré » tout en laissant un espace blanc pour le texte et pour jouer aussi avec le contraste des « petits traits » des illustrations.

J'adore quand les albums jouent avec les références, chacun arrive avec les siennes mais on en a certaines en commun. En tant qu'adulte lecteur de littérature jeunesse, mais aussi lectrice pour les enfants cela donne à la lecture une saveur différente dans la tonalité. Quand au jeune lecteur, tout dépendra des lectures qu'il a déjà eu. Je ne suis pas sure qu'il connaisse « le loup et le chien » de Jean de la Fontaine mais il y a de grandes chances qu'on lui ai dit que dans les histoires les loups mangent les humains. Il faut nuancer car doit-on continuer à transmettre cette peur ancestrale ou pas… c'est un autre débat !

Les références se trouvent aussi dans les dessins… un exemple on a le loup avec une robe de chambre et un bonnet rouge… et là on pense forcément au petit chaperon rouge et sa grand-mère !

La dame a vu dans cette créature famélique, affamée et à bout de de force un être vivant à qui il fallait tendre la main. Chacun interprétera et donnera un sens à cette histoire. Nous on passe notre temps à nous dire que ses instincts de prédateurs vont prendre le dessus.[blog]
Lien : https://latelierderamettes.w..

Magnifique B.D. qui a beaucoup plus aux petits comme aux plus grands. Sans spolier, je peux dire que...et bien ... les loups...les chiens..enfin vous voyez ce que je veux dire. L’histoire : un loup tout maigre et affamé est recueilli par une vielle dame très riche et très chic. C𠆞st beau et drôle !