Tristan

Ida devait prendre le bateau avec Léon, mais faute de place, c'est elle qui est partie après avoir été tirée au sort.
Arrivée sur l'île Tristan da Cunha, au bout du bout du monde, avec ses carnets à dessins sous le bras, la jeune illustratrice prend peu à peu ses marques auprès de Véra qui l'héberge, aidant volontiers aux tâches ménagères et aux travaux agricoles.
Lorsqu'un cargo fait naufrage, elle est volontaire pour aider à sauver les oiseaux mazoutés.

Sur l'île aux oiseaux, c'est Saul qui va lui servir de guide et l'emmener dans un immense amour.

Il ne me paraît pas utile d'en dire davantage, tant ce roman se dévoile peu à peu, comme une éclaircie après un ciel d'orage.
Clarence Boulay nous propose une histoire d'une délicatesse infinie, j'y ai trouvé tout ce que j'attends d'un premier roman : une écriture subtile, élégante, poétique, des personnages profonds et attachants.
La nature sauvage et souvent hostile est décrite avec une précision quasi photographique.
J'ai entendu les cris des oiseaux, des éléphants de mer et le rugissement des vagues.
A la fois roman d'amour et roman d'aventure, Tristan est aussi le récit d'une métamorphose.

J'ai ressenti un tel manque et une telle nostalgie après cette lecture, que je l'ai relu aussitôt avec un plaisir encore plus grand, car connaissant l'histoire, je me suis attachée uniquement à la beauté des phrases.

Un coup de coeur.

Imaginez un petit point émeraude dans l'immensité bleue de l'Atlantique Sud, entre le Cap et la pointe du Brésil, une île perdue entre ciel et mer, la plus isolée au monde, c'est Tristan Da Cunha où Clarence Boulay a séjourné plusieurs mois.
J'ai donc appris l'existence de l'île britannique Tristan en lisant ce merveilleux premier roman de Clarence Boulay qui m'a envoûtée et submergée d'émotions et d'images marines dès les premières lignes .
« Courants d'air, sanglots, embruns, écume, épave . Des mots en cavale s'invitent et tournoient dans ma tête sans que je puisse en retenir aucun » .
C'est dans cet état fiévreux qu' Ida embarque au Cap sur un langoustier vers ce bout de terre à 7 jours des premières côtes, Tristan.
Elle est chanceuse et heureuse Ida même si elle laisse sur le quai son petit ami Léon, elle veut ce voyage, elle veut absolument découvrir cet endroit unique et si lointain où vit une petite communauté d'hommes et de femmes. Ida veut dessiner, écrire, ramener dans ses bagages les couleurs de cette terre sauvage, raconter le quotidien hors norme des insulaires sans savoir encore que Tristan ne se quitte pas sans peine ni sacrifice car l'histoire de l'île est l'histoire de ses naufrages, qu'ils soient maritimes ou amoureux.

Les phrases de Clarence Boulay tracent sur le papier des aquarelles aux couleurs du vent, de l'océan, des maisonnées aux toits rouges, des frais pâturages où paissent les vaches, un mélange d'azur et d'éternité qui m'a fait fondre de plaisir.
J'ai entendu le cri des oiseaux pétrels et des éléphants de mer, j'ai goûté aux langoustes.
J'étais sur l'île Tristan moi aussi.
Le roman a les accents d'une ode à la nature sauvage. C'est aussi un hommage au courage des insulaires qui vivent essentiellement de la pêche et à leur solidarité pour endiguer le désastre des cargos pollueurs avec de faibles moyens et dans des conditions dangereuses comme la catastrophe maritime de l'île aux oiseaux dans le livre.
Par certains côtés, il bouscule aussi car c'est un portrait réaliste mais sans jugement sur la vie de la petite communauté un peu hors du monde, refermée sur elle-même quand la seule possibilité de s'installer sur l'île est de se marier avec un îlien.
L'écriture est fluide, très agréable et merveilleusement imagée. le rythme est très proche des émotions ressenties par Ida, la joie des premières découvertes de l'île, ses paysages, sa rencontre avec Micke et Véra.
L'écriture devient plus alanguie et mélancolique quand Ida est prise au piège d'un amour impossible avec Saul comme l'est cette île, Tristan, battue par les vents en plein océan.
Si belle et si inaccessible.

Quelle belle histoire! Alors que je referme à peine le live, je ressens une émotion encore intacte et intense.
L'une de mes amies m'avait recommandé la lecture de "Tristan" car j'avais été particulièrement enthousiasmée par le roman de Catherine Poulain, "Le grand marin", et effectivement, j'y ai retrouvé cette ambiance de dépaysement marin, autant sensoriel que pulsionnel. Comme si le fait de quitter la terre ferme, le fait de voguer sur les mers pour atteindre des endroits reculés, hors de toute civilisation, permettait à nos instincts les plus primitifs de resurgir instantanément. le temps n'a plus d'emprise: "Cette journée est la dernière, comme tous les jours depuis cinq jours, mille ans, trois siècles".
Clarence Boulay a ainsi rédigé ce récit qui est son premier roman suite à un séjour sur l'espace insulaire de Tristan de Cunha. Cette auteure est avant tout plasticienne et les scènes où l''héroïne, Ida, peint, donnent au roman un goût légèrement autobiographique… Sinon, comment décrire cette folie, ce passage hors des règles et hors des temps qui englobe la fusion entre un homme et une femme réunit par hasard dans le plus égaré des bouts du monde?!! "C'est fou, un homme, quand on y pense, le désordre que ça met", confie Ida… C'est ici peu dire…
A lire et à savourer, le bruit des vagues et des mouettes en fond sonore, et en rêvant aux bras salés d'un pêcheur sans foi ni loi!

L'île de Tristan da Cunha, territoire britannique.
Ida et Léon veulent partir sur l'île de Tristan pour y vivre quelques mois, mais il n'y a qu'une place disponible sur le bateau. Ils tirent alors au sort et c'est Ida qui embarque pour sept jours de traversée. Léon reste sur le continent et la rejoindra plus tard. Arrivée sur place, elle découvre la vie de la petite communauté dans un village perché sur les pentes d'un volcan. On y trouve un magasin, une conserverie, des espaces verts et l'océan à perte de vue. Ida sera hébergée dans une famille durant de longs mois et participera à la vie locale.
Suite au naufrage d'un cargo à proximité de "l'île aux oiseaux" (Bird Island) située à quelques miles, une équipe de trois hommes décident de partir plusieurs jours sur place pour démazouter le coin. Ida les accompagne. Ils y passeront quinze jours loin de tout et Ida, prise d'affection pour l'un des accompagnants, laissera la place à ses sentiments...
Clarence Boulay a elle-même passé huit mois sur l'île en 2011 et s'est inspirée de son expérience pour écrire son premier roman. Tristan da Cunha est une île et un archipel volcanique perdu au milieu de l'océan atlantique sud. C'est l'endroit le plus éloigné du monde qui se trouve a environ 2800 kilomètres de l'Afrique du Sud et à plus de 3200 kilomètres du Brésil. Son accès est difficile en raison de son climat et de son éloignement. Il n'y a pas d'aéroport, on y accède uniquement par bateau depuis le Cap en Afrique du sud. Il y a un bateau tous les deux mois environ. le territoire le plus proche est l'île de Sainte-Hélène qui se trouve à 2500 kilomètres. C'est la terre la plus isolée de la planète. Lorsque l'on décide de partir à Tristan da Cunha, on est prêt à y rester de longs mois avec le strict nécessaire car la vie sur place est loin de celle que l'on connaît sur le continent. La pêche à la langouste et le travail à la conserverie sont les principales sources de revenus.
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"Tristan" est un très bon premier roman empreint de sensibilité et d'émotions, abordant la solitude et la distance avec beaucoup de pudeur. le récit est court, fluide et bien construit. J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture. Dès les premières lignes, la lectrice que je suis s'est plongée dans l'histoire, j'étais complètement ailleurs. C'est un livre qui m'a fait voyager au bout du monde sur une île dont je ne connaissais pas l'existence : mon premier coup de coeur littéraire de l'année !
Lien : http://labibliothequedemarjo..

Un énorme coup de coeur pour un tout petit livre... j'ai dévoré chacune des pages et ralenti ma lecture pour la faire durer plus longtemps.
L'histoire se déroule sur l'île de Tristan, petit confetti de terre isolé au milieu de l'Atlantique sud à des heures de bateau de l'Afrique du Sud et reliée au continent de manière très irrégulière. Ida, une jeune femme, se retrouve seule pour son séjour sur l'île, son compagnon ayant dû rester à Paris faute de place sur un des rares bateau. Logée dans une famille d'accueil, elle découvre petite à petit la vie sur cette île isolée et hostile et la manière dont la société peut s'organiser quand on habite si loin de tout dans une nature si rude et avec si peu d'ouvertures sur l'extérieur. Son séjour sur un îlot voisin encore plus isolé où elle part pour quelques jours avec des sauveteurs venus lutter contre la marée noire va tout changer et la lier à jamais à cette île.
Clarence Boulay excelle dans le rendu des atmosphères et des paysages. En peu de mot, elle nous fait ressentir à la fois la rudesse de la vie sur Tristan et la beauté de la nature environnante. Loin de tout cliché, elle nous fait partager la vie de ce microcosme et on voyage avec elle. C'est un livre magnifique, tout en observations et en petites touches, comme les dessins que Ida fait dans ses carnets, et on garde longtemps en tête cette île extraordinaire et ses habitants. Un gros gros coup de coeur pour un livre différent des autres.