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EAN : SIE92372_4202
J'ai lu (30/11/-1)
3.6/5   68 notes
Résumé :
Les erreurs des politiciens ont plongé le monde dans l'horreur d'une technique inhumaine. Pour y remédier les savants s'unissent et prennent le pouvoir. Ils créent un Gouvernement mondial scientifique.
Leur ambition est d'instaurer la paix universelle, l'essor spirituel de l'humanité, l'accès à la Connaissance, et ils y parviennent.
A leur profonde stupéfaction la réalisation de ce programme fait rapidement dépérir une foule d'hommes et de femmes pouss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Les hommes politiques ne peuvent plus apporter le moindre espoir à l'espèce humaine. le mode de gouvernement, quel qu'il soit, est néfaste car tenu par des hommes qu'intéresse uniquement le pouvoir et qui ne cherchent pas à assouvir les besoins cognitifs de ceux qu'ils dirigent. En tout cas, tel est l'avis du regroupement des plus brillants scientifiques de ce monde.

A l'issue d'une épreuve de neuf jours, neuf d'entre eux seront sélectionnés et constitueront le cercle des Nobel. Leur projet, né d'une ambition commune, sera de constituer un gouvernement international afin de remédier aux lacunes laissées par une classe politique incompétente et bornée par des intérêts financiers. L'humanité dans sa totalité devrait ainsi accéder à un niveau de vie confortable mettant à disposition logements, eau potable, nourriture et temps libre –ce dernier point étant primordial pour assurer l'objectif des Nobel : libérer l'humanité du temps perdu à l'assouvissement des contraintes vitales afin de lui permettre de se consacrer à l'étude et à l'essor de la Science.

Malgré les querelles ridicules –mais peut-être véridiques- qui font s'opposer non seulement physiciens et biologistes, mais aussi scientifiques et littéraires (par ailleurs sans cesse tournés en dérisions dans cette chasse au savoir), les Nobel réussissent à mener à bien leur projet. Un peu trop facilement pour que cela paraisse crédible d'ailleurs :

Citation:
« La famine, la simple faim étaient des souvenirs du passé. Comme le prévoyait Fawell, l'abondance des surplus dans certaines régions et la profusion de transports utilisables avaient réglé les situations d'urgence en quelques semaines. Son programme de cultures apporta par la suite une solution définitive à tous les problèmes de cette sorte. le Sahara était en partie irrigué et fertile ainsi que certains déserts d'Asie. »


On comprend que Pierre Boulle ne désire pas s'intéresser à ce processus mais ses explications vagues minimisent l'intelligence des Nobel : puisqu'il suffit d'un claquement de doigts pour remédier à tous les malheurs du monde, où se situe leur mérite ? de quelles prouesses peuvent-ils se vanter ?

Les complications surviennent après cette phase dorée de l'égalisation mondiale des niveaux de vie (si cela se produisait aujourd'hui, ce serait un cauchemar pour l'humanité) : les Nobel réalisent que malgré tous leurs efforts, la majorité des hommes ne désire pas particulièrement s'instruire ni consacrer sa vie à la poursuite de la science. Les grandes leçons sur l'expansion de l'Univers et ses conséquences dépassent la compréhension de la masse balbutiante chez qui elles ne suscitent rien de plus que des interrogations de nature astrologique : quel sera mon avenir, et deviendrai-je riche un jour ? Les intérêts universels des hommes de science s'opposent aux petits intérêts individualistes et mesquins de la masse. Alors que les Nobel cherchaient à abolir la dichotomie savants/populace, la voici qui revient à grand galop. Et le massacre se poursuit : non contente de négliger les aspects potentiellement salvateurs de la Science, la populace (qui mérite ici d'être évoquée en ses termes les plus dégradants) se met à dépérir et la courbe des suicides croît plus rapidement que les progrès scientifiques espérés. le manque de besogne et de loisirs sont simplement désignés comme explications à ce phénomène. On regrette que Pierre Boulle ne s'attarde pas davantage sur ce fait. L'auteur a en effet la tendance critiquable à bâcler rapidement des scènes qu'il considère uniquement comme des moteurs dramatiques censés l'amener plus rapidement vers la conclusion et/ou la morale de son histoire. Il se contente de nous signaler que le phénomène se propage également aux savants puisque les Nobel s'abaissent en effet à consacrer davantage de budget aux loisirs qu'ils avaient sciemment délaissés jusqu'alors.

Les premiers grands spectacles internationaux font dans la démesure mais ne cherchent pas particulièrement le déchaînement des instincts les plus violents. Malheureusement, il semble que ce dernier point soit le plus recherché de tous et n'étant pas assez exploité dans les premiers spectacles, la population s'en lasse rapidement et le phénomène des suicides reprend sa progression tranquille. Les Nobel sont donc contraints de se soumettre à la demande. Ils se prennent au jeu à leur tour et organisent des spectacles de plus en plus cruels, impressionnants et destructeurs. Quelques morts grandioses semblent en effet apaiser la lassitude du monde et sont toujours plus économiques qu'un phénomène généralisé de suicides.
L'effet pervers de cette soumission à la demande se révèle peu à peu : alors que les savants cherchaient à intégrer la population à leur milieu, l'inverse se produit. Ce sont les hommes de science qui finiront par se convertir aux passions du milieu populaire, mettant leur ingéniosité dans l'art de satisfaire ce qu'ils considéraient jusqu'alors comme des occupations viles et dérisoires.

Malgré le potentiel contenu dans cette trame, la lecture du texte de Pierre Boulle apporte surtout de la déception. le style est complètement plat, et les quelques rares incursions du côté de l'épique tombent à côté de la plaque en nous fournissant des descriptions dont le kitsch rivalise avec l'abondance de clichés désuets :

Citation:
« Infatigable, Miss Lovely se déchaînait. Une puissante détente de tous ses muscles et son admirable corps nu, rougi du sang de ses précédentes victimes, tendu comme un arc, volait littéralement à travers les airs. »


Pierre Boulle prend rarement du recul sur les causes des évènements qu'il décrit ou sur la psychologie de ses personnages. D'ailleurs, l'histoire n'est abordée que du point de vue des savants. Choix étonnant pour deux raisons, puisque tout d'abord la motivation principale des Nobel semblait être celle d'abolir les différences culturelles qui séparaient les savants du reste de l'humanité, et puisque Pierre Boulle n'a de cesse de pointer les défauts des savants et de mettre en avant le ridicule de certains traits prégnants du milieu dans lequel ils évoluent. Sans cesse rabaissés à un cercle de coqs mus par le seul objectif de prouver la supériorité de leur discipline par rapport à une autre, leur vision du monde semble bornée et aussi incapable que celle des politiciens à améliorer l'état mondial. Mais l'ambivalence de Pierre Boulle à ce sujet vient sans cesse briser le rythme de ces incursions mordantes, et entre ironie ou éloge raté, on ne comprend jamais vraiment ce que l'auteur a souhaité exprimer. La platitude stéréotypée de son écriture et le manque d'approfondissement des thèmes abordés ne nous aident pas à résoudre cette énigme, et les Jeux de l'esprit, malgré leurs prétentions à viser le spectaculaire, finissent par sombrer dans l'anecdotique.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Dans un avenir proche, les plus grands scientifiques du monde se sont réunis pour mettre fin aux conflits, aux crises, à la misère, à toutes les calamités consécutives à l'incurie des hommes politiques. Un coup d'état de velours opéré par les grands esprits.
Mais le nouvel ordre mondial n'est pas à la hauteur des attentes. Délivrés de la misère, de la faim et de la superstition, les terriens s'ennuient. A mourir. A se suicider en masse.
Pour les distraire de leur ennui philosophique, le nouveau gouvernement mondial se met à organiser Les Jeux de l'Esprit. D'abord combats individuels, ces jeux finissent par prendre l'ampleur de véritables reconstitutions historiques. le bain de sang médiatisé redonne le goût de vivre aux spectateurs du monde entier.
Une idée originale dont Pierre Bordage saura renouveler le genre avec Wang, Les Portes d'Occident et Les Aigles d'Orient.
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Ici c'est la formation d'un Gouvernement Scientifique Mondial. Tannée des incompétents qui nous gouvernent, la grande majorité des savants dans le monde veulent fonder un Gouvernement Scientifique Mondial unique. Un seul gouvernement pour gérer la planète et géré par des prix Nobels. Tsé un scientifique c'est quand même un homme et où il y a de l'homme il y a l'hommerie!

Mais comme les scientifiques ont tous partagé leurs secrets, les gouvernements n'eurent pas le choix de capituler.

Les quatre premières années furent un succès. Avec un seul gouvernement sur la planète la faim et la guerre furent obsolètes. Et comme les scientifiques avaient enfin du financement, la population vit leur qualité de vie s'améliorer. Voilà qu'un travailleur n'eut plus que deux heures de travail par jour.

On entre ici dans une société de loisirs...

Mais le but des scientifiques étaient de partager leur passion pour la Science à la population. Ils ce sont dit qu'avec le temps libre dont la population dispose celle-ci va pouvoir aller vers les études. C'est gratos en plus!

Mais non la population ne voulut rien savoir... Vive les loisirs!

Sauf que...

Vous avez vu la page couverture du roman? C'est que le taux de suicide planétaire augmenta drastiquement. La mélancolie s'est installée...

Hé bien on revient aux temps des Romains: "Du pain et des jeux!"

On installe un jeu de catch mortel avec des armes blanches. Ça va saigner!

La population embarque quelque chose de rare...

Mais même là c'est pas assez...

On y va par la suite par des jeux du genre reconstitution historique. On refait Trafalgar, Waterloo, le Débarquement de Normandie...

Mettons que même les savants se prêtent au jeu...
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Des gens très cultivés qui deviennent dans le choix des spectacles qu'ils affectionnent de plus en plus immatures.
Écrit dans les années 70 par l'auteur de "la planète des singes" et "du pont de la rivière Kwaï", ce livre est d'actualité puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de la mondialisation de la politique.
En résumé, le ''comité scientifique mondial'' remplace l'ensemble des régimes politiques. L'être nouveau, l'''homo mondialus'' peinant à s'occuper et sombrant dans l'ennui, le comité se charge scientifiquement de le divertir ! Les jeux à la fin du livre concerne bien l'esprit et pas seulement le corps, comme il est suggéré sur la couverture.
Une superbe histoire qui incite à une réflexion plus profonde qu'il n'y paraît...
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Dans un futur relativement proche, les scientifiques les plus renommés, pour la plupart Prix Nobel comme Alex Keene ou O'Kearne, s'organisent pour obtenir des politiciens en place que ceux-ci acceptent de laisser la place à un gouvernement mondial uniquement dirigé par de jeunes savants. le physicien Fawell, futur président du monde, est ainsi recruté suite à une longue série d'épreuves et de tests de très haut niveau. Il s'adjoint les services du Français Yranne et de Betty Han, psychologue d'origine chinoise. le but de l'opération est d'en finir avec la guerre et avec la famine. Il suffirait pour cela d'éradiquer les nations et toute forme de patriotisme. Ce qui est obtenu avec un certain succès. Les richesses sont mieux répartis et comme on ne perd ni temps ni argent dans des préparatifs militaires, plus de pénuries ni de famine. Les heureux humains ne doivent plus travailler que deux heures par jour. Serait-on arrivé à faire descendre le paradis sur terre ?
« Les jeux de l'esprit » se présentent comme un roman en forme de conte philosophique. Publié en 1971, cet ouvrage semble l'oeuvre d'un auteur ayant tellement d'avance sur son époque qu'il pourrait être écrit de nos jours et encore répondre à nombre de nos interrogations. À quoi bon tous ces changements ? Les hommes, libérés de toutes leurs chaînes s'ennuient lamentablement et sombrent dans une mélancolie incapacitante. Les suicides se multiplient de façon exponentielle. Les dirigeants n'ont d'autre issue que d'inventer sans cesse de nouveaux jeux de plus en plus violents et de plus en plus cruels. Rien de bien neuf depuis le « panem et circenses » (du pain et des jeux) des Romains ! Et quand le lecteur découvre qu'il faut en arriver à de véritables jeux de guerre pour enrayer le fléau, la boucle est bouclée et la démonstration par l'absurde évidente. Un régal pour les esprits intelligents. À conseiller aux utopistes béats et à tous les partisans de la mondialisation « heureuse »…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
"...Nous vous avons apporté le feu. C'était pour vous chauffer l'hiver et cuire vos aliments. Vous vous en êtes servi pour forger des épées et incendier des villes.
Nous avons inventé des machines pour soulager l'humanité. Vous les avez transformées en engins de mort sur terre, sur mer et dans les airs.
Nous vous avons donné l'énergie sous toutes ses formes. Vous l'avez utilisé pour raser des cités entières...
En conclusion de ce préambule, messieurs les présidents, nous tenons pour démontré que vous êtes les derniers qualifiés pour tenir les rênes de ce monde ou de quelqu'une de ses parties. Le résultat désolant de vos règnes est de vous épuiser vous-même en jalousies puériles, en discussions stériles et en querelles misérables, avant de consumer des peuples entiers en guerres meurtrières et contraires à l'esprit scientifique, guerres que vous reconnaissez être incapables d'éviter, après avoir tout fait pour les provoquer par votre aveuglement, votre ignorance et votre inconscience.
Nous en arrivons ainsi à l'objet de ce message...
(extrait du chapitre 8)
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Jusqu’à ce passage, en effet, malgré leur bonne volonté évidente, leur désir de collaborer, les littéraires avaient dû se borner à quelques rares interventions, des suggestions souvent repoussées avec humeur, pour que fût respecté l’idéal esthétique commun qu’ils s’étaient forgé au cours d’une vie de recherches. Celui-ci reposait tout entier sur la suppression de la plupart des adjectifs épithètes, sur l’insertion de quelques élégants passé simples là où le lecteur attendait un passé composé et, par-dessus tout, sur le remplacement de tous les adverbes se terminant en ment, tels que harmonieusement ou exclusivement, par des expressions beaucoup plus satisfaisantes telles que d’une façon harmonieuse ou d’une manière exclusive. Les esprits novateurs dans ce domaine poussaient la hardiesse jusqu’à suggérer la substitution de à une allure de colimaçon à l’atroce lentement, mais ils n’étaient généralement pas suivis jusque-là par leurs collègues.
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La passion pour les questions scientifiques n’existe pas. Le simple intérêt reste faible ; la soif de connaissance ne se manifeste pas encore. Le peuple vient au centre. Il écoute les conférences. Il va s’asseoir dans les bibliothèques et feuillette des livres. Il assiste à des projections. Il place son œil devant un télescope, mais il semble agir ainsi comme s’il exécutait une consigne, comme s’il craignait sans cela de se faire remarquer ou même de s’attirer des remontrances, plutôt que poussé par un ardent désir de s’instruire. Plusieurs des maîtres ont eu la même impression que moi. J’ai alors interrogé des étudiants et me suis aperçu que l’esprit des leçons n’était pas bien assimilé. Certains réussissent à retenir par cœur des sections entières de l’enseignement, sans paraître en évaluer la portée et la haute signification. La simple curiosité fait souvent défaut…
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Les physiciens n’avaient dans l’esprit que les progrès de leur science, c’est-à-dire l’accès à la connaissance complète de la matière inogarnique par l’analyse des particules infinitésimales. Ils s’étaient entendu sèchement rappeler par leurs collègues physiologistes et médecins que la planète Terre était un élément non négligeable du monde, ce qu’ils avaient tendance à oublier, que celle-ci était habitée par des êtres possédant une qualité appelée la Vie, en particulier des hommes possédant un organisme animal sujet à toutes sortes de besoins et de misères, que la science aurait tort de mépriser. Si les cellules de cet organisme pouvaient, en dernière analyse, se résoudre en atomes et en électrons, ce n’était pas une raison pour en négliger la structure propre, ainsi que l’étude biologique, en vue de l’amélioration et de l’évolution harmonieuse de notre espèce. Contre son inclination instinctive, Fawell décida donc de s’occuper d’abord des hommes et de leur vie matérielle.
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Si ces galaxies s’écartent ainsi aujourd’hui les unes des autres, il est évident qu’à une époque antérieure à la nôtre, elles étaient plus rapprochées. Remontons loin dans le passé, nous découvrons un corps dont les molécules ne sont plus séparées par des gouffres d’espace. Eloignons-nous encore dans le temps aussi loin que notre imagination puisse le faire, et nous voyons ces archipels très près les uns des autres, serrés les uns contre les autres, les étoiles s’écrasant sur les étoiles, les atomes sur les atomes, en un univers singulièrement restreint, d’une concentration de matière prodigieuse, d’une densité telle qu’un centimètre cube de ce magma primitif pouvait peser quelque cent millions de tonnes !
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Vidéo de Pierre Boulle
Pas facile d'être une tortue ! Caroline est véritablement un membre de la famille à part entière, mais elle ne peut pas toujours participer aux promenades et aux jeux de son Bill adoré au même rythme que les autres. Boule et Bill vont redoubler d'inventivité pour lui faire plaisir et l'impliquer davantage... Attention, Bill n'a qu'à se tenir à Caro et tout ira bien ! https://www.dargaud.com/bd/boule-bill/boule-bill/boule-bill-tome-41-bill-se-tient-caro-bda5331610
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