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Jean-Pierre Harrison (Traducteur)Julie Pujos (Traducteur)
EAN : 9782070348428
480 pages
Gallimard (05/06/2008)
3.57/5   83 notes
Résumé :
Vous voulez visiter l'incroyable ville de Xanadu ? Connaître les secrets les plus intimes de la femme illustrée? Apprendre à cultiver des champignons magiques ? Ou découvrir le monde débarrassé de toute l'humanité ? Avec Ray Bradbury, vos rêves les plus fous et les plus fantaisistes, comme vos pires cauchemars, deviennent réalité: être séduit chaque jour par une femme qui n'est ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, repousser l'attaque d'un terrifiant Tyra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Avis aux amateurs de Bradbury qui ne souhaiteraient pas se cantonner à ses oeuvres les plus connues : ce recueil de nouvelles est pour vous ! Vous y retrouverez le style si inimitable du romancier plein d'humanisme, de sagesse douce et de poésie légère, ainsi que son habilité à passer sans effort du grotesque à l'inquiétant, du sérieux à l'humour et de la fantaisie à l'horreur. On retrouvera également dans nombre de ces petits textes des thématiques chères à l'auteur et qu'il réutilisera dans d'autres de ses oeuvres : l'inquiétant « Celui qui attend » s'intégrerait, par exemple, sans peine dans les corrosives « Chroniques Martiennes » et « Presque la fin du monde » rappelle fortement certains thèmes de « Fahrenheit 451 », quoique sur un mode beaucoup plus léger. A noter également que si beaucoup de ces nouvelles restent de l'ordre du fantastique, d'autres sont plus réalistes et dégagent même un fort parfum autobiographique.

Bien que très agréable à lire, l'ensemble souffre du défaut habituel à nombre de recueils de nouvelles, à savoir qu'il est assez inégal. Plusieurs nouvelles très prometteuses souffrent de leur taille trop courte et aucune ne se détache vraiment du lot par son excellence (même si je dois admettre que « Les sprinters de l'hymne » était vraiment touchante et drôle). On referme le recueil avec un soupir de satisfaction et un léger sourire aux lèvres, mais sans en garder un souvenir inoubliable pour autant. Un bon petit moment de lecture mais sans plus.
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Qu'il est bon parfois de lire des histoires simplement belles, de courtes histoires que l'on peut grignoter comme des carrés de chocolat noir le soir avant de se coucher, un peu amère parfois, mais toujours sucrée au fond. Qu'il est bon parfois de retrouver un style d'écriture que l'on connait bien mais dont on ne se lassera jamais, de voyager au gré de l'imagination fertile d'un auteur accomplit, de rencontrer nombre de personnages attachants, très différents, mais tous plein des qualités et parfois des défauts de l'humain moyen. La nouvelle est le genre de prédilection de Ray Bradbury (dont pourtant le livre le plus connu est un roman), et ce recueil de 21 récits, très varié, ne contredira pas cet état de fait.

Dans ''Tyrannosaurus Rex'' on s'amuse de l'égo démesuré d'un producteur Hollywoodien. Dans ''La Femme illustrée'' on s'étonne d'un amour improbable qui tourne autour d'un rêve d'artiste. Dans ''Le meilleur des mondes possibles'' on aimerai avoir trouvé, comme les sujets de cette histoire, le plaisir charnelle parfait même s'il sort de l'ordinaire et parfois des convenances. D'autres récits aux teintes plus fantastiques font aussi parti du recueil comme ''Presque la fin du monde'' où, misère des misères, toutes les télévision du monde cessent de fonctionner. Ou ''Celui qui attend'', un court récit qui aurai très bien trouver sa place dans les fabuleuses ''Chroniques Martiennes'' du même auteur. Il est aussi question du souvenir, devenu un bien essentiel dans un monde où l'apocalypse a eu lieu, ou encore d'un monde où l'humanité aurait totalement disparu.

Les thèmes de la folie ou de la mort feront toujours parti de l'univers de Bradbury, comme dans ''Ainsi mourut Riabouchinska'' où les liens étroits et presque surnaturels entre un ventriloque et sa marionnette font froid dans le dos. ''Jeune ami faites pousser des champignons'' nous laisse le doute entre menace extraterrestre réel ou folie et hallucination du narrateur. On entre aussi dans le monde particulier des mendiants de Dublin, et dans une fête de la mort mexicaine où cette dernière revêt bien des habits différents. On se retrouve dans la tête d'un jeune Indien et l'on vit ses liens étroits avec la nature, ou dans celle d'un jeune soldat qui n'aura que pour seul arme un tambour et pour mission de faire battre le coeur de tous ses camarades durant la bataille qui s'annonce. On trouve aussi des nouvelles en forme de conte comme ''La jeune fille et la mort'' qui traite de l'amour avant et après la mort. Et comment ne pas parler de ''Les sprinteurs d'hymnes'', cette drôle et émouvante histoire qui se passe dans les Cinémas de Dublin et qui clôture magistralement ce recueil.

Oui il y a tout ça dans ce recueil, et bien d'autres choses. Il y a surtout de la sincérité, de l'humanité et de la poésie. Quelles soient gaies ou tristes, nostalgiques ou tournées vers l'avenir, ces histoires transpirent d'humanités. L'écriture est absolument magnifique, pleine de métaphore, ne cherchant jamais la description inutile, réaliste dans ses dialogues. La réputation d'écrivain poétique de Bradbury n'est pas usurpée. Les différentes histoires en plus d'être très varié dans le fond, autant dans les décors que les thèmes, le sont aussi dans la forme où Bradbury varie ses schémas narratifs et fourmille d'idée pour la plupart très heureuses. Toutes dans le but de poétiser ses histoires.

On ressort de cette lecture heureux, avec le sourire aux lèvres. Evidemment toutes les nouvelles n'ont pas la même qualité, et ce recueil parait moins fondamental que ''Les Chroniques Martiennes'' ou même ''L'homme illustré'' du même auteur, mais ne boudons pas notre plaisir. Un peu de poésie (jamais mièvre) dans un monde de brut, un peu de pureté et d'humanité par les temps qui courent, ça fait du bien.
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A quelques lettres près, du Bradbury, c'est presque du Brandy. Un petit verre, chaque soir avant de se coucher, et on fait de beaux rêves. Ou de beaux cauchemars. Ce recueil en particulier contient un singulier poème en prose : « Celui qui attend ». le crescendo horrifique ne s'y départit jamais de la calme fluidité de l'eau d'un puits.

Les univers varient, comme si l'on parcourait les galeries d'un musée sans cloisons. Ainsi, le puits extraterrestre susmentionné semble receler l'eau de la pluie dublinoise, tandis que les morts enfouis dans les catacombes mexicaines trouvent un écho dans les jeux ambigus des enfants, qu'ils soient mexicains, mycophiles, ou adultes dans le déni. Et si un ventriloquiste est impuissant à sauver la marionnette à laquelle il avait donné la vie, d'autres mirages se déploient en des cités infinies, dont la beauté est spécifique à celui qui les regarde. L'univers de Bradbury est à l'image de la dernière nouvelle « Les sprinteurs d'hymne » : des portes s'ouvrent et un élan musical ballote les hommes. Seul le lecteur pourra dire ce qu'il en ressort.
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1 - Les machines à bonheur (The machineries of joy), pages 17 à 34
2 - Celui qui attend (The One who Waits), pages 35 à 42
3 - Tyrannosaurus Rex (Tyrannosaurus Rex / The Prehistoric Producer), pages 43 à 61
4 - Vacance (The vacation), pages 63 à 72
5 - le petit tambour de Shiloh (The drummer boy of Shiloh), pages 73 à 80
6 - "Jeunes Amis, faites pousser des champignons dans votre cave…" (Boys ! Raise giant mushrooms in your cellar !), pages 81 à 102
7 - Presque la fin du monde (Almost the end of the world), pages 103 à 114
8 - On s'en va peut-être (Perhaps we are going away), pages 115 à 120
9 - Retour de la mer (Ant the sailor, home from the sea), pages 121 à 131
10 - El dia de muerte (El dia de muerte), pages 133 à 145
11 - La dame tatouée illustrée (The illustrated woman), pages 147 à 161
12 - Certains vivent comme Lazare (Some live like Lazarus), pages 163 à 176
13 - Un miracle d'architecture (A miracle of rare device), pages 177 à 194
14 - Ainsi mourut Riabouchinska (And so died Riabouchinska), pages 195 à 212
15 - le mendiant d'O'Connell Bridge (The beggar on O'Connell Bridge), pages 213 à 232
16 - La mort et la jeune femme (Death and the maiden), pages 233 à 243
17 - Un vol de corbeaux (A flight of ravens), pages 245 à 259
18 - le meilleur des mondes possibles (The best of all possible worlds), pages 261 à 269
19 - L'oeuvre de Juan Diaz (The life work of Juan Diaz), pages 271 à 284
20 - L'abîme de Chicago (To the Chicago abyss), pages 285 à 299
21 - Les sprinters à l'Antienne (The anthem sprinters), pages 301 à 317
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21 nouvelles de Bradbury, assez courtes chacune d'entres elles et assez éclectiques au niveau des sujets traités.
Des nouvelles qui ne m'ont pas plu, certaines avec un bon sujet de fond mais qui auraient mérité un traitement plus long voir un roman entier. Ainsi « celui qui attend » qui ressemble au film « the thing » auraient mérité une histoire plus longue. Tout comme l'histoire sur les champignons, très intéressante mais qui est frustrante.
Les histoires sont parfois plutôt sujets à philosophie et morale comme « le Petit tambour » ou encore « vacances ».
Au final, je reste sur ma faim d'histoires trop courtes, de sujets où je ne vois pas où l'auteur veut en venir ou de sujets encore trop brouillon pour moi.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Laissez un homme dans la solitude du désert et les sources du silence se répandront en lui. Du silence émanant des vastes étendues d'armoise, du couguar qui ronronne comme un essaim d'abeilles sous le soleil de midi, du silence jailli des rivières taries au fond des canyons. De tout cela l'homme s'imprègne, et quand il ouvre la bouche, de retour en ville, il l'expire.
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Le vieil homme fit le signe qui annonçait le départ pour la Grande Chasse. Ses mains, comme des bouches, disaient : Voici le jour qui convient au jeune lièvre et au vieil oiseau déplumé par les ans. Que nul guerrier ne les escorte. Ensemble le vautour moribond et l'agile levraut suivront la même piste. Car seul le plus jeune voit la vie devant lui, et seul le plus vieux la voit derrière lui ; les autres sont tellement occupés par la vie qu'ils ne voient rien.
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"N'y a-t-il pas un passage de Blake où il parle des "mécanismes de la joie" ? C'est à dire..., est-ce que Dieu n'a pas favorisé et provoqué la croissance des milieux naturels et des influences ambiantes ; n'a-t-il pas ensuite intimidé ces natures en faisant naître la Chair, hommes et femmes-jouets tels que nous sommes tous ? Et ainsi joyeusement dépêchés et dispersés de par le monde, au meilleur de notre forme, emplis de grâce, doués d'esprit et d'humour, ne sommes-nous pas dans les midis calmes, dans les climats enchanteurs, oui, ne sommes-nous pas les merveilleux mécanismes de la joie de Dieu ?"
"Si Blake a dit ça, dit le père Brian, je retire ce qu'il a dit. Il n'a jamais vécu à Dublin !"
(Prologue inséré en début de l'édition parue à "Présence du Futur" en 1965)
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Je vis dans un puits. Je vis comme une fumée dans un puits, comme un nuage de vapeur dans une gorge de Pierre. Je ne bouge pas. Je ne fais rien d'autre qu' 'attendre. Au dessus de ma tête j 'aperçois les froides étoiles de la nuit et du matin,puis je vois le soleil. Parfois je chante de vieux chants de ce monde au temps de sa jeunesse. Comment dire ce que je suis quand je l'ignore! Impossible. J 'attends, c 'est tout. Je suis brume,clair de l'une et souvenir. Je suis triste et je suis vieux. Parfois je tombe vers le fond comme des gouttes de pluie. Alors des toiles d'araignées tressaillent a la surface de l'eau. J'attends dans le silence glacé; un jour viendra ou je n'attendrai plus .
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Pour Ramona
Qui pleura en apprenant
Que le chien des Baskerville
Était mort...

Pour Susan
Qui renifla aux mêmes nouvelles...

Pour Bettina
Qui se mit à rire...

Et pour Alexandra
Qui demanda à tout le monde
De faire le vide autour d'elle...

Ce livre, chères filles,
Avec quatre différentes sortes
D'amour, pour vous.

(dédicace insérée en début de l'édition parue à "Présence du Futur" en 1965)
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Vidéo de Ray Bradbury
Chronique de Nyx Pathfinder consacrée à "L'arbre d'Halloween" de Ray Bradbury
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