Au fond, en lisant les trois récits de
Michel Braudeau,
Place des Vosges,
rue de Beaune et Porte dorée qu'on aura peine à dissocier et qui dessinent à Paris une carte de vie dont on verra d'ailleurs qu'on peut l'étendre, selon les livres, jusqu'aux Etats-Unis, au
Pérou ou à la Chine, mais aussi une carte du tendre de Liz, Kate, Marguerite, Aida ou Joaquinna (on est obligé d'abréger, des filles il en surgit presqu'à chaque page, toutes à tomber), on s'étonne qu'hormis chez les lettrés, ici ou là quelques critiques positives, on n'ait pas fait plus de cas de cette oeuvre-là, certes égotiste, qui tourne autour de l'auteur qui ne se déteste pas, mais écrite dans un style merveilleux de justesse, de rapidité et de souplesse (en un mot : d'intelligence), et qui raconte une vie (de voyages, d'Alcools et de coucheries ok) mais surtout de livres, publiés au Seuil ou chez Gallimard, commentés à
L Express, à la NRF ou au Monde (dont il fut le feuilletoniste), une vie de livres et d'écrivains, une vie d'embedded dans le monde des lettres, un "Diabolus in vitro" flâneur, mélancolique et gai.