On dirait que t'étais mort

Ce roman noir dresse avant tout le portrait de Lucio Biagi. Celui-ci est venu pour se retirer du monde vivre dans l'ancienne maison de ses parents en pleine cambrousse.

Il vit un peu en retrait et de façon assez solitaire. Mais il va finir par tisser des liens avec Saïdi qui tient le bar du village d'à côté, et Paul un chauffeur routier habitué du lieux.

Dans toute la première partie l'auteur sait très bien décrire les atmosphères, notamment avec les descriptions des habitants du coin.

Une vision très juste et sans concession, une très bonne étude sociale des habitants de cette campagne qui se retrouvent au bistrot du village.

La vie relativement tranquille des habitants et celles des trois amis vont être bousculées par l'arrivée d'un famille syrienne qui a fui son pays et qui est passée clandestinement en France dans la camion de Paul.

Si au départ on a surtout les liens qui se tissent entre les trois personnages que sont Lucio, Paul et Saïdi, l'auteur va alors entrecouper son livre par une partie théâtrale de quelques 50 pages avec des dialogues théâtralisés.

Sur le coup, ça m'a un peu déstabilisé... Et puis cette partie allait également faire avancer le récit et mettre en lumière d'autres personnages que les amis de Lucio, à savoir Paul et Saïdi et j'ai regretté qu'ils soient mis sur le banc de touche....

Même si bien sur d'autres personnages apparaissent, avec surtout celui de Joe Pellegrin et que le passé de Lucio va nous être dévoilé.

Aider ou pas cette famille sera pour tous, un pas vers le pire ou le meilleur.

Un chemin intérieur et/ou géographique, humain avant tout.

Je vous invite à découvrir ce petit coin de campagne bousculé par le Monde

en la compagnie de Lucio et de tous les autres.

Merci encore à la Librairie de Paris Stéphanoise et aux éditions du Caïman

et à l'auteur Jof Brigandet !

Un ex-braqueur, un patron de bar encore hanté par son ancien travail au sein d'ONG et un chauffeur routier. Les trois protagonistes de ce récit ont des parcours de vie bien différents mais ils ont pour point commun de s'être construit une nouvelle vie dans un petit village de campagne en mettant leur vie passée derrière eux. Un évènement va bousculer leur vie rangée et va faire ressurgir certains souvenirs du passé.

Ce livre est une bonne petite surprise. Un roman noir parfaitement maitrisé et bien ancré dans le réel car l'auteur explore des sujets qui sont parfaitement d'actualités. Je vais éviter de trop rentrer dans le détail car cela risque de dévoiler des éléments essentiels de l'intrigue. En tout cas, c'est bourré d'éléments de réflexion très pertinents.

Par ailleurs, le style est très soigné, la plume est agréable à suivre et l'ensemble est relativement fluide (j'expliquerai le relativement un peu plus loin dans la chronique) et tient en haleine le lecteur jusqu'au bout des 300 pages de ce roman. Je suis resté un peu plus perplexe sur ce passage en style "pièce de théatre" au milieu du récit. Vous allez me dire, pourquoi pas, oui effectivement pourquoi pas mais cela n'apporte pas grand chose au récit je trouve. Il y a peut-être une histoire derrière ce changement de style surprenant, mais cette raison, seule l'écrivain en a connaissance.

Il y aussi quelques allers-retours dans le passé qui ne sont pas forcément évidents, ça manque de transitions et il m'est arrivé quelque fois de me sentir un peu perdu dans la chronologie du récit. D'où le "relativement fluide" que j'ai employé un peu plus haut dans cette chronique. Bon après, l'ensemble tient largement la route et j'ai clairement apprécié ma lecture.

C'est une belle découverte et on sent bien que l'auteur n'en est pas à son coup d'essai. J'irai peut-être faire un tour du côté de ses autres romans.

C'est donc une bonne petite surprise que je recommande aux amateurs de romans noirs. Un roman de bonne facture à l'écriture soignée. C'est d'un réalisme assez bluffant, les thèmes traités sont des thèmes sociétales au coeur de l'actualité qui poussent le lecteur à la réflexion, les personnages ont du charisme et l'ensemble tient en haleine. Toutes les qualités pour passer un bon moment de lecture sont bien là.

Merci aux éditions du Caïman pour cette découverte !

Bonjour,

Voici un superbe roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "On dirait que t'étais mort" de Jof Brigandet aux éditions du caïman.

Merci à Jean-Louis et aux éditions du Caïman pour leur confiance.

L'histoire de Lucio Biagi, ex-taulard venu se mettre au vert dans le village de Roche-La-noire. Son pote camionneur Paul Mesan ramène un jour (sans qu'il le sache) dans son camion une famille syrienne qui veut à tout prix rejoindre l'Angleterre.
Aidé de Joe Pellegrin et de quelques amis du village, ils vont tout faire pour porter assistance à cette famille de migrants, quitte à frôler les interdits avec la loi.

Une bien belle histoire que celle-là, ponctuée par cette actualité internationale qui va jusqu'à bousculer le petit village pépère et sans histoires.

Un évènement anodin qui va être révélateur des comportements de chacun, lier ou défaire des amitiés indéfectibles et transformer le quotidien d'une vieillesse paisible en une course revigorante mais surtout très humaine. 

Lucio se retrouve une seconde jeunesse, et quelque part, rattrape ce passé jusque là chaotique. Pour se racheter une conscience ? C'est bien possible ! 

La narration originale et la structure inédite de ce roman noir a de quoi surprendre plus d'un. Retrouver une pièce de théâtre en trois actes au beau milieu du roman est tout à fait impensable et pourtant c'est amené avec brio.

Une grosse prise de risque réussie qui apporte aux dialogues une dynamique nouvelle où les deux protagonistes au fort caractère, Joe et Lucio, se confrontent dans une joute verbale. 

J'ai bien aimé ce roman noir champêtre, avec des personnages sincères et touchants qui nous délivrent de la tendresse dans un monde où la brutalité de leurs blessures personnelles les agressent et ébranlent leurs certitudes.

Beaucoup de questions se posent, l'écriture fluide de l'auteur amène à la réflexion tout en laissant le lecteur se mesurer à ses propres valeurs.
L'essentiel se trouve dans la sensibilité des perceptions que l'on se fait de notre monde.

Une belle aventure humaine, touchante. A découvrir pour la beauté de l'ouvrage.

Bonne lecture, amis lecteurs !
Lien : http://lecturechronique2.com

Quand on sort de prison, il est toujours agréable de voir quelqu'un qui vous attend. Pour Lucio, ce sont ses amis qui l'attendent. Ce qui lui permet de se remémorer sa vie d'avant et d'appréhender sa nouvelle vie d'homme libre. Comment se passera son retour dans son village? Quelle sera sa vie?

Vient le moment où il faut se créer une nouvelle vie et de faire profil bas. le moment de se faire de nouveaux amis. Puis, arrive la catastrophe. Une connaissance qui vit une situation difficile. Comment l'aider? Souhaite-t-il de l'aide? Peut-être qu'il vaudrait mieux fermer les yeux et ignorer la situation. Lucio ne sait pas trop. Saïdi, son ami, semble détenir la solution. Faut-il le suivre? Faut-il apporter son soutien à son ami? La question de migrants est si délicate.

Au fil des pages, le caractère des trois amis se révèle. Comment agir pour aider cette connaissance? Chacun pense avoir la bonne solution. Mais, ce voisin n'a peut-être pas envie d'être aidé. Il a agi volontairement et s'en satisfait. Une histoire humaine qui se passe dans un village. Dans une ferme loin de tout. Une histoire qui met en lumière la condition de vie des migrants ainsi que la réaction des trois amis. de trois hommes qui pensaient se connaitre et qui se découvrent.

Une petite ville dans le Haut-Forez ; trois amis et une famille syrienne qui s'invite dans le décor.
Lucio, ex-braqueur qui habite dans la maison que sa tante lui a léguée.
Saïdi, le tenancier du bar, brisé par ses années dans des ONG.
Paul, le chauffeur de poids lourds qui ramène sans le savoir la famille dans son camion.
N'oublions pas Joe, qui veut se faire élire sous l'étiquette d'extrême droite.
L'occasion pour l'auteur de nous parler de la solidarité, des secrets qui refond surface, des actionnaires qui pressurent les ouvriers.
Un roman noir avec beaucoup d'espoir et une dose d'humour à la fin.