Comme l'affirmait
Régine Pernoud dans son étude
Pour en finir avec le Moyen-âge (Le Seuil – 1977), cette période de l'histoire de l'humanité ne fut pas aussi obscurantiste que l'ont prétendu bon nombre de manuels d'histoire, et d'historiens.
Et si les technologies numériques n'avaient pas encore été inventées, les sciences philosophiques, médicinales, chirurgicales et autres enregistraient de très gros progrès, surtout avec l'apport des études des Anciens dont
Aristote. Et c'est bien en référence à ce philosophe qui aborda tous les genres que le narrateur de ce roman historique, natif de Tolède et ayant suivi des études à Séville auprès d'Avenzoar, médecin, chirurgien et découvreur, nous conte un épisode de sa vie.
Avendeuth ainsi dénommé par son père Jean de Séville, médecin, traducteur et astrologue, à l'âge de sept ans mais aussi connu sous les noms de Jean de Tolède ou
Jean David, est mandé par le rabbin philosophe
Maïmonide à Fustât, ville incorporée depuis peu au du Caire, à enquêter sur une mort suspecte en la personne de Saad al Dawla al Misri, riche négociant en tissu et tisseur lui-même, soutien de l'Egypte et ami de Saladin alors dirigeant de ce pays qui subit les croisades des Francs.
Or, à cette époque, dans les années 1170, en Espagne et particulièrement à Tolède, Juifs, Musulmans et Chrétiens vivent en bonne intelligence, même si la mosquée a été transformée en cathédrale.
Avendeuth a donc suivi des études de médecine, est devenu traducteur comme son père, mais surtout s'est spécialisé dans la flore médicinale et aux poisons. Il est devenu un Empoisonneur, et non un tueur, car c'est à la demande des familles qu'il pratique son art. Il s'est d'ailleurs surnommé
le Prince des Ténèbres, mandaté par Dieu pour empêcher la résurrection des viles personnes. Et il visite dans son laboratoire l'Autre-Monde grâce aux substances qu'il prépare. Mais c'est pour ses connaissances et plus qu'encouragé par son père et l'archidiacre, Dominique Gundissalvi, qu'il s'est rendu à Fustât afin d'enquêter sur cette affaire. Seulement, une autre obsession l'habite, celle de découvrir la matérialité
de l'âme, de la voir, d'en démontrer l'existence ou non. L'âme ou psyché en grec.
Il rencontre Khadi, la veuve de Saad, ainsi qu'un des portiers de la mosquée Ibn Tûlûn dans laquelle vivait le défunt depuis vingt jours. Il apparaissait montant le minaret appelant les fidèles à la prière, puis procédait à ses ablutions, observant un jeûne rigoureux.
Or en conversant avec ses différents interlocuteurs, Avendeuth se rend compte d'une dichotomie entre les actes et les paroles de Saad. Malgré ses connaissances déjà poussées, il découvre d'autres plantes qui peuvent aussi bien être médicinales que mortifères, selon leur dosage.
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