Si j'avais pris la peine de parcourir, voire lire les comptes rendus journalistiques évoquant le troisième roman de
Julien Capron, j'aurais sans doute pu comprendre plusieurs choses. D'abord, que ce roman épais, ambitieux comme l'étaient les précédents (ne serait-ce que par la création d'une République imaginaire), est une très belle ode au magnifique sport qu'est le rugby, décrit par Capron à la fois de façon technique et lyrique, l'auteur qui n'a pas son pareil pour évoquer l'atmosphère d'un match de compétition, et ce qui se joue, surtout, dans le corps et le coeur de ces immenses gaillards. Ensuite, j'aurais peut-être appris que, malgré un incontestable talent d'écriture et d'ambition littéraire (l'un sans l'autre ne sont que corps et tête séparés l'un de l'autre), des images fulgurantes («La côte, comme un crayon qui tremble sur une feuille», p. 404) tout de même gâchés, ici et là, par quelques traits faciles donc vulgaires, l'auteur ne parvient que d'une façon assez lâche à nouer deux trames romanesques, celle du championnat décrivant la difficile ascension, la chute subite puis la consécration de l'équipe de Volmeneur soupçonnée de toutes les turpitudes et celle qui fait agir (ou plutôt, réfléchir et déduire) l'Enquêteur Fénimore Garamande, descendant houellebecquien d'un Dupin mâtiné de lettres antiques, confronté à la poursuite des crimes abominables dits de l'Olympe, et, comme si cela ne suffisait point aux épaules d'un seul homme, aux prises aussi avec deux femmes.
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