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EAN : 9782266335430
192 pages
Pocket (12/10/2023)
4.2/5   134 notes
Résumé :
Le Louvre, 1655. Catherine Beauvais, dite Cateau la borgnesse, promène sa difformité incongrue dans les couloirs du plus beau palais du monde. Sa présence indispose tout autant que la confiance que lui témoigne Anne d’Autriche.
C’est que Catherine possède une connaissance unique des plantes, des ventres et des clystères. Cette science, alliée à une intelligence et une sensibilité hors du commun, lui a permis de se frayer un chemin jusqu’au postérieur de Sa M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
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Génial. J'ai adoré. Cette plume est belle et en plus elle est pleine d'humour. Faut dire que le sujet est loufoque mais il devait bien existé ce métier pour de vrai : nous sommes vers 1650, Catherine est laide, moche, vilaine : c'est un monstre. Mais elle est un experte en plantes médicinales, en excréments et autres flatulences. Elle a un poste peu envié en principe : elle s'occupe de l'appareil digestif (pour faire simple) de la Reine. Je vous laisse découvrir le reste de ce super roman. La stratégie politique se cache parfois jusque dans les bidets.
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Frédéric Richaud | Monstres | 208 pages |Julliard | 4.28/5 (23 notes!)

Un livre flambant neuf !! (Sorti en magasin il y a 4 jours !!).
Cela démarre fort avec la citation de plusieurs philosophes que j'aime beaucoup. Machiavel, Platon...

« L'injustice impunie est le premier et le plus grand de tous les maux » (Platon – Gorgias)

Celle-ci me parle énormément car je crois savoir que tout crime appelle une punition selon la loi de l'ordre des choses établi, et si on ne nous en donne pas, nous nous la administrons nous-même. de surcroit, nous ne sommes pas toujours plus cléments envers notre propre personne!

C'est l'histoire de "Cateau" Catherine Beauvais, la lavandière de la Reine.

Caractérisée principalement par sa laideur hors-norme. On la dit "sortie de l'atelier du diable" ... à l'époque on associaient encore laideur et méchanceté. C'est le XVIIème siècle. Cateau fut tellement laide que ses parents furent tentés de la tuer à la naissance! : ( On lui crève un oeil, on l'associe au malin...

La XVIIème siècle n'était pas tendre !! Est-ce que ça a vraiment changé?? On juge surtout les gens sur leur physique.

« Chacun voit ce que tu parais,
Peu perçoivent ce que tu es. »

Nicolas Machiavel, le Prince

Cette Catherine va surmonter les difficultés de la jeunesse et avoir des rencards mais on la soupçonnera de trahison et elle est envoyée chez les bonnes soeurs... Cependant c'est la Reine qui la sort un peu de la fiente, même si elle la place légèrement sur la sellette.

Baumes & onguents font sa force.

J'ai pensé que c'était bien écrit, un peu long à prendre ne route, mais entrainant, et avec une saveur très "arrière goût" top ; )...
Belles Lectures ++
Lien : https://vella.blog/
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"La beauté des laids, des laids, des laids se voit sans délai, délai", chantait Gainsbourg. Concernant Catherine-Henriette Bellier, dite Cateau la borgnesse, il lui aura fallu atteindre ses quarante ans passés pour se venger de Dame Nature.
"Sois patiente, je suis sûre qu'une autre vie t'attend", lui disait sa grand-mère pour la consoler.
" Dès qu'elle serait sortie de sa cellule, elle les ferait chier. Au propre comme au figuré ", écrit avec gouaille Frédéric Richaud.
Car, côté étrons, ballonnements et autres productions humaines peu ragoutantes, Catherine-Henriette s'y connaissait un rayon. Tant et si bien qu'Anne d'Autriche, qui souffrait des effets de sa gloutonnerie, ne pouvait plus se passer de cette femme de chambre si habile à manier le clystère. de là à la charger de vérifier si son fils, le futur Roi-Soleil, était en capacité d'assurer une descendance, il ne fut qu'un pas accompli par la Cateau... contre émoluments bien sûr.
Ainsi, de fille de drapier, d'épouse de commerçant, de femme de chambre à la Cour, de "lavandière du posterieur de la reine", Catherine-Henriette est devenue, dit-on, la première maîtresse de Louis XIV puis la baronne de Beauvais.
Formidable sujet de roman (que n'aurait pas renié, en effet, le regretté Jean Teulé) que l'histoire de cette femme au physique pas facile (comme on dit pour ne pas heurter) dont l'ascension sociale est savoureusement contée par Frédéric Richaud à la façon d'un apologue dont la morale est que la beauté se cache parfois sous de laides apparences et que le plus laid n'est pas celui qu'on croit.
Jouissif et distrayant roman à la très belle couverture.

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En un peu plus de 200 pages, Frédéric Richaud nous conte, avec une plume parfois gouailleuse, dans tous les cas agréablement riche, tout à fait à l'image des salons des Précieuses, l'histoire de Catherine Bellier, ou Cateau la Borgnesse, femme de chambre d'Anne d'Autriche, qui aurait déniaisé à sa demande son fils, âgé de quatorze ans, femme au visage particulièrement disgracieux selon les descriptions, femme à l'intelligence vive ayant réussi à devenir baronne malgré sa basse extraction.

L'auteur choisit, insistant de fait sur les grandes capacités intellectuelles de Cateau, d'en faire l'apothicaire de la reine, puis de son fils, soignant tous leurs maux les plus intimes et gênants, dans le plus grand secret, quitte à pouvoir ensuite en tirer des avantages. Et très vite, celle qui est méprisée, raillée, humiliée par toute la cour en raison de sa laideur, va devenir celle qui fera voir la beauté et la grandeur au-delà des apparences, pour tous.

Je remercie les éditions Julliard et NetGalley de m'avoir permis la découverte de ce roman, qui est une de mes meilleures de fin d'année.
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C'est probablement un peu étrange, mais j'ai une empathie très forte surtout dans la littérature pour les personnages que la vie laisse au bord du chemin, qui sont atypiques, différents, rejetés, j'aime ces gens simples laissés-pour-compte et forcément, dès les premières pages de Monstre, j'ai su que j'allais aimer Catherine.

Il faut dire qu'à peine sortie du ventre de sa mère, son père voudrait l'enfermer dans un sac et la jeter dans la Seine qui charrie en cette année 1630 toutes les immondices de Paris, tellement cette enfant est laide et difforme. Rejetée partout, moquée par ses camarades, frappée, blessée à un oeil, elle finira chez sa grand-mère Geneviève qui la prendra sous son aile.

Cette ancienne nourrice du roi Louis XIII qui a encore ses entrées à la cour s'administre régulièrement des lavements à base de plantes afin de guérir différents maux, et La Pharmacopée Générale de Nicolas Pernelle qui ne la quitte jamais deviendra rapidement le livre de chevet de la petite Catherine.

Pour l'extraire d'une vie faite d'humiliations, sa grand-mère la fera entrer au service d'Anne d'Autriche qui souffre alors de troubles digestifs, et c'est ainsi que malgré l'ire du cardinal Mazarin et d'une partie de la cour, cette femme savante et compétente que beaucoup surnomment le Monstre se fera une place comme lavandière du postérieur de la Reine.

Catherine Beauvais dite Cateau est un personnage résolument attachant, elle jure sans vergogne et son langage cru tranche avec l'ambiance du Louvre. Entre coups durs et coups bas, sa vie n'est pas rose, et elle devra affronter bien des tourments causés par sa laideur et celle des autres. Une belle histoire qui se lit avec beaucoup de plaisir et de facilité sur cette femme ayant réellement existé.

📖 Monstres de Frédéric Richaud a paru le 6 octobre 2022 aux éditions Julliard. 208 pages, 19€.

🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque Catherine-Henriette Bellier naquit rue Sainte-Honoré, le 16 août 1630, de Michel Bellier, drapier et fournisseur officiel de la Cour, et de Marie Bellier, née Chesnault, sans emploi, la première idée qui traversa l'esprit du père fut de la coudre dans un sac et d'aller la jeter dans la Seine.
Non qu'il se désolât d'avoir une fille, mais parce que jamais, sauf, peut-être dans certaines régions de France où les hommes s'accouplent avec des bêtes, l'on n'avait vu de bébé aussi laid.
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"N'êtes-vous pas dégoûtée, parfois, par le travail que vous faites, madame Beauvais ?
- Dégoûtée ? Non.
- Quand même... fit le roi, toutes ces humeurs, ces liquides, ces excréments...
- ... Sont partie intégrante de nous-mêmes, Sire. Et puis, au risque de vous déplaire, je préfère, et de loin, l'odeur de la merde aux senteurs compliquées que fabriquent les parfumeurs.
- Comment ça ?
- Ce que je veux dire, Sire, c'est que les humeurs, les excréments ne mentent pas. Ils sont comme les plantes : ils ne prétendront jamais être autre chose que ce qu'ils sont."
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Chacun voit ce que tu parais,
Peu perçoivent ce que tu es.

Nicolas Machiavel, Le Prince
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Pour le voyageur qui, en 1655, découvrait Paris du haut de la butte Montmartre, la ville semblait une vaste mer de toits argentés au milieu desquels émergeaient, par endroits, le mât pointu d’une église ou les tours carrés d’une cathédrale. Et c’était un spectacle merveilleux, vraiment, que celui de cette étendue qui allaient se perdre au fond de l’horizon, et d’où montait, comme une chanson, une continuelle rumeur de cloches, de hennissements et de cris.
Mais sitôt que le voyageur avait dévalé l’un de ces petits chemins éclaboussé d’arbustes qui serpentaient jusqu’à la ville, c’en était fini de la beauté. Il n’est pas toujours bon de pénétrer le revers des choses. Car sous cet immense tapis d’ardoises, au pied de ces grandes tours où Dieu veillait au destin de quatre cent mille de ces créatures, se cachait un monde d’une laideur repoussante.
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Les discussions étaient rares entre Catherine et Pierre. Comment aurait-il pu en être autrement au sein de ce couple où le mari croyait que sa femme était bête et où la femme savait que son mari l'était ?
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Videos de Frédéric Richaud (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Richaud
SECONDE PARTIE TABLE RONDE Samedi 22 janvier 2022 14h30 - 17h30 Librairie A. Pedone - 13, rue Soufflot - Paris Ve
Les chefs-d'oeuvre de la littérature sont si divers qu'il paraît impossible d'en donner une définition générale pertinente. Outre l'intérêt durable qu'ils suscitent, la plupart partagent cependant au moins deux caractéristiques : leur lecture demande un effort et ils transforment la vie du lecteur. On n'est plus le même après avoir lu Proust, Musil ou Joyce. Arrêtés par l'effort à fournir, beaucoup passent à côté du plaisir qu'apporte cette expérience. Peut-on la faciliter en contractant ou en transposant l'oeuvre ? le sujet fait débat. Chaque fois qu'un grand classique est porté sur la scène ou à l'écran, on entend des voix s'insurger contre l'inévitable simplification de l'ouvrage. Et lorsque les mêmes chefs-d'oeuvre font l'objet d'une bande dessinée ou d'une édition abrégée, d'aucuns vont jusqu'à crier au sacrilège ! À l'occasion de la parution de la substantifique moëlle de l'Homme sans qualités – une version contractée par François de Combret du chef-d'oeuvre de Musil – et de Proust pour tous – une transposition par Laurence Grenier en 500 pages des sept tomes d'À la recherche du temps perdu –, les Éditions du Palio organisent une table ronde autour de la question : « Comment faciliter l'accès aux chefs-d'oeuvre de la littérature ? » * Introduction : « Pourquoi faciliter l'accès aux chefs-d'oeuvre de la littérature ? » Luc Fraisse, professeur de littérature française à l'université de Strasbourg Première partie : « Contracter un chef-d'oeuvre littéraire : est-ce le trahir ou le soutenir ? » Autour des auteurs de la substantifique moëlle de l'Homme sans qualités et de Proust pour tous, les intervenants s'interrogeront sur les bonnes pratiques à respecter quand on entreprend de simplifier ou traduire un chef-d'oeuvre de la littérature pour, selon l'expression de François de Combret, « mettre en appétit de lecture ». François de Combret, Laurence Grenier Marine Molins, professeure agrégée de lettres modernes, co-autrice de « Translatio : traduire et adapter les Anciens » (Garnier, 2013) Didier de Calan, ancien directeur de la pédagogie aux éditions Nathan Animation : Jean-Jacques Salomon, Éditions du Palio
Seconde partie : « Transposer un chef-d'oeuvre littéraire : est-ce le réduire ou le promouvoir ? » À partir d'expériences de transposition d'oeuvres littéraires à l'écran, sur la scène, en bande dessinée, etc., on se demandera comment conserver l'esprit d'un chef d'oeuvre quand on le déplace hors du champ littéraire. Valentine Varela, actrice et réalisatrice Frédéric Richaud, romancier et scénariste de bande dessinée Anne Armagnac et Bernard Dollet, membres de la Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet Hélène Waysbord, autrice de « La chambre de Léonie » (Le Vistemboir, 2021) Animation : Céline Mas, co-fondatrice de Love for Livres
Conclusion Hélène Waysbord *
Table ronde organisée en partenariat avec la librairie A. Pedone, l'Association des amis d'écrivains, organisatrice du Salon international des amis d'écrivains, et Love for Livres, initiative pour la promotion de la lecture par les émotions
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