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Carine Bruy (Traducteur)
EAN : 9782756431840
384 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (01/06/2022)
3.57/5   34 notes
Résumé :
Par une froide nuit de novembre 1994, une maison est réduite en cendres. Sous les décombres, une jeune femme est retrouvée assassinée.Pour les habitants de la communauté rurale de Marbäck, dans le sud de la Suède, cet événement fait date : il y aura un avant et un après. Particulièrement pour le jeune Isak Nyqvist, dont l'oncle n'est autre que le petit ami de la victime, coupable tout trouvé qui sera rapidement condamné à la prison à vie.Vidar Jörgensson, policier d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Il ne fait aucun doute que Christoffer Carlsson continue d'ajouter des prix littéraires. En 2013, son premier roman a été nommé meilleur thriller suédois de l'année. En 2022, il publie un nouveau livre qui se termine par la même victoire. Sous les cendres, un thriller page turner a été vendu dans plus de 10 pays et a été acquis par FLX pour les droits d'adaptation. Ce livre a été traduit du suédois par Carine Bruy aux éditions Pygmalion.

En novembre 1994, c'était un hiver froid à Marbäck en Suède, un endroit paisible, cependant, quelque chose de tragique s'est produit. de fortes odeurs ont alerté toutes les communautés de près et de loin. Une maison a été incendiée et réduite en cendres. le corps carbonisé d'une jeune femme a été retrouvé. Qu'est-il arrivé ? Les habitants habitués à la tranquillité sont choqués par la terrible nouvelle. Des commérages et des calomnies circulent sur d'éventuelles hypothèses sur l'incident. Meurtre, accident, suicide… toutes les possibilités sont envisageables pour la police.

L'agent Vidar Jörgensson est chargé de l'enquête, recueillant d'abord des dépositions à proximité. Loviska a 22 ans, et malgré ses aventures houleuses avec les hommes, est une personne bienveillante. Cependant, les différentes affirmations de ses ex-petits amis ou simplement de ses admirateurs accusent un homme connu pour ses violences. le jeune Edvard avait une relation intime avec elle. Est-ce de la jalousie ? Quoi qu'il en soit, l'enquête se poursuit à travers des pistes, des témoignages, etc.

Tout semble accabler Edvard. En effet, il a grandi dans un milieu précaire. Un père brutal et une mère humble. Il est réputé pour ses agressions verbales et physiques et a ainsi créé l'hostilité dans la communauté. Seul Isak Nyqvist, son petit-neveu de moins de huit ans, lui voue une certaine admiration.

Ils passent beaucoup de temps à discuter de tout ensemble, à lire des livres et à rire, sans aucun sentiment de violence. du jour au lendemain, Edvard est accusé du meurtre de Loviska Markström. Il ne cessera de proclamer son innocence et personne ne le croira, pas même son entourage. Cette situation perturbe grandement l'enfant, ainsi que ses parents.

D'après Isak, c'est un héritage familial auquel il ne pourrait échapper. Il grandit dans la frustration de ses actions et de ses gestes. Avec une mère devenue alcoolique, un père à peine là, et des propos haineux de la part des habitants. Il se sent perdu et rabaissé. Il grandit avec des pensées contradictoires, se comporte inconsciemment comme son oncle, par des vols ou des violences envers les autres. Seul Théo le réconforte en particulier lors des sorties entre amis. Ainsi, le petit garçon ne parvient plus à retrouver ses repères depuis qu'Edvard est parti subitement en prison. Il vit avec un terrible secret qui ressemble à une hallucination. Ces incertitudes l'empêchent de parler. Les années se gagnent au fil des rencontres composées d'expériences amoureuses et du passage à la vie adulte.

De son côté, Vidar trouve le refuge auprès de Patricia, une femme bien et la venue d'une petite fille ajoutent à son bonheur. Malgré les propos racistes tenus par la communauté à propos de son épouse noire, ils traversent cette crise sans réelles conséquences.

L'automne 2004 arrive avec un retour dans une affaire pourtant classée dans les archives policières, celle du meurtre de Lovisa. Des lettres de menaces interpellent Vidar auquel se greffent des similitudes avec des cambrioleurs professionnels. Un constat perturbant qui se répercute sur sa vie familiale. En effet, Vidar ressent un terrible sentiment d'injustice sur cet incident antérieur, au point d'en faire une obsession. Il mène des recherches en secret contraires aux lois judiciaires afin de calmer la culpabilité et les regrets, quitte à chambouler son confort familial. Il emploie tous les moyens pour déchiffrer cette affaire, jusqu'à ruser Isak.

Ce livre se décompose en trois grandes parties allant de 2004 à 2017. L'auteur relate le retournement des faits nous laissant pantois et surpris par la ténacité de Vidar essentiellement. Il use d'une plume énigmatique et infernale pour dénouer la trame qui se joue. le scénario bien ficelé progresse au gré des tempêtes et manifeste de réelles interrogations concernant le vrai coupable. Tout est bien dosé pour nous entrainer dans un labyrinthe d'éléments. Certains se révèlent incohérents, d'autres méritent une attention minutieuse. Nous restons haletants avec Vidar et Isak jusqu'au terme d'une fin inattendue.

Sous les cendres, de Christoffer Carlsson est un thriller saisissant. Si vous n'avez pas eu l'occasion de lire de la littérature suédoise, ce sera votre chance de la découvrir avec Christoffer Carlsson.Il ne vous laissera pas indifférent.
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Nous sommes en novembre 1994 à Marbäck, petite commune suédoise où tout le monde se connait. Une maison brûle laissant une victime, Lovisa, jeune femme d'une vingtaine d'années et un village en désarroi. En effet sa mort n'est pas accidentelle, elle a été assassinée avant que l'incendie ne soit déclaré.

Vidar Jörgensson vient d'arriver dans la police et est sur place dès le début de l'enquête. Or le coupable est vite désigné, le petit ami, Edvard, issu d'un milieu familial violent et retrouvé près du lieu du crime, hagard et couvert de sang. Il clame en vain son innocence. Au fond de lui quelques images obsèdent Vidar, qu'il s'empresse d'oublier…

Dix ans plus tard, en 2004, Vidar vit avec la charmante Patricia qu'il a rencontrée lors de l'enquête et dont il a un enfant. Il s'inquiète pour le jeune Isak, neveu d'Edvard, qui a du mal à trouver sa place, marqué par la malédiction familiale. Mais malgré les évidences Vidar doute et remet en question le verdict au péril de sa carrière et de sa vie de famille.

Ce n'est qu'en 2017 que l'affaire trouvera son dénouement. Une enquête bâclée, un coupable idéal, un adolescent perturbé, un jeune flic obsédé par le doute, toutes ces histoires se croisent et se mêlent dans ce drame psychologique qui manque un peu de vraisemblance. Mais un bon moment de lecture malgré tout pour les amateurs de polars nordiques et une excellente analyse des ravages que peut causer une erreur judiciaire. Merci à Babelio et aux éditions Pygmalion pour cette découverte.
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J'aime les polars scandinaves et j'avais entendu parler de ce jeune prodige qu'est Christoffer Carlsson, aussi, lorsque ma main s'est posé sur "Sous les cendres", elle a fermement agrippé le volume pour l'emmener hors de la médiathèque à laquelle il appartient.

À la manière de la littérature nordique, où l'ambiance est feutrée comme engourdie par la neige, l'intrigue progresse lentement sans rien laisser au hasard. Tous les personnages, principaux comme secondaires, sont étudiés avec soin. À tel point que le lecteur n'est plus un simple spectateur, mais il fait corps avec l'équipe.

le sujet n'est pas un cold case puisque le meurtre a été élucidé, le coupable jugé, emprisonné au soulagement de tous, traumatisant au passage, son plus grand admirateur, Isak, son neveu de 7 ans. La carrière de Vidar, jeune policier, tout juste sorti de l'école, va être assurée grâce à ses observations et à ses déductions pertinentes qui permettent de conclure cette affaire. À ce stade, il n'y a pas de quoi écrire un livre de 543 pages. Et pourtant...

Isak grandit, instinctif et intelligent, subissant le jugement sans pitié et le regard des Autres. Il devient une herbe folle, difficile à dompter, perturbé par la trahison de son oncle dans lequel il avait une confiance aveugle, trop peut-être. Vidar, lui, n'arrive pas à se défaire de cette enquête qui continue à le hanter, dix ans plus tard. Il reste en contact avec l'enfant dont il observe l'évolution. Il est de plus en plus persuadé qu'il a loupé un détail. Plus de 20 ans après les faits, il décide de ne plus être tourmenté par ce dossier bien qu'il ait quitté la police.

Les chapitres courts contribuent au rythme de l'intrigue. Les entrelacs des périodes, 1994, 2004 et 2017, font avancer inéluctablement dans un paysage psychologique chaotique. le résultat donne un page-turner où chaque détail est important et où l'ennui n'a aucune prise. Christoffer Carlsson signe un thriller cadencé dont le tempo ne fait qu'accélérer, sans faiblir un seul instant, jusqu'à la dernière page.

À la lecture de ce bouquin, je comprends pourquoi ce jeune auteur, tout récemment débarqué dans le monde difficile des polars, car beaucoup d'auteurs et peu d'élus, s'est rapidement fait un nom, remarqué par le public et la critique. Je pense qu'il est au début d'une longue carrière et que l'on entendra parler de lui encore longtemps !
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Une petite communauté rurale en Suède. Une tranquillité brutalement arrachée aux habitants par un incendie destiné à masquer le meurtre de Lovisa, une jeune femme appréciée par le village. Un suspect connu de la police, des lettres de menace adressées à Lovisa, et la descente aux enfers du petit niveau de celui qui est catalogué coupable dès les premiers chapitres ; c'est ainsi que le « meilleur thriller suédois 2019 » te happe entre ses lignes. En plus d'être le second roman primé de l'écrivain Christoffer Carlsson, Sous les cendres est aussi le premier tome d'une série autour de la police du comté de Halland.

552 pages divisées en trois parties, et ici commence le dépaysement profond : ce n'est pas un roman comme tu as l'habitude de voir, car sa construction tient entre trois époques et une évolution de chaque personnage. Novembre 1994 et le meurtre de Lovisa, automne 2004 et les cambriolages qui pourraient rouvrir l'enquête tandis qu'une tempête dangereuse arrive, été 2017 et le véritable coupable démasqué au prix de nombreuses souffrances. Dépaysant également parce que l'enquête piétine, forcément, en vingt ans les indices sont bien maigres et chacun veut se reconstruire, y compris la famille de la belle Lovisa. On y parle erreur judiciaire, bêtise collective et mal-être qui grandit d'année en année, mise à l'écart et ostracisation à plusieurs niveaux, on y parle aussi de couples sains comme de couples en péril, sur un fond de culture dans un village suédois isolé.

Estampillé thriller, il s'agit en réalité d'un polar où la tension principale tient à la psychologie de deux personnages : Vidar le flic qui n'arrive pas à décrocher, et Isak le neveu d'un coupable idéal. Un polar où l'enquête prend son temps, pose le cadre et les suspects, les nombreux témoins, et te montre à quel point les jugements bas et les commérages font dévier à jamais la vie d'un enfant dont le seul crime aura été d'être le neveu d'Edvard, le meurtrier présumé. Sous les cendres n'est pas que l'histoire d'un meurtre à résoudre, c'est avant tout les conséquences terribles d'une grossière erreur judiciaire. Une lecture satisfaisante qui sait surprendre par sa construction et l'identité du meurtrier, tant la conclusion est simple, et en même temps le motif barbare et banal.

Alors, partons-nous sur un coup de coeur ? Hélas non. Des longueurs et un rythme inégal entre les chapitres. Il faut bien de la transition, pourtant la tension n'est jamais très présente dans ce polar. Pas de sensations fortes ou d'urgence, seulement des vies volées en éclats qui ne demandent qu'à être reconstruites. Une conclusion simple en même temps qu'inattendue, tu tournes les pages avidement : le style est immersif, et le sort d'Isak ne te laisse pas indifférent. Ce garçon à qui l'on a dit qu'il finirait comme son oncle et le père de son oncle, tous deux des méchants, tous deux des violents… Et si cette violence était héréditaire ?

Le coup de coeur n'y est pas cette fois, mais le désir de lire les prochains opus est très présent, je n'attends plus que le retour de la plume et de la traduction, et peut-être plus d'attachement aux personnages. Isak et Vidar y sont au centre, qu'en est-il des autres ? Edvard et son milieu précaire qui en fait le coupable idéal, Patricia vue sous le prisme du racisme encore et toujours, et pas sous celui de la femme pétillante qu'elle est, Karin comme tour à tour la petite amie puis la fuyarde, puis à nouveau le soutien d'Isak… il y a pas mal de personnages et un potentiel attaché à chacun, mais entre l'enquête et les scènes de couples en quantité, leur place reste au second plan.

On s'approche du coup de coeur donc, mais l'on y est pas encore, peut-être dans la suite ?! En tout cas, une lecture qui aura su me tenir accrochée aux pages, quelques clichés savamment réutilisés autrement, et un auteur que j'aurai plaisir à suivre désormais !

Note : 3,5/5

https://www.youtube.com/watch?v=DPWMXl-X7_4
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Note : 7/10
Ce roman se situe sur 3 périodes. Tout d'abord nous débutons en Novembre 1994, puis 9 ans plus tard et enfin 12 ans plus tard.
Dans la première partie l'auteur pose les bases avec le lieu du récit à savoir un petit village où tout le monde se connaît en Suède. Puis vient les personnages dont une famille très connue en particulier pour ses nombreuses frasques. Puis un incendie survient et une femme est retrouvée morte dans la maison mais tout prouve qu'elle a été assassinée avant l'incendie. Son meurtrier : Edvard Christensson son petit ami qui clame son innocence.
9 ans plus tard Edvard est toujours en prison et clame toujours son innocence. Un des jeunes flics chargé de l'enquête dès le premier jour met à jour de nouvelles preuves qui jusque là étaient restées dans l'ombre. Il décide de creuser un peu plus et s'intéresse à la vie d'Izak le neveu d'Edvard qui petit à petit s'enfonce dans une vie détruite par ce meurtre.
Puis nous voilà 12 ans plus tard ou les destins ont tous changés suite à cette terrible tragédie et où de nouvelles preuves changeront totalement les faits et surtout laisseront un goût amer dans chaque bouche de chaque habitant de ce petit village.
J'ai aimé ce roman qui nous place dans la peau des habitants de ce petit village perdu ou la vie est loin d'être simple et où les perspectives d'évolution sont plus que compromises. On y sent la pauvreté, l'ennui, le découragement et l'abattement des personnages face à ce meurtre. Péri je trouve que 100 pages étaient de trop et que cette affaire aurait pu être résolue plus vite mais ceci dit j'étais contente de revenir à chaque fois vers ma lecture.
Encore merci à Nicolas de @babelio_ pour l'envoi de ce roman dans le cadre de la masse critique.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le monde est complètement transformé. Les sentiers et les routes qu'il a arpentés et où il a joué enfant n'existent plus. Il est perdu, mais continue à avancer en titubant. Aveugle, voilà ce qu'il a l'impression d'être. Il commence à avoir froid et ses sens sont émoussés. Il se sent fatigué et faible. Tout lui fait mal. Les racines d'arbres de la taille de maisons se dressent et dégagent une odeur désagréable.
La forêt s'entortille autour d'Isak, à moins que ce ne soit lui qui ait le vertige. Des branches acérées le fouettent et, sans s'en rendre compte, il pose le pied dans une énorme gueule qui s'est ouverte dans le sol.
Bizarre, se dit Isak.
Puis il tombe.
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Les meilleurs jours sont ceux qu’on passe avec les personnes auxquelles on tient le plus. Tous les autres jours, on ne fait qu’attendre, en quelque sorte.
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Le monde des adultes est tellement superficiel.
Le but de la vie est d’avoir des buts.
L’objectif est d’avoir un objectif.
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Videos de Christoffer Carlsson (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christoffer Carlsson
Christoffer Carlsson, criminologiste et auteur suédois de romans policiers nous présente son prochain roman à paraître aux Editions Ombres noires, le syndrome du pire. Élu meilleur roman policier en Suède en 2013 et finaliste du prestigieux Glass Key Award 2014, c'est un véritable chef d'oeuvre qui s'apprête à envahir les tables de librairie!
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