Le lapin sur la couverture du livre, bien que borgne à cause de son bandeau de pirate, me faisait de l'oeil... Il avait une bonne bouille. C'est donc toute contente de mon achat que j'étais sortir de la bouquinerie.
Pensez donc, avec un quatrième de couverture qui me parlait de "la disparition soudaine d'un homme seul et âgé qui attise les soupçons des villageois et bouleverse le petit trafic d'une bande de jeunes. Peu à peu, la vieille maison qui leur servait de refuge se meut en théâtre des vanités, révélant la face sombre et la violence latente de chaque membre du groupe".
Cela ne présageait que du bon, une sorte d'Overlook miniature.
Ma joie dura jusqu'à ce que je commence la lecture ! Si le premier chapitre a réussi à éveiller ma curiosité et à me mettre l'eau à la bouche, le reste ne m'a pas rassasié et je suis restée sur ma faim avec une impression d'indigestion monumentale car entre le menu promis et ce que j'ai eu dans mon assiette, ce n'était pas la même chose !
Quatrième de couverture trompeur... Je cherche toujours désespérément ce qui m'avait été promis et que ne fut qu'effleuré de loin !
Ajoutons à cela un rythme de narration lent ET ennuyant, endormant même, pour ne pas dire chiant.
Les dialogues, rédigés à la première personne, sont d'un ennui profond et les phrases d'une platitude absolue, comme écrite pas un gamin qui se prendrait pour un auteur ou par un auteur qui se ficherait de son lectorat comme je me fiche de ma première paire de chaussette.
Pourtant, il est dit qu'il a déjà publié, qu'il a du succès et qu'il est criminologue... C'est criminel de proposer pareil roman sous l'appellation de "thriller", oui ! "Somnifère" serait plus juste.
En plus d'être ennuyants, les dialogues sont déroutants car les actions que font les personnages sont décrites dans les conversations, sans qu'il y ait de guillemets pour signaler la fin de la discussion, rendant le tout encore plus lourd. Je vous donne un exemple ici :
– Si vous échouez, je reprends les 200.000 que je vous ai déjà donné. Jack commence à chercher quelque chose dans sa veste. Ah, te voilà. Il sort un révolver noir de l'une de ses grandes poches. J'aime l'avoir à portée de main, commente-t-il en le rengainant.
Ah oui, j'oubliais de vous dire aussi que le narrateur était un des jeunes (David) et que la narration s'effectuait au présent, chose que je n'apprécie pas beaucoup, ayant un préférence pour le passé simple.
Passant des pages, j'ai eu l'impression - trompeuse - que l'action allait enfin démarrer vers la page 130... Que nenni ! C'était juste un soubresaut !
Allez, un peu de trépidation sur la fin, mais la platitude des dialogues et de la narration ont rendu le tout insipide et retiré tout caractère de suspense ou d'angoisse. Quant aux dernières pages, elles sont à bailler d'ennui. Limite à se flinguer.
Quand aux personnages, aucune empathie ou attachement pour eux (hormis pour Kasper, un jeune garçon et son lapin, eux, ils sont bien). .
Dommage, parce qu'il y avait de bonnes idées dans le livre : des ados qui commettent des cambriolages et qui tuent un vieil homme (même si un n'y prend pas part, ce qui le rend un peu dangereux pour les autres), la nécessité de tenir cela secret, un enterrement du corps dans le jardin de la maison abandonnée, deux témoins du meurtre, dont un jeune gamin avec son lapin borgne... (lapin borgne qui, bien que donnant le titre au roman a un tout petit rôle, alors qu'il aurait pu être mieux exploité).
Et puis surtout, il y avait la vieille maison dont l'état de conservation changeait selon les yeux qui la regardaient, des chuchotements entendus par certains, comme si elle était habitée par des esprits... Une maison cachée de tous qui semblait faire ressortir le meilleur ou le pire de chacun. Mais le tout fut sous-exploité ou juste touché de loin, ce qui donne une sorte de bouillon insipide et nauséeux.
Un Overlook Jr ?? Tu parles ! de l'ersatz, oui !!
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