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EAN : 9782367601250
256 pages
Erick Bonnier (08/02/2018)
1.67/5   3 notes
Résumé :
Le 3 juillet 1969 disparaissait Brian Jones, le fondateur des Rolling Stones. La légende du rock a largement consigné le parcours de sa plus flamboyante idole, des premiers pas aux côtés de Mick Jagger à sa fin tragique dans une piscine du Sussex. On connaît moins l'un des derniers épisodes de la vie de Jones, quand il se rendit au Maroc pour enregistrer les flûtes sacrées des 'Master musicians of Jajouka', une dynastie de musiciens qui seraient des descendants de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'aurais beaucoup aimé lire et apprendre sur l'histoire des Stones, et plus particulièrement sur Brian Jones, génie créatif multi-instrumentiste de la bande, disparu trop tôt, après avoir été chassé de ce groupe de légende qu'il avait contribué à rendre crédible et durable.
Mais ce « Rolling Stone dans le Rif » de Gaston Carré me demeure inaccessible et me fatigue. Nonobstant les catéchumènes se livrant au panégyrique des phylactères des épigones… Oué, ça veut pas dire grand-chose, mais ça me défoule de mettre bout à bout certaines des perles de ce psychologue écrivain hétéroclite qui collectionne les mots savants et en fait étalage et usage un peu trop souvent pour être honnête. Ce style ampoulé qui succède au récit fluide, c'est pénible et ça n'apporte rien, on se dit juste que ce monsieur Carré a très envie de montrer Ô combien est grande sa cûltûre cultivée à l'ombre de ses longues études de psycho.
« Jones a-t-il entrevu en son propre regard la pâle radiance de cette vacuité ? » voilà le genre de phrase qui m'horripile. Puté, on est pas chez Houellebeq ! Déjà chez Michel, c'est limite, et j'accepte car c'est entendu, le Houellebeq pense ainsi.
Ou encore « C'est comme si le corps social ….. , avait été paralysé par cette drogue qui sapait jusqu'à la moelle et sa substance cérébrale, au point de laisser libre cours, de surcroît, aux catéchumènes se livrant à son panégyrique. ».
Mais aussi, « La déréliction atteint son paroxysme quand Jones découvre l'héroïne, la plus puissante des substances, la plus mystérieuse, et partant, la plus prestigieuse, affichée dès lors en phylactère sous l'image des Stones, en nouveau produit d'appel pour un groupe qu'Andrew Oldham affublait de perruques miteuses et de nez poudrés. »….
Voilà le genre de phrase à rallonge, redondantes et absconses, qui me rendent cet ouvrage indigeste et nauséabond. D'ailleurs, que veut dire « et partant » ?! non, vraiment, ce genre de phrase n'est pas nécessaire.
C'est fort dommage au demeurant (puté, c'est contagieux !), car l'homme connait apparemment bien son sujet, ce mystérieux Mister Jones B., il en a bien cerné le contour, et même l'essence, et certains chapitres se lisent vite et bien, me donnant envie de me replonger dans cette musique appréciée que je connais, mais pas tant que ça.
Mais las, je m'emporte régulièrement, bondissant comme piquée par une mouche du coche lorsque je lis ces mots, lourds, vides de sens car trop complexes et trop peu usités.
Saluons tout de même le travail de recherche sur le Maroc et ses coutumes, mais sachant que Carré a déjà écrit sur le sujet de l'islam avec « Retour en barbarie », on se doute qu'il n'est pas en Terra Incognita. Je salue, et dans le même temps, je rejette, car, comme à chaque fois, l'anecdotique prend le pas sur les faits, tout cela ampoulé et enluminé de références que seuls des érudits peuvent se targuer de connaitre.
Pas assez de liberté, trop de cadre, et trop d'étalage le concernant, ce monsieur Carré, au détriment de Mister Jones ; le sujet est finalement survolé, ce ne sont que pensées, ressentis, fantasmes, ou reportage copié-collé de faits connus. C'est un essai autour de la décadence de Jones, inspirant des souvenirs à l'auteur. Ça n'apporte rien à la légende, ça n'apporte rien au fait divers.
Je n'ai pas aimé cette lecture, mais je remercie Babelio, Masses critiques, et les éditions Erick Bonnier pour leur envoi.
Faites plus simple, soyez plus humble monsieur Carré, vous y gagnerez en lisibilité et en crédibilité. Vos « flamboyances », vos envolées lyriques ne m'ont pas touchées. Suis-je passée à côté de votre style ? Sauront-elles toucher d'autres lecteurs moins farouches et moins fermés à la sémantique tortueuse ? Les mois à venir nous le diront.
Oh, et à propos de lisibilité, monsieur l'éditeur, dîtes donc à monsieur l'imprimeur de revoir son impression : toutes les 10-15 pages, une phrase se retrouve à moitié effacée, mal imprimée, comme gommée.
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Ce bouquin (assez mal imprimé au demeurant) cache le fil de son propos qui se dévoile vers la fin, « Boujeloud » et le « carnaval Bilmawn » (pages 178/185) dans un univers de “transgression” d'un ordre établi.
( voir : https://www.babelio.com/livres/Vincent-La-chair-et-le-diable/160971 )
L'auteur semble se livrer à une sorte d'ode à “un vrai bled” du Maroc, au sud de Tanger ; « Jajouka » où passa une nuit unique Brian Jones en 1968, qui y enregistra la musique traditionnelle du lieu, donnant en 1971 le “vinyle” « Joujouka » … en fait cela sert de trame à l'auteur, un prétexte au développement de l'idée qu'il s'en fait ; une forme “d'essai” sur Boujeloud, le culte « d'Astarté » (ou “Ashtoreth”), et du carnaval Bilmawn, à travers l'épopée de « Master Musicians of Jajouka » dirigé par Bachir Attar*, qui enregistra « Continental Driff » avec les Stones en 1989 pour les 20 ans de la disparition de Brian J.
Les Rolling Stones sont dépeint sous des travers peu ragoûtant et l'on se pose même la question des sentiments qui animent le narrateur concernant Brian Jones … Certes l'on se doute que ce n'était pas des personnages “exemplaires”, ils n'en avaient probablement cure, et pour cause c'était le fond de commerce instauré par Andrew Loog Oldham. Brian en fit sans doute les frais … et parler de lui comme d'un réel musicien (car cela lui est quand même reconnu !) ayant un comportement affectif “immature” n'est pas très élégant, on pourrait en dire autant de Wolfgang Amadeus Mozart [qui est cité], très seul en raison de son caractère difficile, (« demeuré affectivement enfant » selon sa soeur Nannerl) ; il avait une vie privée quelque peu “agitée” !
D'autres sources citent :
« Brian était le seul à avoir des manières, il était très amical, il nous donnait des billets gratuits pour le spectacle. Brian était très gentil. »** Jersey en 1964.
Certes les drogues ont opéré leurs dégradations ultérieurement quand vint la période de sa “majesté satanique” qui en général fait toujours bon ménage avec elles et les pathologies mentales qui l'accompagnent ! Pour reprendre Jean-Marie Pelt dans « Drogues et plantes magiques »(1) : « … les “drogues” viennent de la nuit des temps. Elles collent à l'homme comme la peau à sa chair. » !
Que vient faire le “portrait zodiacal” des « poissons » de Brian J. (p. 70) de la part d'un « docteur en psychologie clinique et en psychopathologie » en cette histoire … ? D'ailleurs il apparaît que sa formation professionnelle première(2) imprègne excessivement toute sa vision des choses concernant les Stones et autres, de cette période musicale qu'il semble abhorrer plus ou moins sans doute ...
Le narrateur développe une perspective assez réductrice du « Flower power »(3), autour de ce qu'il a eu de pire sans doute avec l'abus pour certains des psychotropes divers. Mais ce n'était pas le cas pour tout le monde dans cette mouvance, largement induite par une ligne de refus de la “domination” par une violence exacerbée des États divers dans leurs rapports de forces ; Joan Baez en est un exemple de grande générosité, significatif parmi bien d'autres, comme Sixto Díaz Rodríguez lui relativement peu connu ... et Stephen Hawking se positionant contre la guerre du Vietnam, en 1968/69 !
Quant à son interprétation de “l'épopée du rock” des années 60 elle est très subjective et ne correspond pas à une certaine réalité factuelle.
“Le son fondateur du rock” c'est la guitare électrique (comme il semble le reconnaître lui-même [p. 162] !)***, et ce “son fondateur” c'est Link Wray (d'origine Shawnees par sa mère) avec « Rumble » [que l'on peut traduire par “turbulence”] en janvier 1958 (“instrumental” banni pendant des années par de nombreuses stations radios américaines, alors qu'en 1960 les « Shadows » avec “Apache” sont très largement diffusés et crédités d'avoir “bouleversé la musique pop” sic. ! Ce qui nous paraît largement abusif !). Pete Townshend et Jimmy Page reconnaissent que sans Link Wray, eux-mêmes n'auraient jamais été ce qu'ils sont devenu en tant que guitaristes du “Rock 'n' Roll”  !
Quant a affirmer péremptoirement que les “Stones” ont « créé le rock comme Vadim créa la femme » (!) et que le “Rock 'n' Roll” a eu « cinq ans d'âge » en 1969 (p. 204 et 206) et qu'il fallait en dresser la “nécrologie” après le lamentable festival d'Altamon, c'est quand même faire des raccourcis ! Les “spécialistes” de cette époque apprécieront !
Par contre Gaston Carré nous gratifie vers le milieu de son livre de quelques considérations qui ne sont pas du tout inintéressantes au sujet de la tradition du soufisme et de sa musique.
Puis vient Boujeloud et le carnaval Bilmawn dans un univers de “transgression” d'un ordre établi, là où en fait l'auteur semble vouloir nous mener dans son parallèle qui n'engage que lui dans la vision burlesque et sarcastique d'un “Rock” de décadance humaine.
Au demeurant ce qui y est relaté, des rites « paganiques » (du “dieu Pan”) est là aussi d'un intérêt certain !
En guise de conclusion, il nous est proposé que d'une part Brian Jones souhaitait peut-être prendre “le large” de sa vie tumultueuse et se donner un autre horizon musical que celui des Stones sous la houlette de Jagger et Richards, en allant à Jajouka, et que d'autre part Bachir Attar trouva en Brian le stimulant pour faire connaître au “monde occidental” l'ensemble traditionnel « Master Musicians of Jajouka ».
Il est à noter à ce propos que “Ginger” Baker des « Cream » dans “Toad” » de « Wheels of Fire », se livre à un solo de batterie inoubliable dont le rythme rappelle très fortement celui de « Jajouka », ce qui n'a rien d'étonnant puisque ayant joué et travaillé ensemble avec Bachir Attar des « Master Musicians of Jajouka » !
https://www.youtube.com/watch?v=4Gze0PxDKgQ
En tout état de cause j'adresse mes remerciements chaleureux à « babelio - Masses critiques », (ainsi que les éditions Erick Bonnier pour leur envoi) qui m'ont permis à travers cet ouvrage de replonger dans mon adolescence musicale et un peu “turbulée” elle aussi donc ; j'avais 15 ans en “68”, des cheveux blond et long … pas besoin d'un dessin ... ! Cela fait 76 ans aujourd'hui que Brian Jones est né, le 28 février 1942 ... ;-)
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(1)Drogues et psychotrope ; voir Jean-Marie Pelt :
https://www.babelio.com/livres/Pelt-Drogues-et-plantes-magiques/131992/critiques/1450472

(2) Gaston Carré aborda des sujets psychologiques. Il rédigea notamment des ouvrages de référence sur la toxicomanie : « Repères cliniques et théoriques pour une approche de l'héroïnomanie » (1985) et « Toxicomanie » (1991)
(3) « Flower power » : Les Beatles et leur évolution sur le plan personnel et artistique ont également joué un rôle dans la portée qu'a eu le Summer of Love. L'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band sortit le 1er juin 1967 en Europe et un jour plus tard aux États-Unis.
Les Beatles ont alors dépassé leur image de “braves garçons” et, le 25 juin 1967, leur chanson « All You Need Is Love », écoutée dans le monde entier, mettait l'accent sur les idéaux d'amour, de paix et d'unité véhiculés par la contre-culture.
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https://www.youtube.com/watch?v=LwEoDGeNyrE
https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://blues.gr/profiles/blogs/an-interview-with-bachir-attar-the-leader-of-master-musicians-of&prev=search
https://www.youtube.com/watch?v=8Z5kjqJSV1Y
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2016746558537255&id=1518741225004460

** « Eh bien, je les ai rencontrés quand ma famille était impliquée dans la piste de karting à Jersey en 1964 (je travaillais là-bas). Brian était le seul à avoir des manières, il était très amical, il nous donnait des billets gratuits pour le spectacle. Ma mère lui a fait cuire des oeufs et des frites au café :) le reste d'entre eux (Bill n'était pas là) vous pourriez ressentir une sorte d'animosité entre eux Mick et Keith et les pilotes Par ailleurs c'était à Jersey Channel Islands près du Royaume-Uni et non des États-Unis.
https://www.youtube.com/watch?v=MfRthNZo9J8
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2016746558537255&id=1518741225004460
https://www.yahoo.com/entertainment/bill-wyman-remembers-late-rolling-stones-bandmate-brian-jones-50-years-later-absolutely-brilliant-193632827.html?
http://amp.denofgeek.com/us/culture/music/281978/the-rolling-stones-and-the-mystery-of-brian-jones-death?fbclid=IwAR2icsK5bkqj_MKgdgKSLlRLYXv3aK7-nnUUa_gqk1URFBoKcsmzg3YuvnM
*** (« Le rapport de Brian à la guitare fut de nature « instrumentale » et non fétichiste — Jones ne dormait pas avec ses guitares, comme le fait Keith Richards, et ne les léchait pas à la manière de Hendrix, pour qui la guitare était appendice, prolongement corporel, bras de Shiva. Instrument ou organe divin, la guitare électrique est pour le monde entier l'étendard du rock et le maître signifiant de la modernité occidentale, que toute musique prétendant à des harmoniques européens ou américains se doit d'exhiber. » p. 162)
Link Wray est un guitariste et chanteur de rock américain né le 2 mai 1929 à Dunn, en Caroline du Nord, mort le 5 novembre 2005 à Copenhague.
Link Wray est le premier à domestiquer volontairement l'usage de l'effet Larsen. Il a également introduit dans le Rock l'utilisation des power chords, notamment grâce à l'instrumental « Rumble » interprété pour la première fois à Fredericksburg en janvier 1958.
http://tracks.arte.tv/fr/rumble
https://www.youtube.com/watch?v=Ni7fAqjA0BE
Il fut la première rock-star amérindienne, réussissant avec « Rumble » à vendre plus d'un million de copies en 1958. Ce titre fut pendant un temps banni par de nombreuses stations radios américaines qui craignaient qu'il encourage la délinquance juvénile. Un exploit remarquable pour un morceau instrumental. Une méfiance certainement due à son attitude excentrique, dérangeante dans les années 1950, comme l'était le Rock 'n' Roll1.
https://www.youtube.com/watch?v=LUHz0i8_ziA
Musicien relativement méconnu du grand public, il demeure une influence majeure pour ses contemporains et ouvrit la voie aux courants musicaux associés aux années soixante, puis durant les années 1970 (Punk, heavy metal) et 1990 (Grunge). Iggy Pop cite Wray comme influence ainsi que Neil Young. Jimmy Page dit que Link Wray avait une “vraie rebelle attitude” et le crédite dans It Might Get Loud comme une influence majeure au début de sa carrière. Pete Townshend (« The Who ») a déclaré à son propos : « Sans lui, je n'aurais jamais appris à jouer de la guitare ».
Les années Rock  (63 – 69 ) ? alors que dire de : van Morrison et les « Them », Eric Burdon et les « Animals », les « Beatles », les « KINKS », Ten Years After, The Who et leur génial “opéra rock” « Tommy » [inégalé à ce jour mais certes assez iconoclaste et subversif], etc … et ultérieurement Patti Smith et ses « Glaneurs de rêves » (Woolgathering) https://www.babelio.com/livres/Smith-Glaneurs-de-reves/636126/critiques/946065
ou Neil Young : https://www.youtube.com/watch?v=pJge17kskwQ
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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J'aimerai remercier Babelio et les éditions Erickbonnier pour l'envoi du livre à l'occasion de l'opération « Masse Critique ».

Lors de ma pré-sélection, j'avais repéré celui-ci. Les premiers mots qui m'avaient accroché l'oeil étaient « Rolling Stone » ou Rolling Stones, un groupe rock mythique puis « Brian Jones », ce multi-instrumentiste disparu bien trop tôt. Il me fallait en savoir plus… « Sur les pas de Brian Jones au Maroc » : ce livre nous permet donc suivre Brian Jones lors de son dernier voyage ?!
Selon le résumé, je m'attendais à en connaitre plus sur ce co-fondateur mythique à un épisode des moins connus de sa vie : son voyage au Maroc pour l'enregistrement des flûtes sacrées des « Master Musicians of Jajouka ». Ainsi, je choisis celui-ci (en plus de quelques autres livres) et j'ai vraiment croisé les doigts afin de le recevoir. Rolling Stones, Brian Jones… Qu'est-ce que je voulais le lire ! Je me voyais déjà installée sur mon fauteuil à le dévorer, à en connaitre plus sur cet artiste, son dernier voyage au Maroc accompagné peut-être de quelques photos-souvenirs ou même d'interviews de quelques Marocains qui auraient croisés son chemin.
Si vous aussi vous vous faites cette idée de ce livre, faites demi-tour...

Ce livre ne contient ni photos ni illustrations. Qui plus est, les neuf chapitres comportent une multitude de petits paragraphes (une vingtaine de lignes tout au plus) séparés d'une ligne blanche. Autrement dit, pour les longues interviews, c'était foutu. de plus, la qualité d'impression laisse à désirer : certains morceaux de phrases sont mal imprimés, comme effacés.

Mais c'est à la lecture que j'ai été vraiment déçue. Ce livre n'est pas un carnet de voyage sur Brian Jones mais sur Gaston Carré.
Le point positif de cet ouvrage est la capacité de l'auteur à nous décrire Tanger : son parcours dans cette cité « belle, guillerette et légère », son ressenti et son raisonnement philosophique face à une scène. Tout était extrêmement bien décrit mais…
… Monsieur Carré exhibe constamment l'étendue de son vocabulaire alambiqué rendant les phrases complexes et fatigantes à comprendre.
Quelques paragraphes relatifs au musicien (sa jeunesse, son parcours avec les Rolling Stones, …) sont posés par-ci, par-là mais sans aucune explication. On ne comprend pas pourquoi certaines scènes du livre lui évoquent ce virtuose déchu. A croire que ce livre allait être plus vendeur si l'écrivain y incluait une figure emblématique du rock ! le voyage et les réflexions de l'auteur prennent une place importante dans le livre, les anecdotes de Brian reléguées au second plan. En plus de ses innombrables mots imbuvables, Gaston Carré nous montre toute sa culture rock : outre les Rolling Stones, d'autres groupes/artistes sont cités tels que The Doors, Jethro Tull, Janis Joplin, Nirvana, … l'écrivain jette pêle-mêle un maximum de groupes/artistes rock dans ce livre mais aucune réflexion n'y est faite, aucune anecdote croustillante...

Je voulais compulser un livre où je puisse en apprendre davantage sur la vie de Brian Jones, son dernier voyage avant son trépas, un livre qui m'aurait donné envie de ré-écouter les albums des Rolling Stones mais ce livre ne m'en a pas donné envie. Il a juste un titre bien vendeur…
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
— Bachir Attar joue une musique "sacrée", qu'il dit intouchable, mais n'hésite pas, oui, à la soumettre aux bidouillages synthétiques de Talvin Singh. Certains au village le considèrent comme un traître...
— Cet homme a une ambition personnelle. Il était destiné à une existence de pâtre, regard vissé au cul de ses chèvres, quand apparut Brian Jones. Il a compris alors qu'il existait un monde au-delà de Jajouka, et une magie d'un tout autre genre. Il a voulu sa part de cette magie, dans cet autre monde dont Jones avait été le visage. Et là, à Paris et à New York, il a compris qu'il avait un capital artistique à faire fructifier, un capital unique, qui ferait son bonheur et celui de son village par ricochet. L'ambition personnelle et le dévouement au bien commun ne sont pas incompatibles, au contraire. Attar est attaché à la survivance d'une musique qui lui a été donnée par son père, et est prêt à tout pour éviter qu'elle tombe dans l'oubli. Il faut bien comprendre la détermination de ce type, et sa rage au vu des maigres moyens dont il dispose au départ : il veut présenter sa musique au monde mais sort d'un trou qui hier encore ne connaissait pas l'électricité, il veut promouvoir une musique qu'il croit universelle mais ne parle ni anglais ni français pour le dire. Lui, Bachir Attar, est l'homme qui annoncera au monde la bonne nouvelle de Jajouka, mais cet homme n'a rien dans ses mains, rien que le souvenir de Brian Jones, qui a passé quelques heures seulement au village mais des heures qui à ses yeux d'enfant étaient une éternité. Attar donc a tablé sur l'effet Jones, s'est approprié son enregistrement et, en sens inverse, accepte que sa propre musique soit écorchée par des musiciens occidentaux. Tout ça peut paraître navrant mais repose sur une intention sincère et un enjeu respectable. Au nom de quoi s'indignerait-on, de quel droit crierait-on au traître alors qu'on trouve parfaitement naturel aujourd'hui qu'à la suite de Catherine Deneuve, dont un portrait se trouve comme tu sais chez Bachir, c'est Keith Richards qui maintenant vend son image à l'industrie du bling-bling et fait l'homme-sandwich pour Louis Vuitton !
p. 231-32
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« Un Rolling Stone dans le Rif », (Sur les pas de Brian Jones au Maroc) - Gaston Carré - éd. Erik Bonnier © - 2018
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L'auteur [Brion Gysin] de Désert dévorant, qui tout à sa passion de Jajouka s'est consacré à de savantes recherches sur son substrat historique, énonce à cet égard une hypothèse pour le moins saisissante pour quiconque a visité le site archéologique où j'ai fait halte lors de mon laborieux périple. Les Phéniciens, chassés de Lixus, auraient effectué un léger déplacement vers le sud-est, vers les monts Al-Sharif qui leur offraient une nature relativement généreuse et, surtout, la discrétion de ses plateaux difficilement accessibles et largement dérobés à la curiosité des intrus potentiels, où les prêtres et les prêtresses pouvaient s'adonner à leurs cultes scabreux. Quel était, sur ces plateaux d'Al-Sharif, le lieu de prédilection ?
Gysin se pencha sur les ressources de l'étymologie. Et fit alors un constat qui l'ébranla en profondeur : le segment « jouka » du nom Jajouka signifie « hibou ». Et « Djajouka » signifie « le mont du hibou ». Or le hibou est le symbole que les Phéniciens attribuèrent à la plus vénérée de leurs divinités, Astarté ! La terrible Astarté fut chassée de Lixus, et c'est à Jajouka qu'elle s'est exilée !
Les Phéniciens, fondateurs de Carthage en 814 av. J.-C., furent dès cette époque en contact avec des populations berbères. Dans un premier temps ils conservent leurs divinités propres, notamment Baal et Astarté. Mais ces premiers contacts débouchent sur des alliances, et les mythologies phéniciennes et berbères tendent alors à se confondre. De quoi Astarté fut-elle la déesse attitrée ? Oui ! De la fertilité et de la fécondité, encore. Et Astarté porte des cornes !
Aux prêtresses d'Astarté était faite obligation de se couper les cheveux, mais une alternative était proposée à celles qui ne voulaient céder à cette injonction: la prostitution un jour durant aux étrangers de passage. Des boucs ou des chèvres étaient la rétribution de ces sacrifices, dont les parties génitales étaient préalablement données en offrande à la divinité. Des sacrifices humains aussi étaient, selon les Romains, offerts à Astarté. Les offrandes devaient être « pures et sans tache », de sorte que c'étaient de jeunes garçons qui souvent étaient immolés.
p.182-83
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On ne dira jamais assez l'empreinte des psychotropes sur les sixites exaltées, qu'elle ont imbibées en profondeur, ni l'incroyable complaisance collective à l'endroit de cette imprégnation. Il faudra du temps encore pour prendre la mesure véritable de ce phénomène, plus de temps encore pour comprendre cette étrange inertie. C'est comme si le corps social, tétanisé tel un lapin par le regard du cobra, avait été paralysé par cette drogues qui sapait jusqu'à sa moelle et sa substance cérébrale, au point de laisser libre cours, de surcroît, aux catéchumènes se livrant à son panégyrique.
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Tout ce chemin...
Bachir fut aux States aussi, dont il garde un souvenir cuisant.
— J'étais à Seattle quelques jours après l'attaque du World Trade Center. J'ai commis la folie, oui, de me rendre aux États-Unis en pleine paranoïa, moi, Bachir Attar, Attar comme Atta, Mohammed Atta, le type qui le 11 septembre a jeté l'avion American Airline 11 sur la tour nord du W.T.C. Je suis allé en Amérique en septembre 2001, avec un passeport portant le nom du type le plus haï par la moitié non musulmane de la planète. Les flics me sont tombés dessus comme des mouches, et j'ai bien cru que je finirais ma vie dans une prison américaine.
D'aucuns estiment que les Attar sont des descendants du mythique Hassan I Sabbah, le Maître des Hachischins/Assassins, secte perse de terroristes ésotériques dispersée par les hordes mongoles en 1257. Connu à travers les écrits de Marco Polo, I Sabbah jetait sur ses ennemis les troupes de ses adeptes fanatisés, auxquels la consommation de haschisch permettait d'entrevoir les délices qui récompenseraient leurs faits d'armes au ciel. Cette secte ismaélienne qui a sévi au Liban et en Syrie au XIe siècle, et à laquelle les musiciens de Jajouka seraient corrélés par un obscur lignage, endossait le sacrifice dans la conviction de voir s'entrouvrir les portes d'Allah et de ses légions de houris, femmes anges promises aux croyants valeureux.
p. 147
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Les protestations de Bachir d'ailleurs sont parasitées par les échos de Lixus, où je crois entendre le grondement d'Océan, tandis que me revient une affirmation de Georges Bataille selon qui « toute fête est chaos, ivresse et orgie ». Brion Gysin, intrigué par Jajouka, lorgnait lui aussi vers les vestiges de la cité phénicienne...
Gysin extrapole d'abord la figure grecque de Pan à la divinité romaine Faunus, dans la mesure où elle aussi, à l'instar de Pan/ Boujeloud, est préposée à la fécondité et à la fertilité. De grandes fêtes étaient organisées jadis en son honneur, les étonnantes Lupercales, au cours desquelles des jeunes gens largement dévêtus parcouraient les rues de la cité et flagellaient avec des lanières de cuir les femmes qui se massaient sur leur passage. Faunus le romain comme Pan l'arcadien est une figure lubrique. Mi-homme mi-chèvre comme Boujeloud, Faunus est un satyre, qui par-delà la cité antique s'est répandu dans les campagnes, où selon Ovide il taquinait les Nymphes. Mais les rhizomes qui prolifèrent dans le sous-sol historique et mythologique de Jajouka ne s'arrêtent pas sous la Rome antique : c'est jusqu'au temps des Phéniciens que s'étendrait l'ascendance de Boujeloud, temps au cours duquel ont sévi ses plus redoutables préfigurations.
p. 181
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