Un livre que je voulais absolument lire. Beaucoup d'attentes (trop certainement).
Bien vite noyées dans un récit que j'ai trouvé quelque peu rébarbatif, brouillon, redondant, donnant l'impression de tourner en rond, de se répéter.
N'étant pas d'un caractère à reculer face à ce qui me rebute, j'ai continué vaille que vaille jusqu'au bout. Par curiosité qui mène très très souvent au délice.
Je ne dirai pas que ce livre ne m'a apporté absolument aucun chemin de pensées, mais ceux qui se sont présentés à mon esprit étaient trop fermés pour que je m'y sente à l'aise.
Arrivée dans les 100 dernières pages environ, je me suis rendue compte (ou peut-être n'est-ce qu'un leurre) que c'est peut-être l'emploi du JE qui m'a certainement indisposée face à ce livre. Un JE multiple, changeant, mouvant, insaisissable...
J'ai toutefois trouvé dans les dernières lignes, voire le dernier « chapitre » des mots qui m'ont touchées, qui ont eu un certain écho et qui au final me pousseront certainement à relire ce livre un jour ou l'autre. Et à ce moment-là, peut-être y trouverai-je ces chemins de pensées mouvants et explosifs (comme ces feux d'artifices qui se divisent à l'infini en d'autres feux d'artifice) qui me sont tant chers.
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Le type ne sait pas faire la différence entre le vrai du faux.
Et il s'en vante.
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Nous disions naguère que la science sans conscience n’est que ruine de l’âme ; un fait admis, une vérité de manuel. Mais la conscience sans science ? Une conscience ignorante ? Une conscience revendiquant son ignorance ? A quelles ruines nous prépare-t-elle ?
Nous savons aussi que ceux qui se disaient initiés, au long des temps, ont rigoureusement tenu leurs bouches closes. Les secrets auxquels ils venaient d’être admis devaient avant tout rester secrets. Interdits de dire, interdit de parler en dehors du cercle, au point qu’on a pu se demander (c’était en tous cas l’opinion des pères chrétiens) si les mystères grecs d’Eleusis, par exemple, ne se réduisaient pas à une immense fraude, à une mascarade, et si la révélation suprême n’était pas : rentrez chez vous rassurés et paisibles, ici nous n’avons rien à révéler, il n’y a pas de dieu – au moins chez nous, ici, sous le ciel de Grèce –, pas de ciel, pas d’enfer, pas de Styx à franchir, pas de jugement après la mort, vivez et mourez du mieux possible, point final.
De même, dans le célèbre Langage des oiseaux, qu’on appelle aussi La Conférence ou l’Assemblé des oiseaux, poème persan écrit au XIIe siècoe par Farid aal-Din Attar, les rares volatiles qui, à la fin d’un voyage exténuant, où nombre d’entre eux sont morts, parviennent enfin devant leur roi suprême, le Sinorgh, lequel détient toute la science et toute la puissance du monde, ne trouve en face d’eux qu’un miroir tendu.
Ils voient, comme le dit Attar, que « le Sinorgh, c’est eux-mêmes et qu’en eux-mêmes sont le Sinorgh », et il n’y a rien d’autre. Absolument rien.
Une voix leur dit : « vous avez fait un long voyage pour arriver au voyageur ». Et c’est tout. La parabole est presque bouddhiste. En tout cas les influences de la pensée bouddhiste y sont sensibles.
La science – que rien n’arrête – abonde même à des rivages jusque là inconnus, interdits. Elle caresse le flou, l’incertain. Elle admet que le vrai n’est pas forcément le contraire du faux, et vice versa, ni le dehors du dedans, ni le proche du lointain.
Le deuxième paradoxe de la croyance est donc qu’elle est une certitude. Or tout acte de foi est d’abord une supposition, et par conséquent un acte de doute. « Je crois » veut dire non pas « je sais » mais « je suppose », « je pense » ou même « je parie ». Le mot vient du latin credere comme « crédit », comme « crédible ». Mais cette opinion, car c’en est une, se transforme très vite en affirmation, en certitude. Alors que celui qui croit, par le fait même que sa croyance n'est établie par rien devrait se montrer prudent et dubitatif.
Comment pourrions-nous atteindre cet équilibre quelquefois pressenti, où la science verrait dans la croyance une part indestructible, probablement nécessaire, de notre personne, et saurait l’accueillir, lui parler, lui offrir un siège à côté d’elle ?
Louis Garrel est toujours où on ne l'attend pas ! Avec La croisade qui, avant sa sortie en salles le 22 décembre, fait partie de la section éphémère "Le cinéma pour le climat" du Festival de Cannes, il s'aventure, avec bonheur, dans le conte écologique, insolent et juvénile.
Abel (Garrel lui-même) et Marianne (Laetitia Casta) découvrent que leur fils Joseph (Joseph Engel, déjà à l'affiche de L'homme fidèle) a vendu en douce leurs objets les plus précieux. Comme d'autres enfants à travers le monde qui se sont donnés pour mission de sauver la planète. ils sont des parents modernes, compréhensifs, qui veulent bien faire le tri entre poubelle bleu et verte, certes, mais tout de même : « Quoi ??? Tu as vendu toutes mes montres de collection ! » hurle papa. « Tu n'as tout de même pas vendu ma petite robe Dior ??? » se désespère maman…
Dernier scénario du grand Jean-Claude Carrière (déjà à l'oeuvre sur L'homme fidèle), cette Croisade débute en chronique anticonsumériste hilarante et riche en autodérision pour fuguer vers une vraie carte ( verte) du tendre où une foi, certes candide, mais vitale, dans l'engagement écologique mènera un groupe d'enfants et Laetitia Casta (décidément magnifique quand elle est filmée et joue au naturel, 100% bio) en plein désert … Une petite bouffée d'oxygène avec de vrais particules de cinéma.
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