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EAN : 9782487304000
144 pages
Serge Safran éditeur (16/02/2024)
3.7/5   5 notes
Résumé :
Mouna et Maï sont soeurs jumelles d'un père français et d'une mère burkinabée. Elles grandissent entre le Burkina Faso, l'année scolaire, et la France, l'été. Métisses, elles subissent une Cynthia qui traite leur mère de sorcière. Celle-ci, griotte, s'absente parfois pour rejoindre des sages dans la forêt. Les jumelles passent leurs vacances chez leur grand-mère qui tient un bar dans le Limousin où, à l'adolescence, elles rencontrent Gabrielle, une archéologue, qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Maï et Mouna sont jumelles. Elles grandissent au Burkina Faso, terre de leur mère, tandis que les vacances sont l'occasion de connaître leur famille paternelle dans le Limousin. La relation qui les unit est fusionnelle :

« Maï et moi étions notre terre l'une à l'autre, nous la transportions entre nos mains, l'amarrions au fil des récits que notre mère prodiguait ».

Enfance heureuse bercée par les récits de leur mère griotte « celle qui apaise les esprits avec ses chants, celle qui par les mots ouvre la route à ceux qui sont englués dans le passé ». Les espiègleries complices, l'apprentissage de l'adversité, tout se fait à deux, dans une communion au-delà des mots.
C'est avec les années, après le décès de la mère, que la nécessité d'une séparation, aussi douloureuse qu'elle soit, apparaîtra.

Comme un poème en prose, l'écriture est travaillée , et s'orne même de signes impliquant un silence, une pause qui offre aux mots l'opportunité de développer leur sens profond.

Hymne à la gémellité, incursion dans l'univers particulier des âmes soeurs, que ce roman exprime avec beaucoup de sensibilité

144 pages Serge Safran 16 février 2024
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Maï et Mouna sont nées jumelles et de deux cultures, africaine et européenne. Leur vie est partagée entre la vie dans le village d'Afrique d'où est originaire leur mère et les mois d'été dans le Limousin chez mamie Jeanne, leur grand-mère paternelle. Leurs parents comme elles deux sont liés par un amour sans faille, et leur vie est paisible, marquée par le respect de la nature, les enseignements de leur père Jean, professeur, les pouvoirs de guérisseuse de leur mère, Sanata, leur rencontre avec l'archéologue Gabrielle. Pour les filles le temps est infini, cette existence ne s'arrêtera jamais, elles vivront ensemble pour toujours.

Mais évidemment la vie n'est point un long fleuve tranquille et le couple gémellaire est destiné à être séparé malgré leur relation fusionnelle. Et c'est leur mère mourante qui va leur indiquer le chemin, chemin douloureux de cet apprentissage de l'autonomie et de la découverte d'un étonnant secret.
On suit tour à tour les voix de ces deux jeunes filles marquées à jamais par cette double naissance. le roman retranscrit très bien la dimension tragique de ces êtres qui à l'inverse des autres sont nés à deux et doivent apprendre à vivre seuls…ou pas. Certains jumeaux ne se séparent jamais.

J'ai beaucoup aimé ce petit livre, très bien écrit d'une plume poétique et qui m'a donné quelques éclaircies sur ce monde de la gémellité dont on ne mesure pas forcément tous les enjeux. Merci à Babelio et à l'éditeur Serge Safran pour cette belle découverte.
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Béatrice Castaner détient cette capacité de créer des romans empreints de sensibilité et de dépaysement. Rappelons-nous les sublimes « Aÿmati et La femme-Maÿtio ».
la vie à pleines brassées. L'humanité dès son originelle trace. C'est cela l'ultime de Béatrice Castaner, une écriture quasi légendaire.
Ici, nous sommes en pleine contemporanéité. Un livre presque gémellaire de celui de Fanny Wobmann « Les arbres quand ils tombent » aux éditions Quidam éditeur.
« Maï et Mouna » sont soeurs jumelles. Grandissantes au fil des pages. Elles sont d'ubiquité.
Deux pays qui s'assemblent, telles des poupées gigognes. le Burkina Faso durant l'année scolaire. La France, le temps de la villégiature. La maman est burkinabé, le papa est français. Elles, deux métisses qui vont bâtir leur devenir grâce à l'éducation ensoleillée et de rectitude, un libre-arbitre construit en plein coeur d'un pays de soleil et d'exotisme. Maï et Mouna sont deux astres contraires. L'une, Mouna est solaire et protectrice. Maï est lunaire et beaucoup plus introvertie. La dualité.
« A l'oreille de maman, je murmure, regarde, tu as fait une part plus grande que pour Maï, tu sais qu'elle ne va pas aimer cela… Retiens bien cela Mouna, l'amour comme le temps ne se tranche pas car l'un et l'autre nous pensons les contenir dans des cases. »
Professeur, le père est souvent muté. La petite famille s'adapte, tel un caméléon futé, traverse le Burkina Faso. La mère est griotte, un peu sorcière, conteuse et guérisseuse et grande sentimentale. C'est l'autre versant. L'un est intellectuel, poète et rêveur, elle est d'essence, d'idéal et de légendes. le soin à l'autre à l'instar d'un baume sur le coeur.
Les fillettes grandissent, pétillantes et malicieuses. Elles aiment l'heure des vacances en France en plein coeur du Limousin. La grand-mère paternelle tient un bar. Les petites filles sentent les éclats du soleil du Burkina Faso dans cet antre. La Gémellité est une corde à sauter. Elles ne ratent pas un saut, complices et siamoises.
« Du Sud au Nord, tel est l'apprentissage de notre géographie mentale de l'amour, à l'inverse de la hiérarchie de lecture de la mappemonde familiale qui trônait sur le bureau de notre père…Maman dit qu'il faut tout un village pour qu'un enfant vienne au monde. Jamais cette maxime n'aura eu autant de résonance que dans les cent mètres carrés du bar de Jeanne, ouvert aux quatre vents des espérances. »
La trame est un banc public. Il se passe toujours ce quelque chose qui va faire office d'initiation. Les personnalités de ces jeunes filles devenues des cases noires et blanches. Les conséquences qui en résultent sont ferventes et travailleuses.
Maï va disparaître. Où et pourquoi ?
Mouna deviendra le Radeau de la Méduse de Géricault.
Le fil rouge de cette histoire tremblante de vie et d'apprentissage est plausible. Elle s'attache autour de nous, comme un fil magnétique, intrinsèque et parabolique.
« Ne donne jamais ton rêve à manger. »
L'étymologie, la grandeur de ce grand livre, sont la douceur de la soie. Bienfaisant, il est le livre des heures qui se réveillent après des années de sommeil.
Tout est fondamental, langue et silence. le secret comme un soupir crépusculaire. le lien générationnel somptueux à l'instar d'une renaissance. Fondamental, il est l'allégorie de la vie. La matrice-mère. Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.
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L'autrice raconte l'histoire de Maï et Mouna, jumelles métisses nées d'un père français et d'une mère burkinabée. Elles grandissent et sont scolarisées au Burkina Faso et passent tous leurs étés chez leur grand-mère paternelle en Limousin.

Le grand thème du livre est le gémellité. le métissage est le second sujet très évident.

Le style est à la fois poétique et rigoureux. Certaines scènes et idées sont tout simplement puissantes
Merci à la masse critique d'avoir pu découvrir cette auteure
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La couverture m'avait attiré ainsi que l'histoire de jumelles née d'une père français et d'une mère burkinabé. Je suis un peu déçue , j'attendais de découvrir leur histoire entre leurs deux pays . Je suis passée un peu à côté, pas bien compris l'intervention de Gabrielle.
Merci à la masse critique Babelio de faire découvrir des livres que l'on aurait pas lu.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je ne sais pas combien de temps dure un silence. C'est la question qui s'incruste quotidiennement en moi depuis ce jour-là. Combien de secondes, combien de minutes, combien d'heures, combien de jours, combien d'années, combien de vies pour rompre un silence ? Quand vient-il ce temps où la parole s'arme de courage et puise dans l'encrier du vivant pour reprendre ses droits ancestraux au dialogue ?
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Ta soeur doit apprendre que l’amour n’est pas un gâteau, il ne se découpe pas, l’amour est une corne d’abondance, plus elle verse, plus galopante est la source.
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Video de Béatrice Castaner (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Béatrice Castaner
Béatrice Castaner - Aÿmati Béatrice Castaner vous présente son ouvrage "Aÿmati" aux éditions Serge Safran. Rentrée Littéraire 2014.
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