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EAN : 9782925110095
130 pages
Les Éditions de ta mère (15/02/2021)
3.75/5   10 notes
Résumé :
Dans J’attends l’autobus, tu vas être un Français qui travaille la nuit au Couche-Tard du terminus d’autobus de Montréal, OK? Moi, j’vais déposer une revue sur ton comptoir pis, pour plein de raisons, à ce moment précis va naître une relation d’amitié entre nous deux. Tu vas m’parler de toi, pis moi j’vais te parler de chemins, de réseaux, de véhicules, de rester, de partir, de mon frère à’ mine, de Johanne au Fameux, des institutions culturelles qui en ont rien à c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Entre l'autofiction et le manifeste, le quotidien d'un comédien québécois qui choisit de « brasser la cage ».

Pas facile de faire carrière en habitant en Abitibi, à 600 kilomètres de la métropole. (Un exemple d'injustice : si un comédien de Montréal va jouer en région, il a droit à un « per diem » et des frais de voyage, mais un comédien des régions qui va jouer à Montréal n'a droit à rien…)

À travers son parcours personnel et celui de ses ancêtres pionniers, il affirme son choix de vivre en région. Il dénonce et déclare qu'une culture qui se limite aux métropoles se limite justement et risque de s'étouffer en appauvrissant le pays.

Si le ton est parfois véhément, il n'est jamais plaignard. Il revendique le droit et la nécessité de faire autrement, mais c'est aussi léger plein d'humour.

Le livre est très court, j'aurais bien aimé que l'auteur élabore davantage sur son parcours émotionnel. Il raconte par exemple : « J'ai une face de carême. J'viens d'enterrer ma mère. » et règle le tout en deux paragraphes. Je trouve dommage qu'il n'ait pas trouvé plus de mots pour verbaliser son deuil, on dirait que seule l'indignation est une émotion humaine qu'il exprime avec facilité.

Un premier livre de l'auteur, pas tout à fait un roman, mais un récit et un plaidoyer pour la culture en région et pour le sort des artistes… (et ils ont tellement besoin de notre soutien en ces temps calamiteux…)
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« Dans mon rapport d'impôts 2015, il y a quatorze tickets de bus aller-retour Rouyn-Montréal de déclarés. Fois deux cent quarante piasses le ticket, ça donne trois mille cent soixante piasses. Je suis travailleur autonome. Comédien ».

C'est comme ça qu'Alexandre Castonguay nous lance sur sa piste dans J'attends l'autobus, son premier livre solo, qui questionne les distances (réelles et symboliques) entre la « périphérie » ou les « régions » (l'Abitibi, en l'occurence), et le « centre » (Montréal, la métropole). Son prétexte, son interlocuteur, c'est un étudiant français en histoire de l'art employé comme caissier au Couche-Tard du terminus d'autobus de Montréal qu'il retrouve quand le travail l'y ramène. Il lui fait part de ses anecdotes et réflexions sur l'art, l'industrie, son métier de comédien enraciné en Abitibi, la région et ses gens, les failles entre celle-ci et la métropole. C'est parfois drôle, parfois moins, mais toujours franc, et ce récit frappe là ou ça fait mal : vis-à-vis des centres, les régions sont des « figurantes », des curiosités qu'on ne prend pas pour elles-mêmes mais selon ce que l'on a besoin d'elles. Ressources naturelles, prime d'éloignement et destinations touristiques. Or, Castonguay replace la lunette vers ce qui importe : celles et ceux qui les habitent et qui en donnent tout le sens. « Quand j'vas à Paris, c'est pour les Parisiens, pas pour la tour Eiffel ».

Rédigé dans une langue parlée (non dans le sens d'« approximative », mais dans celui de « vivante ») en phase avec la charge de vie qui traverse le récit, le livre est un vrai bonheur de lecture, et quelque chose de vivifiant à se mettre dans la tête.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La vedette est l'armure d'une industrie frêle, sans vision derrière sa visière pis sans courage.

Le courage d'admettre une fois pour toutes qu'elle est justement pas une industrie, mais un bien commun. Qu'à long terme, le bling bling des tapis rouges, les potins, les associations, les making of, les tournées d'promotions, etc. appartiennent à un modèle autre que celui qu'on a les moyens de s'offrir pis qui, ultimement, fait ombrage à l'oeuvre elle-même.

Le cul assis entre deux chaises, notre cinéma s'la joue tantôt Helsinki, tantôt Hollywood. Une fois sans paillettes pis démaquillé, notre cinéma pourrait révéler sa vraie nature pis, tout nu, enfin être bien dans sa peau. La structure de financement, les critères d'évaluation, les scénaristes, les producteurs pis l'public cesseront d'pagayer dans le sens du box-office pis se verront, sans gloss, dans un miroir cinématographique authentique
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Le mot « région », au Québec, sonne bagne, sonne camp de travail. Pourquoi pas « province » ? Pourquoi pas « pays » ? Ça, c'pas moi qui l'ai dit, c'est Dany Laferrière. Mais j'suis pas tellement d'accord avec lui. On est tellement programmés pour s'haïr nous-mêmes que, si on changeait l'mot « région » pour un mot sur lequel toute connotation péjorative glisserait comme l'eau su'l'dos d'un canard, on trouverait l'moyen d'y donner un sens loser. C'est dans Tout ce qu'on ne te dira pas, Mongo. Lis-le si ça t'tente.
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Prévost Car. C't'un symbole de réussite, sans aucun doute. De grande richesse, il en fait aucun non plus. Ils sont gros, ces motorisés. Tellement qu'ils cachent la lumière ! Ils sont propres. Tellement qu'ils vous aveuglent.

J'ai un oncle qui en a un : un Prévost Car. Il a travaillé fort, mon oncle. Sur la construction. Il est gros, son Prévost, gros comme le wagon du train qui a amené ses parents en Abitibi en 1929. Ils ont tout laissé derrière eux, tandis que mon oncle, lui, transport tout avec lui. De stationnement d'Walmart en stationnement d'Walmart, du nord au sud, il va chaque automne en Floride.

L'autobus qui m'ramènera cette nuit chez moi est un Prévost Car.
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