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Dominique Vittoz (Traducteur)
EAN : 9782268068091
182 pages
Le Serpent à plumes (04/06/2009)
4/5   1 notes
Résumé :

Rome, 4 juin 1944: les Américains s'apprêtent à faire leur entrée dans la ville. Un gamin en culottes courtes marche aux côtés de son père, d'un point à l'autre de cette ville où tout peut arriver, surtout le pire, pour réaliser un projet dicté par leurs estomacs vides: recueillir la somme suffisante pour acheter un cochon entier, vivant, qu'un petit malin a dérobé aux soldats allemands. L'u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
«Récit de guerre bien frappé, Rome, 4 juin 1944» paru en 2005 (2009 en français aux éditions "Le serpent à plumes", traduit par la talentueuse Dominique Vittoz) s'inscrit dans la continuité de la pièce de théâtre «Radio Clandestine – Mémoire des fosses ardéatines», également publiée en 2005 par Ascanio Celestini, auteur prolifique de théâtre, réalisateur, acteur, un artiste total.

Le 4 juin 1944, le jour où les Américains sont entrés dans Rome, un père et son fils Nino arpentent les rues de la ville pour réunir mille lires, la somme nécessaire pour acheter en groupe et se partager un cochon vivant dérobé aux allemands. Au fil de cette quête dans Rome, ils recueillent des histoires de guerre, racontées par Nino à son fils et rapportées ici des décennies plus tard par ce fils, le narrateur du livre.

Les événements historiques et les histoires individuelles sont racontées ensemble, transformées, déformées mais avant tout vivantes : l'histoire du petit garçon devenu vieux en quelques jours après le bombardement de San Lorenzo, celle de Primo déporté en Pologne après la rafle du Quadraro pour fabriquer des câbles électriques dans une usine allemande sans électricité, celle du vieil homme gardien des cochons de la famille Torlonia, du barbier aux mains superbes qui fait le mort pour ne pas être tué avant de se rendre compte qu'il peut ressusciter les morts, de la mouche capable de prédire l'avenir, tant d'histoires qui se mêlent dans la confusion de cette fin de guerre à Rome – également remarquablement racontée par Beppe Fenoglio dans «Le printemps du guerrier».

«Il faut savoir que le bruit courait que le fascisme était tombé. Il faut savoir que le bruit courait qu'on n'était peut-être plus allié avec les Allemands. Qu'on était peut-être allié avec les Américains… ou bien que les Américains s'étaient alliés avec les Allemands contre le péril communiste russe… que le pape s'en était peut-être mêlé, obsédé par ce péril communiste et qu'il avait mis tout le monde d'accord contre Staline… »

Reflet des multiples talents de l'auteur, Ascanio Celestini donne à lire beaucoup plus qu'un texte, donne à voir une pièce de théâtre, un film, et la force des portraits et des voix qui transmettent les histoires évoque le meilleur de Roberto Benigni et de Federico Fellini. Ces histoires entremêlées, teintées de fantastique, et relatées comme des fables par la voix d'un enfant, permettent à Ascanio Celestini de souligner avec davantage de force l'absurdité, le comique involontaire, la cruauté poignante et l'inhumanité de la guerre.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Chez moi, on me croyait mort. Alors quand je suis revenu… pas un membre de ma famille ne m’a reconnu. Quand ils ont vu arriver ce militaire fourbu, ils n’ont pas pensé une minute qu’il pouvait s’agir de leur parent, du barbier […] Bref, ma famille ne m’a pas reconnu.
Et moi, j’ai failli ne pas reconnaître Rome. Mon quartier était éventré. En arrivant à Rome, on m’avait parlé des bombardements et j’avais tout de suite demandé pour San Lorenzo. En chemin, on m’expliquait que c’était le premier quartier à avoir été touché. On m’avait raconté que « c’est un désastre. Il ne reste rien de ton quartier.» Et maintenant que j’étais chez moi, j’avais l’impression contraire. Il restait tout de mon quartier, mais avec quinze autres entassés par-dessus. J’avais imaginé que les bombes faisaient le vide, je les voyais comme une main gigantesque qui emporte les immeubles et les fontaines. Alors qu’à San Lorenzo, elles avaient accumulé un tel fatras qu’on ne pouvait plus marcher dans les rues. C’est à peine si on voyait les immeubles émerger des tas de décombres. J’ai reconnu mon quartier, mais imaginez par-dessus les ruines de Pompéi.
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La chicorée, c'est inodore. Le café c'est déjà un régal rien qu'au parfum qui se dégage de la tasse, mais l'Italie fasciste, parmi ses nombreux miracles, avait aussi réussi celui de remplacer par une chicorée locale, "autarcique", le café que cultivaient les races inférieures d'Afrique et d'Amérique du Sud. La chicorée, c'est aussi infect que le fascisme.
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Pendant la guerre, les nuits ont des allures de fin du monde.
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