Balade de rimes par monts et par vaux.
Simplicité et poésie se font compagnons de route.
Bruissements de nature, bruissements de coeur.
Les uns bercent les autres tandis que la lumière se repose au front de ces instants qui, déjà se perdent à l'horizon.
Regards et pensées s'observent et s'échangent à l'écoute de ces âmes en attente.
Rayons de soleil à découvrir au long cours de ces quelques pages.
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LA RENCONTRÉE — Et puis il y a la beauté qui est la vérité réussie de ces choses, leur dimension harmonieuse, et le bonheur qui tombe comme la foudre d'un ciel qu'on croyait sans surprise, cerné de toutes parts par des étoiles, les mêmes qui troublent peut-être l'esprit de ceux qui habitent de l'autre côté de la nuit. Comment agir pour être heureux, toujours davantage, sans trébucher, sans vieillir et sans perdre courage ? Sans courir trop vite devant son amour avec la crainte de ne plus l'apercevoir en se retournant ? Nous abordons cette envie comme un mur de flammes mais sommes en cendres avant de l'avoir franchi.
(Claire)
L'ANCIEN — Midi. Pauvre soleil dont ils ont fait un ouvrier.
AUGUSTE — Ne crois-tu pas, l'Ancien, que les riches ont changé ?
L'ANCIEN — Je ne sais pas. J'ai peur que les chiens enragés deviennent des chiens comme les autres, pas plus reconnaissables. Tout est infecté comme par le cancer d'une malédiction.
(Le soleil des eaux)
LA JEUNE FILLE — Ceux qui n'ont pas besoin de leur amour auprès d'eux n'aiment pas.
LE JEUNE HOMME — Cela dépend. C'est compliqué, une présence. Dans un monde incompréhensible, la simplicité, je veux dire l'amour, c'est une capacité d'absence.
LA JEUNE FILLE — Tu es atroce !
LE JEUNE HOMME — Je suis de mon temps.
(Claire)
Je ne sais pas ce que j'aime le plus en toi, l'enfant ou le colosse, la brute ou le rocher.
Ce qu'il faut faire ? C'est d'abord devenir durs, cesser de penser et d'agir comme des enfants, aller jusqu'au bout de notre colère.
«Sur les hauteurs» est fait de brindilles et de fil, de mousse et de poussière bâtis à la diable. C'est un nid suspendu dans l'été. Pas autre chose.
(Sur les hauteurs)
Les grands classiques du répertoire N°1 : René Char. “Claire”, suivi de “Fêtes des Arbres et du Chasseur” - Première diffusion sur la Radiodiffusion-Télévision Française : 14/05/1955. Réalisation : Alain Trutat. Musique originale : Pierick Houdy. Chef d'orchestre : Pierre Michel Le Conte. Avec Jacqueline Pagnol, Pierre Vaneck, Roger Blin, Madeleine Sylvain, Jean Mauvais, Pierre Leproux, Gaetan Jor, Jean-Jacques Morvan, Jean Péméja, Roger Pigaut, Jean Topart, Paul Emile Deiber, Lucienne Bogaert, Pierre Larquey, Michel Dumur, Catherine Goetgheluck. Et Cyril Dives à la guitare et l’Orchestre National de la RTF.
“Claire”
Dans cette suite, René Char suit le cours d’une rivière à laquelle il donne le nom familier de Claire. Il imagine que dans les villages et les lieux qu’elle traverse vivent, participant de l’existence de tous, des jeunes filles et des jeunes femmes appelées également Claire. Mais elles ne sont que des personnifications vivantes de la rivière elle-même.
Claire est celle que le poète attend, la “Rencontrée” qui seule lui permet de chasser ses fantômes et de continuer à vivre. Claire est une et plusieurs, toutes celles qui “aiment, rêvent, attendent, souffrent, questionnent, espèrent, travaillent”. À travers les personnages d’un chef d’opérations dans le maquis puis d’un chargé de mission de la Résistance, ce sont ses propres contradictions qu’interroge le poète des “Feuillets d’Hypnos”.
Dans “Claire”, il poursuit sous une forme dramatique son analyse à la fois poétique et politique du réel, avoue ses déceptions face à l’hostilité d’un monde qui aurait dû changer et s’est reconstruit, étranger à cette espérance.
“Fêtes des Arbres et du chasseur”
Poème pour voix et guitare.
Deux joueurs de guitare sont assis en plein air dans l’attente du chasseur. Ils échangent des poèmes.
Thèmes : Création Radiophonique| Radiodiffusion-Télévision Française| Grands Classiques| Poésie| France Culture| René Char
Source : France Culture
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