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Pierre Verrier (Traducteur)
EAN : 9782070495627
256 pages
Gallimard (06/09/1995)
3.76/5   17 notes
Résumé :
II était jeune, joli garçon, il avait pour papa un gros ponte du cinéma. Bref, pas
de quoi se biler dans l'existence. Sauf
qu'il entendait des voix. Ou plutôt, une voix. Intérieure, insistante, qui lui commandait de tuer pour se prouver qu'il était un homme, un vrai. Un jour, la voix devint si obsédante qu'il se décida. A tuer une femme. Il la choisit, presque au hasard, sur la plage de Cannes, parmi la foule des habitués du Festival. Quel malheur pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Aucun temps mort dans le scénario qui évolue au cours du récit par des enquêtes policières qui se croisent, s'enchevêtrent sans pouvoir prédire le dénouement. du suspense dans toutes les scènes clé; le film est à voir pour prolonger le plaisir de ce roman excellemment bien construit.
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Jay Delaney, jeune homme de 25 ans et fils de multi millionnaire s'ennuit.. et pour palier à son ennui, tuera dans le but morbide de pimenter sa vie de fils de riche.
Le récit s'ouvre sur un échange interieur entre le malade psychotique et sa conscience meurtriere qui lui intimera de tuer.. ce qu'il appliquera avec un maximum de précautions mais pas suffisamment.. se retrouvant avec une morte dans sa chambre d'hotel à Cannes en plein festival, il se fera surprendre par Sophia, sa belle mère, avec l'encombrant cadavre...
Malgré ce fait abominable, elle finira par l'aider à cacher ce corps encombrant ayant en vue la préservation de sa propre vie mondaine et etoilée.
L'interêt jouissif de "A tenir au frais" tient dans sa singuliere galerie de personnages.. les uns amusants, les autres angoissants , voire certains poignants..
Histoire au suspense constant au style vif nous faisons savourer chaque phrase, chaque page, un délice dont il serait inconcevable de se priver.
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James Hardley Chase est un auteur de romans policiers de courant classique: ici on est en pleine ambiance noire avec un roman au suspense qui tient en haleine jusqu'à la derniere ligne.Pas de temps mort donc et un coupable qui ne sera démasqué qu'à la toute fin du recit.Un bon page turner qui a tres bien passé les années.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
petit extrait mettant en scene Jay Delaney et Sophia :

J'ai essayé la roulette russe. Tu sais ce que c'est ? Tu mets une seule balle dans le barillet d'un revolver, et tu le fais tourner rapidement, si bien que tu ne sais pas si la balle est sous le percuteur ou non. Tu colles le canon contre ta tempe et tu presses la détente. Mais c'est un jeu de hasard et bien que j'y ai goûté un plaisir intense la premiere fois, j'ai vite compris que ce n'etait pas le genre de risque que je cherchais. Même si ma vie devait en dépendre, je voulais être sûr de ne pas avoir à compter sur la chance, mais seulement sur ma présence d'esprit, mon initiative et mon intelligence. C'est ce qui m'a conduit au meurtre. Cela faisait dejà longtemps que je pensais à tuer quelqu'un. Cet après midi, j'ai décidé de mettre mon projet à execution. (Il se pencha en avant les yeux brillants) J'ai rencontré cette fille et je n'ai pas eu beaucoup de peine à la persuader de monter içi ni à la tuer. Elle etait d'une naîveté attendrissante. Bien sûr, j'aurais pu m'arranger autrement. J'aurais pu eliminer à la fois le risque et la difficulté, mais ce n'etait pas ce que je cherchais. Je voulais un risque autentique. Il me semblait que le fait que je me retrouver avec un cadavre sur les bras, dans cet hotel, serait une épreuve concluante pour mes facultés d'invention. Je n'ai rien prémidité. En ce moment même, je ne sais toujours pas ce que je vais faire du cadavre. (Il se passa une main dans les cheveux, sans quitter Sophia des yeux) Je ne m'attendais pas à ce que tu soies si perspicace Sophia. J'avais compté sans toi. Qu'as tu l'intention de faire, au juste ?
Qu'allait elle faire ? Sophia se le demandait elle même. Parler à Floyd son mari ? Appeler la police ? Ce serait un véritable sabordage.
Une fois que la nouvelle aurait paru en premiere page des journeaux, c'en serait fini des diners à la maison blanche, de ces soirées londoniennes ou l'on ne savait jamais si un membre de la famille royale n'allait pas vous honorer d'une visite amicale. Adieu les petites rivalités entre dames de la haute société new-yorkaise se disputant l'honneur d'inscrire les Delaney sur leur liste d'invités ! Et Floyd ? il avait investi des millions de dollars dans son film. Comment le film pourrait il sortir, si son fils passait en cour d'assises à la même époque ?
Elle se trouvait en face d'une situation exceptionnelle. Un seul faux pas pouvait briser leur avenir, et elle se rendait compte qu'elle tenait entre ses mains de femme résolue le sort de Floyd, celui de ce jeune dément et le sien propre.
Elle chercha à eluder la question pour gagner du temps et trouver une solution.
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Jay Delaney se renversa dans son transat, son livre sur les genoux, attentif à la voix qui bourdonnait dans sa tête.
Elle lui était depuis longtemps familière, cette voix. Cela faisait maintenant plus d’un an qu’elle le pressait de se livrer à toutes sortes d’actes de violence ; mais, jusqu’à ce jour, il avait fait la sourde oreille à cette enjôleuse.
Cet après-midi-là, tout en se chauffant nonchalamment au soleil, il se sentait fortement tenté par les suggestions que lui adressait la voix.
Depuis un certain temps déjà, il pensait à assassiner une femme. Il s’était dit que ce serait l’ultime épreuve à laquelle soumettre son intelligence, sa présence d’esprit et son courage.
Les yeux cachés par les verres bleus de ses lunettes de soleil, il observait une jeune fille assise sur le sable à une vingtaine de mètres de lui.
Vêtue d’un bikini bleu ciel, elle posait sur le sable, devant une poignée de photographes en sueur ; les uns debout, les autres agenouillés, ils formaient un demi-cercle autour d’elle, cependant qu’une foule dense, massée sur la Croisette, contemplait ce spectacle avec une curiosité avide.
Blonde, très jeune, elle était dotée d’une anatomie répondant aux normes requises par le monde du cinéma. Sa peau avait la couleur du miel liquide. Elle était jolie, avec des traits délicats et une expression vive et enjouée qui devait être extrêmement photogénique.
Jay n’éprouvait pour cette jeune personne aucune attirance physique. Cet aspect de la question ne l’avait jamais intéressé. C’était par sa fraîcheur, sa vivacité, son entrain qu’elle lui plaisait.
La voix intérieure se faisait plus pressante : « La voilà, celle que tu attendais. La voilà, celle que tu dois tuer. Ce sera un jeu d’enfant. C’est une jeune actrice : tu n’auras qu’à dire que ton père veut la connaître ; elle te suivra n’importe où. »
Jay tira de la poche de sa chemise l’étui à cigarettes que sa belle-mère lui avait offert quatre mois plus tôt, à l’occasion de ses vingt et un ans. Il y prit une cigarette et l’alluma.
« Oui, pensait-il, ce sera un jeu d’enfant pour toi de te trouver seul à seule avec elle. » Fils de Floyd Delaney – qui était à la Pacific Motion Pictures ce que Sam Goldwyn était à la Métro Goldwyn Mayer – il pouvait facilement l’aborder sans éveiller sa méfiance.
Il était enchanté, tout à coup, que son père eût insisté pour le faire venir à Cannes avec lui. Cela ne lui avait d’abord pas dit grand-chose et il avait soulevé mille objections, mais son père, qui finissait toujours par avoir gain de cause, l’avait finalement convaincu de le suivre.
Le Festival de Cannes l’amuserait, avait assuré son père : des belles filles en veux-tu en voilà, des repas succulents, la plage et de bons films, qu’eût-il pu demander de mieux ? D’ailleurs, il avait besoin de vacances.
Une fois de plus, il avait donc suivi son père à contrecœur.
Ce n’était pas drôle tous les jours de se trouver éternellement à la remorque de son glorieux papa. Douze ans plus tôt, la mère de Jay s’était jetée par la fenêtre d’une chambre d’hôtel et, depuis sa mort, son père s’était remarié deux fois. Il avait divorcé d’avec sa seconde femme, au bout de deux ans de chamailleries perpétuelles. Sa femme actuelle, Sophia, avait cinq ans de plus que Jay. Elle était belle, fragile et brune, avec d’immenses yeux bleus, un corps ravissant et le visage d’une madone de Raphaël. C’était une Italienne, qui avait fait une brillante carrière cinématographique avant son mariage. Le caractère jaloux et les millions de Floyd Delaney lui avaient fait abandonner l’écran.
Jay ressentait toujours un léger malaise en sa présence. La beauté de Sophia le troublait, et il évitait le plus possible la jeune femme. Quand, malgré tout, il se trouvait en tête à tête avec elle, il éprouvait le sentiment pénible qu’elle le soupçonnait d’on ne sait quelle bizarrerie. Il l’avait souvent surprise en train de le dévisager avec un regard perplexe, inquisiteur, comme si elle avait cherché à lire dans ses pensées.
Elle était pleine d’attentions pour lui et s’efforçait toujours de le mêler à la conversation quand une foule de gens entourait son père, ce qui avait, d’ailleurs, le don de l’agacer. Il préférait de beaucoup se tenir en marge des activités de son père, plutôt que d’échanger des banalités avec des gens qui, de toute évidence, ne s’intéressaient pas à lui.
Les Delaney étaient descendus depuis trois jours au Plazza. Ils devaient ensuite aller à Venise et à Florence pour superviser le tournage des extérieurs d’un film dont la production était prévue pour la fin de l’automne.
Pendant ce séjour de trois jours à Cannes, son père et Sophia avaient passé le plus clair de leur temps à voir les meilleurs films d’Europe. Son père présentait, pour sa part, une étincelante comédie musicale, en couleurs, jouée par une pléiade de vedettes, et qui devait être projetée la veille de la clôture du Festival. Floyd Delaney ne doutait pas que son film ne remportât le premier prix.
Jay avait déclaré qu’il préférait rester sur la plage, plutôt que d’ingurgiter toute une kyrielle de films étrangers, et son père avait cédé à contrecœur. Il aurait aimé que son fils s’intéressât davantage au cinéma mais, comme après tout le jeune homme était en vacances, il lui avait donné quartier libre.
Un photographe de presse, qui déambulait pesamment sur la plage, reconnut Jay et vint se poster devant lui.
— Tiens, bonjour, monsieur Delaney, fit-il. Vous séchez les représentations, aujourd’hui ?
Surpris, Jay leva les yeux et fit un petit signe de tête.
« Il en a une touche ! pensait-il, en considérant l’air miteux de son interlocuteur. Quelle trogne de poivrot ! »
L’homme semblait confit dans l’alcool. Jay lui sourit cependant, s’étant fait une règle d’être toujours poli avec quiconque lui adressait la parole.
— Faut être cinglé pour aller au cinéma par ce temps, dit-il.
— Là, vous avez raison ! N’empêche que votre père y est allé. (L’homme s’approcha et Jay eut tout loisir de constater qu’il empestait le whisky.) Il est consciencieux, votre père ! C’est le type le plus consciencieux de la profession. Je parie qu’il a pas manqué un film depuis qu’il est ici.
— En effet, je ne crois pas. (Jay lui désigna du menton la jeune personne en bikini.) Qui est cette fille-là ? Vous la connaissez ?
L’homme jeta un coup d’œil par-dessus son épaule.
— C’est Lucille Balu. Joli morceau, hein ? Pour le moment, elle tourne avec une équipe de jeunes, mais je ne lui donne pas un an pour devenir vedette. Elle est bourrée de talent.
— Ah ! dit Jay.
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Vêtue d’un bikini bleu ciel, elle posait sur le sable, devant une poignée de photographes en sueur ; les uns debout, les autres agenouillés, ils formaient un demi-cercle autour d’elle, cependant qu’une foule dense, massée sur la Croisette, contemplait ce spectacle avec une curiosité avide. Blonde, très jeune, elle était dotée d’une anatomie répondant aux normes requises par le monde du cinéma. Sa peau avait la couleur du miel liquide. Elle était jolie, avec des traits délicats et une expression vive et enjouée qui devait être extrêmement photogénique.
.../...
Sophia s’appuya contre lui et frotta sa joue contre l’épaule de son mari. — Tu es un amour, dit-elle doucement. J’ai vraiment un mari en or ! Delaney bomba le torse avec satisfaction. — Puisque nous en avons les moyens, autant en profiter, remarqua-t-il. Plus je vais, plus je constate que l’argent arrange tout ! Mais Sophia se disait que toute la fortune de Floyd ne suffirait pas à effacer les conséquences du crime de Jay. Un meurtre ne s’arrange pas !
.../...
Le remords l’étreignit à la pensée de cette minute atroce où il avait serré le cordon autour du cou de la jeune fille. Pourquoi avait-il fait cela ? Ce n’était pas par ennui, par dégoût d’une vie trop monotone, comme il l’avait raconté à Sophia pour tenter de se justifier. Ce n’était pas non plus pour mettre son courage et son intelligence à l’épreuve. C’était là un autre mensonge, forgé pour tenter de se justifier à ses propres yeux. Un frisson le parcourut : il comprenait maintenant qu’il avait tué, mû par une impulsion irrésistible. Une force, qu’il n’avait pas été en son pouvoir de maîtriser, l’avait poussé au crime. Etait-ce donc cela que les gens appelaient la folie ? Etait-il vraiment un malade ?
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Bande annonce du film Eva (2018), nouvelle adaptation du roman Eva de James Hadley Chase.
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